27 novembre 2020

Les plantes : classification et identification


Comment nommer et classer les plantes : une double préoccupation rencontrée chez tous les peuples depuis des temps immémoriaux. À ce sujet, le Jardin botanique de Meise vient de publier un guide pratique intitulé Classification botanique et nomenclature, une introduction. Publié sous une licence CC-BY, ce livre de 74 pages est offert gratuitement sur la Toile.

Précédé d’une introduction, le livre compte cinq chapitres : Histoire de la classification, Le concept d’espèce, Règles de nomenclature botanique, L’art de l’identification, La préparation d’une révision taxonomique. Des illustrations accompagnent les exposés. L’ouvrage est complété par une bibliographie.

L’introduction précise le but des auteurs : Le présent ouvrage donne un aperçu des principes généraux et des étapes les plus importantes de la classification et de la dénomination des plantes et des champignons, une discipline appelée «Taxonomie botanique». […] A ce titre, il sera utile tant à ceux qui s’intéressent à la classification et à la dénomination des plantes qu’à ceux qui enseignent cette matière dans les établissements d’enseignement secondaire et supérieur.

L’histoire de la classification des plantes est présentée en cinq étapes : De Théophraste au Moyen Âge, La Renaissance, période pré-Linnéenne, Linné et les Linnéens, La pensée évolutionniste fait son entrée dans la théorie de la classification, Méthodes phénétiques, cladistiques et phylogénétiques, Groupes naturels, monophylie, paraphylie et polyphylie. Le chapitre est complété par des références générales sur la systématique.

Le concept d’espèce est présenté sous trois volets : définition, spéciation et taxons infraspécifiques. Dans le contexte de la problématique des variétés, la notion d’espèce fait débat. Les auteurs présentent les trois concepts les plus répandus : Le concept d’espèce biologique, Le concept d’espèce morphologique, Le concept d’espèce évolutive. La spéciation porte sur la formation de nouvelles espèces, suivant les étapes d’isolement et de divergence. Les trois processus possibles menant à la spéciation sont ensuite présentés : spéciation cladogénétique, spéciation anagénétique, hybridation. La nomenclature des taxons infraspécifiques rend compte de l’évolution des plantes : sous-espèce, variété, forme. Le chapitre est complété par des références sur le concept d'espèce.

Après l’étude de la classification des plantes, les auteurs sabordent leur dénomination sous plusieurs thèmes : Le Code international de nomenclature botanique (CINB) , Du Règne à la sous-forme, catégories obligatoires, Le concept de type, Publication valide et effective, Types, Noms d’auteurs, nouveaux taxons, nouvelles combinaisons, Noms acceptés et synonymes : la règle de priorité, Hybrides, Plantes cultivées. Le CINB est présenté sous forme historique. Les noms de taxons supérieurs au rang d’espèce et les noms de taxons de rang inférieur sont présentés dans des tableaux où les taxons sont hiérarchisés. Le nom d’une espèce est composé du nom du genre suivi de l’indication de l’espèce, sous forme d’un deuxième mot appelé l’épithète. Le nom d’un rang infraspécifique est également composé d’un seul mot. L’épithète de l’espèce et tous les noms infraspécifiques commencent toujours par une lettre minuscule, ceux des rangs au-dessus de l’espèce débutent par une lettre majuscule. Les points suivants, plus spécialisés, s’intéressent davantage aux études supérieures. Le dernier point concerne les plantes cultivées dont les dénominations sont régies par le Code international pour la nomenclature des plantes cultivées (CINPC) : Les formes cultivées ne peuvent être attachées qu’à trois catégories, le Cultivar, le Groupe ou Groupe de cultivars et le grex. Ce dernier n’est utilisé que dans la culture des orchidées. Le chapitre est complété par des références sur le Code international de nomenclature pour les algues, les champignons et les plantes et les noms scientifiques et les types.

Les deux chapitres présentent des outils et des méthodes de travail pour pouvoir identifier le matériel de manière fiable. Les clés et les barres-codes sont présentées dans le chapitre dédié à l’art de l’identification des plantes. Le chapitre est complété par une liste de glossaires et des références sur les codes-barres. Le chapitre final présent comment préparer une révision taxonomique à partir d’un exemple de matériel d’herbier. Il est complété par de nombreuses références.

Le livre est complété par une bibliographie générale.

Bien que destiné au monde de l’éducation, ce livre pourra intéresser aussi les amateurs et curieux de la botanique.

Référence

Sosef, Marc S. M. et al. - Classification botanique et nomenclature, une introduction. - Meise (Belgique): Jardin botanique de Meise, 2020. - 74p. - ISBN 978-9-4926-6321-4. - [Citation, p. 7].

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Victoria de Santa Cruz © 2020, Claude Trudel, Le monde en images, CCDMD.

