14 octobre 2024

Les instruments de l’astronomie ancienne


Lorsque, pour mieux les comprendre, on recherche l’origine et les principes des instruments astronomiques anciens, on se frotte inévitablement à l’histoire des idées et à celle des civilisations.

Philippe Dutarte, dans son livre Les instruments de l’astronomie ancienne, de l’Antiquité à la Renaissance, relate l’histoire des plus célèbres instruments astronomiques de l’Antiquité et du Moyen-Âge : la sphère armillaire, les anneaux astronomiques, les astrolabes planisphériques, nautiques et universels, les quadrants, la naviculata, le cadran universel de Regiomontanus, le nocturlabe.

La dimension pédagogique

La table des matières, la préface, l’avant-propos et les remerciements de l’auteur précèdent le chapitre initial dédié au Traité de la Sphère écrit par Jean de Sacrobosco vers 1230-1231.

La préface d’Ahmed Djebbar, professeur d’histoire des mathématiques, Université des sciences et des technologies de Lille, résume l’ouvrage d’une façon admirable.

L’auteur, dans son avant-propos, souligne la démarche pédagogique utilisée par une équipe de professeurs auprès d’élèves du Lycée Édouard-Branly depuis nombre d’années : « Nos élèves, qui construisent ces instruments [anciens] avec des moyens technologiques modernes, sont amenés à de fréquents allers-retours entre théorie et pratique, investissant les domaines variés du savoir, habituellement cloisonnés dans chacune des disciplines scolaires. […] C’est cette expérience professionnelle que nous mettrons au service de cet ouvrage. »

Innovations technologiques et contexte culturel

Chacun de ces instruments est décrit d’après des auteurs contemporains : les documents de première source sont abondamment cités. Les biographies de ces savants, ainsi que de nombreuses illustrations de leur époque respectivement, accompagnent l’exposé.

Des encadrés mathématiques de plusieurs pages complètent les chapitres : Épicycles et épicycloïdes, Deux problèmes résolus par la sphère armillaire, Construction de la graduation de l’axe du Monde dans l’anneau d’Oughtred, Calcul de l’araignée et d’un tympan d’astrolabe, Détermination de la latitude à partir de la hauteur du Soleil, Calcul de correction du « règlement de la Polaire », Principe et construction du quadrant ancien, Arc de l’obliquité de l’écliptique, L’analemme d’Hipparque et de Ptolémée / Justification de la formule.

Des photos d’instruments fabriqués par des élèves du Lycée Édouard-Branly (Créteil) sont insérées dans le volume : Anneau astronomique (p. 94), Astrolabe (p. 110), Cadran de Regiomontanus (p. 247), Nocturlabe (p. 263). Des dessins de Gérard Delaforge, collègue de l’auteur, sont aussi insérés dans le livre : Araignée contemporaine (p. 160), Tympan pour la latitude de Paris (p. 162), Tracé d’un cadran de Regiomontanus (p. 249), Matrice de nocturlabe (p. 280).

Un livre d’une grande richesse historique, documentaire, scientifique et pédagogique.

Référence

Dutarte, Philippe. – Les instruments de l’astronomie ancienne, de l’Antiquité à la Renaissance. – Préface d’Ahmed Djebbar. – Paris : Vuibert, 2006. – viii, 294 p. – ISBN 978-2-7117-7164-4. – [Citations : Avant-propos, p. 2]. – BAnQ : 522.209 D975i 2006.

Image

Situs Terrae Circulis Coelestibus Circundatea (Situation de la Terre circonscrite par les cercles célestes) – (réimpression en 1708, atlas édité en 1660) – Stanford University Libraries. – [Cette planche de l’atlas céleste Harmonia Macrocosmica d’Andreas Cellarius est reproduite à la page 26 du livre de Philippe Dutarte].

Sur la Toile

Le dernier chapitre du livre présente des instruments astronomiques exposés dans ces musées :

France

Musée des Arts et Métiers (Paris)
Institut du monde arabe (Paris)
Musée du Louvre (Paris)
Musée national de la Marine (Paris)
Observatoire de Paris
Musée national de la Renaissance (Écouen)
Musée de l’optique (Biesheim)

Suisse

Musée d’histoire des sciences (Genève)

Italie

Museo Galileo (Florence)
Museo Poldi Pezzoli (Milan)

Angleterre

History of Science Museum (Oxford)
Science Museum (Londres)
Royal Museums Greenwich (Londres)
Whipple Museum of the History of Science (Cambridge)

Allemagne

Germanisches Nationalmuseum (Nuremberg)
Staatliche Kunstsammlungen (Dresde)
Deutsche Museum (Munich)

Belgique

Musée Plantin-Moretus (Anvers)

Pays-Bas

Rijksmuseum Boerhaave (Leyde)
National Maritime Museum (Amsterdam)

République tchèque

Národní technické muzeum (Prague)

États-Unis d’Amérique

Alder Planetarium (Chicago)

07 octobre 2024

Photographier le ciel avec son cellulaire


Lorsque l’on regarde le ciel, on ne voit rien du temps présent. On observe toujours le passé de notre Univers et plus on regarde loin, plus on remonte dans le temps.

Cette observation est tirée du chapitre initial du livre Photographier le ciel avec un smartphone, un guide d’initiation composé par Patrick Lécureuil. L’ouvrage compte un avant-propos, sept chapitres, un glossaire et une bibliographie (livres, applications, sites).

Le chapitre initial constitue une introduction à l’astronomie. D’une façon succinite, mais claire, l’auteur présente l’histoire et la structure de l’Univers : chronologie (tableau), galaxies, Soleil, distances, types et évolution des étoiles (diagramme). Comme dans les autres chapitres, de nombreuses photos légendées illustrent les propos de l’auteur.

Le chapitre 2 présente les astres qui peuvent être vus à l’œil nu, compte tenu des conditions atmosphériques, du lieu et du moment d’observation : planètes, Lune, Voie lactée, objets profonds au-delà du Système solaire (amas d’étoiles, nébuleuses, galaxies), étoiles filantes; et avions, satellites, Station orbitale internationale. Les changements du ciel (cartes du ciel) et la luminosité des étoiles (tableau) font l’objet d’explications spécifiques.

Le chapitre 3 explique quelques notions en photographie et des recommandations pour la photographie de nuit avec un cellulaire : objectif, focale et ouverture; sensibilité; temps d’exposition; bruit et signal, lissage.

Le chapitre 4 détaille les caractéristiques les plus souhaitables pour l’astrophotographie avec un téléphone intelligent : capteur (dimensions, taille, nombre de photosites), format (RAW plutôt que JPEG), sensibilité au rouge et à l’infrarouge (donnée importante pour la photo de nébuleuses). Un tableau synthèse présente les recommandations de l’auteur.

Le chapitre 5 insiste sur l’importance d’un trépied et d’un adaptateur pour fixer le cellulaire sur le trépied. Plusieurs applications pratiques sont ensuite suggérées : Stellarium, Carte du Ciel, Star Walk 2, Daff Lune, ISS Detector (Station orbitale internationale); AstroCam, DeepSkyCamera, NightCap Camera.

Le chapitre 6 est le plus volumineux : Photographier le ciel. Avant d’aborder les sujets à photographier, l’auteur indique comment régler son cellulaire en tenant compte de certains désagréments (pollution lumineuse, satellites, avions et nuages).

Les sujets à photographier : levers et couchers du Soleil, rencontres planétaires, Lune, constellations (cartes du ciel et des constellations téléchargeables; utilisation du gratuiciel Sequator), Voie lactée, étoiles filantes (tableau sur les principaux essaims de météores), filés d’étoiles et circumpolaires, paysages sous les étoiles (utilisation du gratuiciel ICE), aurores boréales.

Ces sujets sont présentés sous quatre volets : description et contexte, prise de vue, exemples de photos légendées, tableau synthèse (mode, format d’image, objectifs, sensibilité, temps d’exposition, accessoires, techniques).

Le chapitre 7 explique comment traiter ses images prises au format RAW avec le gratuiciel Darktable.

Un livre remarquable à plusieurs égards : contenu didactique, mise en page, structure du livre, images exemplaires, papier glacé, format pratique.

Référence

Lécureuil, Patrick. – Photographier le ciel avec un smartphone. Guide d’initiation. – Louvain-la-Neuve (Belgique) : De Boeck Supérieur, 2024. – 128 p. – ISBN 978-2-8073-5915-4. – [Citation : p. 15].

Image

Lune en plein jour et Stade olympique.
Photo prise depuis le Jardin botanique de Montréal.
© 2018, Claude Trudel, Le monde en images, CCDMD.

Sur la Toile

L’Appel des étoiles (Site de l’auteur)
Entre Ciel et Terre (Site de l’auteur)
Patrick Lécureuil (Biographie)

30 septembre 2024

Histoire de la Carte du ciel d’Hipparcos


Our Universe is large and complex. To contribute to its understanding a satellite was launched by the European Space Agency in 1989 with a unique if prosaic brief : to chart the positions and motions of the stars. History’s greatest star map was the result. Since its completion in 1997, astronomers worldwide have devoured and pondered its content.

Ce sont les premières phrases de la préface du livre The Making of History’s Greatest Star Map de Michael Perryman, astronome britannique. Découvrons la grandiose mission Hipparcos sous ces thèmes : Le lancement du satellite, Le contexte, La mesure des distances, Le satellite, Les catalogue et atlas des données astrométriques, La nouvelle vision de l’Univers.

Le lancement du satellite

Dans son prologue, l’auteur relate les moments palpitants du lancement du satellite européen Hipparcos à Kourou, en Guyane française, le 8 août 1989. Un événement marquant dans l’histoire de l’astronomie. Une réussite spectaculaire résultant d’une longue et minutieuse préparation. Une collaboration exemplaire de scientifiques de l’Agence spatiale européenne, d’ingénieurs de l’entreprise Aérospatiale et de politiciens de plusieurs pays européens.

Le contexte

Le chapitre 1 porte sur notre place dans le cosmos. En guide d’introduction, l’auteur cite les trois raisons motivant les missions spatiales : le prestige national et international, le développement de technologies d’avant-garde et la recherche scientifique pure. Il poursuit son exposé en abordant les thèmes suivants : l’importance de mesurer la distance des étoiles, les connaissances traditionnelles du ciel avant notre époque, la constitution du savoir scientifique, les caractéristiques du Soleil, de la Voie lactée et de l’Univers, l’évolution depuis le Big Bang et l’émergence de la vie.

