24 novembre 2024

Une histoire illustrée de l’astronomie


Les cartes du ciel sont aussi remplies de vie que n’importe quelle autre carte, et bien souvent d’une réalisation artistique sans égale.

L’introduction du livre d’Edward Brooke-Hitching, intitulée Une histoire du ciel, affiche d’abord une image du ciel nocturne publiée au 19e siècle, une citation de Ptolémée et cette question : Que savons-nous de la naissance de l’Univers ? Les diverses et successives conceptions de l’Univers sont ensuite succinctement présentées. Ce procédé littéraire nous introduit aux quatre parties de l’ouvrage : Le ciel de l’Antiquité, Le ciel du Moyen Âge, Le ciel et la science, Le ciel moderne. Comme l’ensemble du livre, l’introduction est richement illustrée.

Aperçu

Chaque partie commence par une introduction. Celle de la première partie présente ainsi le sujet du chapitre initial : « L’archéoastronomie désigne ce domaine d’études et doit être clairement différenciée des traditions savantes de l’astronomie antique qui suivirent. » Avant d’aborder l’Antiquité, l’auteur s’attarde à de récentes découvertes d’œuvres datant de la préhistoire : la salle des Taureaux (grotte de Lascaux) [1940], le monument de Warren Field (Écosse) [2004], le site de Stonehenge (Angleterre); le disque de Nebra (Allemagne) [1999]. Les interprétations hypothétiques de ces artefacts sont fascinantes.

Les chapitres suivants rapportent les mythes et connaissances astronomiques de plusieurs civilisations antiques. Au cours de l’exposé, les découvertes récentes de documents dans ces pays sont signalées et décrites : Mésopotamie, Chine, Égypte, Grèce, Inde. Quelques exemples : les journaux astronomiques Enuma Anu Elish [1849], dont la tablette de Vénus [1880], en Mésopotamie; le journal astronomique illustrée Manuscrit de soie [1973] et le plus ancien atlas céleste intitulé La carte de Dunhuang [1900], en Chine; le poème astronomique Phaenomena d’Aratus de Soles [adapté des écrits d’Eudoxe de Cnide], les commentaires d’Hipparque sur ce poème et l’Almageste de Claude Ptolémée, en Grèce; le Saṁgrahaṇīratna par Śrīcandra, en Inde.

La deuxième partie, Le ciel du Moyen Âge, porte sur l’astronomie islamique, européenne et méso-américaine à l’époque médiévale. La troisième partie, Le ciel et la science, présente la révolution copernicienne (conception héliocentrique de l’Univers) et ses suites au cours de la Renaissance, avec Tycho Brahe, Johannes Kepler, Galilée, René Descartes, Johannes Hevelius, Isaac Newton et Edmond Haley. La dernière partie, Le ciel moderne, est consacrée à la période contemporaine et l’avènement de l’astrophysique. L’exposé de l’auteur signale en particulier ces personnes célèbres, avec de multiples illustrations : William et Caroline Herschell, John Herschell, Urbain Le Verrier, Percival Lowell, Annie Jump Cannon, Cecilia Payne-Gaposchkin, Alberet Einstein, Georges Lemaître, Edwin Hubble et Vera Robi.

La table des matières est insérée au début de l’ouvrage. Celui-ci est complété par un épilogue, une bibliographie sélective (ouvrages en français), un index (6 pages), les remerciements, les crédits images et cartes, la notice bibliothéconomique.

Appréciation

Ce livre encyclopédique se distingue par sa richesse iconographique et son exposé synthétique sur l’histoire de l’astronomie, depuis la préhistoire jusqu’à nos jours. Par ailleurs, les légendes des illustrations (dont un très grand nombre de cartes) sont remarquables.

