22 décembre 2018

Joyeuses fêtes !


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Photo © Claude Trudel 2018 - Sapin de Noël dans la serre d’accueil du Jardin botanique de Montréal.

Collection de photos

La Collection de Claude Trudel compte plusieurs milliers de photos prises au Jardin botanique de Montréal. Les photos originales ont une résolution de 2048 x 1152 pixels, mais elles sont aussi disponibles aux formats 320 x 180 pixels, 800 x 450 pixels, 1024 x 576 pixels et 1920 x 1080 pixels. Les photos peuvent être vues individuellement ou en diaporama. Elles peuvent aussi être envoyées au format carte postale virtuelle.

14 décembre 2018

Lectures / nouvelle édition


Compte tenu de l’intérêt soutenu d’un grand nombre d’internautes envers les recensions d’œuvres de fiction diffusées sur ce blogue, une 3e édition augmentée du livre Lectures vient d’être publiée. Ce livre numérique gratuit est offert aux formats epub, pdf et autres.

Sommaire

Émile Ajar (Romain Gary), La vie devant soi
Audry Alwett, Voyage aux Ombres
Roberto Arlt, Comment tromper les électeurs?
Roberto Arlt, Les sept fous et Les lance-flammes
Victor-Lévy Beaulieu, Le Grand cheval noir du Diable
Jean Bédard, Maître Eckhart (1260-1328)
Maïssa Bey (Samia Benameur), Sofiane B., vingt ans
Frédéric Bézian, Les garde-fous
Biz (Sébastien Fréchette), Naufrage
Philippe Bonifay, Pirates
Jean Bottéro, L’Épopée de Gilgamesh
Joël Casséus, Un nouveau monde
Javier Cercas, Les soldats de Salamine
Jean Chakir, Saboum
Hâfez de Chiraz, Le Divân
Sergio Colomino, Sherlock Holmes et la conspiration de Barcelone
Maurizio De Giovanni, L’Hiver du commissaire Ricciardi
Joël Dicker, Le Livre des Baltimore
Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski, L’Idiot
Alexandre Dumas, L’Assassinat de la rue Saint-Roch
Didier Comès, Silence
Abd al-Rahmâne al-Djawbari, Le Voile arraché
Carlos María Domínguez, La maison en papier
Georges Eekhoud, La nouvelle Carthage
Abla Fahroud, Le bonheur a la queue glissante
Jean Féron, Le philtre bleu
Gustave Flaubert, Madame Bovary
Marc Fourez, Retour à Cambrai
Lionel Fox, Police scientifique
Nicolaj Frobenius, Branches obscures
Eduardo Galeano, Paroles vagabondes
Eduardo Galeano, Le livre des étreintes
Mimmo Gangemi, La revanche du petit juge
Réal Godbout, L’Amérique ou le disparu
Nicolas Gogol, Le journal d’un fou
Frank Göhre, La nuit de St.-Pauli
F. Gonzalez Ledesma, Le détective qui aimait les livres
John Grisham, Les partenaires
Eduardo Halfón, Lointain
Paul Halter, La chambre d’Horus
Al Qâsim al-Harîrî, La séance printanière
Anne Hébert, L’enfant chargé de songes
Anne Hébert, La mercière assassinée
Harry Houdini (H. P. Lovecraft), Prisonnier des pharaons
Claude Janelle, Dictionnaire des auteurs de l’imaginaire
Yasmina Khadra, Le dingue au bistouri
Yasmina Khadra, La part du mort
Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves
J.-P. de Lagrave et J. G. Ruelland, L’imprimeur des Libertés
Rainier Lanselle, Introduction aux Spectacles curieux
Rainier Lanselle, Li Zhexian
Stieg Larsson, Millénium
Guy Lavigne, L’obsession de Jérôme Delisle
Napoléon Legendre, Annibal
Michelle Le Normand, Il a neigé
Michelle Loi, La véritable histoire d’Ah Q
Lu Xun, Nouvelles et poèmes en prose (anthologie)
Ernesto Mallo, L’aiguille dans la botte de foin
Ernesto Mallo, Un voyou argentin
Ernest Mallo, Buenos Aires Noir
André Malraux, La condition humaine
Henning Mankell, Un loup solitaire
Andreu Martin, Barcelone: le crime et l’effroi
Marc-Antoine Mathieu, Le dessin
Catherine Mavrikakis, La ballade d’Ali Baba
Carson McCullers, La ballade du café triste
Toni Morrison, Sula
Wajdi Mouawad, Anima
Ahmad ibn al-Husayn al-Mutanabbi, Poèmes
Amineh Pakravan, Le libraire d’Amsterdam
Louise Penny, En plein cœur
Louise Penny, Enterrez vos morts
Nancy Pickard, L’Anneau de vérité
Hugo Pratt, Fable de Venise
Hugo Pratt, Tango
Monique Proulx, Homme invisible à la fenêtre
Yves Ravey, L’épave
Kathy Reichs, Perdre le Nord
Michel Rheault, Les voies parallèles de Pauline Julien
Santiago Roncagliolo, Le prédateur
Hernán Ronsino, Dernier train pour Buenos Aires
Normand Rousseau, La tourbière
Maryse Rouy, Voleurs d’enfants
Maryse Rouy, Meurtre à l’hôtel Despréaux
Sa Shan, Impératrice
Patrick Senécal, Le Passager
Aguinaldo Silva, L’homme qui acheta Rio
Gilbert Sinoué, L’enfant de Bruges
Teresa Solana, L’offrande
Richard Ste-Marie, L’Inaveu
Jirô Taniguchi, Un zoo en hiver
John Ronald Ruel Tolkien, Le Seigneur des anneaux
Akira Toriyama, Dragon Ball
Marie-Claude Tremblay, Loco Locass: La parole en gage
Olivier Truc, La Montagne rouge
Claude Trudel, Tué à bout portant
Claude Trudel, Coups mortels
Sylvain Trudel, La mer de la Tranquillité
Alberto Vazquez-Figueroa, Touareg
Manuel Vásquez Montalbán, Les mers du Sud
Fabien Vehlmann, Les cinq conteurs de Bagdad
Per Wahlöö, Les enquêtes du commissaire Jensen
Michel Zévaco, L’épopée d’amour

Bonne exploration !

Référence

Trudel, Claude. - Lectures. - 3e édition augmentée. - Montréal: Smashwords, 2018. - ISBN 978-2-9812827-6-7. - [Livre numérique gratuit].

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Photo © CLaude Trudel

06 décembre 2018

Guide des plantes tropicales


Le guide illustré produit par Jens Gunter Rohwer, professeur à l’Université de Hambourg, contient une longue introduction, la description de 250 plantes tropicales, un index et les crédits photographiques.

L’introduction aborde plusieurs points: le choix des espèces sélectionnées dans l’ouvrage, la localisation des tropiques, les écosystèmes tropicaux, les formes végétales, les noms des plantes. Cette partie initiale est complétée par un guide sur l’utilisation du livre, un glossaire de termes botaniques et un glossaire illustré sur les types de fleurs, les inflorescences et les feuilles.

Les espèces sélectionnées sont regroupées sous les sections suivantes: Palmiers et assimilés, Arbres, Arbustes, Plantes grimpantes, Plantes herbacées et plantes vivaces, Épiphytes, Plantes hélophytes et aquatiques, Plantes cultivées.

Les fiches signalétiques de chaque espèce présentée sont ainsi constituées: nom vernaculaire, nom scientifique, famille botanique, caractéristiques, port, feuilles, fleurs, fruits, autres noms, détails intéressants.

Exemples

Plusieurs serres du Jardin botanique de Montréal abritent un grand nombre de plantes tropicales, dont celles-ci décrites dans le Guide des plantes tropicales:


Palmiers et assimilés / Dioon, Dioon edule, Zamiaceae
Arbres / Carambolier, Averrhoa carambola, Oxalidaceae
Arbustes / Medinilla du mont Kinabalu, Medinilla kinabaluensis, Melastomataceae
Plantes grimpantes / Thunbergie ailée, Thunbergia alata ‘Sunny Susy Brownie’, Acanthaceae


Plantes herbacées ou vivaces / Phaïus, Phaius tankervilleae, Orchidaceae
Épiphytes / Orchidée, Phalaenopsis schilleriana var. purpurea, Orchidaceae
Plantes hélophytes et aquatiques / Jacinthe d'eau, Eichhornia crassipes, Pontederiaceae
Plantes cultivées / Okra, Abelmoschus esculentus ‘Burgundy’, Malvaceae

La consultation du Guide des plantes tropicales favorise une exploration enrichie des serres du Jardin botanique de Montréal, notamment celles de l’accueil, des forêts tropicales humides, des plantes tropicales économiques, des orchidées et des fougères.

Référence

Rohwer, Jens Gunter. - Guide des plantes tropicales à l’état sauvage ou acclimatées. - Paris: Delachaux et Niestlé, 2012 © 2002. - 287p. - (Guides du naturaliste). - ISBN 978-2-603-01932-0. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ: 581.70913 R7399g 2012.

