29 juillet 2008

La séance printanière


L'âge a effacé mes joies
quand il a écrit son décret sur mon front.
Ô le détestable écrivain
qui, alors qu'il écrit, efface!


Abû Muhammad Al Qâsim al-Harîrî (1054-1122)

Référence

al-Harîrî, Al-Qâsim. – Le livre des malins : séances d'un vagabond de génie. – Traduction intégrale établie d'après les manuscrits originaux par René R. Khawam. – Paris : Phébus, 1996 © 1992. – 478 p. – (Pocket). – ISBN 2-266-06090-2. – Cote BAnQ : 892.7334 H282L 1992.

La séance printanière est racontée par le narrateur Al-Hârith.

Par une belle matinée printanière, douze jeunes intellectuels de Baghdâd décident d’aller folâtrer dans un jardin du quartier appelé Domaine du Printemps. Un vieillard en haillons s’introduit inopinément dans leur groupe.

Un chanteur invité chante une mélodie en vers dont l’emploi grammatical d’un mot suscite d’âpres débats parmi les jeunes. Les discussions aboutissent à une impasse. C’est alors qu’intervient le vieillard. Son opinion est fortement contestée par les jeunes. L’intrus les met aussitôt au défi de résoudre douze énigmes.

Incapables de relever ce défi, les jeunes acceptent de donner de l’argent au vieillard pour connaître les réponses aux douze questions. Éblouis par les finesses de l’intrus, les jeunes s’excusent de l’avoir méprisé et lui offrent du vin dans une coupe de nourrisson. Le vieillard refuse ce cadeau et s’en explique par une longue improvisation. Puis, il quitte précipitamment les lieux.

Après ce départ de l’intrus, Al-Hârith, qui faisait partie du groupe de jeunes, reconnaît finalement l’identité du fameux Abou-Zayd.

Études

Kilito, Abdelfattah. – Les Séances : récits et codes culturels chez Hamadhânî et Harîrî. – Paris : Sindbad, 1983. – 296 p. (Bibliothèque arabe). - ISBN 2-7274-0086-1. – Cote BAnQ : 892.7309004 K484s 1983.

Trolle, Heide; Zakharia, Katia. – À la découverte de la littérature arabe : du VIe siècle à nos jours. – Paris : Flammarion, 2003. – 388 p. - ISBN 2-0821-0310-2. – Cote BAnQ : 892.709 T641a 2003.

Photographie et citation

La photo a été prise le 23 juin 2008 dans le parc de l'Ancienne pépinière. Le texte qui l'accompagne est une courte citation de l'improvisation d'Abou-Zayd située à la fin de La séance printanière. Cet extrait sur la perte de mémoire illustre l'esprit et la profondeur de l'oeuvre incomparable d'al-Harîrî.

26 juillet 2008

Le cinéma chinois

Films d’action aux inventions visuelles ébouriffantes, bastion prolifique du cinéma d’auteur contemporain, ressource en stars mondiales comme en récits singuliers, le cinéma chinois a aujourd’hui conquis droit de cité à part entière sur nos écrans. […] Existant depuis plus de cent ans, riche d’une histoire longue et complexe, le cinéma chinois est pourtant resté longtemps quasiment ignoré des spectateurs occidentaux, à l’exception de quelques spécialistes.

Cette entrée en matière esquisse déjà le contenu d’un livre captivant présenté par Jean-Michel Frodon, directeur des Cahiers du cinéma aux éditions SCÉREN-CNRS.

Cette synthèse sur le cinéma chinois contient deux grandes parties, la première consacrée à l’histoire et la seconde à des études particulières. Le tout est complété par une bibliographie indicative, une liste de sites Internet spécialisés et une filmographie sélective.

L’histoire du cinéma chinois est présentée selon un découpage géographique : la Chine continentale, Hong-Kong, Taiwan, la diaspora. Suivent des compléments sur les traits spécifiques du cinéma chinois et un épilogue sur les relations entre ce cinéma et les Occidentaux.

La seconde partie du livre porte sur les sujets suivants :

La 36e Chambre de Shaolin de Liu Chia-liang (1977)
La Terre jaune de Chen Kaige (1984)
Platform de Jia Zangke (2000)
Millenium Mambo de Hou Hsiao-hsien (2004)
Éléments d’introduction à la pensée chinoise
Le temple de Shaolin et sa généalogie
Les racines de la cinquième génération
Signature du manifeste du film taiwanais
Le vrai héros selon John Woo

Voici les quatre sites recommandés par l’auteur :

Cineasie
CinemAsie
Asie Passion
Hk Mania

Le livre est illustré par de nombreuses photos en noir et blanc.