En terminant, citons un extrait de la conclusion de l’auteur : « L’histoire du ciel continue de se développer. Pour nous, qui vivons sans doute l’ère la plus gratifiante de notre espèce d’explorateurs, impossible de ne pas nous laisser embarquer par l’élan du progrès scientifique et l’exaltation de possibilités infinies. »

Références

Brooke-Hitching, Edward. – Une histoire du ciel. Une histoire illustrée de l’astronomie : cartes, mythes et découvertes de l’Univers. – Traduction par Fanny Bouilly. – Paris : Delachaux et Niéstlé, 2021. – 256 p. – ISBN 978-2-603-02842-1. – [Citations : p. 12, 19, 247]. – Bibliothèques de Montréal : 520.9 BRO.

Cette recension est affichée dans le livre numérique Astronomie et astrophysique.

Brooke-Hitching, Edward. – The Sky Atlas: The Greatest Maps, Myths and Discoveries of the Universe. – San Francisco : Chronicle Books, 2020. – 255 p. – ISBN 978-1-7972-0118-4. – BAnQ : 520.9 B8722s 2020.

Image

1661 – Harmonia macrocosmica – Andreas Cellarius (Gallica / BnF).

L’édition de 1660 de cette carte de l’Univers est reproduite aux pages 154-155; extrait de la légende : « cet ouvrage est communément reconnu comme le plus bel atlas céleste jamais réalisé. »

Sur la Toile

La plus ancienne carte d’étoiles connue (IRFU-CEA)

Les cartes du ciel du VIIe siècle de la dynastie Tang (Jean-Marc Bonnet-Bidaud, CEA)

17 novembre 2024

Trente balades pour observer le ciel à l’œil nu


L’objectif du livre est de faire en sorte que l’astronome débutant puisse, par lui-même et grâce à ses observations, comprendre des phénomènes complexes qui se cachent sous la simplicité apparente de la nature.

Un livre pratique pour s’initier à observer le ciel à l’œil nu. Plus précisément, l’auteur Rémi Collin propose 30 observations pour découvrir le ciel.

La structure livre, sur papier glacé, est remarquable : préambule, trois parties, annexes.

Préambule

Le préambule présente l’objectif du livre, cité ci-dessus, et la classification des niveaux (facile, intermédiaire, difficile) des balades célestes proposées.

Balades

Les 30 balades sont réparties également entre les trois parties du guide : La Terre et son environnement, Les étoiles et les galaxies, Le ciel et l’humanité.

Les balades sont ainsi présentées : numéro, titre, tableau introductif (période de l’année, durée, distance parcourue, niveau de difficulté), exposé (sous forme de questions-réponses), nombreuses illustrations légendées (surtout des photos). Plusieurs balades sont complétées par un encadré thématique.

Citons quelques exemples :

La Terre et son environnement

Balade 1 – Admirer un coucher de Soleil. – Questions : De quelle couleur est le ciel à l’ouest ? D’où viennent les couleurs du cocher de Soleil ? Qu’est-ce que la diffusion atmosphérique ? Qu’observe-t-on à l’opposé du coucher de Soleil, vers l’est ? Quels sont les premiers astres visibles ? À partir de quelle heure considère-t-on qu’il fait nuit ? Chaque question est bien sûr suivie d’une réponse limpide. L’encadré intitulé porte sur le phénomène de la propagation des rayons lumineux. Trois photos légendées accompagnent les explications.

Les étoiles et les galaxies

Balade 11 – Repérer la position des étoiles dans le ciel. – Questions : Quelle unité de mesure utiliser pour se repérer dans le ciel ? Qu’est-ce que la distance angulaire ? Comment mesure-t-on la distance entre les étoiles dans le ciel ? Avec quel outil allons-nous mesurer les angles ? Comment réaliser une carte du ciel avec cette méthode ? Un graphique, un dessin et des photos illustrent l’exposé.