Images

Photos © Claude Trudel / Collection de Claude Trudel (Plusieurs milliers de photos prises au Jardin botanique de Montréal)
Première photo > Fougère arborescente de Hawaï, Cibotium glaucum, Cibotiaceae

Le monde en images (CCDMD)

Référence complémentaire

Familles de plantes en photos (Livre numérique gratuit)

29 novembre 2018

Le monde vu d’Asie


Le pouvoir singulier de la carte réside dans son format même: elle permet en un seul coup d’œil d’embrasser des territoires immenses et d’appréhender des questions complexes. […] Outils de connaissance et instruments de pouvoir, les cartes répondent au besoin de s’orienter, de localiser des populations et des ressources, de lever des impôts, et de tracer les frontières «naturelles» et politiques. (Pierre Singaravélou et Fabrice Argounès)

À l’occasion de l’exposition Le monde vue d’Asie. Au fil des cartes, tenue au musée Guimet, le Musée national des arts asiatiques (MNAAG) et les Éditions du Seuil publient un ouvrage de luxe intitulé Le monde vu d’Asie. Une histoire de la cartographie. Les auteurs de cette monographie exceptionnelle, Pierre Singaravélou et Fabrice Argounès, sont aussi les commissaires de l’exposition.

Le livre compte six chapitres thématiques précédés par la préface de Sophie Makariou (présidente du MNAAG) et l’introduction des auteurs. Il est complété par une bibliographie, les remerciements et les crédits iconographiques.

Les chapitres abordent successivement les volets suivants: généralités (introduction), cosmologie et religion, pouvoir et politique, grandes découvertes, apport des jésuites européens, perceptions asiatiques de l’Europe, collections de cartes asiatiques anciennes en Europe. Plusieurs cartes font l’objet d’une analyse spécifique.

Les chapitres sont ainsi constitués: titre sur double page, citation, exposé (avec sous-titres), nombreuses illustrations (cartes et images), notes. Souvent rendues publiques pour une première fois, les splendides illustrations son légendées.

Une ressource documentaire exceptionnelle sur la cartographie asiatique et son histoire plus que millénaire.

Référence

Singaravélou, Pierre; Argounès, Fabrice. - Le monde vu d’Asie. Une histoire cartographique. - Préface de Sophie Makariou. - Paris: Seuil / Musée national des arts asiatiques - Guimet (MNAAG), 2018. - 192p. - ISBN 978-2-02-137500-8 et 979-10-90262-46-1. - [Citation, Introduction, p. 15]. - BAnQ: 912.074 M7414 2018.

Sur la Toile

Musée Guimet (MNAAG)
Cartes chinoises et cartes de la Chine conservées à la BNF
Une cartographie? Une histoire de point de vue (Mireille Descombes, Le Temps, 7 août 2018)

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La Carte complète du Grand Empire des Qing unifié et éternel est reproduite dans le livre, aux pages 76-77.

Carte complète du Grand Empire des Qing unifié et éternel
Dynastie des Qing, ère Jiaqing (1796-1820), d'après une carte de 1767
Carte monumentale imprimée en deux tons de bleu sur papier blanc
132,2 x 235 cm
BNF, Cartes et Plans, Rés. Ge A 1096

« Cette carte générale de l'Empire chinois et des régions voisines représente le territoire chinois sur un très beau fond bleu indigo. La Carte complète du Grand Empire des Qing unifié et éternel présente les circonscriptions administratives relatives à la fin de l'ère Qianlong (1736-1795) et au début de l'ère Jiaqing (1796-1820). Cette époque correspond à une période d'extension territoriale maximale, l'Empire n'ayant jamais été aussi étendu ni aussi peuplé que sous le règne de l'empereur Qianlong. La légende introduit brièvement la situation des pays limitrophes, et, à l'extrême ouest, l'océan Atlantique ainsi que des contrées telles que l'Angleterre et la Hollande. Le tracé du fleuve Jaune y est montré avec une grande exactitude. Une note concernant ce fleuve est ajoutée à gauche de la carte. Celle-ci est légendée avec précision. Par exemple, les rectangles avec une barre intérieure signalent chacune des neuf provinces, zhou, les carrés indiquent les préfectures, fu, les cercles les districts, xian, les frontières sont figurées par un trait hachuré. »

Articles connexes

Un voyage à travers le temps
Ambassade hollandaise en Chine (1655-1657)
Carte de la Chine de Selden (1608)
Les concessions de Tientsin

Suggestion

Anciennes cartes géographiques (livre numérique gratuit)

22 novembre 2018

Opium


Nuit d’encre.
Tout est calme, silencieux.

J’avance à pas feutrés.
Ils sont là, je le sais.

Un animal me frôle.
J’imagine un chat de ruelle, mais c’est un rat d’égout.

La lune filtre un nuage opaque.
Je m’immobilise. Je le vois. Je les vois.

Tel le commandant discernant l’amer de Bonsecours, je scrute leurs repères.
Ils s’approchent à pas de loup le long de la clôture.

Devant la vieille tanière, la meute s’embusque.
Le vacillement d’une bougie illumine la fenêtre entrebâillée.

D’un geste assuré, un sbire force la porte. Suivent deux acolytes.
Vif comme l’éclair, un individu éberlué s’enfuit par l’ouverture.

La drogue saisie, les visiteurs s’envolent.
La scène de désolation est abandonnée.

Au sol, des corps émincés, recroquevillés, presque inanimés.
Des loques humaines inconscientes du danger.

Je quitte aussi les lieux, mon reportage en tête.
Les abonnés au journal raffolent des faits divers.

Reporter en mission spéciale

Source

Inspiré d’un reportage publié dans un journal de la métropole au début du siècle dernier.

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Pavot d'Orient, Papaver orientale ‘Suzanne’, Papaveraceae, Origine horticole, Jardin botanique de Montréal.

Sur la Toile

De l’opium à l’alcool, la prohibition au pays (Jean-François Nadeau, Le Devoir, 17 octobre 2018)

Article connexe

Histoire du pavot: opium, morphine et héroïne

16 novembre 2018

Alexandre de Humboldt, humaniste et scientifique


Une vaste intelligence, une prodigieuse organisation intellectuelle, une rigueur et une honnêteté sans faille, un immense pouvoir de travail et une longue vie […] constituent la personnalité multiple de cet érudit issu du XVIIIe siècle […] et aux connaissances scientifiques et philosophiques universalistes. […] Personne autant que lui ne sera nommé aussi souvent citoyen d’honneur, personne n’aura reçu autant de décorations ou d’ordres divers de son vivant.

Une biographie magistrale par Mireille Gayet, à la mesure d’Alexandre de Humboldt (1769-1859), le dernier savant universel. Précédé de la table des matières, des remerciements, d’une préface de Philippe Taquet et des prolégomènes, le livre compte cinq parties: L’apprentissage, L’explorateur, Approche de la nature, Approche de l’Homme, Les dernières années. L’ouvrage est complété par une chronologie, une bibliographie, un index des noms d’auteurs cités et les sources des illustrations. Celles-ci proviennent surtout du Fond ancien de la Bibliothèque municipale Part-Dieu de Lyon (BML).

La vie prodigieuse du célèbre explorateur, naturaliste, écrivain, pédagogue et diplomate Alexandre de Humboldt est relatée d’une façon captivante, à la lumière des convictions humanistes de cet homme hors du commun. Bien plus, les innombrables découvertes, expériences et innovations scientifiques du savant sont présentées et expliquées dans leur contexte contemporain, tout en soulignant leurs développements ultérieurs jusqu’à nos jours.

Un admirable et merveilleux récit encyclopédique sur Alexandre de Humboldt et les sciences modernes! Quel livre instructif et passionnant! Quelle biographie exemplaire!

Référence

Gayet, Mireille. - Alexandre de Humboldt, le dernier savant universel. - Préface de Philippe Taquet. - Paris: Vuibert, 2006. - 413p. - (Inflexions). - ISBN 978-2-711-77199-8. - [Citations, p. 17 et 338]. - BAnQ: 925 H9198g 2006.

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Géographie des plantes équinoxiales / Tableau physique des Andes et pays voisins (1805) - Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France. - Ce tableau sans cesse reproduit depuis plus de deux siècles est affiché sur la page 198, dans la section Naissance du concept humboldtien de géographie des plantes du chapitre intitulé L’écologie, p. 192-200.

Lectures complémentaires

Bleichmar, Daniela. - Visual Voyages. Images of Latin American Nature From Columbus to Darwin. - New-Haven et Londres: Yale University Press, 2017. - xiv, 226p. - ISBN 978-0-300-224023. - BAnQ: 508.0222 B6468v 2017. - [Voir Chapter 4 - New landscapes, p. 156-200, en particulier la reproduction et la description du Tableau physique des Andes et pays voisins, p. 160-164].

Zimmerer, Karl S. - «Mapping Mountains». - Dans Dym, Jordana; Offen, Karl. – Mapping Latin America. A Cartographic Reader. – Chicago: The University of Chicago Press, 2011. – xx, 338p. – ISBN 978-0-226-61822-7. - P. 125-130. – BAnQ : 912.8 M2976 2011.

Sur la Toile

Alexandre de Humboldt, le dernier savant universel - Mireille Gayet (Analyse d’ouvrage)

09 novembre 2018

Un voyage à travers le temps


Kevin J. Brown vient de publier un ouvrage de référence remarquable: Cartes anciennes, sous-titré Un voyage à travers le temps. Le grand format carré du livre favorise la consultation et l’appréciation des 70 superbes reproductions cartographiques contenues dans l’ouvrage. Par ailleurs, les exposés limpides de l’auteur sur l’histoire de la cartographie sont aussi instructifs que captivants.