La mesure des distances

Le chapitre 2 explique des unités de mesure utilisées dans le domaine astronomique : l’ascension droite (longitude sur Terre) et la déclinaison (latitude sur Terre), la seconde d’arc, l’angle d’arc, l’angle de la parallaxe, l’année-lumière, le parsec.

Le chapitre 3 relate l’histoire de l’astrométrie (évaluation de la position et du mouvement des astres) depuis l’Antiquité jusqu’à la première mesure de distance précise d’une étoile en 1838, la parallaxe de 61 Cygni, par Frederich Bessel.

Le chapitre 4 relate les développements de la période 1850-1980 selon trois axes de recherche : la détermination de plus de parallaxes avec une meilleure précision relative des distances (utilisation de la photographie); l’observation visant des mesures ayant une plus grande précision absolue pour établir un meilleur cadre de référence (catalogues d’étoiles FK); la réalisation de grands relevés pour élucider la structure et les propriétés de la Voie lactée à partir du positionnement et du mouvement des étoiles (catalogue d’étoiles Durchmusterung). L’utilisation de la photographie et la production de catalogues numériques, au cours des décennies 1970 et 1980, constituent un tournant dans l’histoire de l’astronomie. La deuxième partie du chapitre aborde les sujets suivants : le débat sur la structure de la Voie lactée, l’apport du télescope Schmidt, le projet de la Carte du Ciel (1887-1970) et le Catalogue astrographique, la théorie de la gravitation universelle de Newton, la théorie de la relativité générale d’Einstein; l’importance du Catalogue Hippercos publié en 1997.

Le satellite

Le chapitre 5 retrace le long cheminement du projet Hipparcos : les lacunes des observations astronomiques antérieures, les avantages d’un télescope spatial proposé en 1967 par Pierre Lacroute (surmonter le filtre atmosphérique, observation de l’ensemble du ciel, le calcul précis des distances des étoiles), l’européanisation du projet (ELDO et ESRO en 1962, ESA en 1973), le remodelage du projet en 1975, le processus complexe d’admissibilité du projet au sein de l’ESA (finalisé en 1980).

Le chapitre 6 explique les différentes étapes du processus menant au lancement du satellite Hypparcos : les concepts de base pour la mesure des distances des étoiles, la nomination des responsables (dont l’auteur, en janvier 1980) et la constitution des équipes, adoption du design général en 1984, la construction de prototypes et du satellite au cours des trois années suivantes. Au sein du comité scientifique qu’il a constitué, l’auteur souligne son leadership et détaille les tâches assignées aux participants. Les principaux défis à relever sont ensuite exposés : les miroirs du télescope et les autres composants du satellite, l’assemblage des pièces, les tests ultimes, le transport du satellite à Kourou pour son lancement le 8 août 1989.

Le chapitre 7 porte sur la position géostationnaire visée pour le satellite Hipparcos, les étapes planifiées pour fixer ce positionnement et les échecs répétés pour réussir ce processus.

Les catalogue et atlas des données astrométriques

Le chapitre 8 présente le Centre de contrôle des opérations situé à Darmstadt (Allemagne) et le réseau de communication (antennes) autour de la Terre. Le 29 août 1989, suite aux échecs répétés de mise en marche du moteur d’allumage, un plan alternatif est adopté : tirer le meilleur parti de la situation jusqu’à la mort inéluctable du satellite (survenue au début de 1993). L’auteur raconte ensuite les péripéties de l’incroyable performance collective de sauvetage du projet.

Le chapitre 9 explique comment le catalogue a été élaboré au cours des années précédant le lancement d’Hipparcos : la sélection minutieuse des étoiles à observer et la notation des données (double objectif), la constitution du catalogue initial sous le leadership de Catherine Turon, réception des suggestions de la communauté scientifique (à l’ère pré-Internet), le tri et l’agencement des propositions; le défi du traitement mathématique des données (rétrospective historique, du 16e siècle à l’ordinateur EDSAC), la solution formulée par l’analyste Lennart Lindegren, le processus indépendant de vérification des données, la constitution d’un second catalogue dénommé Tycho, la réussite de la transmission des données astrométriques jusqu’au 15 août 1993; publication finale des catalogues Hipparcos et Tycho (versions papier et électronique sur DC).

Le chapitre 10 porte sur le peaufinage des données astronomiques et leur diffusion  : la constitution du catalogue Tycho 2 et l’intégration des relevés du Catalogue astrographique, la production de l’Atlas des étoiles du millénaire [Millennium Star Atlas] (provenant des catalogues Hipparcos et Tycho; uranographie, science qui a pour objet la description du ciel), projection du ciel en 3D (août 2000), quelques célèbres utilisations scientifiques des catalogues (lune Dactyl en 1992, comète Shoemaker-Levy en 1994), la présentation des catalogues à un symposium international tenu à Venise (mai 1997); un contexte technologique rapidement désuet (exemples mécanographiques : rubans magnétiques et cartes perforées); les réflexions de l’auteur sur l’héritage du projet Hipparcos et le contexte requis pour l’émergence des avancées scientifiques.

La nouvelle vision de l’Univers

Une toute nouvelle image de l’Univers découle des observations du satellite Hipparcos. Les trois derniers chapitres du livre témoignent de cette nouvelle vision de l’Univers.

Le chapitre 11 décrit la Voie lactée : une structure dynamique (en perpétuel mouvement) similaire à celle de la galaxie d’Andromède, la distance entre le Soleil et le centre de la Galaxie, la rotation galactique selon Jacobus Kapteyn (1851-1922), Bertil Lindblad (1895-1965) et Jan Hendrik Oort (1900-1992), la complexité et les connaissances actuelles sur la rotation galactique et celle du Système solaire; le mouvement ascendant et descendant régulier du Soleil par rapport au plan de la Galaxie; la classification des étoiles et les particularités des très anciennes étoiles du halo (exemples : Groombridge 1830, Kapteyn, Barnard; amas globulaire Omega Centauri).

Le chapitre 12 étudie les étoiles : la fusion nucléaire, la théorie du Big Bang, la nucléosynthèse, l’origine des éléments, le diagramme Hertzprung-Russell et l’évolution du Soleil, la grande diversité des étoiles, l’importance des étoiles variables (Céphéides et RR Lyrae), les naines blanches, les étoiles binaires, les étoiles en fuite, les étoiles hypervéloces, les amas ouverts (Hyades, Pléiades).

Le chapitre 13 porte sur le Système solaire et l’habitabilité : la formation des objets sur Système solaire (Soleil, planètes, lunes, comètes, astéroïdes); les observations d’Hipparcos (exemple : changement climatique sur Pluton); les cycles de Milankovitch (précession, nutation, oscillation de l'axe terrestre), les variations des taches solaires, les impacts climatiques de la rotation du Soleil autour de la Galaxie (périodes glaciaires), les impacts majeurs de certains météorites; la découverte d’exoplanètes, la détection de planètes et leur habitabilité en utilisant le Catalogue Hipparcos (astrobiologie, Institut SETI, sursauts gamma); les questions laissées en suspens (origine de l’Univers, émergence de la vie).

L’auteur termine ainsi son histoire de la plus grande carte du ciel : « If there is one particular mystery that the study of the Universe brings home to me it is the one that sits midway between its origin, and the emergence of life. […] Astronomy confronts the remarkable spectacle of what happened in between. »

Le projet Gaia

Le chapitre 14 est intitulé The Future. – La prochaine mission astrométrique, adoptée par l’ASE en 2000, sera réalisée par le satellite Gaia. L’auteur décrit les objectifs de ce projet auquel il est associé depuis 2005. – [Les internautes désireux d’en connaître davantage sur le successeur d’Hipparcos pourront consulter le site Gaia – ESA’s billion star surveyor.]

Les compléments

Dans l’épilogue, Michael Perryman souligne le succès du projet Hipparcos qui a dépassé les attentes. Il souligne quelques-unes des figures marquantes de cette grande réalisation scientifique : Pierre Lacroute (initiateur du projet astrométrique), Franco Emiliani, Hamid Hassan, Catherine Turon, Jean Kovalevsky, Lennart Lindegrem, Eric Høg, Roger-Maurice Bonnet.

À la fin du livre : les références aux 53 notes infrapaginales, des vues en stéréoscopie des amas ouverts Hyades et Pléiades, les remerciements et l’index. Par ailleurs, le sommaire du livre est inséré entre la préface et le prologue, à la page xi.

Quelques remarques sur les citations et les illustrations. Une citation est insérée sous le titre du prologue et les différents titres de chapitres (auteurs des citations) : Fred Hoyle, Thomas Carlyle, William Shakespeare, Confucius, David Gill, Thomas Jefferson, Hermann Bondi, Freeman Dyson, Rensis Likert, Willem Frederik Hermans, Vincent Van Goht, Carl Sagan, Arthur Eddington, Samuel Johnson et Friedrich Nietzsche.

Le volume est illustré par de nombreuses photographies et dessins. Les portraits de plusieurs dizaines de scientifiques ayant contribué au projet Hipparcos sont insérés tout au long de l’exposé. Un grand nombre de photos de groupes et d’instruments scientifiques sont aussi affichées.

Parmi les dessins accompagnant les propos de l’auteur, soulignons ceux-ci : angle d’une seconde d’arc (31), parallaxe (41), mouvements apparents des planètes (45), précession de l'orbite de Mercure (80), ceintures de radiations de Van Allen (126), positionnement sur une orbite géostationnaire (127), disque galactique NGC 4565 (188), vues de la Voie lactée (195), schéma de la Galaxie illustrant le mouvement ascendant et descendant régulier des étoiles (196), diagramme Hertzprung-Russell (210), précession et nutation de la Terre (237), inclination de la Terre (238), oscillation de l'axe terrestre (239), déplacement du Soleil dans la Galaxie (243). Des reproductions d’images tirées du Catalogue Hipparcos et de l’Atlas des étoiles du millénaire [Millennium Star Atlas] : page sur l’étoile Sirius (168); amas des Pléiades (172), déplacement de Groombridge 1830 (199).