Référence

Frodon, Jean-Michel. – Le cinéma chinois. – Paris : Cahiers du cinéma / CNDP, 2006. – 96 p. – (Les petits cahiers). – ISBN 978-2-86642-464-0. – Cote BAnQ : 791.430951 F924c 2006.

Centre national de documentation pédagogique (SCÉREN-CNDP)

23 juillet 2008

Homme invisible à la fenêtre (Monique Proulx)

C’est un tableau impressionnant.

Par les titres du livre et des chapitres, l’auteure du roman nous laisse entrevoir un récit statique. Le personnage principal incarne d’ailleurs cette immobilité par son impotence. Il s’agit donc d’un récit centré sur les sentiments, sur la vie intérieure des protagonistes.

Dans les premiers chapitres, Monique Proulx s’attarde au monde et à l’histoire de la peinture occidentale. Elle évoque les œuvres de peintres célèbres : Caravage, Botticelli, Toulouse-Lautrec, Tiepolo, Dürer, Cézanne, Vélasquez, Goya, Rembrandt, Van Gogh, Holder, Beckmann, Munch, Schiele, Manet, Delacroix, Ingres…

Dans les chapitres subséquents, la romancière accorde une place de plus en plus significative aux retrouvailles entre Max et Lady, ainsi qu’aux réminiscences de leur ancienne relation amoureuse. Le récit prend dès lors une toute autre tournure. Une intensité dramatique émerge, se développe, s’amplifie. Et un dénouement tout aussi poignant qu’imprévu conclut l’histoire…

La structure générale du récit est simple et transparente : une quinzaine de chapitres dont les titres sont indiqués dans la Table [des portraits]. Le chapitre initial constitue le prologue : Portrait d’un vernissage. Le chapitre quinze, l’épilogue, lui fait écho : Autoportrait en homme invisible. Ces deux chapitres débutent par la même phrase qui résume l’œuvre entière : C’est un tableau impressionnant.

Les chapitres contiennent plusieurs parties constituées de récits parallèles ou entremêlés. Les dialogues sont nombreux, mais ils ne constituent pas la majeure partie du texte; certains monologues sont très longs. Les uns et les autres sont différentiés en fonction des locuteurs, tant par leur niveau de langage que par leur vocabulaire. Les phrases ont souvent une longueur considérable. Les figures de style sont abondantes et variées. Les personnages sont bien campés. Les lieux sont décrits avec précision.

Une première lecture de ce roman permet d’en apprécier l’écriture. Une relecture permettra d’en approfondir le meccano et ses clés.

Plusieurs prix littéraires ont été attribués à Monique Proulx pour ce roman fascinant : le Prix Québec-Paris (1993), le Prix des libraires du Québec et le Prix littéraire Desjardins (1994).

Référence

Proulx, Monique. – Homme invisible à la fenêtre. – Montréal : Boréal, 2003 © 1993. – 243 p. – (Boréal Compact). – ISBN 2-7646-0111-5. – Cote BAnQ : Proulx P9686h.

Études du roman

Bernard, Michèle. - «Pour une lecture incandescente». - Tangence, n° 44 (1994), p. 125-128. - [Article consulté en ligne le 21 juillet 2008].

Rochat, Denise. – «Corps dérobé: handicap et condition postmoderne dans Homme invisible à la fenêtre de Monique Proulx.». – Quebec Studies (22 mars 2001). – [Article consulté en ligne le 21 juillet 2008].

Cinéma

Le film Souvenirs intimes (1999), du réalisateur Jean Beaudin, est une adaptation au cinéma du roman Homme invisible à la fenêtre de Monique Proulx. – [DVD disponible à la Grande Bibliothèque, sous la cote DRA B3734s].

Critiques du film

Brouillard, Marc-André. – «Souvenirs intimes. La marche du pèlerin». – Séquences, N° 205 (novembre/décembre 1999). – ISSN 0037-2412. – P. 35-36. – [Numéro disponible à la Grande Bibliothèque].

Coulombe, Michel. - «Entretien avec Jean Beaudin». – Ciné-Bulles, Vol. 18, n° 1 (été 1999). – ISSN 0820-8921. – P. 16-22. – [Numéro disponible à la Grande Bibliothèque].

Lavoie, André. - »Coup de cœur : Souvenirs intimes. Leur ami Max». – Ciné-Bulles, Vol. 18, n° 1 (été 1999). – ISSN 0820-8921. – P. 14-15. – [Numéro disponible à la Grande Bibliothèque].

20 juillet 2008

Dictionnaires de la langue française

À l’occasion de la 3e Journée québécoise des dictionnaires, les Presses de l’Université de Montréal ont publié quatorze études captivantes sur Les dictionnaires de la langue française au Québec. Ces textes sont présentés par Monique C. Cormier, professeure titulaire au Département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal.