Les cartes partielles affichées sur la couverture, les pages de garde et dans l’introduction sont reproduites en entier et commentées dans le livre:
- couverture: Pars Orbis (Benedict Arias Montanus, p. 40-41) et Carte générale de toutes les costes du monde (Oierre Mortier, p. 80-81)
- pages de garde: Nova Totius Terrarum Orbis Geographica ac Hydrographica Tabula (Claes Jansz Visscher, p. 46-47)
- introduction: Carte générale du monde (Samuel Dunn, p. 120-121) et Mappemonde nouvelle (George-Louis Le Rouge, p. 64-65).

Précédés d’une introduction, les neuf chapitres du livre suivent un ordre à la fois chronologique et thématique. L’ouvrage est complété par une notice biographique, les remerciements et les crédits photographiques.

Les cartes rares et prestigieuses présentées et commentées au cours du récit historique sont d’une très grande variété quant à leurs buts, types, projections, formats, supports, langues, thèmes et procédés de fabrication.

Les cartes à très petite échelle sélectionnées par l’auteur permettent de comparer les visions du monde et les fonctions des cartes à différentes époques. Voyons des exemples portant sur les transports, les idéologies et les sciences.

Transports
- terrestre (La table de Pentiger, 12e siècle [1er siècle av. J.-C.], p. 16-19)
- océanique à voile (Carte très curieuse de la mer du Sud, 18e siècle, p. 58-61)
- océanique à vapeur (L’Empire britannique et les routes de commerce maritime mondial, 1895, p. 86-87)
- ferroviaire (Nouvelle carte Crofutt du transcontinental américain, du transcontinental européen et des routes autour du monde, p. 180-181)
- aérien (Réseau aérien mondial d’Air France, Lucien Boucher, p. 154-155).

Idéologies
- cosmographie bouddhiste (Carte de tous les pays de l’Univers, 1710, p. 94-95)
- philosophie chinoise (Carte du monde sous les cieux, 18e siècle [3e siècle av. J.-C.], p. 92-93)
- religion chrétienne (Mappa Mundi de Hereford, Richard de Haldingham et Lafford, v.1300, p. 20-21; Carte du monde en forme de feuille à trèfle, Heinrich Buenting, 1581, p. 30-31)
- utopie (Accurata Utopia Tabula, Johann Baptist Homann, 1694, p. 192-193)
- credo maçonnique (Carte de l’île de la Félicité, Johann Martin Weis, 1743, p. 196-197; Planisphère, Victor Levasseur, 1852, p. 172-173)
- théorie réactionnaire (Carte de la Terre carrée et immobile, Orlando Ferguson, 1893, p. 140-141)
- prosélytisme évangélique (Principales religions du monde et progrès de l’évangélisation, Arthur Tappan Pierson, 1894, p. 142-143).

Sciences
- astronomie (Nova orbis terrarum delineatio, Philip Eckebrecht, 1658, p. 34-35; Carte générale du monde, Samuel Dunn, 1794,p. 120-121)
- hydrographie (Mappemonde géo-hydrographique, Nicolas Sanson, 1691, p. 56-57)
- géographie physique (Planisphère physique, Philippe Buache, 1752, p. 70-71; Mappemonde physique d’après les vues du professeur Pallas, Edme Mentelle, 1779, p. 118-119; Une vue nouvelle et améliorée des altitudes comparées des principales montagnes et des longueurs comparées des principaux fleuves du monde, William Darton, 1823, p. 126-127)
- lignes isothermes (Carte du monde décrivant le voyage d’exploration américaine, Charles Wilkies, [1842], p. 128-129)
- océanographie (Zu Dr. Jileks Oceanografie, 1880, August von Kilek, p. 134-137).

Les descriptions des types de projections sont nombreuses (exemples):
- projection cordiforme (Universalis Cosmographia, Martin Waldseemüller, 1507; Nova et Integra Universi Orbis Descripto, 1531, Oronce Fine, p. 24-25)
- projection de Mercator (Nova Totius Terrarum Orbis Geographica ac Hydrographica Tabula, Claes Jansz Visscher, 1552, p. 46-47, 43; Carte générale de toutes les cartes du monde, 1703, Pierre Mortier, p. 80-81; plusieurs autres cartes illustrent ce type de projection)
- projection polaire (Planisphère physique, 1752, Philippe Buache, p. 70-71)
- projection stéréographique (Projection géométrique des deux tiers du globe, 1860, Henry James, p. 130-131)
- projection globulaire en relief (Opération Berlin - Opération Tokyo, 1943, p. 150-153).

Complétons cette recension en soulignant l’apport original et le grand intérêt du chapitre dédié à La vision orientale de la cartographie, p. 88-113.
Après une introduction de deux pages sur la tradition cartographique asiatique, l’auteur présente et décrit plusieurs cartes singulières inconnues ou méconnues dans le monde occidental.
À titre d’exemple, voyons la Carte complète des neuf villes frontalières de la Chine Ming [Complete Map of the Nine Border Towns of the Great Ming and of the Human Presence and Travel Routes of the Ten Thousand Countries / 大明九邊萬國人跡路程全圖 / Dàmíng jiǔ biān wànguó rén jì lùchéng quán tú] dressée par Wang Junfu en 1663.
L’Empire du Milieu est représenté au centre en proportion de son importance relative. Sur le territoire chinois, on peut observer la Grande Muraille, les grands fleuves et les îles orientales. Les autres régions du monde ont une taille réduite, voire minuscule:
- dans le coin supérieur droit: l’Amérique du Nord, avec le fleuve Saint-Laurent, le golfe du Mexique, la presqu’île de la Californie, le Mexique
- dans le coin inférieur droit: l’Amérique du Sud, avec les fleuves Amazone et Rio de la Plata
- à gauche, au centre: l’Afrique représentée sous forme de péninsule, avec le Nil et ses deux lacs-sources
- à gauche, dans la partie supérieure: l’Europe, avec les mers Méditerranée, Noire et Caspienne.
D’autres cartes chinoises, une carte coréenne et plusieurs cartes japonaises sont tout aussi intéressantes à découvrir. Ajoutons aussi la carte thématique Jeu de société commémoratif du premier vol aérien entre le Japon et l’Europe [歐訪大飛行記念飛行遊戯 / Oho Daihiko Kinen Hiko Yugi], p. 148-149, publiée en 1925 dans le journal Asahi Shimbun.

Un ouvrage favorisant la découverte et l’exploration d’une grande variété de cartes rares et remarquables.

Remarques

L’ouvrage ne contient pas d’index, de glossaire et de bibliographie.

Dans le commentaire sur la carte de l’Empire britannique (John Cassell), il aurait été approprié de formuler ainsi l’énumération des possessions britanniques (p. 86): «Il n’y a qu’à voir les nombreuses zones colorées en rouge qui permettent de repérer les colonies sous domination britannique, dont celles-ci : Canada, Belize, Guyana, plusieurs îles des Caraïbes, Chypre, Indes, Malaisie, Bornéo, Nouvelle-Guinée, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Nigeria et plusieurs autres grandes colonies africaines.»

La révision du texte par l’éditeur est lacunaire.
La partie droite de la carte Nova et Integra Universi Orbis Descriptio (Oronce Fine) est identifiée comme étant à gauche (p. 25).
Alors que la Californie est représentée sous une forme insulaire sur la Carte très curieuse de la mer du Sud (Henri Abraham Chatelain), le texte affirme le contraire (p. 59).
Une carte est dressée (et non dessinée) par un cartographe (p. 176).
Par ailleurs, les cartographes distinguent les termes mappemonde et planisphère, alors que cette distinction est confondue à plusieurs reprises tout au long du livre.

Références

Brown, Kevin J. - Cartes anciennes. Un voyage à travers le temps. - Grenoble: Grénat, 2017. - 208p. - ISBN 978-2-344-02516-1. - BAnQ : 912.09 B8788c 2017.

Geographicus Rare Antique Maps (Site de l’auteur)

Images from Geographicus (Wikimedia Commons) - This file was provided to Wikimedia Commons by Geographicus Rare Antique Maps, a specialist dealer in rare maps and other cartography of the 15th, 16th, 17th, 18th and 19th centuries, as part of a cooperation project.

Image

1859 - Nouvelle carte universelle du monde (Félix Delamarche) (Wikimedia Commons, Geographicus) - L’édition de cette carte mise à jour en 1862, sous le titre Nouveau planisphère illustré, est reproduite et commentée aux pages 178-179.

Sur la Toile

Sites cités dans les Remerciements et Crédits Photos (p. 207):

Barry Ruderman Rare Maps
Boston Rare Maps
Geographicus Rare Antique Maps (Site de l’auteur)
HS Rare Books
Library of Congress
Persuasive Cartography (Cornell University)

Livres numériques gratuits

Anciennes cartes géographiques
Atlas du Québec
Cartes commentées
Grammaire de la carte

02 novembre 2018

Samuel de Champlain / Récits de voyages en Nouvelle-France (1603-1632)


L’historien Mathieu d’Avignon a réédité en français moderne les Récits de voyages en Nouvelle-France (1603-1632) de Samuel de Champlain en un seul volume. Publié par Les Presses de l’Université Laval, dans la collection À propos, le livre au format poche se distingue aussi par sa mise en page et sa typographie exemplaires.