Références

Perryman, Michael. – The Making of History’s Greatest Star Map. – Londres / New York : Springer, 2010. – xii, 282 p. – ISBN 978-3-642-11601-8. – [Citations : pp. vii, 255]. – BAnQ : 523.8 P465m 2010. – [Sur le site Archive].

Sinnott, Roger W.; Perryman, Michael A. C. – Millennium Star Atlas : An All-sky Atlas Comprising One Million Stars to Visual Magnitude Eleven from the Hipparcos and Tycho Catalogues and Ten Thousand Nonstellar Objects. – Cambridge (Massachusetts) : Sky Publ. Corp., 1997. – 3 v. XXV-1-516 + IX-517-1032 + IX-1033-1548 p. – ISBN : 0933346840. – [Université de Montréal, Centre de conservation, 101, boul. Marcel-Laurin].

Image

Hipparcos result – typical accuracy of stellar distances (2 juillet 2002) – [Avril 1997 – Crédit : ESA-SP 1200 (Volume 1) – Catalogues Hypparcos et Tycho].

Auteur

Michael Perryman (Site de l’auteur)
Michael Perryman awarded prestigious Tycho Brahe Prize (European Astronomical Society)

Sur la Toile

Hipparcos, une troisième dimension pour la Carte du Ciel (Frédéric Arenou et Catherine Turon – GÉPI / Observatoire de Paris, CNRS UMR 8111)
The Hipparcos Space Astrometry Mission (ESA)
Hipparcos testing (ESA)
Millennium Star Atlas (ESA)

Le projet de la Carte du Ciel (1887-1970)

Gaia dresse le catalogue le plus complet des étoiles de notre galaxie et d’au-delà (ESA)

23 septembre 2024

Astrophysique pour les nuls


Astrophysics is notoriously difficult idea to wrap your head around because it’s incredibly vast, yet also extremely detail-oiented. We’ve broken down the information into digestible chapters so that you can read this book all at once, or can flip throught to only the sections that interest you.

Découvrir l’astrophysique

La citation liminaire est tirée de l’introduction du livre Astrophysics For Dummies, de Cynthia Phillips et Shana Priwer. Cette introduction présente le sujet d’étude, les présupposés courants, les trucs utiles pour bien comprendre le vocabulaire scientifique, et un guide d’utilisation des icônes affichées en marge du texte.

La mise en page du livre est similaire à celle des autres volumes publiés dans la collection Pour les nuls des éditions Wiley.

L’ensemble de l’exposé est bien aéré. Le style est dynamique. Le vocabulaire est explicite. Les illustrations sont abondantes. Les exemples tirés de la vie quotidienne favorisent la compréhension des notions scientifiques.

Le contenu est ainsi structuré : introduction, cinq parties regroupant dix-huit chapitres, glossaire et index. Les cinq parties portent sur ces thèmes : initiation à l’astrophysique; étoiles et exoplanètes; galaxies; cosmologie; grands scientifiques et missions importantes. Huit planches d’images en couleur, superbes et légendées, sont insérées au milieu du livre.

Les outils de repérage sont remarquables : le sommaire (1 page) et la table des matières (10 pages), tout au début du volume; le glossaire (6 pages) et l’index (19 pages), à la fin du livre.

Quelques rubriques habituelles complètent le tout : notes biographiques sur les auteurs, dédicace, remerciements et crédit pour l’image de la page de couverture.

Un livre au contenu instructif et captivant, avec une approche didactique exemplaire. J’imagine qu’une traduction en français de ce volume sera publiée au cours de l’année 2025.


Attardons-nous à la première partie du livre : Getting Started with Astrophysics. Une initiation à l’astrophysique est présentée dans quatre chapitres : Welcome to the Universe, The A to Z of Physics, Astronomy in a Nutshell, Bridging the Gap Between Astronomy and Physics.

Le chapitre initial expose les bases de l’astrophysique : la définition et la spécificité de l’astrophysique; les liens entre l’astrophysique, l’astronomie et la physique; le spectre électromagnétique, les ondes électromagnétiques en fonction de leur longueur d’onde et de leur fréquence; les instruments d’exploration de l’Univers, dont les observatoires terrestres et les télescopes spatiaux; un tour d’horizon sur l’exploration des objets célestes (distances, astres observés, lumière).

L’exposé est enrichi par des illustrations : un tableau sur la classification des ondes électromagnétiques, un schéma sur le spectre électromagnétique, des images de la Nébuleuse du Crabe à différentes longueurs d’onde, une photo du LBTO (Large Binocular Telescope Observatory) situé en Arizona. Des encadrés portent sur ces notions : les moyens utilisés pour scruter l’invisible, les ondes lumineuses et sonores, les deux types d’observation astronomique (capteur photographique de type CCD, spectrographe).

Le chapitre 2 explique les bases de la physique : les particules (atomes, molécules, photon), la matière baryonique (masse, volume, densité; états solides, liquides, gazeux et plasma), les quatre interactions fondamentales régissant l’Univers (interaction électromagnétique, interaction faible, interaction nucléaire forte, interaction gravitationnelle), l’énergie (formes; énergie cinétique et énergie potentielle; énergie thermique; rayonnement électromagnétique; nature ondulatoire et corpusculaire de la lumière), les lois scientifiques en physique (lois du mouvement de Newton, loi de la conservation de l’énergie, équation d’équivalence entre la masse et l’énergie formulée par Einstein), la chaleur et l’énergie (lois de la thermodynamique, rayonnement du corps noir, constante de Planck, mécanique quantique).

L’exposé est enrichi par des illustrations : un tableau sur les particules subatomiques, un schéma sur l’atome et ses composantes, le tableau périodique des éléments, le schéma de la structure moléculaire de l’eau, un tableau sur les interactions fondamentales dans la nature, un tableau sur les formes d’énergie, un dessin sur énergie cinétique et énergie potentielle, un tableau sur les lois de Newton, un tableau sur les lois de la thermodynamique, un dessin sur le rayonnement du corps noir. Des encadrés portent sur ces notions : vacuum, masse et poids.

Le chapitre 3 présente une synthèse sur l’astronomie : une rétrospective historique; la cartographie du Système solaire, de la Voie lactée et de l’Univers (échelles et distances, lois de Kepler; planètes; astéroïdes, comètes, météorites); l’observation et la cartographie des étoiles (constellations, ascension droite et déclinaison, écliptique); la dénomination des objets astronomiques.

L’exposé est enrichi par des illustrations : le satellite spatial Hubble, une image regroupant le Système solaire, la Voie lactée et l’Univers, un tableau sur le Système solaire (objet, diamètre, température à la surface), un tableau et un schéma sur les lois de Kepler, une image de la comète Halley en 1986, un diagramme sur l’écliptique. Des encadrés portent sur ces notions : les avantages de l’observation avec des télescopes spatiaux, les conceptions de l’Univers (géocentrique, héliocentrique), une échelle des distances (kilomètre, unité astronomique, année-lumière), les objets non stellaires.

Le chapitre 4 porte sur quelques spécificités de l’astrophysique : les concepts majeurs (spectroscopie, lumière, distances et durée; mécanique céleste, rotation axiale et orbite elliptique), les domaines d’étude spécialisés (astrophysique théorique, astrophysique observationnelle, astrophysique expérimentale, astrophysique des hautes énergies, cosmologie), les instruments astronomiques (différents types de télescopes terrestres et spatiaux), l’héliophysique (Soleil et Système solaire), les éclipses (lunaires, solaires).

L’exposé est enrichi par des illustrations : les décalages (rouge, bleu), les distances cosmiques en années-lumière, le diagramme de l’orbite terrestre, les dessins d’un télescope à réfraction et d’un télescope à réflexion, une photo du radiotélescope VLA situé au Nouveau-Mexique, une image du Soleil captée par le SDO, un diagramme d’une éclipse lunaire, un diagramme d’une éclipse solaire, photos d’éclipses solaires. Des encadrés portent sur ces notions : l’optique adaptative, l’impact des éruptions solaires sur la Terre, les types d’éclipses, la durée d’une éclipse.

Plusieurs formules mathématiques sont expliquées dans cette première partie du volume, tout comme dans les parties suivantes du livre.


La deuxième partie du livre, When you Wish Upon a…, porte sur les étoiles, les exoplanètes et d’autres objets astronomiques découverts récemment.

Le chapitre 5 expose l’importance des étoiles (dont le Soleil pour la Terre), le processus de nucléosynthèse, la naissance des étoiles dans des pouponnières d’étoiles (nuages moléculaires formés de poussière et de gaz, en particulier), les propriétés, types et caractéristiques des étoiles, le cycle de vie des étoiles et la création des éléments chimiques.

Le chapitre 6 analyse les systèmes stellaires binaires et multiples (centre de gravité, orbites, éclipses, vélocité radiale; problème des trois corps), les amas stellaires (ouverts ou galactiques, fermés ou globulaires), le milieu interstellaire (nuages moléculaires), les nébuleuses (diffuses, obscures, planétaires, rémanents de supernova).

Le chapitre 7 porte sur les exoplanètes : une brève rétrospective sur les astres du Système solaire; les exoplanètes (types et caractéristiques, dénominations, méthodes de détection); le processus de formation des planètes et la diversité des systèmes planétaires (observations et modèles informatiques); les méthodes et les instruments utilisés pour analyser l’atmosphère des exoplanètes; les recherches la vie sur des exoplanètes (zone habitable, biosignature, technosignature).

Le chapitre 8 présente les découvertes de nouveaux objets astronomiques en lien avec des théories scientifiques : les (étoiles) naines blanches, noires, rouges et brunes; les étoiles géantes; les trous noirs stellaires et supermassifs; les ondes gravitationnelles; les étoiles à neutron et les pulsars; les noyaux actifs de galaxie ou AGN (quasars, blazars, sursauts gamma).


La Voie lactée et les autres galaxies font l’objet de la troisième partie du livre, sous le titre Galaxies : Teamwork Makes the Dream Work.

Le chapitre 9 brosse un portrait général des galaxies : la Voie lactée (caractéristiques, localisation); les découvertes de Charles Messier (18e siècle) et d’Edwin Hubble (20e siècle); la classification des galaxies (spirales, elliptiques, lenticulaires, irrégulières).