Les textes suivants ont particulièrement retenu mon attention :

À la découverte des particularismes canadiens et leur origine : la lexicographie québécoise à l’époque des glossaires (1880-1930)

Après avoir évoqué le contexte historique de la naissance des premiers glossaires, Louis Mercier souligne les contributions des glossaires descriptifs de Dunn (1880), Clapin (1894), Dionne (1909), et de la Société du parler français au Canada (1930). Il note les singularités de la SPFC, une entreprise collective ayant produit un Bulletin, effectué des enquêtes par correspondance, développé des recherches historiques et publié un Glossaire. L’auteur s’attarde sur la richesse du Glossaire de la SPFC, ses artisans Adjutor Rivard et Louis-Philippe Geoffrion, ainsi que sur son héritage. [Article connexe]

Les dictionnaires dans les bibliothèques de la Nouvelle-France

Dans un premier temps, Marcel Lajeunesse trace les grandes lignes de l’histoire du livre et des bibliothèques au cours de la période coloniale française. Ensuite, il recense les dictionnaires contenus dans ces premières bibliothèques québécoises : les dictionnaires de langue, les dictionnaires de spécialités, les dictionnaires les plus diffusés. Au terme de son étude, l’auteur souligne que les dictionnaires en Nouvelle-France sont perçus par leurs possesseurs «comme des outils précieux dans l’exercice de leur profession, comme des moyens commodes d’acquisition de connaissances utiles et aussi comme des instruments importants de référence». [Article connexe]

«Nouvelle-France», «Canada», «Québec» : parcours lexicographique du Grand Siècle au siècle des philosophes

Les toponymes Nouvelle-France, Canada et Québec sont étudiés par Jean Pruvost à partir des principaux dictionnaires français des 17e et 18e siècles : Dictionnaire françois (1680) de Richelet; Diction(n)aire universel (1690) de Furetière; Dictionnaire de l’Académie française (1694); Dictionnaire comique (1718) de Leroux; Grand Dictionnaire (1732) de Bruzen de La Martinière; Dictionnaire universel (1732) de Trévoux; Encyclopédie (1751-1772) de Diderot et d’Alembert; Diction(n)aire critique (1787) de Féraud.

Genèse et évolution du Multidictionnaire de la langue française

Les jalons historiques inusités du Multidictionnaire sont présentés par Monique C. Cormier. L’originalité de la démarche de l'auteure Marie-Éva de Villers, la visée normative de l’ouvrage, le traitement spécifique des québécismes et l’évolution de quelques mots au fil des éditions sont tour à tour abordés dans cette étude. [Article connexe]

Au-delà du dictionnaire scolaire : la Base de données lexicographique panfrancophone

Dans le contexte de l’enseignement du français langue étrangère (FLE), Monica Barsi et Cristina Brancaglion proposent des utilisations pédagogiques novatrices de la BDLP (Université Laval). Les auteurs illustrent leurs propos par plusieurs exemples d’activités. Des références complètent leur texte.

Le système de marques d’usage et de marques normatives dans le dictionnaire du français de l’équipe Franqus

Certaines particularités du nouveau Dictionnaire usuel du français standard en usage au Québec sont présentées par Hélène Cajolet-Laganière et Pierre Martel. Les auteurs traitent d’abord des attentes du public, du système de marques développé dans le cadre du projet Francus, de la Banque de données textuelles de Sherbrooke (BDTS), et du logiciel utilisé pour le traitement des données lexicographiques. Ensuite, avec de nombreux exemples, ils abordent les marques d’usage et les marques normatives. [Article connexe]

Éléments de bibliographie : les dictionnaires de la langue française au Canda français et au Québec du XVIIIe siècle à aujourd’hui

La bibliographie générale du recueil de textes est présentée sous les volets chronologique et alphabétique par Myriam Côté et Geneviève Joncas.

Référence

Cormier, Monique C.; Boulanger, Jean-Claude; dir. – Les dictionnaires de la langue française au Québec, de la Nouvelle-France à nos jours. – Montréal : Les Presses de l’Université de Montréal, 2008. – 440 p. – (Paramètres). – ISBN 978-2-7606-2087-2. – Cote BAnQ : 443.02809714 D5549 2008.

Sur la Toile

Dictionnaires en langue française (Ministère de la Culture)
Musée virtuel des dictionnaires (Université de Cergy-Pontoise)

17 juillet 2008

Peintres juifs de Montréal

Esther Trépanier, professeure d'histoire de l'art (UQAM), présente la riche contribution d’une quinzaine d’artistes juifs de Montréal au développement de l’art moderne au cours des années 1930 et 1940.