La Collection de Claude Trudel compte plusieurs milliers de photographies en libre accès. Les photos originales ont une résolution de 2048 x 1152 pixels, mais elles sont aussi disponibles aux formats 320 x 180 pixels, 800 x 450 pixels, 1024 x 576 pixels et 1920 x 1080 pixels. Les photos peuvent être vues individuellement ou en diaporama. Sous une licence CC BY-NC-SA, les photos peuvent être utilisées gratuitement à des fins éducatives non commerciales.

Livres numériques gratuits

Plantes à fleurs
Orchidées en fleurs

21 novembre 2020

Terre errante / Liu Cixin

Aujourd’hui, il ne nous reste que l’espoir. L’espoir est le diamant le plus précieux de notre époque. Peu importe combien de temps il nous reste à vivre, il faut le chérir.

Au centre de cette image capturée par le télescope spatial Hubble, la petite étoile rouge Proxima du Centaure découverte seulement en 1915. C’est l’étoile la plus proche du système stellaire, soit à 4,2 al du Soleil.

L’avenir de l’humanité est en péril. C’est pourquoi le gouvernement de la Coalition a décidé de détourner la Terre vers Proxima du Centaure. Cet exode audacieux et nécessaire devrait réaliser son accomplissement au bout de 2 500 ans. Pendant la durée de cette épopée, cent générations d’humains vivront cinq phases historiques : l’Ère du freinage, l’Ère de la fuite, la Première Ère de l’errance, la Seconde Ère de l’errance et l’Ère néosolaire. Tel est le cadre de la nouvelle littéraire du célèbre écrivain chinois Liu Cixin.

Le narrateur raconte avec force détails les péripéties vécues et les drames surmontés au cours de l’Ère du freinage (19 pages) et de l’Ère de la fuite (35 pages). Les étapes de sa vie, depuis sa naissance à la fin de l’Ère du freinage jusqu’au début de l’Ère de la fuite, sont relatées au cours de nombreux événements astronomiques aussi terrifiants que réalistes.

Le troisième chapitre marque une rupture insoupçonnée et tragique dans le fil des épisodes, ainsi que dans la vie du narrateur : La rébellion (13 pages). Le chapitre conclusif, intitulé Ère de l’errance (3 pages), est centré sur un chant mémoriel.

Basée sur des données astrophysiques, une œuvre de science-fiction surprenante!

Référence

Liu Cixin.- Terre errante. - Nouvelle traduite du chinois par Gwennaël Gaffric. - Paris: Acte Sud, 2020. - 79p.- ISBN 978-2-330-13053-4. - Bibliothèque de Montréal et BAnQ: Liu L7832t. - [Citation, p.36].

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Proxima du Centaure (ESA/Hubble & NASA)

13 novembre 2020

Encyclopédie des plantes alimentaires

L’Encyclopédie des plantes alimentaires de Michel Chauvet présente 700 espèces du monde entier. Plus de 1100 dessins en couleurs et 600 dessins au trait illustrent les espèces et variétés. De plus, 350 cartes illustrent l’origine et la diffusion de près de 600 espèces. Le contenu documentaire du livre est bien mis en valeur par une mise en page exemplaire.

L'ouvrage a été conçu pour être lisible par le plus grand nombre, et en particulier tous ceux que passionne l’histoire des plantes.

Précédé d’un avant-propos, du sommaire et d’une introduction, l’ouvrage est complété par un index des plantes et une bibliographie. Les espèces sont présentées par familles et genres botaniques, familles et genres faisant l’objet de descriptions. Les fiches signalétiques des espèces sont ainsi ventilées :

- nom scientifique, nom vernaculaire
- synonyme(s)
- formule chromosomique
- autres noms communs en français et en d’autres langues
- biologie
- variétés (groupes)
- histoire
- ethnologie
- usages
- économie
- illustration(s)
- carte
- références.

La documentation est particulièrement captivante pour les notices historiques et ethnobotaniques.

Les données spécifiques au Québec sont nombreuses. À titre d’exemple, quelques brèves citations sur l’érable à sucre (Acer saccharum) :

- biologie : Son aire d’extension va du Québec et du nord-est des États-Unis jusqu’aux montagnes Rocheuses et à la Caroline du Nord.
- ethnologie : La visite d’une cabane à sucre est une étape quasi obligatoire du tourisme au Québec, auquel une large gamme de produits est proposée.
- usages : Le sirop d’érable est couramment utilisé en Amérique du Nord pour aromatiser les crêpes et de nombreuses pâtisseries.
- économie : La production québécoise concerne 10 000 acériculteurs et s’élève à 14 000 t de sirop, soit 70% de la production mondiale […].

Cette fiche signalétique comprend aussi une carte et plusieurs illustrations. Elle est complétée par deux références : Le livre du sirop d’érable (Jean Côté et François-Xavier Simard, Montréal, Québecor, 1997); L’érablière et sa cabane (André Croteau, Montréal, Trécarré, 1997).

L’Encyclopédie des plantes alimentaires est assurément un ouvrage passionnant, un livre de référence exceptionnel.