Le chapitre 10 explique les rouages galactiques : le processus de formation des galaxies (matière, gravité, instabilité, effondrement); le mouvement orbital et la rotation différentielle; la structure galactique (trois théories expliquant la formation des galaxies; éléments constitutifs des galaxies; évolution; les galaxies actives (galaxies radioactives, galaxies de Seyfert); le rôle des trous noirs (types, matière noire, importance pour l’évolution des galaxies); le champ profond de Hubble (1995).

Le chapitre 11 porte sur les amas de galaxies : les types (groupes de galaxies, amas de galaxies, superamas de galaxies), le contenu d’un amas (matière noire jusqu’à 90% de la masse, plasma de 10 à 15 %, poussière, gaz et étoiles pour au moins 5 %), le calcul de l’estimation de la masse; le superamas de superamas de galaxies Laniakea et les filaments galactiques; la structure et la formation des amas galactiques; la physique des amas de galaxies (matière noire, matière baryonique, gravité, radiation); les fusions de galaxies et d’amas de galaxies; des implications pour la compréhension de l’Univers.

Le chapitre 12 présente des phénomènes galactiques étranges et farfelus : l’archéoastronomie, l’astrophysique des hautes énergies (rayonnement, télescopes, noyaux actifs de galaxie, sursauts gamma, supernovae), les lentilles gravitationnelles, les trous de ver, la théorie des cordes.


La quatrième partie du livre, intitulée Cosmology : The Beginning and End of Everything, est consacrée à la cosmologie.

Le chapitre 13 traite de l’origine de l’Univers : la théorie de la création de l’Univers (contexte historique de sa formulation; expansion de l’espace, inflation cosmique, création des particules fondamentales, âge sombre, formation des premières étoiles), les fondements de la théorie du Big Bang (loi de Hubble et expansion de l’Univers, rayonnement de fond diffus cosmique ou CMB, nucléosynthèse primordiale), les fondements de la théorie de l’inflation (température uniforme, fluctuations quantiques), les périodes de la domination du rayonnement, de la domination de la matière et de l’énergie noire), le principe cosmologique (Univers isotropique et homogène). Le chapitre 14 porte sur l’émergence de la lumière et la naissance des étoiles : les Âges sombres, la formation et la classification des étoiles (populations III, II, I), la période de la réionisation, la formation des premières galaxies.

Le chapitre 15 explore la théorie de la relativité (restreinte, générale), la matière noire et l’énergie noire.

Le chapitre 16 étudie le devenir de l’Univers : la description de trois scénarios sur la fin de l’Univers (Big Freeze, Big Rip, Big Crunch); les recherches scientifiques sur la désintégration du vide (le boson et le champ de Higgs).


La cinquième partie du livre, The Part of Tens, affiche le palmarès des dix astrophysiciens les plus marquants (chapitre 17) et la description des dix plus importants télescopes (chapitre 18), selon les deux autrices américaines.

Référence

Phillips, Cynthia; Priwer, Shana. – Astrophysics For Dummies. – Hoboken (New Jersey, États-Unis d’Amérique) : John Wiley and Sons, 2024. – xiv, 380 p. – ISBN 978-1-394-23504-9. – BAnQ : 523.8 P5586a 2024.

Image

Pouponnière d’étoiles Rho Ophiuchi (Image du télescope spatial James-Webb, 12 juillet 2023). – Crédits : NASA, ESA, CSA, STScI, Klaus Pontoppidan (STScI). – Astronomy Picture of the Day (APOD). – [Image sur la page de couverture du livre; image reproduite et légendée sur la page 3 des planches de photos couleur].

Sur la Toile

Astrophysics for Dummies Cheat Sheet
Cynthia Phillips (Planetary Geologist – NASA’s Jet Propulsion Laboratory, JPL)

16 septembre 2024

Grandes controverses en astrophysique


Les controverses sont consubstantielles à la Science, et c’est grâce à elles que celle-ci progresse. La science se fonde en effet sur des faits, mais ces faits ne sont pas toujours faciles à interpréter. Elle procède donc par allers-retours entre vérités et erreurs.

Des histoires de controverses

L’astrophysicienne française Suzy Collin-Zahn présente une série de controverses qui ont opposé des scientifiques depuis deux siècles. Certaines de ces controverses ont même passionné le grand public, telle l’affaire Pluton en 2006.

Pourquoi ce livre

Dans l’avant-propos, l’autrice rappelle les découvertes marquantes survenues au cours de sa longue carrière et depuis sa récente retraite : la matière noire et l’énergie noire, les trous noirs, les derniers stades de vie des étoiles, les ondes gravitationnelles. Elle attribue ces avancées scientifiques au développement des instruments d’observation, la mise en service de très grands télescopes, l’invention de l’optique adaptative, la mise au point d’énormes programmes de simulations numériques et la constitution de gigantesques bases de données accessibles sur la Toile. Elle précise que les nombreuses controverses suscitées par nombre de ces découvertes ont motivé son désir de raconter certaines histoires épiques qu’elle a vécues.

L’introduction aborde deux thèmes

Le premier thème porte sur le fonctionnement de la méthode scientifique, cet outil permettant à tendre vers des vérités scientifiques par tâtonnements, essais et erreurs, formulations d’hypothèses, constitutions de modèles, observations, remises en question. Les causes et les manifestations des controverses sont illustrées ensuite par de nombreux exemples.

Le second terme traite de la spécificité de l’astrophysique. Celle-ci est détaillée après une rétrospective historique sur cette nouvelle science née au début du 19e siècle. Sauf exception, et contrairement à la méthode scientifique commune aux autres sciences physiques, l’astrophysique est basée sur l’observation plutôt que sur l’expérimentation.

Des remarques complètent l’introduction : le glossaire à la fin du livre, la possibilité de lire les chapitres dans un ordre arbitraire, les encadrés portant sur des explications supplémentaires, les dessins humoristiques de Paul-Émile Zahn, et les remerciements.

La table est mise : passons au menu

La table des matières propose la lecture d’une vingtaine de grandes controverses. Voici les sujets de ces discordes : la classification des étoiles, la source d’énergie du Soleil et l’âge de la Terre, la nature des nébuleuses et les Céphéides, l’expansion de l’Univers et la naissance de la cosmologie, les conceptions de l’Univers, pourquoi la nuit est noire, la matière noire, la mesure des distances, les décalages spectraux anormaux et les quasars, les trous noirs supermassifs, la température de la couronne solaire, les ondes gravitationnelles, les neutrinos solaires, les sursauts gamma, les canaux martiens, la météorite martienne et la NASA, la bataille de Pluton, les interprétations du principe anthropique, les fausses controverses, les extraterrestres.

Et la France

Dans un appendice, l’autrice formule quelques remarques sur le développement de l’astrophysique en France.

Une appréciation

Un livre fort intéressant. Un ouvrage instructif sur les recherches, les découvertes, les enjeux et les débats scientifiques.

Référence

Collin-Zahn, Suzy; Zahn, Paul-Émile (illustrations). – Grandes controverses en astrophysique. – Préface de James Lequeux. – Les Ulis (France) : EDP Sciences, 2021. –214 p. – (Collection SPOT Sciences). – ISBN 978-2-7598-2613-1. – [Citation : p. 13]. – BAnQ : 523.01 C6999g 2021.

Image

Color Image of Pluto (13 juillet 2015). – Crédits : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory / Southwest Research Institute Image Addition.

09 septembre 2024

L’année martienne de Farah Alibay


Avec ce livre, je vous propose de revivre non seulement cette année martienne avec moi, mais aussi les moments forts de ma vie et les apprentissages qui m’ont permis de vivre cette aventure extraordinaire.

Mission accomplie pour l’autrice Farah Alibay, ingénieure en aérospatiale d’origine québécoise. Son livre Mon année martienne est effectivement une autobiographie couvrant les étapes marquantes de sa vie et ses grandes réalisations professionnelles à la NASA.

Le style d’écriture est dynamique, les phrases s’enchaînent avec harmonie, les idées et les sentiments sont clairement exprimés, les figures de style sont appropriées, les termes scientifiques et techniques sont définis et souvent illustrés.

La structure du livre est aussi remarquable. Les chapitres sont numérotés et les titres sont évocateurs. Au début de chaque chapitre, une citation commentée. À titre d’exemple : « Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité. – Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince, mon livre préféré, que j’ai lu et relu à maintes reprises au cours de ma vie. » Des encadrés thématiques sont insérés dans plusieurs chapitres. Par ailleurs, 45 photos couleur sont insérées au milieu du livre, photos provenant presque toutes de la collection personnelle de l’ingénieure.

Les deux dimensions du volume sont abordées plus ou moins distinctement, bien qu’elles d’imbriquent tout au long du récit : vie personnelle aux chapitres 2-3, 5-7, 9-12,15 (39 % des pages); vie professionnelle aux chapitres 1, 4, 8, 13-14, 16-27 (61 % des pages). Le titre du volume est expliqué dans le prologue intitulé Une année martienne.

Tous les chapitres sont intéressants, mais j’ai aimé particulièrement ceux relatant l’enfance et l’adolescence de Farah Alibay : Une enfance joliettaine (5), Le pouvoir de l’amitié (7), Manchester (9). Et ces chapitres reliés à l’ingénierie : Les sept minutes de terreur (1), La mission InSight (16), La recherche de signes de vie sur Mars (19), Mes premiers pas martiens (23).

Soulignons une autre dimension majeure présente dans toute l’autobiographie de Farah Alibay : les conseils adressés à ses lectrices et lecteurs, tout spécialement aux jeunes, aux femmes et aux personnes de toutes les minorités.

Une vie trépidante, un livre captivant !

Référence

Alibay, Farah. – Mon année martienne. – Préface de Marie Eykel. – Montréal : Les Éditions de l’Homme, 2022. – 223 p. + 16 p. de photos). – ISBN 978-2-7619-5881-5. – [Citations : p. 12, 217]. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 926.291 ALI et 629.1092 A3987m 2022.

Image

Cratère Jezero – Une image du cratère Jezero prise par le Mars Reconnaissance Orbiter (MRO). – Crédit : NASA/JPL-Caltech/MSSS/JHU-APL. – Image affichée sur la première planche du livre de Farah Alabay : « Les fausses couleurs nous donnent de l’information sur les sédiments et les minéraux de la région. »

Sur la Toile

Farah Alibay (Systems Engineer - NASA’s Jet Propulsion Laboratory)
National Aeronautics and Space Administration (NASA)
Jet Propulsion Laboratory (JPL)
In Sight Spacecraft (NASA)
Mars 2020 : Perseverance Rover (NASA)
Mars 2020 : Entry Descent Landing (simulation animée) (NASA)
Mars Perseverance Image of the Week (NASA)

02 septembre 2024

À la découverte de l’Univers


Vous vous intéressez à l’astronomie à une époque fascinante où les astronomes sont en train de lever le voile sur l’Univers. Notre connaissance du cosmos – ou de l’Univers – et de son évolution s’accroît comme jamais auparavant.