Son livre compte plus de 200 reproductions d’œuvres significatives. Fait étonnant, ces tableaux ne représentent pas de traits typiquement juifs. Au contraire, les motifs peints ont une portée générale. Les raisons de cette singularité sont expliquées dans le chapitre initial.

L’auteure regroupe les peintures analysées sous quatre thèmes [encarts] :

- La ville [Les taudis de Louis Muhlstock],
- L’homme dans la ville [Les bancs publics, Les tramways],
- Les artistes et la guerre [La caricature, La murale],
- La figure humaine [Les scènes d’atelier d’Ernst Neumann].

Un dernier chapitre porte sur la réception critique [L’artiste devant la critique].

Voici la liste des artistes sélectionnés : Jack Beder, Alexander Bercovitch, Eric Goldberg, Louis Muhlstock; Sam Borenstein, Herman Heimlich, Harry Mayerrovitch, Bernard Mayman, Ernst Neumann, Fanny Wiseberg; Sylvia Ary, Rita Briansky, Chitta Caiserman-Roth, Alfred Pinsky, Moe Reinblatt.

Parmi ces témoins de la crise économique et de la Seconde Guerre mondiale, j’ai particulièrement apprécié certaines réalisations marquantes des artistes suivants :

Sylvia Ary > Portrait de l’oncle de l’artiste, le forgeron Yankel Avrutick, 1940
Jack Beder > Cabaret (Montmartre, Montréal), 1938
Alexander Bercovitch > Vue du port de Montréal, v.1934; Paysage (mont Royal), v.1938
Sam Borenstein > Ruelle arrière, Montréal, 1937; Rue De Bullion, 1940
Chitta Caiserman-Roth > Grève, 1947
Eric Goldberg > Tossa del Mar, v.1934
Herman Heimlich > Portrait de jeune femme, v.1940
Harry Mayerrovitch > L’œuvre de la soupe, v.1935
Bernard Mayman > Toits, n.d.; Paysage (Sainte-Marguerite), n.d.
Louis Muhlstock > Joe Lavallée (mangeant sa soupe), 1931; La Dernière Cène au refuge des chômeurs, 1932; La ruelle Cadieux à travers la ruelle Leduc, 1935; Chambres vides, 1938; Vieilles maison, Pointe-Saint-Charles, 1941
Ernst Neumann > Glissière de charbon, 1935
Moe Reinblatt > Homme courbé, n.d.

Le dernier tiers du livre contient plusieurs compléments : Biographies, Tableaux des expositions, Bibliographie, Liste des illustrations et Crédits photographiques.

Référence

Trépanier, Esther. – Peintres juifs de Montréal. Témoins de leur époque, 1930-1948. – Montréal : Les Éditions de l’Homme, 2008. – 187 p. – ISBN 978-2-7619-2524-2. – Cote BAnQ : 759.11428 T7957p 2008.

Sur la Toile

Aux sources de l’art moderne du Québec (entrevue avec Esther Trépanier, propos recueillis par Marine Van Hoof) (Vie des arts, N° 210, Printemps 2008)

Peintres juifs montréalais (1930-1948) : redécouvrir des pionniers de l'art moderne (entrevue avec Esther Trépanier, par Claude Gauvreau) (Journal L'UQAM, vol. XXXIV, n° 18, 18 février 2008)

13 juillet 2008

Le métier de documentaliste

Jean-Philippe Accart et Marie-Pierre Réthy viennent de publier une troisième édition du Métier de documentaliste, aux Éditions du Cercle de la Librairie. Ouvrage de référence depuis ses première (1999) et deuxième (2003) éditions, ce guide a été refondu, actualisé et enrichi d’une façon exemplaire.

Œuvres d’érudition et de réflexion, les divers chapitres et sous-chapitres sont introduits par des citations. Œuvres d’expérience, ces chapitres sont structurés d’une façon hiérarchique. Ils comptent plusieurs encadrés didactiques et sont complétés par une bibliographie thématique. L’écriture et l’agencement des paragraphes rendent leur lecture aussi agréable qu’instructive.

Les seize chapitres sont regroupés sous cinq volets :

I – Documentation et utilisateur

Statistiques à l’appui, le chapitre initial trace le portrait des documentalistes français. Une mise en perspective de l’origine, de l’évolution et de l’avenir du métier de documentaliste est présentée en appendice. Le chapitre suivant précisent les diverses catégories d’utilisateurs. La symbiose entre les documentalistes et les utilisateurs de l’information sert de trame à cette première partie de l’ouvrage.

II - Documentation et recherche

Les auteurs passent en revue les méthodes et les outils bibliographiques de la recherche traditionnelle tels que dictionnaires, encyclopédies, monographies, périodiques, annuaires, littérature grise, ainsi que les nouveaux outils disponibles sur la Toile (banques de données et veille). Les dernières innovations électroniques y sont présentées en fonction de la recherche documentaire : baladodiffusion, blogue, fil de syndication, wiki.