Référence

Chauvet, Michel. - Encyclopédie des plantes alimentaires. 700 espèces du monde entier, 1 700 dessins. - Paris : Belin, 2018. - 877 p. - ISBN 978-2-7011-5971-3. - Bibliothèque du Jardin botanique de Montréal, Bibliothèques de Montréal et BAnQ: 0310 C49.1, 581.63203 CHA et 581.63203 C511e 2018.- [Citations, p. 3, p. 674-675].

Sur la Toile

Encyclopédie des plantes alimentaires (Michel Chauvet)

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Érable à sucre en automne © 2019, Claude Trudel, Le monde en image, CCDMD.

La Collection de Claude Trudel compte plusieurs milliers de photographies en libre accès. Les photos originales ont une résolution de 2048 x 1152 pixels, mais elles sont aussi disponibles aux formats 320 x 180 pixels, 800 x 450 pixels, 1024 x 576 pixels et 1920 x 1080 pixels. Les photos peuvent être vues individuellement ou en diaporama. Sous une licence CC BY-NC-SA, les photos peuvent être utilisées gratuitement à des fins éducatives non commerciales.

09 novembre 2020

Atlas littéraire du Québec

Le nouveau livre encyclopédique dédié à la littérature québécoise, des origines à nos jours, est exemplaire par son contenu, sa structure et sa mise en page. Les notices tiennent lieu d’articles, les renvois d’hyperliens.

Dans une perspective historique, l’ouvrage présente les multiples facettes de notre littérature : les genres et courants littéraires, les auteurs et leurs thématiques scripturales, les œuvres marquantes et les moyens de diffusion. Le livre est abondamment illustré.

Cette fresque est structurée d’une façon originale et conviviale, sous trois thèmes: Histoire, Traversées, Genres et marges.

La première partie présente les notices documentaires d’une façon chronologique: De la Nouvelle-France à 1800, Le XIXe siècle, Le XXe siècle (1900-1960), Les XXe et XXIe siècles (1960 à nos jours). Les notices de chaque période sont ainsi regroupées: Capsules, Auteurs, Œuvres.

La deuxième partie porte sur trois volets: Littératures, Vie littéraire, Figures et thématiques.

La troisième partie aborde trois aspects: Régimes d’écriture, Multimédiatisation, Livres et art.

Les notices couvrent une à deux pages. Elles sont ainsi constituées: numéro de la notice, titre, sections sous-titrées, encadré(s), illustration(s), renvois à d’autres notices. À titre d’exemple, voyons la notice n° 8 intitulée Les premières femmes de lettres (1600-1764) :

Exposé:
Introduction
Raconter sa propre histoire
Contribuer à l’univers savant
Brasser des affaires
Témoin du quotidien

Encadrés [biobibliographies succinctes]:
Marie Guyard-Martin dite de l’Incarnation (1599-1672)
Lettres et journal épistolaire Marie-Isabelle-Élizabeth Rocbert de la Morandière Bégon (1696-1755)

Illustrés [extraits de documents manuscrits]:
Placet de Marie-Charlotte Legardeur (1729)
Lettre d’Élizabeth Rocbert de la Morandière Bégon (1749)

Auteur:
Julie Roy

Renvois aux notices:
1, 5, 27, 69, 127.

Comme il s’agit d’un livre de référence, les outils de repérage sont nombreux:

- en début d’ouvrage: Sommaire, Présentation
- en fin d’ouvrage: Crédits photographiques, Index des noms, Index des œuvres, Liste des collaboratrices et des collaborateurs [nom, métier, lieu, notice(s)], Table des matières.

L’originalité du livre doit beaucoup à ses renvois qui favorisent une circulation entre les époques historiques, les auteurs sélectionnés et les œuvres marquantes de notre littérature. Les encadrés et illustrations enrichissent les exposés synthétiques. Par ailleurs, la mise en page du livre est exemplaire: pages bien aérées (marges, titre et sous-titre, thème, page), typographie et polices de caractères, insertions des encadrés et des illustrations, reliure, format et poids léger du livre, etc.

Quel plaisir de naviguer dans cet ouvrage et d’y découvrir la richesse des œuvres de nos autrices et auteurs, de notre littérature, de notre culture singulière et de notre histoire nationale!

Un outil de culture et de référence exceptionnel ! Félicitations aux concepteurs, ainsi qu’aux autrices et auteurs des notices de ce formidable Atlas littéraire du Québec.

Référence

Hébert, Pierre; Andrès, Bernard; Gagnon, Alex; dir. - Atlas littéraire du Québec. - Montréal: Fides, 2020. - xiv, 496p. - ISBN 978-2-7621-41-5. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 840.90003 A881.3 2020 et 840.90003 A8814 2020.

Sur la Toile

Instrument de recherche en littérature québécoise (IRLQ)

Article connexe

Histoire des bibliothèques du Québec (Marcel Lajeunesse)