Passage du Nord-Ouest
Symboliquement situé dans la partie septentrionale de la grande salle, le sixième parcours de l’exposition Ils ont cartographié l’Amérique témoigne de la recherche d’une route plus courte entre l’Europe et l’Asie. Cette recherche persistante sera surtout le fait des Anglais.
Les œuvres de plusieurs cartographes illustrent cette détermination à trouver un passage au Nord du continent américain pour atteindre directement les richesses asiatiques : Arthur Dobbs et Joseph Lafrance, Henry Ellis, Samuel Hearne, Cornelius de Jode, Frederick de Wit et Henry Hudson.
La période couverte par les documents correspond à une durée de près de deux siècles, de 1612 à 1795.
Cartes et gravures
Les trois premières cartes sont affichées sur des panneaux.
1593 – Amérique du Nord (carte gravée, Cornelius de Jode) [ 1 ]
Cette carte d’un cartographe flamand illustre le rêve des Européens : une route arctique dégagée vers l’Asie. Un premier cartouche présente des Amérindiens de Virginie et un second deux Amérindiens pointant leur flèche sur un navire européen. Les notices inscrites sur la carte rappellent des explorations antérieures. Ce document provient du Musée Stewart.
1612 – Baie d’Hudson (carte gravée, Henry Hudson) [ 2 ]
Cette carte est insérée dans «Descriptio ac delineatio geographica detectionis freti» (Amsterdam : Hessel Gerritsz, 1612). Elle provient du Centre de conservation de BAnQ [ RES AE 267 ]. En 1610, Henry Hudson atteint l’Ouest de la baie d’Hudson en pensant avoir atteint le Pacifique. Il descend ensuite vers la baie James où des mutins l’abandonnent. Samuel de Champlain utilisera cette carte pour dresser une partie de sa carte de 1616.
1675 – Le détroit et la baie d’Hudson (carte gravée, Frederick de Wit) [ 3 ]
Une carte magnifique illustrant le savoir faire des cartographes hollandais à la fin du 16e siècle et au cours du 17e siècle. Amsterdam est alors la grande métropole économique de l’Occident grâce à ses possessions coloniales. Cette carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ G 3400 1695 W5 ].
Les documents suivants sont exposés dans un îlot central sous une vitrine surplombée par une image translucide de la Voie lactée. La présence de cette image évoque l’importance de l’astronomie pour les navigateurs européens.
1744 – Amérique du Nord (carte gravée, Arthur Dobbs et Joseph Lafrance) [ 4 ]
Cette carte est intégrée dans «An Account of the Countries adjoining to Hudson’s Bay, in the North-West Part of America» (Londres : J. Robinson, 1744). Les informations qu’elle contient proviennent du Métis Joseph Lafrance, un contrebandier à la baie d’Hudson fait prisonnier par des Anglais. À la demande d’Arthur Dobbs, dans une taverne de Londres, cet aventurier trace le croquis du chemin allant du lac Supérieur à la baie d’Hudson. Cette carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ RES AD 206 ].
1749 – Détroit et baie d’Hudson (gravure, Henry Ellis) [ 5 ]
La gravure est intitulée «Esquimaux faisant du feu et allant à la pêche de veaux marins». Un bébé est emmitouflé dans une jambière de sa mère. Cette illustration est intégrée dans le tome 2 du «Voyage de la baye de Hudson» (Paris : Antoine Boudet, 1749).
1777 – Fort Prince-de-Galles (gravure, Samuel Hearne) [ 6 ]
La gravure intitulée «Vue de la partie Nord-Ouest du Fort Prince de Galles dans la Baye de Hudson par Samuel Hearne, 1777» est insérée dans le «Voyage de Samuel Hearne» (Paris : Imprimerie de Patris, 1799). Le fort en pierre mesure 5 mètres de hauteur et 12 mètres d’épaisseur. Il est destiné à favoriser la traite avec les Chipewyans au dépend des Français. On peut y observer des tentes amérindiennes, une scène de chasse aux canards, un couple européen, un sentier de terre, des bateaux et un environnement rocheux. Ce document provient du Centre de conservation de BAnQ [ Gagnon, 917.12 H436 jol v.1 ].
1795 – Rivière Coppermine (carte gravée, Samuel Hearne) [ 7 ]
À trois reprises, Samuel Hearne a tenté d’atteindre des mines de cuivres signalées par des Amérindiens. À partir du fort Prince-de-Galles, il indique en vert son trajet de 1770 et en rouge et jaune son trajet de 1771. Au cours de ce dernier et troisième voyage, il atteint l’Arctique et considère qu’il n’y a pas de passage du Nord-Ouest vers le Pacifique. Cette carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ RES AC 67 ].
Notes
Les cartes reproduites dans La mesure d’un continent sont décrites par Jean-François Palomino, aux pages suivantes :
[ 1 ] 110, [ 2 ] 111, [ 3 ] 108-109, [4 ] 162, [ 5 ] 163-164, [ 6 ] 189, [ 7 ] 261.
Références
[ 1° ] Hayes, Derek. – Historical Atlas of the Arctic. – Vancouver : Douglas & McIntyre, 2003. – 208 p. - ISBN : 0-2959-8358-2. – Cote BAnQ : 911.98 H4174h 2003.
[ 2° ] Litalien, Raymonde ; Palomino, Jean-François ; Vaugeois, Denis. – La mesure d’un continent : atlas historique de l’Amérique du Nord, 1492-1814. – Québec : Septentrion, 2007. – 300 p. – ISBN 978-2-89448-519-4. – Cote BAnQ : 911.7 L775m 2007.
Le passage du Nord-Ouest (Raymonde Litalien, p. 109-114), À l’ouest de la baie d’Hudson (Raymonde Litalien, p. 161-164), Le Nord-Ouest (Denis Vaugeois, p. 259-266).
Sur la Toile
Of Maps and Men: In Pursuit of a Northwest Passage (Princeton University Library, 2004) – [Site consulté le 2 juin 2008]