III – Documentation et organisation

La fonction information-documentation est d’abord abordée sous l’angle de la terminologie, puis sous celui des services dans un contexte systémique. La conception et l’organisation d’un service de documentation sont présentées d’une façon méthodique. L’informatisation et la gestion des ressources du service de documentation font l’objet de chapitres distincts.

IV – Documentation et gestion

Les opérations constitutives du circuit du document sont expliquées d’une façon exhaustive : acquisitions, traitement et diffusion. L’importance et les modalités d’évaluation et de communication du service de documentation sont ensuite abordées.

V – Documentation et société

Les auteurs traitent de l’émergence et des caractéristiques de la société de l’information, de l’économie et du droit de l’information. Le droit d’auteur est notamment expliqué. Ils complètent leur synthèse en abordant la concertation internationale qui suppose coopération et association.

Dans leur conclusion, les auteurs retiennent cinq grandes tendances dans l’évolution du métier de documentaliste : l’appropriation des nouvelles techniques de recherche d’information; la maîtrise des réseaux informatiques; l’intensification de la collaboration avec les usagers; la valorisation du service de documentation au sein de l’organisme; la validation de l’information auprès des utilisateurs. À terme, ces nouvelles tendances sont de nature à redéfinir le métier de documentaliste.

Plusieurs annexes complètent l’ouvrage :

- Définitions des métiers de l’information et de la documentation,
- Statuts des personnels de documentation de la fonction publique,
- Répertoire des sources d’information et des sites Internet,
- Glossaire,
- Sigles et abréviations,
- Index des auteurs cités,
- Indes des termes,
- Bibliographie générale.

Bien que destiné en priorité à des lecteurs français, ce guide sera utile à tous les francophones intéressés par le métier de documentaliste et le domaine de la recherche documentaire.

Référence

Accart, Jean-Philippe; Réthy, Marie-Pierre. – Le métier de documentaliste. – 3e édition. – Paris : Éditions du Cercle de la Librairie, 2008. – 463 p. – (Bibliothèque documentation). – ISBN 978-2-7654-0961-8. – Cote BAnQ : à venir. – [Cotes des éditions antérieures : 020.71144 A1692m 1999 et 020.71144 A1692m 2003].

Sur la Toile

Jean-Philippe Accart (Site dédié aux professionnels de l’information-documentation)

Bibliothèque nationale suisse (Berne) - Jean-Philippe Accart est responsable de l’information au public à la BNS.

Bibliothèque médicale de l'hôpital neurologique et neurochirurgical Pierre-Wertheimer (Lyon) - Marie-Pierre Réthy est responsable de cette bibliothèque.

Éditions du Cercle de la Librairie

10 juillet 2008

Galerie de portraits (Gaby)

Les œuvres de Gabriel Desmarais constituent un véritable bottin mondain du Québec de la fin des années 1940 à 1990. Elles revêtent un intérêt indéniable pour le grand public comme pour les chercheurs, et offrent de nombreuses possibilités en matière d'exposition et d'édition.

BAnQ vient de mettre en ligne 700 portraits du célèbre photographe Gaby (Gabriel Desmarais, 1926-1991). Quelque 4 200 autres photographies numérisées seront aussi disponibles au cours des prochaines semaines. Plusieurs milliers d'autres photos devant être numérisées y seront ensuite ajoutées graduellement.

Le fonds Gabriel Desmarais (1947-1990) compte environ 47 000 négatifs. Il est conservé au Centre d’archives de Montréal (BAnQ), sous la cote P795. Les documents peuvent être repérés et consultés dans la base de données Pistard-Archives.

Portraits

Administration

Ludmilla Chiriaeff, Jean Grimaldi, Lisette Le Royer, Paul-Émile Léger, Olivier Maurault, Mercedes Palomino, Wilfrid Pelletier

Affaires

Samuel Bronfman, Sam Steinberg, Lise Watier

Arts

Marcel Barbeau, Élaine Bédard, Jean-Julien Bourgault, Rita Letendre, Guido Molinari, Alfred Pellan, Jacques de Tonnancour, Armand Vaillancourt

Chant

Aglaé (Jocelyne Deslongchamps), Colette Boky (Colette Giroux), Jeanne d'Arc Charlebois, Lionel Daunais, Yolande Dulude, Lucille Dumont, Jean-Pierre Ferland, Monique Gaube, Rita Germain, Fernand Gignac, Guylaine Guy, Willie Lamothe, Félix Leclerc, Monique Leyrac, Raymond Lévesque, Michel Louvain, Tony Massarelli, Roger Miron, Clairette Oderra, Juliette Pétrie, Alys Robi, Shirley Théroux, Richard Verreau