Le ciel et l’humanité

Balade 30 – La pollution lumineuse. – Qu’est-ce que la pollution lumineuse ? Quel est l’impact de la pollution lumineuse sur la biodiversité animale ? Quel est l’impact de la lumière sur l’être humain ? Comment prendre conscience de la pollution lumineuse de son lieu d’observation ? Deux photos légendées illustrent les réponses à ces questions.

Annexes

Les 13 annexes sont aussi captivantes. Elles portent sur ces thèmes : astronomie et arts, instruments d’optique, planification d’une soirée astronomique, histoire de l’astronomie (Antiquité, Moyen Âge et Renaissance, Époque moderne, 19e siècle, 20e siècle à nos jours), métiers du ciel, cartes du ciel, glossaire, événements célestes à venir, bibliographie. À l’exception des derniers thèmes, ces annexes sont illustrées.

Les compléments : sommaire (p. 2-3); crédits pour les illustrations, notice bibliographique du livre (p. 136).

Référence

Collin, Rémi. – Balades célestes : 30 observations pour découvrir le ciel à l’œil nu et en toute saison. – Paris : Delchaux et Niestlé, 2024. – 136 p. – ISBN 978-2-6030-3094-3. – [Citation : Préambule, p. 4]. – BAnQ : 522 C6999b 2024.

Cette recension est affichée dans le livre numérique Astronomie et astrophysique.

Image

Coloriage du ciel © 2013, Élodie Boéwé, Le monde en images, CCDMD. – [Voir la première balade pour l’interprétation des couleurs du ciel figurant sur cette photo prise à Jonquière par la collégienne Élodie Boéwé, le 1er juillet 2013, à 21:09:04].

10 novembre 2024

Histoire du télescope / Yaël Nazé


Machines célestes, la contemplation de l’Univers d’hier à aujourd’hui. – Ces pages vous plongeront tout d’abord dans les balbutiements de ces instruments, démontant au passage certaines idées reçues. Elles vous emmèneront ensuite côtoyer les premiers géants, puis tâter des révolutions en marche. À chaque étape, un encadré technique permet aux plus curieux de comprendre en profondeur le fonctionnement de ces instruments aux pouvoirs quasi magiques.

Le volume de l’astrophysicienne belge Yaël Nazé comporte cinq chapitres : Le pouvoir du verre; Miroir, mon beau miroir; Plus grand; La révolution du XXe siècle; Au-delà de l’ordinaire. Un encadré technique complète chacun des quatre premiers chapitres. Précédé d’une introduction, ces chapitres sont complétés par une conclusion, les remerciements et une bibliographie (livres, articles, sites). Le livre ne contient pas d’index.

Exposé fluide et captivant, accompagné de nombreuses photos.
Explications techniques limpides, illustrées par des graphiques.
Mise en page remarquable de l’ensemble du volume.

Le chapitre initial porte sur les propriétés du verre, l’utilisation ancestrale des lunettes, l’invention controversée du télescope au début du 17e siècle et les premières grandes découvertes (notamment les observations astronomiques de la Lune, de Jupiter, du Soleil, de Saturne et de Vénus par Galilée). [L’autrice démystifie une idée reçue au sujet de Galilée.] Les améliorations techniques apportées par Johannes Kepler, Christoph Scheiner, Johannes Hevelius, Christian Huygens, les Cassini, et William Gascoigne sont ensuite exposées.

L’encadré technique porte sur la loi de la réfraction, les lentilles (convergentes, divergentes), les aberrations (chromatique, sphérique, de coma, astigmatisme, courbure de champ, distorsion), et le champ de vue (angles, résolution angulaire, grossissement).