L’image de la couverture est une reproduction de la toile Champlain découvre la Baie Georgienne (1925), par le peintre ontarien Charles William Jefferys (1869-1951). Les dessins de la quatrième page de couverture sont extraits de deux œuvres de Champlain reproduites dans le livre: bateau à voile (1632, p. 668), autoportrait (1613, p. 205).

Le livre compte deux parties: Premiers récits de voyages en Nouvelle-France, 1603-1619 et Derniers récits de voyages en Nouvelle-France, 1620-1632. Chaque partie est préfacée par l’historien Camil Girard et introduite par Mathieu d’Avignon. Celui-ci a aussi rédigé les précisions insérées dans le texte, entre crochets, tout comme les notes figurant en bas de page. Une liste des abréviations précède le premier récit. L’ouvrage est encadré par une table des matières détaillée au début du livre et une bibliographie à la fin du livre.

Premiers récits de voyages (1603-1619)

La préface de Camil Girard s’intitule Les récits de voyages de Samuel de Champlain ou la rencontre de l’autre (2008). Elle compte quatre parties:
- la présentation de Champlain et les fondateurs oubliés. Les figures du père et le mythe de la fondation, un livre important publié en 2008 par Mathieu d’Avignon;
- la réévaluation de l’historiographie traditionnelle autour des concepts d’alliances et d’échanges culturels par Mathieu d’Avignon;
- les rééditions successives, complètes ou partielles, des récits de Champlain depuis celle de Charles-Honoré Laverdière (1870);
- les caractéristiques et les avantages de la nouvelle édition annotée des récits de Champlain en français moderne par Mathieu d’Avignon.
Citons un passage de cette dernière partie: «Pour peu qu’on se laisse porter par le témoignage de Champlain, on découvrira tout un univers, une sorte de premier récit d’une cofondation interculturelle du Québec et du Canada, un récit où l’autre est à la fois défini, reconnu, mais ultimement rejeté par Champlain en 1632 et par d’autres dans les décennies et les siècles suivants.»

L’Introduction (2009) Mathieu d’Avignon compte cinq parties:
- la renommée et les réalisations de Samuel de Champlain (Brouage vers 1567-1570 - Québec le 25 décembre 1635);
- la portée historique, le contenu et les caractéristiques des récits de Champlain;
- la présentation des récits de voyages de 1603, 1613 et 1619;
- les remarques sur la retranscription des récits en français moderne;
- la découverte personnelle des récits fascinants de Samuel de Champlain.
Citons un passage de cette introduction: «Si les actions et les réalisations de l’homme sont si bien connues aujourd’hui, c’est en grande partie grâce aux récits de voyages qu’il a rédigés au fil des ans. L’homme, quant à lui, demeure néanmoins énigmatique et discret sur sa vie privée.»

Cette première partie de l’ouvrage contient la retranscription intégrale des trois premiers livres de Samuel de Champlain: Des Sauvages… (1603), Les voyages de sieur de Champlain Saintongeais… (1613), Voyages et découvertes en la Nouvelle-France… (1619).

Derniers récits de voyages (1620-1632)

La préface de Camil Girard s’intitule Repenser l’historiographie des fondations (2010). Elle compte cinq parties:
- la présentation du livre A-t-on oublié que jadis nous étions «frères»? Alliances fondatrices et reconnaissance des peuples autochtones dans l’histoire du Québec, un livre publié par Mathieu d’Avignon et le préfacier en 2009;
- le contexte de la première rencontre (1997) et des échanges successifs entre le préfacier et Mathieu d’Avignon;
- les alliances franco-amérindiennes dans un contexte difficile de respect mutuel et de souveraineté partagée;
- les moyens diplomatiques utilisés par Champlain face au soutien mesuré des compagnies et au contexte géopolitique nord-américain;
- la première conquête anglaise et l’occupation du Québec (1629-1632);
- apport de Mathieu d’Avignon dans le renouvellement de l’historiographie en fonction d’«une histoire plus inclusive, une histoire qui transcende les mythes entourant les découvertes, les conquêtes, la colonisation et les héros nationaux.»

L’Introduction (2010) de Mathieu d’Avignon compte quatre parties:
- une précision: l’ouvrage contient seulement la seconde partie du dernier livre de Samuel de Champlain intitulé Voyages de la Nouvelles-France… (1632);
- des considérations et des références sur la réécriture des premiers récits de Champlain contenus dans la première partie de son livre Voyages de la Nouvelles-France… (1632);
- la présentation des récits relatés dans la seconde partie du livre Voyages de la Nouvelles-France… (1632) et d’autres textes, dont le Traité de la marine et du devoir du bon marinier;
- citons la dernière partie de cette introduction: «L’objectif que je m’étais fixé en 1997 comme "apprenti-historien", soit de rééditer en français moderne tous les récits de voyages en Nouvelle-France de Champlain, a été atteint, enfin. Mes propres explorations et discussions en compagnie de ce personnage historique célèbre s’achèvent. Les tiennes, "ami lecteur", comme il le dirait lui-même, peuvent quant à elles se poursuivre…»

Notes et bibliographie

Le livre de Mathieu d’Avignon est enrichi par plus de 300 notes infrapaginales. Par ailleurs, la bibliographie en fin d’ouvrage compte deux parties: Sources manuscrites et imprimées (43) et Références [1925-2010] (63).

Hommages contemporains

Champlain a surmonté les dangers et les peines.
L'Ange Paris
Aux Français, sur les voyages du sieur de Champlain
[1613]

Puisses-tu d’âge en âge vivre,
Par l’heureux effort de ton livre:
Et que la même éternité
Donne tes chartes renommées
D’huile de cèdre parfumées
En garde à l’immortalité.

Pierre Motin
Ode à monsieur de Champlain sur son livre et ses cartes marines
[1613]

Cartes, plans et dessins (pages)

645 - [Carte / Comment effectuer un levé côtier]
302-303 - Carte de la Nouvelle-France (1612)
272 - Carte de la Nouvelle-France en vrai méridien (1613)
668-669 - Carte de la Nouvelle-France (1632)
109 - Chouacouet
205 - Défaite des Iroquois au lac Champlain
354 - Dessin d’une Huronne-Wendat pilant du maïs
93 - Habitation de l’île Sainte-Croix
131 - Habitation de Port-Royal
183 - Habitation de Québec
92 - Île Sainte-Croix
368 - La fête des morts en Huronie
363 - «La forme [des] danses» des Hurons-Wendats
334 - La prise avortée d’un village iroquois
142 - Le Beau-Port
252 - Le grand sault Saint-Louis
124 - Mallebarre
271 - Moyen de prendre la ligne méridienne
340 - Partie de chasse en Huronie
75 - Port de La Hève [«La Haie»]
178 - Port de Tadoussac
85 - Port des Mines
78 - Port du Rossignol [«Port au Mouton»]
150 - Port-Fortuné
81 - Port-Mouton
84 - Port-Royal
118 - Port Saint-Louis
334 - Portrait d’Amérindien dessiné par Champlain
319 - Portraits d’Amérindiens dessinés par Champlain
357 - Portraits d’ Huronnes-Wendats par Champlain
230 - [Prise d’un] fort des Iroquois
179 - Québec
100 - Rivière Quinibequy [Kennebec]
88 - Rivière Saint-Jean
654 - Table des estimes
667 - [Le nœud et la ligne anglaises]
154 - Une escarmouche près du Port-Fortuné

Références

Samuel de Champlain. - Récits de voyages en Nouvelle-France, 1603-1632. - Réédition en français moderne, introduction et notes de Mathieu d’Avignon. - Québec: Les Presses de l’Université Laval, 2018. - xiv, 692p. - (À propos). - ISBN 978-2-7637-3912-0. - [Citations, p. 6, 7, 401, 404, 62 et 66]. - BAnQ: 971.0113 C453r 2018. - Bibliothèques de Montréal (en deux volumes): 971.0113 C (2009 et 2010).

La version numérique de ce livre, en deux volumes, offerte sur le portail Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), permet en plus la recherche plein texte.

Entrevue avec Mathieu d'Avignon [2009] (Vidéo, 4:43 min)

Relire Samuel de Champlain avec Mathieu d'Avignon (15 02 2012) (Vidéo, 57:01 min)

Mathieu d'Avignon (Biographie et publications) (Wikipédia)

Image

Carte commémorative « Voyages et explorations (1603-1615) de Samuel de Champlain (1567-1635) - Ville de Québec (1608-2008) » - [Carte en haute résolution] - Source : Service hydrographique du Canada, Gouvernement fédéral du Canada

Sur la Toile

Samuel de Champlain (Marcel Trudel, Dictionnaire biographique du Canada)

Articles connexes

La carte de Champlain de 1616
La carte de Champlain de 1632
Les Innus de Uepishtikueiau [Sylvie Vincent]
Le grand dessein de Champlain [David Hackett Fischer]

Suggestion

Atlas du Québec (livre numérique gratuit)

Nouvelle édition 2020 revue et augmentée.