Comédie

Roger Baulu, Juliette Béliveau, Yvette Brind'Amour, Hector Charland, Jean Coutu, Jean Duceppe, Françoise Faucher, Denise Filiatrault, Edgar Fruitier, Gratien Gélinas, Yoland Guérard, Jean Guilda, Olivier Guimond, Marjolaine Hébert, Juliette Huot, Hélène Loiselle, Marie-Josée Longchamps, Doris Lussier, Dominique Michel, Michel Noël, Huguette Oligny, Denise Pelletier, Béatrice Picard, Gérard Poirier, Mia Riddez, Sita Riddez

Littérature

Solange Chaput-Rolland, Jean Desprez (Laurette Larocque), Marcel-Marie Desmarais, Marcel Dubé, Gérard Filio, Germaine Guèvremont, Anne Hébert, Normand Hudon, Claude Jasmin, Judith Jasmin, Ambroise Lafortune, Robert Lapalme, Roméo Leblanc, Tex Lecor (Paul Lecorre), Roger Lemelin, Doris Lussier, John Hugh MacLennan, Gérard Pelletier, Huguette Proulx, Yves Thériault

Politique

Robert Bourassa, Jean Drapeau, Maurice Duplessis, Léon Mercier-Gouin, Camillien Houde, Daniel Johnson, Georges-Émile Lapalme, Jean Lesage, Jean Marchand, Jeanne Sauvé, Pierre Elliott Trudeau

Sciences

Henri Fauteux , Henri Lapointe, Henri Melançon , Fernand Seguin, Hans Selyé

Sports

Jean Béliveau, Bernard Geoffrion, Doug Harvey, Michel Normandin, Jimmy Orlando, Maurice Richard, Jean-Pierre Roy

Merci à la famille Desmarais et à BAnQ pour nous offrir cette riche collection photographique.

Source

Communiqué de BAnQ - BAnQ acquiert et met en ligne une partie du fonds du photographe Gabriel Desmarais (Gaby) - Montréal, le 25 juin 2008.

Exposition en 2014

Gaby, maître du portrait (Zoom avant sur l'œuvre du célèbre photographe québécois) (BAnQ)

À partir des années 1950, la carrière du photographe québécois Gabriel Desmarais (Gaby) connaît une ascension fulgurante sur la scène internationale. Pendant plus de 30 ans, il grave sur pellicule les traits et la personnalité des vedettes les plus en vogue, élevant les standards de l'art du portrait à des sommets rarement égalés.

En collaboration avec le Partenariat du Quartier des spectacles :

Au niveau 1 de la Collection nationale de la Grande Bibliothèque : du 16 septembre 2014 au 7 juin 2015.

Sur la Promenade des artistes du Quartier des spectacles et sur le boulevard De Maisonneuve (Montréal) : du 15 septembre au 16 novembre 2014.

Jetez un coup d’œil aux portraits numérisés signés Gaby dans Pistard.

07 juillet 2008

Promenades dans les étoiles

Philippe Hanarejos nous convie à explorer le ciel en parcourant vingt-neuf circuits selon trois niveaux de difficulté : à l’œil nu, avec des jumelles, avec une lunette astronomique (ou un télescope).

Son guide compte cinq chapitres : Les bases de l’astronomie, Pratique de l’astronomie, Les randonnées dans les étoiles, Voyage dans le Système solaire, L’Univers en évolution. Il est complété par un glossaire et un index.

Les circuits proposés sont répartis en deux groupes. Les randonnées dans les étoiles sont présentées au chapitre 3 et celles du Système solaire dans le chapitre 4.

Les randonnées dans les étoiles sont présentées selon les saisons : printemps (circuits 1-5), été (6-11), automne (12-16) et hiver (17-22). Les randonnées dans le Système solaire sont thématiques : Lune (circuits 23-26), planètes telluriques (27), planètes gazeuses (28), astéroïdes et comètes (29).

Pour chaque randonnées, une carte du ciel localise l’itinéraire et chacune des étapes est détaillée : identification de l’objet céleste, magnitude, distance, localisation, coordonnées, description. Les périodes d’observation sont précisées selon les dates du calendrier. De superbes photographies illustrent chaque parcours.

J’ai particulièrement apprécié le circuit n° 8 qui nous fait découvrir la vie des étoiles de type solaire. Le parcours compte six étapes : la nébuleuse de la lagune M8, la nébuleuse de l’Aigle M 16, l’amas ouvert M 39, l’étoile 51 Pegasi, l’étoile Arcturus et la nébuleuse planétaire M 57.

Pour effectuer cette randonnée analogique sur l’histoire de notre Soleil, j’ai utilisé le nouveau gratuiciel WorldWide Telescope de la société Microsoft. J’ai même produit un diaporama qui m’a permis de parcourir ce circuit virtuel depuis mon ordinateur.