Le chapitre 2 relate les grandes étapes de l’invention du télescope en soulignant les innovations successives de ces initiateurs : Niccolò Zucchi (1616), Marin Mersenne (1636), James Gregory (1663, 1674), Isaac Newton (1672), John Hadley (1721), Laurent Cassegrain (1672, 1775, 1835). [L’autrice démystifie des idées reçues au sujet de Newton.] L’étape suivante est racontée avec moult détails concernant le coulage des miroirs métalliques et le maniement des instruments : les télescopes géants fabriqués par William Herschel (1774, 1776, 1778, 1783), et de William Parsons, 3e comte de Rosse (1839, 1845). Les observations effectuées avec ces télescopes ont mené à de grandes découvertes au-delà du Système solaire. Une dernière étape décrit la réussite du télescope maltais (1861) de William Lassell, puis l’échec ultérieur de son télescope de Melbourne (Australie).

L’encadré technique porte sur la technologie dernière les découvertes : la réflexion, les miroirs, le télescope, les montures (altazimutale, équatoriale, autres), les foyers et le barillet.

Le chapitre 3 compte deux parties. La première partie, intitulée La lunette contre-attaque, présente l’amélioration de la fabrication du verre pour l’observation astronomique par Pierre-Louis Guinand, Leonhard Euler et John Dollond, puis les lunettes géantes de James Lick (au mont Hamilton), de Charles Taylor Yerkes (à l’initiative de George Ellery Hale), et celle de l’Exposition universelle de 1900 à Paris.

La seconde partie, intitulée Le retour du télescope, est beaucoup plus longue. L’autrice rappelle d’abord les inconvénients de la lunette en verre : instabilité de l’instrument, la moisson photonique et le polissage. Elle explique ensuite les avantages du télescope ayant d’abord un miroir en bronze, puis en verre recouvert sur sa face par une couche argentée et plus tard par une couche d’aluminium. « Le premier grand télescope avec un miroir recouvert d’aluminium est celui de l’observatoire de Victoria (Canada), mis en service en 1943. » À l’instigation de George Ellery Hale, deux autres télescopes géants sont fabriqués : le télescope du Mont Wilson (1917) et celui du Mont Palomar (1948). Les péripéties relatives à ces derniers télescopes sont relatées, ainsi que les travaux d’ingénierie effectués au cours de plusieurs années.

L’encadré technique porte sur la technologie dernière les découvertes : l’importance de tester les miroirs, les premiers tests (observer une étoile, observer à distance une page imprimée; tests de John Mudge, John Hadley et John Edwards), le test de Foucault (1859), le test de Ronchi (1923), le test d’Hartmann (vers 1970) et le récent test interférométrique.

Le chapitre 4 est consacré à la révolution du 20e siècle sous cinq thèmes : Détecter la lumière, Accueillir le télescope, Collecter la lumière, Soutenir le miroir et Vaincre l’atmosphère. L’autrice compare successivement les particularités de l’œil, de la photographie (première photographie par Joseph Nicéphore Niepce, vers 1824; première photo de la Lune par John Draper, en 1840) et des détecteurs électroniques (CCD, vers 1970) pour détecter la lumière.

Les choix de types de montures et de coupoles sont ensuite étudiés. À titre d’exemple, le premier télescope à monture altazimutale, sous une coupole classique : BTA (1975).

Le troisième volet est dédié à la fabrication des miroirs (exemples) : miroirs alvéolés (Miror Lab), miroirs-ménisques (NTT, VLT; Subaru, Gemini), miroirs segmentés (Keck, SALT, MMT, GMT). Les différents processus de fabrication sont détaillés.

L’étude des supports des miroirs porte sur l’optique active (Léon Foucault, André Couder, Ray Wilson) et le NTT (1989), le télescope des nouvelles technologies (actuateurs).

Le dernier thème de ce chapitre aborde les problèmes liés à l’atmosphère : sensibilité et résolution, paramètre de Fried, optique adaptative. Le VLT est cité en exemple  : conception, fabrication des miroirs, localisation sur la montagne Cerro Paranal (désert d’Atacama, Chili), finition (1998-2000).

L’encadré technique porte sur la technologie dernière les découvertes : les instruments auxiliaires (photométrie, spectroscopie, polarimétrie, dangers, coûts). Le point sur les coûts évoque les retombées économiques, sociales et culturelles de la recherche astronomique.