L’Atlas du Québec compte trois parties: un répertoire de cartes numériques, un guide d’interprétation d’anciennes cartes géographiques et des descriptions de cartes exemplaires.

La première partie contient un répertoire de cartes et plans relatifs au Québec couvrant cinq siècles: régime français, régime anglais et fédération canadienne.

La deuxième partie est destinée plus particulièrement aux étudiants pour l’interprétation d’anciennes cartes géographiques. L’observation globale de la carte, l’analyse de ses éléments et l’élaboration d’une synthèse constituent les trois étapes de l’interprétation d’une carte. Ainsi, les cartes contenues dans cette partie sont regroupées sous les thèmes Types de cartes, Grille d’analyse et Synthèse.

La troisième partie présente les descriptions de cinq cartes exemplaires: Nouvelle-France (Gastaldi, 1556), Amérique du Nord (Franquelin, 1688), Amérique (Danet, 1731), Pistes cyclables à Montréal (Anonyme, 1897), Atlas de Montréal (Pinsoneault, 1907).

26 octobre 2018

Au mitan de la nuit


C’est l’arrivée du printemps, le réveil de la nature, la fraîcheur du matin.

À Pointe-aux-Trembles, sur le bord du fleuve Saint-Laurent, Daphné et Ovide forment un jeune couple heureux.

Un horrible événement vient soudainement bouleverser leur quotidien. Ovide fait une découverte sanglante. Plus tard, Daphné est saisie par une vision terrifiante.

Double stupéfaction, double fuite.

Qui a bien pu commettre ce crime abominable?

L’assassin est finalement arrêté, mais le procès pour homicide connaîtra une fin étonnante.

Référence

Au mitan de la nuit

Livre numérique gratuit ㅡ Une courte nouvelle basée sur un fait divers survenu dans la métropole au début du siècle dernier. Elle est suivie d’une analyse du texte présentée sous quatre volets: les séquences textuelles, la structure du récit, les éléments du discours et une bibliographie sélective.

19 octobre 2018

Dissemblance et figuration / Fra Angelico

Le philosophe et historien de l’art Georges Didi-Huberman (né en 1953) propose une dense réflexion sur l’œuvre picturale du dominicain Fra Angelico (1400-1455).

Précédée d’une Présentation, la monographie compte deux parties: Couleurs du mystère et Lieux prophétiques. Chacune de ces parties est constituée de sept chapitres. Près d’une centaine d’illustrations sont insérées entre ces deux parties. L’ouvrage est complété par les Notes, l’Index des noms, le Sommaire et le Crédit photographique.

Présentation

La présentation est constituée de trois sections: l’origine et le but de l’étude, l’hypothèse fondamentale du livre, la peinture pratiquée par Fra Angelico. Cette partie liminaire permet au lecteur de saisir la nature de l’étude et la démarche de l’auteur français. Ainsi, les notions de figuration et de dissemblance, dans le contexte contemporain du peintre du Quattrocento, révèle l’élément fondamental de la peinture religieuse, à savoir le mystère de l’Incarnation. Dans la première partie, la recherche de l’auteur va de la forme au contenu. Au contraire, dans la seconde partie, la recherche va du contenu à la forme.

Première partie / Fra Angelico, peintre de la dissemblance


Le premier chapitre traite des questions de figure et de forme en prenant pour exemple la peinture Noli me tangere (Ne me touche pas, vers 1438-1450). La première section analyse l’œuvre selon l’approche traditionnelle de l’historien de l’art Erwin Panofsky (1892-1968) dans son étude de l’art de la Renaissance. Dans la seconde section du chapitre, l’analyse de cette œuvre est présentée par l’auteur selon une approche novatrice en fonction de Fra Angelico. Le contexte de la production de l’œuvre est détaillé: la formation dominicaine et la culture élargie du peintre, les ressources documentaires d’une bibliothèque adjacente, les destinataires de la fresque. À titre d’exemple, l’auteur s’attarde à interpréter certains éléments significatifs de la peinture, comme ceux présents dans le détail ci-dessus: les deux valeurs de couleur verte, les taches blanches et rouges, les relations entre celles-ci et les stigmates du Christ, les trois petites croix rouges. Et de conclure: «De tels signes ont valeur de déplacement, de passage, d’association, et non de définition, d’identification ou de prédication.»

Le chapitre suivant traite de la subtilité des images. Dans la première section, l’auteur souligne les interprétations traditionnelles des images dans les écrits de Grégoire le Grand (540-604), Cristoforo Landino (1424-1498) et Michael Baxandall (1933-2008). Dans la deuxième section, après avoir cité Giovanni di Genova (12..-1298), l’auteur reformule et précise davantage son hypothèse fondamentale, à savoir que l’acte pictural consiste à produire la mémoire du mystère de l’Incarnation. Dans la dernière section, l’auteur analyse la Madone des ombres (vers 1438-1450). Il s’attarde aux quatre marbres multicolores du registre inférieur ignorés par les historiens de l’art. Il démontre l’utilisation insolite de ces zones multicolores dans de nombreuses œuvres de Fra Angelico, en particulier celles liées au thème de la Vierge.

Le troisième chapitre porte sur le quadruple sens de l’Écriture sainte. Dans son exposé, l’auteur se réfère à de très nombreux auteurs de l’Antiquité et du Moyen Âge. La première section aborde le paradoxe figuratif en lien avec l’incarnation (mystère) et la transsubstantiation (eucharistie). Dans la section suivante, l’auteur explique les quatre sens de l’Écriture en explorant les termes histoire, allégorie, tropologie et anagogie. Dans la dernière partie, l’auteur confronte le modèle séculaire du quadruple sens de l’Écriture à l’humanisme renaissant exprimé par Leon Battista Alberti (1404-1472) dans son De pictura (1435).

Le quatrième chapitre traite de la dialectique du dissemblable. L’auteur relate d’abord l’étymologie du mot dissemblable, depuis Platon (428-348) jusqu’à Thomas d’Aquin (1224-1274). Ensuite, il aborde l’esthétique de Fra Angelico en soulignant la portée des marbres du registre inférieur de la Madone des ombres: «ils constituent en un sens le comble de l’humilité picturale.» À la lumière de la pensée de Denys l’Aréopagite (vers 500), longuement expliquée, l’auteur formule une hypothèse pour une compréhension théologique des deux registres superposés de la Madone des ombres. La dernière section du chapitre précise la nature purement opératoire de la figure. Celle-ci a trois fonctions qui font l’objet des chapitres suivants: mémoire du mystère, préfiguration, présence.

L’implicite des figures. Le chapitre cinq concerne la conception moyenâgeuse de l’art de la mémoire (du mystère de l’Incarnation), exemples à l’appui. Dans la première section, l’auteur explique le rôle des images selon Thomas d’Aquin et Giovanni di San Gimignano (vers 1300). Dans la section suivante, il présente les trois principes figuratifs utilisés par Giotto (1266-1337), ainsi que les théories de l’image efficace. La dernière section s’attarde à la temporalité multiple des images (passé, présent, futur). Plusieurs exemples cités dans ce chapitre ont trait aux Annonciations, dont les taches et les marbres sont des composantes.

Le destin des figures. La première section du chapitre six explique le cercle temporel de l’Annonciation: conception (25 mars), naissance (25 décembre) et mort du Christ (25 mars). Dans la section suivante, la métaphore du blanc est illustrée par l’analyse de plusieurs œuvres, dont des Annonciations et des Crucifixions, et l’Adoration des Mages (cellule 39). La dernière section souligne l’indétermination exemplaire des marbres de Fra Angelico, après avoir cité deux exemples: Enlèvement du Christ (Pietro Lorenzetti, vers 1320-1328) et Cène, Crucifixion, Déposition et Résurrection (Andrea del Castaglo, 1445-1450).

Le virtuel des figures. Dans le chapitre sept, l’auteur revient à l’énigme des grandes surfaces tachetées. Il propose trois éléments de réponse en explorant la signification de l’autel et du sacrement de l’onction. Il conclue son exposé en considérant les quatre pans multicolores de la Madone des ombres comme des surfaces de contemplation.

Deuxième partie / L’Annonciation au-delà de son histoire


La première section du huitième chapitre présente l’Annonciation relatée dans les Évangiles selon les grands exégètes et théologiens du Moyen Âge. La deuxième section synthétise les paradoxes de l’Incarnation: le Christ vrai homme et vrai Dieu. Dans les deux parties suivantes, l’auteur confronte les interprétations traditionnelle et spirituelle des Annonciations de Fra Angelico sous l’angle de la figuration de l’espace-temps.

Le chapitre neuf traite de la figuration de l’infigurable. Dans la première section, au moyen d’une analyse terminologique pointue, l’auteur décrit les trois convenances théologiques de l’Annonciation: scripturaire, exégétique et causale. Dans la seconde partie, l’auteur revient à la signification du mot figure: «Bref, figurer une chose, c’est la signifier par autre chose que son aspect. Ce sens du mot figure est fondamental. Il est à la base même du mode de pensée exégétique.» Cette notion de figurabilité prend tout son sens dans un réseau de renvois.

