La séance printanière
L'âge a effacé mes joies
quand il a écrit son décret sur mon front.
Ô le détestable écrivain
qui, alors qu'il écrit, efface!
Abû Muhammad Al Qâsim al-Harîrî (1054-1122)
Référence
al-Harîrî, Al-Qâsim. – Le livre des malins : séances d'un vagabond de génie. – Traduction intégrale établie d'après les manuscrits originaux par René R. Khawam. – Paris : Phébus, 1996 © 1992. – 478 p. – (Pocket). – ISBN 2-266-06090-2. – Cote BAnQ : 892.7334 H282L 1992.
La séance printanière est racontée par le narrateur Al-Hârith.
Par une belle matinée printanière, douze jeunes intellectuels de Baghdâd décident d’aller folâtrer dans un jardin du quartier appelé Domaine du Printemps. Un vieillard en haillons s’introduit inopinément dans leur groupe.
Un chanteur invité chante une mélodie en vers dont l’emploi grammatical d’un mot suscite d’âpres débats parmi les jeunes. Les discussions aboutissent à une impasse. C’est alors qu’intervient le vieillard. Son opinion est fortement contestée par les jeunes. L’intrus les met aussitôt au défi de résoudre douze énigmes.
Incapables de relever ce défi, les jeunes acceptent de donner de l’argent au vieillard pour connaître les réponses aux douze questions. Éblouis par les finesses de l’intrus, les jeunes s’excusent de l’avoir méprisé et lui offrent du vin dans une coupe de nourrisson. Le vieillard refuse ce cadeau et s’en explique par une longue improvisation. Puis, il quitte précipitamment les lieux.
Après ce départ de l’intrus, Al-Hârith, qui faisait partie du groupe de jeunes, reconnaît finalement l’identité du fameux Abou-Zayd.
Études
Kilito, Abdelfattah. – Les Séances : récits et codes culturels chez Hamadhânî et Harîrî. – Paris : Sindbad, 1983. – 296 p. (Bibliothèque arabe). - ISBN 2-7274-0086-1. – Cote BAnQ : 892.7309004 K484s 1983.
Trolle, Heide; Zakharia, Katia. – À la découverte de la littérature arabe : du VIe siècle à nos jours. – Paris : Flammarion, 2003. – 388 p. - ISBN 2-0821-0310-2. – Cote BAnQ : 892.709 T641a 2003.
Photographie et citation
La photo a été prise le 23 juin 2008 dans le parc de l'Ancienne pépinière. Le texte qui l'accompagne est une courte citation de l'improvisation d'Abou-Zayd située à la fin de La séance printanière. Cet extrait sur la perte de mémoire illustre l'esprit et la profondeur de l'oeuvre incomparable d'al-Harîrî.