Le chapitre 5 présente des télescopes atypiques et leur contexte respectif, par rapport aux instruments traditionnels étudiés dans les chapitres précédents : l’observation de la lumière invisible (ondes radio, infrarouge, ultraviolet, rayons X, rayons gamma); la localisation des télescopes dédiés à ces domaines particuliers (montagnes, Antarctique, espace); l’imagerie interférométrique (exemples : VLA, VLBA, VLBI, HALCA, VLTI, CHARA); le télescope à miroir liquide (Robert Wood, 1908, États-Unis d’Amérique; Ermanno Borra, 1982, Université Laval, Québec; V.P. Vasilev, 1985, URSS).

En écho à l’introduction du livre, la conclusion célèbre les prodigieuses découvertes de l’Univers grâce au perfectionnement des instruments astronomiques depuis quatre siècles.

Référence

Nazé, Yaël. – Histoire du télescope. La contemplation de l’Univers des premiers instruments aux actuelles machines célestes. – Paris : Vuibert, 2009. – vi, 150 p. – ISBN 978-2-7117-2501-4. – [Citation : Introduction, pp. 1-2, 59]. – BAnQ : 522.209 N335h 2009.

Cette recension est affichée dans le livre numérique Astronomie et astrophysique.

Image

Very Large Telescope Interferometer (VLTI). – Paranal observing platform with AT1 and AT2 (14 mars 2005) – The impressive ensemble at the summit of Paranal. From left to right, the enclosure of VLT Antu, Kueyen and Melipal, AT1, the VLT Survey Telescope (VST) in the background, AT2 and VLT Yepun. – Crédit : ESO.

Documentation complémentaire

Very Large Telescope (VLT) – Dossier et image en direct (ESO)
The Very Large Telescope Interferometer (VLTI) – Dossier (ESO)
Expanding the Frontiers of Space Astronomy (STScI)
Hubble (ESA)
Miroir du télescope spatial James-Webb

02 novembre 2024

Cartes célestes : histoire, art et cartographie


Since the launch of Sputnik I, the world’s first artificial satellite, on October 4, 1957, I have been hooked on space.

Le livre de Nick Kanas intitulé Star Maps : History, Artistry, and Cartography présente une histoire des cartes célestes, de l’Antiquité à nos jours. Une œuvre encyclopédique !

Aperçu

Le volume compte onze chapitres. Le chapitre initial porte sur la nature et le contenu des cartes célestes. Les quatre chapitres suivants présentent les atlas et les cartes célestes depuis l’Antiquité jusqu’à la fin de la Renaissance. Les chapitres 6 et 7 sont consacrés à l’âge d’or des cartes célestes européennes, aux 17e et 18e siècles. Les chapitres suivants portent sur des thématiques particulières (globes, télescopes, cartes à jouer), la cartographie des cartes célestes aux États-Unis d’Amérique, et la transition vers la cartographie non figurative, aux 19e, 20e et 21e siècle. Chacun de ces chapitres est complété par une bibliographie. Le dernier chapitre contient les planches couleur de 91 figures insérées en noir et blanc dans les chapitres précédents.

Le corps de l’ouvrage est précédé par ces préliminaires : table des matières, préface de la seconde édition, avant-propos de la première édition par Norman J. W Thower, préface de la première édition, remerciements, liste des figures, liste des tableaux, liste des abréviations et acronymes. Cinq annexes et un index complètent ce livre de référence.

Les notions de base

From 1600 to 1800, a number of beautiful star atlases were printed that depicted the constellations according to ancient myths ans tales. […] But there was a second kind of image that was found in these celestial atlases as well. These images consisted of diagrams of heavenly bodies or of the entire solar system that reflected both comtemporaty and ancient cosmological systems.