Le livre encyclopédique du professeur Neil F. Comins saura satisfaire la curiosité des personnes intéressées à l’exploration de l’Univers. C’est aussi un manuel permettant d’accompagner un cours universitaire d’introduction à l’astronomie et à l’astrophysique.

La partie liminaire contient le sommaire, la table des matières détaillée, l’avant-propos et une notice biographique sur l’auteur. Le corps du manuel compte quinze chapitres pouvant être ainsi regroupés : Généralités (1-3), Système solaire (4-9), Étoiles (10-12), Galaxies, cosmologie et astrobiologie (13-15). La partie complémentaire contient dix-neuf appendices, les réponses aux questions numériques, l’index et quatre cartes du ciel nocturne.

Aperçu

Après avoir survolé le contenu du livre, consulté son sommaire et parcouru la table des matières, le lecteur trouve les clés d’utilisation de l’ouvrage en lisant l’avant-propos. Celui-ci présente les éléments suivants : le nouveau contenu de la nouvelle édition, dont les exoplanètes, les supports d’apprentissage (questions, illustrations, encadrés, résumés), l’approche pédagogique et les remerciements de l’auteur.

Les trois premiers chapitres portent sur la découverte du ciel nocturne, la gravitation et le mouvement des planètes, la lumière et les télescopes.

Les chapitres 4 à 9 sont consacrés au Système solaire : la formation du Système solaire, les exoplanètes, les planètes telluriques et leurs satellites (Terre, Mercure, Vénus, Mars), les planètes externes et leurs lunes (Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune), les astres vagabonds (planètes naines, astéroïdes, comètes, météoroïdes), le Soleil.

Les chapitres 10, 11 et 12 portent sur les étoiles au-delà du Système solaire. Les volets suivants sont tour à tour abordés : les caractéristiques des étoiles (distances, échelles de magnitude, températures, types, masses), la vie des étoiles (de la naissance à l`âge mûr), la mort des étoiles et leurs dépouilles.

Les chapitres 13 à 15 étudient les galaxies (Voie lactée; types de galaxies, amas et superamas de galaxies; quasars, trous noirs), la cosmologie (Big Bang, histoire, structure et destin de l’Univers), et l’astrobiologie.

Exemple

Les chapitres sont structurés d’une façon similaire. À titre d’exemple, voyons le chapitre sur les exoplanètes :

introduction
○ grande image légendée (nébuleuse d’Orion)
○ numéro (5) et titre du chapitre (Exoplanètes)
○ rubrique À votre avis ? (questions posées aux lectrices et lecteurs)

notions
○ exposé sous-titré en plusieurs séquences numérotées (5-1 à 5-10)
○19 illustrations accompagnent l’exposé (images, schémas, histogrammes, photo)
○ sous chaque image astronomique, une référence au spectre électromagnétique est indiquée par une lettre (R, I, V, U, X, G)

compléments
○ résumé des principales idées
Qu’en avez-vous pensé ? (réponses aux questions de la rubrique À votre avis ?)
○ Questions de synthèse, questions avancées, Compris ?

Outils graphiques

Parmi les très nombreuses illustrations contenues dans le livre, celles-ci peuvent être considérées comme des références générales (page et titre de l’illustration) :

5 – Sphère céleste et systèmes de coordonnées
23 – Différentes échelles de distance
24 – Grandes catégories d’objets astronomiques
28 – Méthode scientifique
37 – Parallaxe d’un objet astronomique
40 – Unités de distances astronomiques
56 – Spectre électromagnétique
80 – Cartographie de l’Univers dans différentes parties du spectre électromagnétique
101 – Formation du Système solaire
139 – Magnétosphère terrestre
185 – Planètes intérieures comparées
229 – Planètes externes comparées
304 – Diagramme de Hertzsprung-Russell
331 – Processus de formation stellaire
384 – Évolution stellaire
396 – Notre Galaxie
408 – Dynamique d’une galaxie spirale à structure parfaite
411 – Classification des galaxies
450 – Unification des quatre interactions fondamentales
461 – Géométries possibles de l’Univers
464 – Chronologie de l’Univers primordial
465 – Pourcentages des principaux constituants de l’Univers
A-2 – Échelles de température (Kelvin, Celsius, Fahrenheit)
A-14 – Tableau périodique des éléments

Appréciation

Un livre remarquable pour son contenu documentaire, son approche didactique et sa mise en page exemplaire.

Références

Comins, Neil F. – À la découverte de l’Univers. Introduction à l’astronomie et à l’astrophysique. – 2e édition. – Traduction de la 6e édition américaine de Richard Taillet et Loïc Villain. – Louvain-la-Neuve (Belgique) : De Boeck Supérieur, 2016. – xx, 480 p. + 32p. (appendices, réponses/questions, index, cartes du ciel nocturne). – ISBN 978-2-8073-0294-5. – [Citation : p. 2]. – BAnQ: 520 C7333a 2016.

Le volume ne contient pas de liste des crédits des illustrations, mais les sources sont indiquées en bas des illustrations. Le livre ne contient pas de bibliographie, mais ces sites sont recommandés par l’auteur :

National Aeronautics and Space Administration (NASA)
The Extrasolar Planets Encyclopaedia (EPE) (p. 120)
Lunar Reconnaissance Orbiter Camera (LROC) (p. 145)

Plusieurs pages du volume À la découverte de l’Univers peuvent être feuilletées sur le site de l’éditeur : la couverture et les pages liminaires, le sommaire, la table des matières détaillée, l’avant-propos, la notice sur l’auteur et les dix-neuf premières pages du chapitre 1.

Image

Exoplanète HD 209458b – Crédits : European Space Agency, Alfred Vidal-Madjar (Institut d'Astrophysique de Paris, CNRS), NASA. – Version française. – [Description à la page 119 du volume].

25 août 2024

De l’origine de l’Univers à l’origine de la vie


À notre échelle, dans notre vie de tous les jours, il nous est impossible de confondre les notions d’espace et de temps. […] Et pourtant, à l’échelle de l’Univers, toute cette logique se modifie. L’espace et le temps sont associés, l’un ne va pas sans l’autre.

L’homme n’est pas un système clos. L’individu en tant qu’être séparé du monde n’existe pas. […] Le destin de l’homme est cosmique. Les éléments dont il est constitué viennent du cosmos et retourneront au cosmos quoi qu’il arrive. […] Nous vivons sur Terre un temps limité, mais notre mort individuelle est nécessaire à l’évolution de la collectivité. Nous sommes partie prenante de cette évolution.

C’est ainsi que la thématique du temps est abordée par l’astrophysicienne française Sylvie Vauclair dans le Prologue de son volume intitulé De l’origine de l’Univers à l’origine de la vie. Des propos qui m’ont incité à lire ce livre.

Le chapitre initial porte une question fondamentale, source du questionnement qui sera développé tout au long des autres chapitres : Le temps existe-t-il ? Les notions du temps, de l’existence, de la réalité, de la conscience, des idées, de la vie et de la mort, du sens de la vie, sont tour à tour considérées. L’autrice de conclure : « Comme nous le verrons dans la suite de cet ouvrage, le temps, à l’échelle de l’Univers, est celui de l’évolution de la complexité. »

Le temps humain est abordé au chapitre 2. L’histoire de la notion de temps en fonction des phénomènes astronomiques est relatée : la division des jours, l’année solaire et l’année sidérale, les calendriers julien et grégorien, la seconde astronomique et la seconde atomique définie en 1967.

Intitulé Le temps au-delà du temps, le chapitre 3 porte sur la mesure du temps : « l’écoulement du temps n’est pas le même partout dans l’Univers. Il dépend de plusieurs paramètres liés à la vitesse des objets les uns par rapport aux autres, à leur masse et à leur environnement. » Les points suivants sont traités dans ce chapitre : le temps relatif, la Relativité générale et le temps quantique.

Le chapitre 4 présente le temps cosmique, le temps d’expansion depuis le « début » de notre Univers. L’importance du « temps de Planck » est soulignée. Le chapitre 5, intitulé Sortir du néant, porte sur une dimension de l’Univers difficilement compréhensible : « Le langage de tous les jours n’est pas adapté à la description des premiers instants de l’Univers, ni d’ailleurs de l’Univers dans son ensemble. » Après avoir rappelé des images représentatives de l’Univers et défini la notion d’émergence, l’autrice décrit les quatre interactions fondamentales. Quelques théories sur la naissance de l’Univers sont ensuite exposées.

Les chapitres suivants décrivent l’évolution de l’Univers depuis le «temps de Planck », du moins celle des 5 % de matière baryonique : L’univers existe ! (6), Le temps des atomes (7), Le temps des planètes [et du Système solaire] (8), et La Terre, planète spéciale (9).

Les derniers chapitres portent sur l’origine et les constituants de la vie / du vivant : Le passage (10), Le temps de la vie (11), Et maintenant ? (12). Les questions abordées dans ces chapitres sont ouvertes et leurs réponses sont complexes et hypothétiques. Qu’est-ce que le vivant, la vie ? Comment le carbone joue-t-il un rôle déterminant dans l’émergence de la vie ? L’autrice reconstitue le phénomène de la vie en parcourant à rebours les éléments constitutifs de notre corps : la peau, l’intérieur du corps, les cellules, les chromosomes, l’ADN, la double hélice, les bases azotées de l’ADN et de l’ARN, les gènes, les protéines, l’ARN messager. Elle exprime ainsi le grand mystère de l’origine de la vie : «Nous ne sommes pas des poussières d’étoiles, nous sommes des organismes très structurés, construits à partir de poussières d’étoiles. Ce n’est pas tout à fait la même chose ! » Le dernier chapitre fait état des diverses définitions de la vie et des hypothèses multiples sur son origine.

La Conclusion fait écho aux premiers mots de l’introduction : Qui suis-je ? Qu’est-ce que la conscience ? Laissons aux lectrices et aux lecteurs le plaisir de lire les réponses à ces questions fascinantes et existentielles.