La figure est le temps. Citons la première phrase du chapitre dix pour donner un aperçu typique du contenu du livre et du style de l’auteur: «Il y a dans ‘Annonciation’ le mot annonce, et ce mot suffit à indiquer combien l’idée d’un moment est ici dépassée – relevée, au sens hégélien d’une négation dialectique – dans quelque chose qui semble constituer une véritable concrétion du temps sacré, un nœud de plusieurs temps éloignés dans l’histoire ou même disjoints dans l’ordre ontologique.» Cette section initiale présente la dimension figurale du 25 mars: un passé commémoré, un future préfiguré, un présent mystérieux. Ce passage est illustré par la formule inscrite au bas de l’Annonciation (fresque du corridor septentrional). La longue section suivante porte sur la thématique du cadre et du seuil, les Annonciations de Fra Angelico étant comparées à celles d’autres peintres. La troisième section envisage d’autres possibilités d’interprétation les énigmes d’un tableau religieux du Moyen Âge, en particulier le seuil considéré comme axe de rotation et la colonne comme figure de la conscience. L’analogie de la colonne est développée dans la dernière section du chapitre.

La figure est le lieu. L’auteur traite cette thématique comme celle du temps, c’est-à-dire selon le sens d’un réseautage. Il contextualise précisément son exposé en fonction des corridors et cellules du couvent de San Marco, celui-ci étant destiné et fréquenté par des dévots dominicains. Dans la première section, par exemple, il explique l’emplacement évocateur de la Vierge à droite de la fresque de l’Annonciation (image ci-dessus) et celui du jardin à la gauche. Ensuite, il dégage les liens relationnels en fonction des éléments/sujets et lieux/positions des fresques environnantes. Dans la deuxième section du chapitre, l’auteur s’attarde à expliquer la complexité inouïe du lieu pictural dans le contexte du Quattrocento. Pour ce faire, il évoque longuement Albert le Grand, fondateur de l’aristotélisme chrétien inspiré par la pensée néoplatonicienne. La dernière section du chapitre porte spécifiquement sur lieu pictural de l’Annonciation peint par Fra Angelico, un lieu de mémoire. Ainsi, le jardin est perçu comme un réceptacle de l’Incarnation, c’est la figure de Marie. Cette conception est développée dans les chapitres suivants: Inhabitatio, Inchoatio, Incorporatio.

Dans la lumière du Verbe. La première section porte sur les rôles des trois personnages de l’Annonciation: la Trinité (invisible), la Vierge et l’ange Gabriel. L’auteur considère le jardin comme une métamorphose de Marie en se basant notamment sur les écrits d’Albert le Grand. La seconde section s’attarde aux éléments temple, bibliothèque, livre, étymologie du nom Marie et lettre M.

Dans l’ombre de la Terre. L’auteur développe la thématique de la théophanie en comparant la coprésence de la lumière et de l’ombre sur les fresques de l’Annonciation d’Agnolo Gaddi (1394-1395) et de l’Annonciation (reliquaire de Santa Maria Novella, 1430-1434) de Fra Angelico. Dans la section suivante, il approfondit son étude, son hypothèse, en analysant l’Annonciation du Couvent de San Giovanni par Fra Angelico (vers 1440). La dernière section porte sur la beauté de la Vierge et la coloration de son image.

Dans le giron des couleurs. Le dernier chapitre du livre complète l’exposé de l’auteur sur les paradoxes de la mariologie scolastique. Dans ce contexte, il précise le rôle des couleurs (blanc, rouge, noir): «Éminemment malléables, susceptibles de mélanges, de nuances et de recouvrements, les couleurs – même et surtout lorsqu’elles sont utilisées en petit nombre – permettent au tableau, par le simple jeu des plages et des couches tressées, de mener à bien sa fonction théorique la plus haute: exposer le mystère (non l’expliquer, mais l’impliquer dans les surfaces), en diffusant sur tout le champ du tableau des procédures d’enveloppements subtils, des procédures de virtualités.» La seconde section du chapitre porte sur le rôle de médiation de Marie, notamment par l’analyse de la fresque de l’Annonciation (cellule 3) de Fra Angelico. Les derniers mots porte sur le vêtement dominicain, blanc et noir, car revêtir la couleur, c’est déjà revêtir le mystère des figures.


Appréciation

Une étude exhaustive de l’œuvre de Fra Angelico d’un point de vue exégétique. Une analyse en profondeur sur le peintre et son époque. Une recherche fondée sur une connaissance encyclopédique du christianisme depuis ses sources bibliques, patristiques et doctorales. Une réflexion soutenue qui demande une lecture concentrée. Une exploration instructive et fascinante de l’œuvre dévote d’un grand maître de l’art. Un ouvrage dont le titre pourrait être Le mystère de l’Incarnation peint par Fra Angelico.

Référence

Didi-Huberman, Georges. - Fra Angelico. Dissemblance et figuration. - Paris: Flammarion, 2012. - 447p. - (Champs arts, n° 618). - ISBN 978-2-0812-2775-0. - [Citations, p. 39, 82, 232-233, 237, 363]. - BAnQ: 759.5 A582d 2009.

Images (Fra Angelico, vers 1438-1450, Couvent de San Marco, Florence)

Noli me tangere [détail] (Cellule 1) (Wikimedia Commons)
Annonciation (Couloir septentrional) (Wikimedia Commons)
Annonciation (Cellule 3) (Wikimedia Commons)

Sur la Toile

La dissemblance des figures selon Fra Angelico (Georges Didi-Huberman, Mélanges de l'école française de Rome, 1986, 98-2, p. 709-802) - [Première partie du livre Fra Angelico. Dissemblance et figuration, sans les illustrations].

Exposition

Soulèvements (Georges Didi-Huberman, commissaire / exposition en cours jusqu’au 24 novembre 2018) (Galerie de l’UQÀM et Cinémathèque québécoise)

11 octobre 2018

Les végétaux

Lydie Suty, formatrice à l’Inra de Dijon et chargée de cours à l’université de Bourgogne, présente les connaissances de base en biologie végétale d’une façon concise, claire et captivante. Destinés en priorité aux étudiants, ses trois livres seront tout autant appréciés par les personnes intéressées au monde fascinant du règne végétal:

I - Les végétaux. Évolution, développement et reproduction.
II - Les végétaux. Les relations avec l’environnement.
III - Les végétaux. Des symbioses pour mieux vivre.

Les ouvrages sont ainsi structurés: avant-propos, sommaire, chapitres, quiz, bibliographie (livres et sites), glossaire. Chaque chapitre contient les parties suivantes: introduction, sections et sous-sections numérotées, rubrique À retenir. Ces chapitres sont illustrés par des figures et des tableaux.

À titre d’exemple, voyons les premiers chapitres de ces trois livres didactiques, ces chapitres initiaux portant principalement sur la terminologie.

I - Évolution, développement et reproduction

Le chapitre initial sur l’évolution de la lignée végétale compte deux sections: De la soupe primitive aux cyanobactéries et Des cyanobactéries aux angiospermes. Trois figures illustrent les propos de l’auteure: De la soupe primitive aux cyanobactéries, évolution la plus probable; Principaux éléments de classification des végétaux; Chronologie de l’apparition des principaux groupes de végétaux avec les innovations évolutives majeures.

La deuxième figure porte sur la taxonomie des végétaux en citant l’églantier (Rosa carina) à titre d’exemple: nom (espèce et genre), famille, ordre, classe, embranchement, règne, domaine.

La troisième figure présente la chronologie végétale sous la forme d’une ligne du temps illustrée par des photos de plantes:

Thallophytes > en - 3 800 Ma Cyanobactéries (photosynthèse)
Thallophytes > en - 1 900 Ma Protophytes unicellulaires et algues (sortie de l'eau)
Cormophytes ou Embryophytes > en - 500 Ma Bryophytes [mousses]
Cormophytes ou Embryophytes > en - 400 Ma Ptéridophytes [fougères] (vascularisation, feuilles et racines)
Cormophytes ou Embryophytes > Spermatophytes [plantes à graines] en - 350 Ma Gymnospermes (ovules et graines)
Cormophytes ou Embryophytes > Spermatophytes [plantes à graines] en - 150 Ma Angiospermes (fleurs, ovaires, ovules, graines).

Après avoir traité des Cyanobactéries, l’exposé porte successivement sur les groupes suivants:

1° Protophytes
2° algues
3° Bryophytes (hépatiques, thalles, mousses, sphaignes)
4° Ptéridophytes (lycopodes et sélaginelles, fougères, prêles)
5° Gymnospermes (Cycadophytes, Ginkgophytes, Coniférophytes, Gnétophytes)
6° Angiospermes ou plantes à fleurs (Monocotylédones, Dicotylédones).

À titre d’exemple, voici quelques photos prises au Jardin botanique de Montréal témoignant de l’évolution végétale:

Ptéridophytes (- 400 Ma, Vascularisation, feuilles et racines):


Sélaginelle de Krauss (Mat Spike-moss) - Selaginella kraussiana ‘Gold Tips’, Selaginellaceae, Origine horticole.

Fougère-aigle de l'Est (Eastern Bracken Fern) - Pteridium aquilinum var. latiusculum, Dennstaedtiaceae, Amérique du Nord orientale, Europe septentrionale et Asie orientale.

Prêle géante (Giant Horsetail) - Equisetum giganteum, Equisetaceae, Caraïbes, Amérique centrale et Amérique du Sud.