C’est ainsi que débute le chapitre initial du livre du collectionneur américain Nick Kanas. Les thèmes suivants sont abordés dans ce chapitre : la distinction entre les cartes de constellations et les cartes cosmologiques, la définition du terme carte selon le professeur de géographie Norman J. W Thower, les cercles célestes (orientation Soleil-Terre, sphère armillaire), les systèmes de coordonnées célestes (écliptique, équatorial), les types de projections des cartes (azimutale, cylindrique, conique), les cartes manuscrites et imprimées (xylographie, gravure en taille-douce, planographie).

Histoire des cartes célestes

Première étape

Le chapitre 2 présente une rétrospective des représentations du ciel en Chine, en Mésopotamie, en Égypte et en Inde.

Les chapitres 3 et 4 portent sur les conceptions cosmologiques en Europe et l’évolution des représentations des constellations. Ces chapitres contiennent plusieurs biographies de savants, dont celles de Pythagore, Platon, Eudoxus, Aristote, Ératosthène, Appolinius, Hipparque, Claudius Ptolémée, Sacrobosco, Gutenberg, Peurbch, Regiomontanus, Scheldel, Apian, Copernic, Brahe, Galilée, Descartes, Kepler. Les grandes productions de l’époque sont aussi étudiées, dont celles d’Aratus, Ératosthène, Hipparque, Geminos, Pythagore, Hyginus, Al-Sufi, Vespucci, Corsali, Planius, Keyser, De Houtman, Halley, Lacaille, Herrschel, Vopel, Hevetius.

Le chapitre 5 est dédié aux cartes du 16e siècle illustrant les constellations, dont les productions d’Aratus, Dürer, Honter, Piccolomini, Gallucci, Hood.

Dans l’ensemble, ces chapitres traitent de l’évolution des conceptions cosmologiques, depuis les conceptions mythiques et géocentriques du monde jusqu’à la conception héliocentrique du monde. Les apports des civilisations grecque et islamique sont particulièrement soulignés.

Deuxième étape

Les chapitres 6 et 7 sont consacrés à l’âge d’or des cartes célestes européennes, aux 17e et 18e siècles. Au début du chapitre 6, l’auteur détaille les informations descriptives des cartes reproduites dans cette partie et les parties suivantes de l’ouvrage : source, édition, titre, année, espace, orientation, projection, dimensions et autres informations.

Au chapitre 6, la vie, l’époque et les œuvres de quatre grands cartographes sont présentées, suivies des œuvres dérivées par d’autres auteurs : Uranometria de Johann Bayer (œuvres dérivées par Julius Schiller, Aegidius Strauch, Ignace-Gaston Pardies, Augustin Royer, John Bevis, Philippe de La Hire); Selenographia, Machinae Coelestis, et Prodomus Astronomiae de Johannes Hevelius (œuvres dérivées par Johann Zahn, Petrus Schenck, Georg Christoph Eimmart, Johann Leonhard Rost, Mattheus Seutter, Christoph Semler, Tobias Conrad Lotter, Johann Doppelmayr et Antonio Zatta); Historiae Coelestis Britannicae et Atlas Coelestis de John Flamsteed (œuvres dérivées par John Hill, Jean Fortin, Johann Bode, Maximilian Hell, Kornelius Reissig, Society for the Diffusion of Useful Knowledge); Astronomical Year Book, Instruction for the Knowledge of the Starry Heavens et Uranographia de Johann Bode (œuvres dérivées par Christian Friedrich Goldbach, Alexander Jamieson, Elijah H. Burritt, M.C.G. Riedig, Joseph J. von Littrow, G. Rubie, Kornelius Reissig, Karl Friedrich Vollrath Hoffmann).