Référence

Hanarejos, Philippe. – Promenades dans les étoiles : 29 circuits pour découvrir le Système solaire et les étoiles. – Paris : Artemis, 2004. – 144 p. – ISBN 2-84416-259-2. – Cote BAnQ : 520 H493p 2004.

Sur la Toile

Formatic 2000 référence près de 300 sites astronomiques, sous la rubrique Astonomie et espace, dont celui du WorldWide Telescope.

04 juillet 2008

Les journaux humoristiques


Tout comme nous, nos aïeuls aimaient rire et s’amuser. Des journaux de leur époque témoignent de leur sens de l’humour. La Collection numérique de BAnQ nous permet d’en consulter plusieurs en ligne :

Le Charivari canadien (1844) – Orné de gravures sur bois, Le Charivari canadien veut amuser le lecteur en l’instruisant quant à l’état de sa patrie et à la conduite des autorités.

Punch in Canada (1849-1850) – Cet hebdomadaire humoristique orné de gravures sur bois se moque des travers de la société et des hommes politiques.

La Scie (1863-1865) – Opposé à la Confédération, le journal humoristique La Scie commente l’actualité politique en textes et en caricatures.

Le Charivari canadien (1868) – Hebdomadaire humoristique, Le Charivari canadien commente l’actualité politique en textes et en images.

Le Canard (1877-1936) - Cet hebdomadaire humoristique publié à Montréal a connu un vif succès en son temps.

Le Grognard (1881-1884) - Hebdomadaire humoristique, Le Grognard fait suite au Canard et au Vrai Canard.

La Bombe (1909) – Publié à Montréal, l’hebdomadaire du dimanche La Bombe adopte un humour qui s’inspire souvent d’un esprit gavroche, propre à des collégiens. – [Image ci-dessus : 25 juillet 1909].

Le Petit Québécois (1909-1913) – Hebdomadaire humoristique publié à Québec, Le Petit Québécois a pour devise «Je pique mais ne blesse pas».

D’autres journaux humoristiques du Québec seront bientôt ajouter à la Collection numérique de BAnQ.

Ajouts

Le Canard (21 octobre 2008) - Le Grognard (11 août 2008)

Remarque

Les descriptions de ces journaux sont tirées du portail de BAnQ.

Article connexe

Les histoires en images du Québec

01 juillet 2008

Dialogues avec un Sauvage

À l’occasion du festival Présence autochtone, BAnQ et Terres en vue présentent des œuvres amérindiennes au niveau 1 de la Grande Bibliothèque : Dialogues avec un Sauvage : perspectives contemporaines. Cette exposition emprunte sa thématique au célèbre volume éponyme de Louis-Armand de Lom d’Arce, baron de Lahontan (1666-1715).

Introduction

Le panneau de présentation contient un texte liminaire, un détail de la toile Hommage à Norval Morrisseau (2008) par Oswaldo DeLeon Kantule, et un extrait de la Suite du voyage de l’Amérique, ou Dialogues de monsieur le baron de Lahontan et d’un Sauvage dans l’Amérique (1703) [ 1 ] :

ADARIO – [..] Croi-moy, mon cher Frére, songe à te faire Huron pour vivre long-temps. […]

LAHONTAN – Ecoute, il faudroit pour cela que j’eusse commis en France de si grands crimes qu’il ne me fût permis d’y revenir que pour y être brûlé; car, après tout, je ne vois point de métamorphose plus extravagante à un François que celle de Huron. […]

ADARIO – A ce conte-là tu préféres l’esclavage à la liberté; je n’en suis pas surpris, après toutes les choses que tu m’as soûtenues. […]

Sur une borne adjacente, on peut admirer la carte de La rivière Longue [ 2 ] et un détail du dessin Un personnage européen montre une peinture à des Amérindiens [ 3 ]. Cette borne présente aussi des extraits tirés de l’Avant-propos [ 4 ] et de l’Introduction [ 5 ] de l’édition critique des Œuvres complètes de Lahontan par Réal Beaulieu.