Cette conclusion évoque chez moi L’exubérance, le chapitre initial de L’œil américain écrit par le célèbre poète naturaliste québécois Pierre Morency.

Le livre est complété par les notes et références bibliographiques, et les remerciements.

La mise en page remarquable du livre mérite d’être soulignée.
Les chapitres sont titrés et numérotés. Le texte introductif est précédé d’une citation. L’exposé est développé sous plusieurs sous-titres. Les notes et références sont insérées à la fin du livre. L’ensemble est bien aéré et agréable à lire.
Une trentaine de photos couleur sont insérées au milieu du livre, entre les pages 96 et 97. À quelques exceptions près, ces superbes images ont été produites par la NASA.

Cet ouvrage fourmille de connaissances présentées d’une façon captivante et didactique, mais il rappelle surtout des questions séculaires et suscite des réflexions pertinentes sur l’origine de l’Univers et l’origine de la vie. Un livre absolument passionnant !

Référence

Vauclair, Sylvie. – De l’origine de l’Univers à l’origine de la vie. Une virgule dans l’espace-temps. – Paris : Odile Jacob, 2017. – 188 p. + planches de photos couleur. – ISBN 978-2-7381-3620-6. – [Citations : pp. 9, 12, 13; 22; 39; 57; 149]. – BAnQ : 523.1 V357d 2017.

Image

Nébuleuse du Voile – (Caldwell 34 is the western part of the Veil Nebula). – Crédits : NASA, ESA, and the Hubble Heritage Team. – [Image sur la page de couverture du livre; image reproduite et légendée au n° 15 des planches de photos couleur].

Lecture complémentaire

Morency, Pierre. – L’œil américain. Histoires naturelles du Nouveau Monde. – Illustrations de Pierre Lussier. – Montréal : Boréal, 1989. – 358 p. – ISBN 2-89052-308-X. – [Réédition en 2020; papier : 978-2-7646-2648-1; PDF : 978-2-7646-3648-0; ePub : 978-2-7646-4648-9]. – [L’exubérance, pp. 15-23]. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 508.714 M et 508.714 M8431o 2020.

Sur la Toile

Sylvie Vauclair (Site de l’astrophysicienne).

19 août 2024

Au-delà du ciel / Fatoumata Kebe


Explorer notre environnement spatial apporte bien plus de questions que de réponses. À cela s’ajoute aussi un sentiment d’étourdissement face à l’immensité et la magnificence de cet Univers.

L’astrophysicienne française Fatoumata Kebe, d’origine malienne, propose un album photos de merveilleuses images des dernières découvertes célestes. Mais, grâce à sa partie complémentaire intitulé Comprendre l’observation et l’exploration spatiales, elle nous propose d’aller plus loin que la seule consultation d’images commentées.

I – Images commentées

Chaque image fait l’objet d’un exposé d’une page. Celui-ci compte quelques paragraphes portant sur les caractéristiques majeures de l’astre observé.

À titre d’exemple, le texte accompagnant la première image est intitulée Le Soleil, notre étoile. Deux points sont soulignés : la distance qui nous sépare du Soleil (environ 150 millions de kilomètres) et le temps écoulé pour que la lumière solaire nous parvienne (8 minutes et 20 secondes). Et la conclusion qui se dégage de cette observation : « Regarder l’espace et pratiquer l’astronomie, c’est contempler le passé. Plus les astres sont loin de nous, plus l’image que l’on a d’eux est ancienne. »

Les 68 images commentées sont listées dans la table des matières (p. 5) et dans un répertoire sous forme de vignettes (p. 204-205). Citons quelques exemples : La nébuleuse de la Bulle, Une galaxie de Seyfert, La galaxie de la Roue de chariot, L’étoile IRS 4, Une céphéide, Les Dentelles du Cygne, La nébuleuse du Voile, Les Pléiades, L’étoile Wolf-Rayet 124, L’amas d’étoiles Westerlund 2, La galaxie du Fantôme, L’objet Herbig-Haro 110, Les champs magnétiques d’une galaxie, Une lentille gravitationnelle, La comète Neowise.

II – Pour aller plus loin

La seconde partie du livre porte sur ces thèmes :

D’où viennent des photos?
Le spectre électromagnétique et les télescopes
Comment ces images sont-elles constituées?
L’Univers observable
Les constellations
La carte céleste
Le cycle de vie d’une étoile
Les trois grands types de nébuleuses.

Un lexique de 4 pages suit la présentation de ces thèmes.

L’ouvrage est complété par un portrait et une brève autobiographie de l’autrice, les remerciements et les crédits iconographiques.

Un livre de vulgarisation scientifique remarquable, avec une mise en page exemplaire.

Référence

Kebe, Fatoumata. – Au-delà du ciel. Comprendre l’Univers grâce aux dernières images des télescopes. – Paris : Les Arènes, 2024. – 206 p. – ISBN 979-10-375-1014-3. – [Citations : p. 7, 10]. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 520.222 K256a 2024.

Image

Amas de jeunes étoiles Westerlund 2 (14 octobre 2016). – Crédit : X-ray: NASA/CXC/SAO/Sejong Univ./Hur et al; Optical: NASA/STScl.

Image reproduite sur la page de couverture et sur les pages 130-131, avec commentaire.

Sur la Toile

Fatoumata Kébé, astrophysicienne « passeuse de science », de la banlieue aux plateaux TV (Rencontre avec Claire Thévenoux, Ouest-France, 18 juin 2024).

12 août 2024

Dossiers sur l’astronomie, l’astrophysique et la cosmologie


L’astrophysique est une science des extrêmes, du calcul et de l’imagination.

Plusieurs auteurs sont associés à la publication du livre intitulé L’astrophysique. Du big bang aux dernières découvertes : Yann Belloir, Marc Bousquet, Paul Mallet, Éric Mathivet et Fabien Mieturka. L’édition 2020 a été revue et corrigée par Françoise Beck-Frehel.

Le livre contient 39 dossiers regroupés sous sept thèmes : Repères, Le big bang, Concevoir l’Univers, Étoiles et galaxies, Le Système solaire, Signaux énigmatiques, Destinées cosmiques. Ces thèmes sont précédés par une introduction (Le ciel, miroir des origines) et suivis par une conclusion (La cosmologie, bientôt à l’âge adulte). La table des matières est affichée sur la quatrième de couverture.

Chaque dossier constitue une fiche synthèse sur un volet déterminé, par exemple L’exception terrestre, sous le thème Le Système solaire. Son agencement est commun à tous les dossiers, sur quatre pages : titre du fichier, résumé de l’exposé en gros caractères gras, texte de l’exposé en petits caractères, illustrations légendées, sommaire des notions abordées inséré dans un encadré.

Les questions formulées tout au long du livre sont aussi diverses que multiples. À titre d’exemple, celle-ci: « Quel rapport entre vous, moi, le support sur lequel vous lisez ce texte, une fleur, une étoile et les anneaux de Saturne ? » La réponse est dans le dossier intitulé Brève histoire de la matière.

Notons que les sujets qui font débat sont aussi évoqués, telle la présence ou non de vie (simple ou évoluée) sur d’autres planètes que la Terre ou sur des exoplanètes dans notre Galaxie ou ailleurs dans l’Univers.

Cet ouvrage s’avère donc un outil de référence remarquable pour saisir l’essentiel des grandes données astronomiques, astrophysiques et cosmologiques.

Référence

Bousquet, Marc et autres. – L’astrophysique. Du big bang aux dernières découvertes. Édition 2020. – Édition revue et corrigée par Françoise Beck-Frehel . – Paris : Éditions du Sens, 2019. – 164 p. – ISBN 978-2-37983-005-1. – [Citation : Introduction, p. 3].

Image

Nébuleuse du Sorcier (16 mars 2010) – Crédit : NASA/JPL-Caltech/UCLA. – [Dans le livre : page 102].

07 août 2024

Univers : de l’œil nu au télescope spatial James-Webb


Gardons les yeux clos, appliquons-nous à imaginer une relation homme-ciel mue par des besoins concrets, mais perçue aussi comme source d’émerveillement.

Un livre grand format intitulé Univers, de l’œil nu au télescope spatial infrarouge James-Webb, par les auteurs Marina Costa et Walter Riva.

Le récit

L’ouvrage se caractérise par son approche intimiste, par cette invitation personnelle : dans un planétarium virtuel, fermer les yeux pour effectuer un voyage imaginaire parcourant l’histoire des humains en relation avec le ciel.

Les images

L’ouvrage se caractérise aussi par son grand nombre d’images [plus de 300], généralement affichées pleine page, et les nombreuses infographies originales de Matteo Riva.

Voyons quelques exemples.

Sur la page de couverture : l’imposante image des Piliers de la création produite par le télescope spatial James-Webb, image reproduite et légendée aux pages 260-261. Sur la quatrième de couverture : l’intrigante image de l’étoile Wolf-Rayet 124 prise par le TSJW, image reproduite et légendée aux pages 262-263.

Dans la partie préliminaire (titre, sommaire, introduction), ces superbes images légendées prises par des télescopes spatiaux (TSJW, Hubble, Spitzer) : le Nuage moléculaire du Caméléon, les Falaises cosmiques, les Voiles du Cygne, la paire de Galaxies du Manchot et de l’ Œuf, le cœur de la Galaxie spirale M106, le rémanent de supernova E0102, la Nébuleuse de la Lagune (M8), la Nébuleuse d’Orion (M42).

Dans les parties suivantes du livre, des images tout aussi époustouflantes accompagnent l’exposé des auteurs.