Au chapitre 7, la vie, l’époque et les œuvres de plusieurs autres cartographes sont présentées : Andreas Cellarius, Athanasius Kircher, Alain Maneson Mallet, Vincenzo Maria Coronelli, John Seller, John Senex, Corbinianus Thomas, Johann Gabriel Doppelmayr, Antonio Zatta, Samuel Dunn, Antoine et Nicolas de Fer, Philippe de La Hire, Pierre-Charles Le Monnier, famille Cassini (Jean Dominique, Jacques, César François, Jean Dominique), Giovani Maria Cassini. À cet égard, les commentaires de l’auteur sont dithyrambiques envers l’atlas Harmonia Macrocosmica d’Andreas Cellarius (p. 191-194).

La troisième étape

Le chapitre 8 relate l’histoire et les usages de plusieurs outils : 1° les globes célestes (exemples; fuseaux, principaux producteurs, volvelles, planisphères portatifs); 2° les instruments précédant l’invention du télescope : machine d’Anticythère, astrolabe, nocturlabe, arbalestrille, octant, sextant, quadrant; publications : Astronomiae Instauratae Mechanica de Tycho Brahe, Machinae Coelestris de Johannes Hevelius; 3° les télescopes. Les sujets suivants sont abordés dans la seconde partie du chapitre : objets non stellaires, cartes à jouer, frontispices et pages de titre des livres astronomiques.

Le chapitre 9 présente des œuvres astronomiques produites aux États-Unis d’Amérique avant 1800. Les biographies et contributions de Elijah H. Burritt, Ormbsy MacKnight Mitchel et Hannah Mary Bouvier sont mises en évidence.

Le chapitre 10 porte sur la période transitoire allant de la cartographie figurative à la cartographie non figurative, du 19e au 21e siècle. L’auteur cite quatre facteurs favorisant cette transition : des télescopes plus grands et plus précis, des outils de mesure plus perfectionnés, le développement de l’astrophysique et le rejet des anciennes représentations symboliques non scientifiques.

19e siècle. – Les atlas et cartes célestes populaires des auteurs suivants, avec des allusions plus ou moins prononcées aux constellations, sont décrits : Francis Wollaston, Adolf Stieler, Joseph Johann von Littrow, Charles Diem, Nicolas Camille Flammarion, Richard Antony Proctor et Robert Stawell Ball. Les productions suivantes sont ensuite décrites : New General Catalog de John Louis Emil Dreyer, et le projet international Carte du Ciel (1885-1970).

20e siècle. – Après avoir souligné la classification des étoiles par Annie Jump Cannon [1911] et les nouvelles dénominations et nombre de constellations par l’Union internationale d’astronomie, en 1922, les principaux atlas de ces auteurs sont présentés : Arthur Philip Norton, Antonin Becvar, Wil Tirion, Roger W. Sinnott et Michael A.C. Perryman.

21e siècle. – Les deux derniers paragraphes du chapitre évoquent les bases de données et les applications disponibles pour les télescopes amateurs et les appareils mobiles (cellulaires, tablettes).

Annexes

Les annexes sont particulièrement destinées aux collectionneurs, sauf le glossaire pouvant être utile à toutes les lectrices et tous les lecteurs de l’ouvrage.

Référence

Kanas, Nick. – Star Maps. History, Artistry, and Cartography. – 2e édition. – New York : Springer, 2012. – xxxvi, 528 p. – ISBN 978-1-4614-0916-8. – [Citations : p. xx, 1]. – [3e édition en 2019]. – BAnQ : 523.8 K1617s 2012.

Cette recension est affichée dans le livre numérique Astronomie et astrophysique.

Image

1742 – Systema solare et planetarium / Atlas coelestis (Johann Gabriel Doppelmayr) – Source : Courtesy of The Linda Hall Library of Science, Engineering & Technology.

Sur la Toile

Atlas céleste de Flamsteed (2e édition par Jean-Baptiste Fortin, 1776) (Gallica / BnF)
Carte du Ciel (PSL)
The History of Cartography (Collectif, University of Chicago Press)
Le monde en sphères (BnF)