Gymnospermes ( - 350 Ma, Ovules et graines):


Dioon (Edible-seed Cycas) - Dioon edule, Zamiaceae, Centre et Mexique septentrional.

Ginkgo (Maidenhair Tree) - Ginkgo biloba, Ginkgoaceae, Asie.

Pin blanc (Eastern White Pine) - Pinus strobus 'Minima', Pinaceae, Origine horticole.

Éphédra (Joint Fir) - Ephedra equisetina, Ephedraceae, Asie septentrionale et orientale.

Angiospermes ( - 150 Ma, Fleurs, ovaires, ovules, graines):


Monocotylédones / Orchidée (Orchid), x Potinara ‘Haw Yuan Gold 0-2’ AM/AOS, Orchidaceae, Origine horticole.

Dicotylédones archaïque / Magnolia (Magnolia) - Magnolia stellata ‘Kikuzaki’, Magnoliaceae, Origine horticole.

Dicotylédones vraies / Rosier floribunda (Floribunda Rose) - Rosa 'Tabris', Rosaceae, Origine horticole.

II - Les relations avec l’environnement

Le chapitre initial porte sur les notions d’écologie. Il compte deux sections: Principales composantes de l’environnement et Niveaux d’organisation. Une figure illustre les explications de l’auteure: Les principaux biomes. Sous forme schématique, cette figure rend compte de la température et des ressources en eau déterminant en grande partie la répartition des biomes.

Deux flèches bordent le triangle:

- température de bas en haut, chaud à froid
- ressources en eau de gauche à droite: sec à humide.

Cinq strates sont insérées dans ce triangle, de bas en haut:

1° désert chaud, prairie tropicale, savane, forêt décidue tropicale, forêt humide tropicale
2° désert froid, prairie, forêt décidue tempérée
3° forêt boréale
4° toundra
5° pôle.

À titre d’exemple, voici quelques photos prises au Jardin botanique de Montréal témoignant de quelques biomes:


Serre des cactacées et autres plantes succulentes / photo 1 - photo 2 - Cactaceae – La collection de plantes succulentes du Jardin botanique de Montréal comprend près de 40 familles, 305 genres et plus de 1 500 espèces et cultivars.


Serre de la forêt tropicale humide - Cette serre d’exposition contient notamment des plantes épiphytes, dont la Mousse espagnole (Tillandsia usneoides) et autre plantes de la famille des Broméliacées (Bromeliaceae).

Jardin des Premières-Nations / Forêt feuillue (Decidous Forest) - Les nations amérindiennes habitent la forêt feuillue depuis des temps immémoriaux, les nomades algonquiens comme les sédentaires iroquoiens. L’érable à sucre, le frêne et l’orme prédominent dans cette forêt diversifiée, mais on y trouve aussi des conifères comme le pin et la pruche.

III - Des symbioses pour mieux vivre

Le premier chapitre porte sur des définitions et concepts relatifs à l’écologie et aux écosystèmes. Plus précisément, les grands types d’interactions font l’objet de l’exposé: prédation, compétition, parasitisme, commensalisme et mutualisme. L’unique figure du chapitre porte sur les interactions inhérentes à chacun de ces types: Principaux types de relations entre organismes vivants. La seconde partie de l’exposé porte sur le terme symbiose. Celui-ci est considéré par l’auteure dans un sens restreint.

À titre d’exemple, voici quelques photos prises au Jardin botanique de Montréal illustrant des interactions au sens large:


Asclépiade de Curaçao (Bloodflower) - Asclepias curassavica, Apocynaceae, Amérique tropicale. – Papillon Grand Planeur, Idea leuconoe, Nymphalidae.

Artichaut (Artichoke) - Cynara scolymus ‘Vert Globe’, Asteraceae, Origine horticole.


Saule blanc (White Willow) - Salix alba ‘Chermesina’, Salicaceae, Origine horticole.

Liane de Mysore (Mysore Clock Vine) - Thunbergia mysorensis, Acanthaceae, Inde.


Népenthès ailé (Winged Tropical Pitcher Plant) - Nepenthes alata, Nepenthaceae, Asie du Sud-Est.

Bois-de-cerf (Straghorn Fern) - Platycerium spp., Polypodiaceae, Origine horticole.


Hortensia (Hortensia) - Hydrangea macrophylla ‘Taube’, Hydrangeaceae, Origine horticole. – Papillon Morpho bleu (ailes ouvertes), Nymphalidae.

Tillandsia (Tillandsia) - Tillandsia polita, Bromeliaceae, Mexique méridional jusqu'au El Salvador.

En conclusion, trois excellents livres pédagogiques.

Références

Suty, Lydie. - Les végétaux. Évolution, développement et reproduction. - Versailles (France): Éditions Quae, 2014. - 64p. - (Les mémos de Quae). - ISBN 978-2-7592-2248-3. - BAnQ: 571.82 S9678v 2014.

Suty, Lydie. - Les végétaux. Les relations avec l’environnement. - Versailles (France): Éditions Quae, 2015. - 56p. - (Les mémos de Quae). - ISBN 978-2-7592-2287-2. - BAnQ: 571 S9678v 2014.

Suty, Lydie. - Les végétaux. Des symbioses pour mieux vivre. - Versailles (France): Éditions Quae, 2015. - 56p. - (Les mémos de Quae). - ISBN 978-2-7592-2305-3. - BAnQ: 571.785 S9678v 2015.

BAnQ propose aussi le prêt de ces livres en version numérique.

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La collection de Claude Trudel compte plus de 3 800 photos prises au Jardin botanique de Montréal. Les photos originales ont une résolution de 2048 x 1152 pixels, mais elles sont aussi disponibles aux formats 320 x 180 pixels, 800 x 450 pixels, 1024 x 576 pixels et 1920 x 1080 pixels. Les photos peuvent être vues individuellement ou en diaporama. Elles peuvent aussi être envoyées au format carte postale virtuelle.

Suggestion

Familles de plantes en photos (livre numérique gratuit)

Ce livre photo présente près de 200 familles de plantes. Classées par ordre alphabétique, les informations sur chaque famille sont ainsi présentées: nom de la famille; nombre de genres attribués à cette famille; exemple photo d’une espèce. Ces photos illustrent la beauté et la diversité de la végétation.

05 octobre 2018

Les faits divers en littérature


Les faits divers sont des condensés de vie: des micro-histoires qui synthétisent une trajectoire modifiée par un drame. Caractérisés par l’inclassable, ils englobent tout ce qui étonne et fait frémir, sans coïncider exclusivement avec le crime, et recouvrant l’anecdote, l’insolite. La légèreté et le drame.

Dans la collection Le Petit Mercure, l'auteure et critique littéraire Blanche Cerquiglini vient de publier une anthologie captivante: Le goût des faits divers. Dans ce bouquin, elle présente et commente près d’une trentaine de textes d’auteurs célèbres.

Les extraits sélectionnés, allant du 15e siècle au siècle dernier, sont répartis sous cinq thèmes: Naissance du sensationnel, La poésie du quotidien, Face à la justice, Transformer la boue en or, Vers le mythe.

Citons les noms des auteurs: André Breton, André Gide, Bernard-Marie Koltèes, Christine de Pizan, Colette, Edgar Allan Poe, Emmanuel Carrère, Félix Fénéon, Ferdinand Federici, Jean Genet, Jean Giono, Jean-Bertrand Pontalis, Louis Aragon, Madame de Sévigné, Marcel Proust, Marguerite Duras, Pierre Larousse, Régis Jauffret, Roger Grenier, Steinthal, Thomas de Quincey, Truman Capote, Victor Hugo, Voltaire.

Chaque texte est ainsi présenté: nom de l’auteur, titre de l’extrait, présentation du texte, récit sélectionné, référence bibliographique, commentaire.

La diversité des thèmes, des extraits et des auteurs rend cet ouvrage fort intéressant et divertissant.

Référence

Cerquiglini, Blanche. - Le goût des faits divers. Textes choisis et commentés. - Paris: Mercure de France, 2018. - 115p. - (Le Petit Mercure). - ISBN 978-2-7152-4369-9. - [Citation, Introduction, p. 10].

Suggestions

Trois nouvelles inspirées par des faits divers. La première est suivie d’une analyse du texte et la troisième est complétée par un dossier. Elles sont publiées respectivement dans ces trois livres numériques gratuits:

Au mitan de la nuit
Parcours
Tué à bout portant

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Photo © Claude Trudel 2018, Le monde en images, CCDMD.

28 septembre 2018

Fleur de magnolia / Agatha Christie


L’air fleurait le parfum sucré du magnolia et deux ou trois pétales s’étaient détachés, veloutés et odorants, pour ce poser sur ce visage qui se tournait vers lui, aussi crémeux, aussi doux et silencieux qu’eux. Fleur de magnolia… exotisme, senteurs, mystère

Une nouvelle de dix huit pages. Trois personnages: Vincent Easton, Théodora et son mari Richard Darrell. Deux villes: Londres et Douvres, en Angleterre. Temps: trois jours.

Le classique triangle relaté par la célèbre romancière.