Le contenu

Le livre compte une douzaine de chapitres portant sur l’exploration du ciel présentée d’une façon chronologique. Les chapitres sont distingués par la couleur de leur marge, sans être numérotés. Leurs titres sont évocateurs (pages entre parenthèses; infographies indiquées par une flèche) :

1 – 40 00 ans d’observation à l’œil nu (18-41)
→ Les étoiles polaires au fil des millénaires (40– 41)

2 – Depuis 400 ans, les yeux rivés au ciel, derrière l’oculaire du télescope (42-73)
→ Évolution des schémas optiques des télescopes (70)
→ Les télescopes terrestres : leur taille et leur emplacement (72-73)

3 – Depuis 90 ans, au-delà de la lumière les longueurs d’onde secouent l’astronomie (74-101)
→ Le spectre électromagnétique (81)

4 – Il y a 60 ans, l’homme posait le pied sur la Lune (102-131)

5 – À la conquête des planètes [Système solaire] (132-169)

6 – À la découverte des exoplanètes (170-179)
→ Les exoplanètes : leur nombre, leur masse, leur distance de la Terre, les méthodes de détection (172-173)

7 – Télescopes terrestres et spatiaux géants, jusqu’au James-Webb (180-235)
→ Le radiotélescope (235)

8 – À l’aube d’une nouvelle ère avec le télescope spatial James-Webb (236-291)
→ Lorsque la matière et l’antimatière se rencontrent (277)
→ La morphologie des galaxies et leur distribution dans l’Univers (277-278)

9 – Depuis 50 ans, en compagnie de la matière noire (264-291)

10 – Depuis 25 ans, en compagnie de l’énergie noire (292-315)
→ L’origine des éléments chimiques; Tableau périodique des éléments (296-297)

11 – 8 ans d’astronomie gravitationnelle (316-329)
→ Projet LISA, antenne spatiale à interférométrie laser (329)

12 – Nous et l’Univers, ou le multivers (330-337).

L’ouvrage est complété par des conclusions (Annotation), les crédits des illustrations (Références), des code-barres (Un écrin d’étoiles), une bibliographie (livres, périodiques, sites), les biographies des auteurs, et les données bibliographiques.

Référence

Costa, Marina; Riva, Walter; Riva, Matteo (infographie). – Univers : de l’œil nu au télescope spatial infrarouge James-Webb. – Traduction par Christine Favart-Lorenzi. – Chermignon (Suisse) : Nuinui, 2023. – ISBN 978-2-88975-540-0. – [Réédition prévue en octobre 2024]. – [Citation : Introduction, p. 14]. – BAnQ : 522 C8376u 2023.

Image

Piliers de la création – Crédits : Joseph DePasquale (STScI), Anton M. Koekemoer (STScI), Alyssa Pagan (STScI).

02 août 2024

Micro-organismes et hygiène domestique


Les bactéries : amies ou ennemies ? : un livre de vulgarisation scientifique par le professeur Markus Egert, microbiologiste et hygiéniste.

Dans son Avant-propos, l’auteur précise ainsi le but de son ouvrage : « Ce livre parle de nos rencontres quotidiennes avec des micro-organismes tels les bactéries, les champignons et les virus – et relate l’histoire de l’une des cohabitations les plus difficiles : celle de l’homme et des microbes. »

Le livre compte quatre parties ayant chacune un titre accrocheur :

1 – Micro-organisme : les premiers habitants de la Terre… et sans doute les derniers
2 – Une bactérie ne vit jamais seule
3 – Nous sommes cernés !
4 – Au quotidien, sous les tropiques ou dans l’espace : les bactéries ont toujours une longueur d’avance.

Pratiquement toutes les facettes de la vie quotidienne sont évoquées dans l’ouvrage. Tout au long de son exposé, l’auteur résume ses propos dans des encadrés (définitions de termes et conseils hygiéniques).

La partie initiale relate l’intérêt de l’auteur envers les micro-organismes, l’origine et la description des micro-organismes, puis elle porte sur la sexualité, les biofilms et microbiomes. Elle est complétée par la présentation des créatures les plus répugnantes chez l’humain, dont les salmonelles, le norovirus, la bactérie du poulet, le rotavirus, l’E. Coli, le virus de la grippe, les moisissures, les Listeria et la gale. – Citation : « L’organisme humain peut être colonisé par 15 000 types de micro-organismes différents. Nous n’en connaissons que 20 %, la partie émergée de l’iceberg. »

La partie suivante porte notamment sur ces sujets : les infections nosocomiales, les logements, l’éponge de cuisine, la cuisine et les aliments, le réfrigérateur, les planches à découper, le lave-vaisselle, l’eau et les canalisations, les toilettes, les mobiles. – Citation : « L’éponge de cuisine est un véritable eldorado pour les micro-organismes. Deux centimètres cubes d’éponge renferment plus de bactéries qu’il y a jamais eu d’êtres humains sur la Terre. »

La troisième partie porte, entre autres, sur l’eau bénite, les antibiotiques, les désinfectants, les transports en commun et de longues distances (avions, navires, trains), le paludisme, les épidémies, les sports et salles de sport, les animaux domestiques. Citation : « On connaît aujourd’hui environ 200 agents pathogènes responsables des zoonoses. Un peu moins de 2,5 milliards de cas de maladies et plus de 2 millions de décès par an dans le monde entier sont imputables à seulement 13 agents zoonotiques transmis de l’animal à l’homme. »

Le dernier chapitre porte sur plusieurs autres sujets familiers : les cosmétiques, la transpiration et les antitranspirants, la mauvaise haleine, le lavage des mains, le lave-linge et les agents de blanchiment, les voyages et les maladies infectieuses, la rage. – Citation : « On aurait pu résumer le contenu de ce livre par un titre très court : Lavez-vous les mains ! »

L’ouvrage est complété par un épilogue, un glossaire et une bibliographie.

Le recours à l’humour rend fort agréable la lecture de cet ouvrage, en plus de susciter l’adhésion aux conseils hygiéniques formulés par l’auteur.

Référence

Egert, Markus; Thadeusz, Franck. – Les bactéries : amies ou ennemies ? – Traduction de l’allemand par Sabine Rolland. – Paris : Larousse, 2021. – 256 p. – ISBN 978-2-03-600810-6. – [Citation : p. 5, 32, 86, 180, 203]. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 579.3 E292b 2021.

Image

Comparaison des tailles de différents contaminants biologiques © 2019, Antoine Campeau-Péloquin, Sophie Roy, Gilles Chabot (illustration), Le monde en images, CCDMD.

Auteur

Prof. Dr. rer. nat. Markus Egert (Furtwangen University)
Prof. Dr. rer. nat. Markus Egert (Institute of Precision Medicine)

Sur la Toile

Infections post-opération : elles sont généralement causées par nos propres bactéries! (Raphaëlle Delorme, Québec Science, 3 juillet 2024)
Introduction aux bactéries (Parlons sciences)
Le corps humain, terrain de toute une biodiversité ! (Laurent Palka, microbiologiste, Maître de conférences du Muséum national d’Histoire naturelle, février 2023)
Présentation des bactéries (Larry M. Bush, Le manuel MSD, 2022)
Tout savoir sur la listériose (Chloé Bourquin, La Presse, 22 juillet 2024)

15 juillet 2024

Trous noirs et quasars


Dans la collection Les grandes voix de la recherche, les Éditions CNRS publient un bref ouvrage de la renommée astrophysicienne Françoise Combes : Trous noirs et quasars.

L’ouvrage compte quatre chapitres : L’expansion de l’Univers, Les trous noirs, Les ondes gravitationnelles, Les quasars.

L’autrice relate dans le chapitre initial ses études en astrophysique, ses recherches en cosmologie et les implications de la découverte de l’expansion de l’Univers.
○ Illustration : photo de Françoise Combe à l’Observatoire de Paris en 2020.

Plus volumineux, le deuxième chapitre présente une synthèse sur les trous noirs : la nature des trous noirs, la relativité générale, les trous noirs de masse stellaire (première catégorie de trous noirs), les trous noirs supermassifs (seconde catégorie de trous noirs), les trous noirs de masse intermédiaire, le trou noir de la Voie lactée.
○ Illustrations : image de l’ombre du trou noir au centre de la galaxie Messier 87, Event Horizon Telescope (EHT), image du jet radio au centre de la galaxie Messier 87, déformation de l’espace, orbites de quelques étoiles autour de Sagittarius A*, sursaut de lumière infrarouge autour du trou noir de la Voie lactée.

Le troisième et bref chapitre décrit le phénomène des ondes gravitationnelles prédit par Albert Einstein, mais observé seulement depuis 2015.
○ Illustrations : première détection des ondes gravitationnelles, fréquence variant avec le temps.

Le dernier chapitre porte sur les quasars, soit les trous noirs supermassifs très actifs. L’étude et la description de ces objets les plus lumineux de l’Univers sont détaillées.
○ Illustrations : jet de plasma du quasar 3C 273, jet radio dans 3C 279, processus de Penrose.

Le livre est complété par un survol de la carrière scientifique de l’astrophysicienne et une sélection de ses publications.

Référence

Combes, Françoise. – Trous noirs et quasars. – Paris : CNRS Éditions, 2021. – 64 p. – (Les grandes voix de la recherche). – ISBN 978-2-271-13590-2. – BAnQ : 523.8875 C7311t 2021.

Image

Trou noir supermassif, quasar, galaxie (NASA) – Crédit : STScI.

Articles connexes

La Voie lactée

Sur la Toile

Françoise Combes (Wikipédia)

Identification d'un trou noir d'au moins 8200 masses solaires [un trou noir de masse intermédiaire] au centre de Omega Centauri (Éric Simon, Ça se passe là-haut, 16 juillet 2024)

08 juillet 2024

La Terre dans l’espace / Jean-René Roy


L’objectif de l’ouvrage est de mieux faire comprendre comment et où la Terre se déplace dans l’espace, d’expliquer les lois qui règlent la mécanique des grands ensembles des astres familiers, comme la Lune, les planètes et les étoiles.

La détermination des distances cosmiques est fondamentale; elle est une des tâches les plus difficiles. Des cohortes d’astronomes s’y sont vouées au cours des deux derniers millénaires. Plusieurs fois, il a fallu prendre conscience que les apparences sont trompeuses.

Le célèbre astrophysicien québécois Jean-René Roy présente une fascinante synthèse sur les contributions successives des astronomes à positionner la Terre, le système solaire et la Voie lactée dans l’Univers.

Encadré par un avant-propos et une introduction, d’une part, et des annexes, une bibliographie et un index, d’autre part, l’ouvrage compte neuf chapitres :

1 – La Terre, un observatoire en mouvement
2 – L’astronomie primitive : l’apprentissage des astres
3 – L’astronomie dans l’Antiquité et au Moyen Âge : l’époque des géomètres
4 – L’héliocentrisme : la rupture de l’univers médiéval
5 – L’unification de la physique terrestre et céleste par la gravitation
6 – L’avènement de l’astrophysique
7 – Du galactocentrisme à l’éclatement extragalactique
8 – L’insolite univers relativiste
9 – Essai de cosmo localisation.