Exposition

Les œuvres amérindiennes exposées ont été produites en 2007 ou 2008 par les artistes suivants, avec différents matériaux et selon diverses techniques :

Oswaldo DeLeon Kantule (Kuna, Panama) (Site)

Hommage à Norval Morrisseau (2008) – Acrylique sur toile [un monde onirique peuplé d’êtres spirituels, d’animaux et d’oiseaux fantastiques]

Aigle et condor (2008) – Techniques mixtes sur panneau

La rencontre du jaguar et de l’aigle (2008) – Techniques mixtes sur panneau [mythologies du Nord et du Sud]

Jasmin Gunn et Roger Nelson (Agniers, Kanesatake) (Formés au Centre de l’image et de l’estampe de Mirabel, CIEM)

Les esprits parlent (2008) : trois monotypes [plutôt humoristiques, illustrant des dialogues entre un Européen et un Amérindien]

Jasmin Gunn

Deat Heart Beat (2008) – Collographie et eau-forte

Roger Nelson

Spirits Speack (2008) – Lithographie

Denis Charrette (Métis algonquin) (Site)

Rivière métisse (2008) – Cuivre et noyer cendré [les deux masques opposés et joints au-dessus d’une rivière composent le visage de l’homme métissé, chacun étant sculpté avec des attributs culturels et physiques caractéristiques]

Walter Kahero:ton Scott (Agnier, Kahnawake) (Produit des bandes dessinées pour The Eastern Door)

H8N LYFE (2007) – Lithographie [une série de neuf gravures portant sur l’identité tribale]

4 EVER (2007) – Sérigraphie [tristesse illustrée par une grosse larme, des bras en serpent et trois cœurs en pleurs]

Blood Oath (2007) – Lithographie [deux personnages en pleurs sous des éclairs]

Sylvie-Anne Sioui Trudel (Wandate) (Notice) (Compagnie de théâtre autochtone Aataentsic Masques et Théâtre)

Le dernier discours d’Adario (2008) – Maïs, chanvre, toile, pierre et bois [une des œuvres les plus saisissantes de l’exposition présentée comme sur une scène de théâtre : le grand Kondiaronk dit Le Rat est allongé sur un lit de maïs, tête appuyée sur des roches, entouré de quatre masques, tenant un discours empreint de sagesse et de paix malgré ses appréhensions envers les véritables motifs des Français]

Raphaël Benedict (Abénaquis) (Notice)

La modification du beau (2008) – Acrylique, encre de Chine et graphite sur toile [un immense tableau satirique évoquant la peinture Portrait présumé de Gabrielle d’Estrée et de sa sœur la duchesse de Villars, anonyme, v.1594]

Sylvain Rivard (Métis abénaquis) (Notice) (Coauteur de Archéologie sonore : chants amérindiens, Laval : Trois, 2001 - Cote BAnQ : 789.2970714 T7896a 2001)

Culture matérielle (2007) – Matières végétales, animales, minérales et synthétiques [agencement vertical et parallèle des matériaux]

Dialogue avec un Sauvage (2008) – Cuir, métal, perles et fil [un masque évocateur d’une originale et remarquable beauté]

L’agneau et le castor (Azibista ta Tmakma) (2008) – Fourrure, tissus, métal, papier, bois [une composition éblouissante et singulière]

Cette exposition nous convie donc à une rencontre entre deux civilisations, à travers le temps, l’espace, la matière, la littérature et l’art. Les œuvres citées et exposées sont autant de témoins sur le dialogue entre des cultures en convergence.

L’exposition se poursuit jusqu’au 5 octobre 2008.

Équipe de réalisation

Gestion du projet : Flora Bois, Claude Sauvageau
Montage : Lucie Laberge, Claude-Anne Martin
Restauration : Séverine Chevalier
Préparation matérielle : Isabelle Goulet, Louise Guilbault, Véronique Poupart
Numérisation : Mélanie Tremblay
Validation scientifique : Isabelle Crevier
Commissaire : Michel Côté
Trois collaborations externes.

Référence et notes

Lahontan. – Œuvres complètes. – Édition critique par Réal Ouellet, avec la collaboration d’Alain Beaulieu. – Montréal : Les Presses de l’Université de Montréal, 1990. – 2 tomes : 1474 p. – (Bibliothèque du Nouveau Monde). – ISBN 2-7606-1540-5. – Cote BAnQ : 917.1041 L184oc 1990.

Notes : [ 1 ] 858-859, [ 2 ] 415-416, [ 3 ] 800, [ 4 ] 9, [ 5 ] 25.

Remarque

Le livre suivant est aussi disponible à la Grande Bibliothèque :

Lahontan. – Dialogues de Monsieur le baron de Lahontan et d’un Sauvage dans l’Amérique. – Édition présentée, établie et annotée par Henri Coulet. – Paris : Desjonquères, 2007. – 124 p. – ISBN 978-2-84321-096-9. – Cote BAnQ : 971.00497 L184d 2007.

L’édition de 1703 a servi à l’établissement du texte dont la graphie a été modernisée par Henri Coulet.

Sur la Toile

Dialogues avec un sauvage : perspectives contemporaines (Plusieurs reproductions) (Terres en vue)

Des contemporains s'inscrivent dans les pas du baron de La Hontan (Martine Letarde, Le Devoir, 8 juin 2008)