Un récit en cinq épisodes, les trois premiers se déroulant le même jour, les deux autres survenant le surlendemain. Les épisodes sont constitués de deux séquences, chaque tournant entraînant une nouvelle péripétie:

1° la rencontre à la gare Victoria / Sous l’horloge de Victoria Station, Vincent Easton attendait.
> tournant: Tout à coup.

2° le voyage à Douvres / Théodora Darrell était assise en face de lui.
> tournant: Puis, se figeant au milieu de la pièce.

3° le retour à Londres / Les Darrell vivaient à Chelsea
> tournant: Mais la voix de Richard rendait un son faux.

4° le plan de sauvetage / – Richard, dit Théodora
> tournant: Et puis, au moment où elle se levait pour aller se coucher, il dit tout à coup.

5° le dénouement / – Théo !
> tournant: Elle scrutait toujours son visage, et la vérité finit par lui apparaître.

Les premières et dernières phrases de la nouvelle évoquent le temps court ressenti comme une longue durée, par Vincent Easton au début de l’incipit et par Richard Darrell en fin de récit.

Théodora, le fil conducteur de l’histoire: une fleur de magnolia, une véritable fleur de magnolia.

Une nouvelle captivante, construite avec habileté. Des personnages bien typés. Des lieux décrits avec précision. Un style alerte, des dialogues saisissants, des retournements inattendus. Bref, du Agatha Christie!

Référence

Christie, Agatha. - «Fleur de magnolia» (1981). - Dix brèves rencontres. Recueil de nouvelles. - Paris: LGF, 2017. - 160p. - (Le Livre de poche). - ISBN 978-2-253-11417-0. - [Citation, p. 75] - P. 75-93. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ: CHR et Christie C55555d.

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Magnolia de Loebner (Loebner Magnolia), Magnolia × loebneri ‘Leonard Messel’, Magnoliaceae, Origine horticole, Jardin botanique de Montréal. - Photo © Claude Trudel 2018, Le monde en images, CCDMD.

21 septembre 2018

Points de vue sur le roman


À la croisée des genres et des histoires, le roman donne à rêver et à penser.

Dans un ouvrage synthèse remarquable, Nathalie Piégay-Gros propose une sélection de textes sur le roman. Les extraits sont commentés d’une façon analytique et captivante.

Les diverses facettes du roman sont présentées dans l’introduction sous plusieurs volets: un genre indéterminée, savoirs romanesques, une expérience de maîtrise, le registre romanesque, dénis et valorisation du romanesque, un art d’assouvissement.

Les textes choisis (auteurs) sont ainsi regroupés:

I - La représentation romantique (Sterne, Balzac, Descombes, Barthes, Lukacs)

II - Les enseignements du roman (Laclos, Mme de Staël, Sade, Rivière, Girard, Pavel, Marthe Robert, Pingaud, Barthes)

III - Le romanesque et ses pouvoirs (Frye, Rousseau, Stendhal, Goncourt, Chateaubriand, Proust, Aragon, Rimbaud, Pinget, Shakespeare)

IV - Le roman en procès (Rousseau, Furetière, Scarron, Breton, Aragon, Robe-Grillet, Sarraute)

V - L’impérialisme du roman: le genre de tous les genres (Bakhtine, Kundera, Hugo, Aragon, Quignard, Woolf).

Les parties III et V bénéficient d’une introduction particulière.

L’ouvrage est complété par un vade-mecum (antiroman, aventure, détail, dialogisme, femmes, fin, histoire, illusion, réalisme, reconnaissance, roman pur, romance, vraisemblance) et une bibliographie (perspectives historiques, les genres du roman, approches théoriques, le romanesque).

Une diversité de points de vue forts intéressants sur un genre littéraire très populaire. Une mise en page conviviale. Bref, un outil de référence dont la consultation est fort agréable.

Référence

Piégay-Gros, Nathalie. - Le roman. - Paris: Flammarion, 2013. - (Corpus). - 255p. - ISBN 978-2-0812-9399-1. - [Citation, Introduction, p. 46]. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ: 809.3 R et 809.3 R7581 2013.

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Photo © Claude Trudel 2018 - Le monde en images, CCDMD

14 septembre 2018

Les chasseurs de plantes


Carolyn Fry nous convie à découvrir les aventures des grands explorateurs botaniques depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours:

The variety of species and cultivars we now take for granted is thanks to the exploits of numerous plant-collecting and horticultural pioneers. In the days before mass transport and commercialisation, explorers risked their lives to obtain specimens from remote lands, nations fought wars over supplies, and empires expanded and contracted on the strength of trade in plant-based commodities.

Les exposés sont aussi instructifs que captivants. Ils sont accompagnés de nombreuses et remarquables illustrations et photos. Le tout dans une mise en page exemplaire.

Les deux premiers chapitres nous introduisent aux explorations botaniques au cours de l’Antiquité et du Moyen-Âge. Quelques temps forts sont soulignés, dont l’expédition au Pays de Pount menée par Hatchepsout (1508-1457), reine et pharaon d’Égypte (1479-1457), Théophraste (372-287) et les expéditions d’Alexandre le Grand, l’introduction de nouvelles plantes lors des conquêtes romaines et, à partir du 8e siècle, les nouvelles plantes acquises au sein des empires islamiques.

Les chapitres suivants sont consacrés aux débuts de l’Époque moderne: la recherche des précieuses épices orientales par les puissances européennes, la naissance des premiers jardins botaniques et leur évolution, et la fameuse tulipamanie. Dans ce contexte historique, deux personnages sont mis en évidence: Nicholas Culpeper (1616-1654) et Charles de L’Écluse (1526-1609).

La série de chapitre sur le Siècle des Lumières débute par la transformation et le développement des jardins botaniques européens, centrés désormais sur les plantes exotiques plutôt que sur les plantes médicales. Les contributions de plusieurs explorateurs sont soulignées, dont Jean-François de La Pérouse (1741-1788), André Thoüin (1747-1824) et Francisco Hernandez (1515-1578). Par ailleurs, plusieurs jardins botaniques sont créés dans les colonies européennes. Le chapitre suivant est dédié à Carl von Linné (1707-1778), le célèbre initiateur du système binominal des plantes.

L’œuvre remarquable de Joseph Banks (1743-1820) est mise en évidence dans les chapitres 9 et 12. Les chapitres suivants présentent les grands explorateurs de l’Amérique latine, dont Charles Marie de La Condamine (1701-1774), Alexander von Humboldt (1769-1859), Aimé Bonpland (1773-1858), Richard Spruce (1817-1893), Francis Masson (1741-1805) et Carl Peter Thunberg (1743-1828). Deux chasseurs de plantes en Amérique du Nord sont ensuite mis en vedette, Meriwether Lewis (1774-1809) et David Douglas (1799-1834).

Les chapitres 14-21 sont surtout dédiés aux explorateurs de la flore asiatique. Bien souvent, l’attrait des plantes exotiques font place aux plantes économiques, comme par exemple la canne à sucre, l’opium, le thé, le caoutchouc et la vanille. Ce nouvel intérêt commercial a provoqué l’exploitation de plusieurs millions d’esclaves et de nombreuses guerres. Dans ce contexte impérialiste, l’auteure parle notamment des chasseurs de plantes Joseph Hooker (1817-1911), Ernest Henry Wilson (1876-1930), Pierre Poivre (1719-1786), Robert Fortune (1812-1880) et Benedic Roezl (1823-1885). Notons que l’explorateur scientifique Wilson, au service des Jardins botaniques royaux de Kew (Londres) et de l’Arboretum Arnold (Boston), a été inhumé au Cimetière Mont-Royal (Montréal).

Les derniers chapitres sont thématiques. Ils portent sur les illustrations et les illustrateurs botaniques, la protection de la biodiversité, le rôle des jardins botaniques, les chasseurs de plantes contemporains, les plantes invasives, la conservations des semences et l’impact des changements climatiques.

Le livre est complété par un index (noms et images) et les crédits iconographiques. Outre la mise en page exemplaire et les exposés captivants, ce livre est aussi merveilleux pour la qualité et la diversité des images: illustrations tirées de livres botaniques et d’herbiers, photographies, anciennes cartes géographiques, plans de jardins botaniques, portraits d’explorateurs, manuscrits tirés de carnets botaniques, objets, etc. Notons aussi que des encadrés biographiques et thématiques sont insérés dans chaque chapitre.

Un livre tout simplement admirable!

Référence

Fry, Carolyn. - The Plant Hunters. - Londres: Andre Deutsch Book / Royal Botanical Gardens Kew, 2017. - 160p. - ISBN 978-0-233-00516.4. - [Citation, Introduction, p. 6].

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Pivoine arbustive (Tree Peony), Paeonia suffruticosa, Paeoniaceae, Chine orientale, Jardin botanique de Montréal © Claude Trudel 2018 - Le monde en images / CCDMD

La collection de Claude Trudel compte plus de 3 600 photos prises au Jardin botanique de Montréal. Les photos originales ont une résolution de 2048 x 1152 pixels, mais elles sont aussi disponibles aux formats 320 x 180 pixels, 800 x 450 pixels, 1024 x 576 pixels et 1920 x 1080 pixels. Les photos peuvent être vues individuellement ou en diaporama. Elles peuvent aussi être envoyées au format carte postale virtuelle.

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Des chasseurs de plantes
Le transport maritime des plantes