L’approche didactique de l’auteur caractérise l’exposé : style d’écriture limpide, hiérarchisation des notions abordées, plus de 150 illustrations (photos, dessins, schémas, tableaux), nombreuses biographies d’astronomes.

Dans son introduction, l’auteur aborde deux problèmes majeurs en astronomie : l’échelle des distances et l’échelle du temps. La dimension de l’échelle des distances est illustrée par des étoiles, le vide intersidéral et des galaxies : Soleil, amas globulaire Messier 53, galaxie spirale M 101, nébuleuse Oméga, Jupiter et trois de ses satellites, amas de galaxies dans la constellation de la Vierge. La dimension de l’échelle du temps est illustré par un super-calendrier sous forme de tableaux successifs (mois de l’année, jours du mois de décembre, journée du 31 décembre) et des images de télescopes.

Le chapitre 1 porte sur les bases de l’astronomie d’observation. Comme les autres chapitres, il est introduit par une citation et une image pleine page. Quelques thèmes abordés : la rotation de la Terre, la mesure du temps et les astres, le temps solaire, la précession lunisolaire et le problème du calendrier, la Lune et ses mouvements, les marées, les éclipses. Le chapitre initial compte deux encadrés : Protocole pour l’année bissextile, Pourquoi la Lune (ou le Soleil) nous apparaît-elle plus grosse proche de l’horizon? Comme le souligne l’auteur, ce chapitre de synthèse (41 pages) peut être passé et consulté plutôt en cours de lecture des autres chapitres.

Les chapitres suivants présentent le déroulement historique de l’astronomie et de l’astrophysique, des origines à nos jours. À cet égard, citons l'auteur : « Que vous connaissiez bien ou peu l’histoire de l’astronomie, je vous promets des surprises ». Alors, à vous de les découvrir !

Dans le chapitre conclusif, Jean-René Roy répond à la question « Où sommes-nous? » en se basant sur le Système de référence céleste international (SRCI) / International Celestial Reference System (ICRS).

Référence

Roy, Jean-René. – La Terre dans l’espace. La démesure de l’Univers de la préhistoire à aujourd’hui. – Québec : Les Presses de l’Université Laval (PUL), 2021. – xviii, 314 p. – ISBN 978-2-7637-5466-6. – [Citations : Avant-propos, pp. xiv, xiii]. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 520.9 R8882t 2021.

Image

Looking Over The Limb (Mark Robinson, 18 décembre 2015, Lunar Reconnaissance Orbiter, LRO, NASA) – Image affichée sur la page de couverture du livre.

The Earth straddling the limb of the Moon, as seen from above Compton crater. The large tan area in the upper right is the Sahara desert, and just beyond is Saudia Arabia. The Atlantic and Pacific coasts of South America are visible to the left. – WAC E1199291151C (Earth only), NAC M1199291564LR (Earth and Moon); sequence start time 12 October 2015 12:18:17.384 UTC [NASA/GSFC/Arizona State University].

[Traduction par IA / Bing]

La Terre à cheval sur le limbe de la Lune, vue d’en haut du cratère Compton. La grande zone beige en haut à droite est le désert du Sahara, et juste au-delà se trouve l’Arabie saoudite. Les côtes atlantique et pacifique de l’Amérique du Sud sont visibles à gauche.

Article connexe

Trente images révélant l’Univers (Jean-René Roy)

28 juin 2024

Voyage vers l’infini / Christophe Galfard


Dans son nouveau livre, l’écrivain scientifique français Christophe Galfard nous invite à voyager vers l’infini. Sur le site d’un libraire québécois, l’ouvrage est sous-titré la fascinante épopée du télescope James Webb.

Aperçu

Le Sommaire nous présente l’itinéraire : Voir l’invisible, Notre voisinage galactique, Le grand large, La fabuleuse destinée de la Voie lactée, Les trous noirs, La puissance du spectre, Cosmologie, La Voie lactée, Les mondes, Le télescope James Webb.

Dans son Avant-propos, l’auteur précise la nature novatrice de ce voyage : « En tournant les pages de ce livre, en remontant dans le temps jusqu’à la naissance des premières étoiles, des premières galaxies, des premiers trous noirs, vous allez visiter des lieux jusqu’ici inexplorés, des lieux qui viennent de nous être dévoilés par les télescopes qui, parfois, ne voient pas la même lumière que nos yeux. »

Ces propos nous introduisent aux préparatifs du voyage : la découverte de l’invisible (William Herschel, Johan Ritter) et de l’électomagnétisme (James Clerk Maxwell); la nature de la couleur et l’origine des couleurs dans l’espace; les sources connues des différentes ondes électromagnétiques et un aperçu des télescopes terrestres et spatiaux; les raisons pour lesquelles le télescope spatial James-Webb observe l’Univers en infrarouges proches et moyens. Cette partie liminaire du volume illustre la démarche didactique de l’auteur : une présentation synthétique et limpide des sujets abordés, un exposé structuré, gradué et illustré.

Le livre ne contient pas de bibliographie. Toutefois, les Remerciements et les Crédits affichés à la fin du volume permettent de connaître les sources iconographiques : NASA, ESA, CSA, STScI, ESO et quelques autres. Des images affichées dans le livre peuvent être consultées sur les sites institutionnels de ces agences spatiales, images généralement accompagnées de notices et de commentaires.

Le volume ne contient pas d’index. Par contre, les objets et les sujets illustrés sont identifiés dans des rectangles situés en bordure des pages de droite. Deux exemples : Nébuleuse de la Tarentule (NGC 2070), page 39; Lumière, page 41.

L’espace proche

Les connaissances de base ayant été acquises, le voyage vers l’infini peut commencer par l’exploration de l’espace proche situé à environ 500 millions d’années-lumière.

Intitulée Notre voisinage galactique, la première étape se déroule dans le Groupe local de galaxies. Quelques objets observés au cours de cette fascinante étape initiale (46 pages) : Voie lactée, Grand Nuage de Magellan et nébuleuse de la Tarentule, Petit Nuage de Magellan et nébuleuse NGC 346, galaxie d’Andromède, galaxie du Triangle, galaxie de Wolf-Lundmark-Melotte (WLM) à la frontière du Groupe local. Quelques arrêts sur images portant sur ces thèmes : Les [fausses] couleurs de Webb, Le voisinage de la Voie lactée à l’œil nu, Comment la lumière dévoile l’histoire de l’Univers. Ces brefs exposés sont des clés pour analyser et comprendre les images. Par ailleurs, des cartes en 3D permettent de s’orienter tout au long du parcours.

La deuxième étape du voyage vers l’infini, intitulée Le grand large, se déroule en deux segments. Les objets visités et leur environnement respectif sont indiqués sur des cartes (pp. 70-71, 90-91). Le premier segment nous amène à l’extérieur du Groupe local, au sein du superamas de galaxies Laniakea : l’amas du Sculpteur (galaxie spirale IC 5332, galaxie du Fantôme ou M74), le Groupe M51 (galaxie du Tourbillon), l’amas de la Vierge (galaxie M87). Le second segment se déroule à l’extérieur de Laniakea, au milieu des superamas locaux : le superamas de Persée-Poissons (amas de Pégase : Arp 298, Quintette de Stephan) et le superamas de l’Hydre-Centaure (galaxie NGC 3256). Quelques objets remarquables observés au cours de cette double étape : les comparaisons entre les images de galaxies prises par Hubble et Webb; les trous noirs.

L’espace profond

Les étapes suivantes explorent l’espace profond au-delà de 500 millions d’années-lumière. Elles se déroulent depuis l’utilisation d’instruments astronomiques, dont les télescopes spatiaux Hubble, Planck et James-Webb.

Les grands thèmes abordés dans cette partie la plus volumineuse du livre : une simulation du devenir de la Voix lactée après sa collusion avec les galaxies d’Andromède et du Triangle; la cosmologie (champ profond nord et champ profond sud de Hubble, le champ ultra-profond de Hubble; histoire de l’Univers; le modèle standard; champ profond de Webb); la Voie lactée (carte détaillée, p. 195; destin des étoiles; naissance des étoiles); les mondes lointains (exoplanètes).

Quelques objets remarquables abordés dans cette partie du volume : invention, taille et classification des trous noirs; lumière (récapitulation, couleur des vitesses); problème de Mercure ; théorie de la gravitation d’Einstein, la relativité générale; expansion de l’Univers; lentilles gravitationnelles).

L’épilogue porte sur le télescope spatial James-Webb.

Référence

Galfard, Christophe. – Voyage vers l’infini. – Neuilly (France) : Éditions Michel Lafon, 2023. – 248 p. – ISBN 978-2-7499-5525-4. – [Citation : p. 4]. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 523.1 GAL et 523.1 G155v 2023. – Remarque : la relecture scientifique du livre a été effectuée par l’astrophysicien français David Elbaz. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 523.1 GAL et 523.1 G155v 2023.

Image

Nébuleuse de l’Anneau (21 août 2023)

Description

Cette image de la nébuleuse de l’Anneau a été captée par le NIRCam (imageur dans le proche infrarouge) du télescope spatial James Webb. Cette nébuleuse planétaire, du nom de M57 ou de NGC 6720, est ce qui reste d’une étoile mourante qui s’est débarrassée de ses couches externes. Elle se trouve à environ 2500 années-lumière de la Terre. – [Sources : ESA/Webb, NASA, ASC, M. Barlow (University College London), N. Cox (ACRI-ST), R. Wesson (Université de Cardiff).]

Sur la Toile

Auteur

Christophe Galfard (Site de l’auteur)
Christophe Galfard (Biographie, Wikipédia)
Voyage vers l’infini / Christophe Galfard (Vidéo, YouTube, 2:12:39)

Télescope spatial James-Webb

James Webb Space Telescope (Site officiel français)
Télescope spatial James Webb (Agence spatiale canadienne, ASC, CSA)

James Webb Space Telescope (National Aeronautics and Space Administration, NASA)
James Webb Space Telescope (Space Telescope Science Institute, STScI)
James Webb Space Telescope (European Space Agency, ESA, ASE)

Ajout

10 découvertes canadiennes permises par le télescope James-Webb (Alain Labelle, Radio-Canada, 30 juin 2024)