Le gardien de phare / Camillia Läckberg
Son cœur frétilla comme toujours quand l’île apparaissait et qu’elle voyait la petite maison et le phare, blanc et fier, dressé vers le ciel bleu. Elle était encore trop loin pour voir la couleur de la maison, mais elle se rappelait sa nuance gris clair et les menuiseries blanches. Et les roses trémières qui poussaient devant le mur le plus abrité. C’était son refuge, son paradis. Son île. Gråskär.
Un roman captivant. Un polar certes, mais aussi un roman psychosocial et fantastique.
Un roman policier
Le livre débute par une cascade de péripéties, sans lien apparent entre elles, par exemple une fuite éperdue, des funérailles et un projet de rénovation immobilier.
Première séquence (deux pages) - Le narrateur plonge le lecteur dans une scène de crime: une femme, les mains ensanglantées, fuit avec son fils vers Fjällbacka. Ils rejoignent en toute vitesse la petite île de Gråskär.
Deuxième séquence (une page) - Des funérailles se déroulent dans l’église de Fjällbacka autour d’un cercueil blanc. Une cérémonie silencieuse et douloureuse.
Troisième séquence (une page et demie) - Devant les membres du conseil municipal, le maire de Fjällbacka se félicite de la prochaine inauguration officielle de Badis, tout en ignorant son directeur financier qui cherche à attirer son attention.
Plusieurs autres péripéties se déroulent ainsi au cours du premier chapitre. Beaucoup de personnages qui tous occuperont un rôle majeur tout au long du récit.
Un roman psychosocial
La dimension psychosociale du roman est déterminante. Le narrateur décrit d’une façon exhaustive les sentiments et les passions des protagonistes, variables selon les circonstances et les actions auxquelles ils sont mêlés. Les dialogues, les discussions de groupe et les monologues sont omniprésents.
Les interactions familiales sont approfondies, à tous les niveaux: couple, parents-enfants, parenté. Ces observations sont insérées dans le récit d’une façon d’autant plus remarquable que le roman met en scène une dizaine de couples, tous différents les uns des autres. Il en est de même pour les relations professionnelles entre les personnages, en particulier pour les policiers.
Le lecteur pourra aussi apprécier la manière dont les problèmes sociaux s’insèrent naturellement dans l’histoire. Ces phénomènes contemporains ne sont pas particuliers à la Suède, mais assez répandus dans les sociétés occidentales.
Un roman fantastique
À plusieurs reprises, des personnages qualifient l’île de Gråskär d’île aux Esprits. Les chapitres du roman ne sont pas titrés, sauf ceux qui correspondent à un récit secondaire. Tous écrits en italique, ces nombreux chapitres en abyme sont intitulés Fjällbacka 1870, puis Fjällbacka 1871. N’en disons pas plus. Laissons plutôt aux Esprits le soin de se manifester en temps et lieu.
Le rythme du récit tient en haleine le lecteur tout au long du roman.
Référence
Läckberg, Camillia. - Le gardien de phare. - Traduction par Lena Grumbach. - Paris: Actes Sud, 2013. - 462p. - (Actes noirs). - ISBN 978-2-3300-1896-2. - [Citation, p. 10]. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ: LAC et Läckberg L141g.
Photo
Rose trémière © Claude Trudel 2018 (Le monde en images)
Sur la Toile
Camilla Läckberg (Biographie)
Camillia Läckberg (Site de l’auteure)
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