Henriette Walter et Bassam Baraké nous proposent un livre aussi divertissant qu’instructif sur l’emprunt de mots arabes en français, en espagnol, en portugais et en italien, mais aussi des emprunts de mots français dans la langue arabe.
Le volume aborde différents thèmes, allant du plus simple au plus complexe. Les deux premiers chapitres présentent l’origine de la langue arabe et son expansion consécutive aux conquêtes arabes du 7e au 9e siècle. Ils contiennent notamment un tableau sur les langues sémitiques, les poètes illustres, le conte des Mille et une Nuit, les savants célèbres et la variété maltaise de la langue arabe.
Les deux chapitres suivants présentent un glossaire de plus de 500 mots français venus de l’arabe et un glossaire des 450 mots arabes venus du français. C’est assurément la partie la plus captivante de ce livre.
Les chapitres 5 et 6 traitent de thèmes linguistiques : les sons, les formes, les lettres et les chiffres de la langue arabe.
Le chapitre suivant aborde brièvement l’écriture et les différents types de calligraphie : le coufique, le thuluth [tulluth], le naskhi, le farsi [persan], le diwani ou hamayouni et le roq’a [ruqua].
Des cartes, des tableaux et des encadrés illustrent et complètent les explications données tout au long de l’ouvrage.
Plusieurs outils de repérage complètent le livre : sommaire, index des noms de personnes, index des noms de lieux, langues et peuples, index et lexique des formes arabes translittérées, index des notions, liste des encadrés, liste des récréations, liste des cartes et illustrations, table des matières. Il n’y a pas de bibliographie, mais les sources citées par les auteurs peuvent être retrouvées parmi les 205 notes.
Référence
Walter, Henriette; Baraké, Bassam. – Arabesques : l’aventure de la langue arabe en Occident. – Paris : Laffont, 2006. – 318 p. – ISBN 2-221-09806-4. – Cote RBM : 492.77 W (Bibliothèque de Rosemont, une bibliothèque partenaire de la Grande Bibliothèque). – Cote BAnQ : 492.77 W232a 2006.
Lectures complémentaires
Alani, Abdel Ghani. – L’écriture de l’écriture : traité de calligraphie arabo-musulmane. – Paris : Dervy, 2002. – ISBN 2-84454-143-7. – Cote BAnQ : 745.619927 A319e 2002.
Khatibi, Abdelkébir; Sijelmassi, Mohamed. – L’art calligraphique de l’Islam. – Paris : Gallimard, 2001 (1994) © 1976. – 240 p. – ISBN 2-07-011290-X. – Cote BAnQ : 745.61992 K45ar 1994.
Sur la Toile
Calligraphie arabe
Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL)
Ce portail linguistique en libre accès permet de consulter l’étymologie détaillée des mots recherchés, comme par exemple les mots français d’origine arabe cités dans le glossaire des Arabesques. Exemple :
SATIN, subst. masc.
Étymol. et Hist.
1. a) 1352 zatin « étoffe de soie lustrée où la trame n'apparaît pas à l'endroit » (Compte d'É. de La Fontaine ds C. Lebert, Coll. des meilleures diss., t. 19, 1838, p. 113: trois courtines de zatin); 1361 satain (Inventaire de la R. de Bouloigne, B. du bibliophile, XVIII, 1054 ds Gdf. Compl.); 1377 satin (L. Delisle, Mandements et actes divers de Charles V, n o 1545); 1384 satin (B. Prost, Invent. mobiliers, t. 2, n o 1129); b) α) 1690 « toute étoffe satinée, lustrée » (Fur.); 1821 satin de coton (Obs. modes, loc. cit.); 1839 satin de laine (Comm.); β) 1751 tiss. (Encyclop., s.v. armure: armure d'un satin à cinq lisses); 1948 armure satin (Blanquet, loc. cit.); c) 1690 peau douce comme un satin (Fur.); 1751 peau de satin (Crébillon, Ah quel conte! éd. 1779, p. 616); 2. 1933 « bois de Ceylan utilisé en ébénisterie » (Lar. 20e); 3. 1964 pigeon satin (Lar. encyclop.).
Prob. empr. dir. à l'ar. zaitūnῑ, dér. de Zaitūn, nom ar. de la ville chinoise de Tseu-Thoung où se fabriquait cette étoffe (cf. Devic et FEW t. 19, p. 206).
Le fr. a également connu les formes zetonnin (1342, Compte d'Édouart Tadelin ds L. Douët d'Arcq, Nouv. rec. de comptes de l'argenterie des Rois de France, p. 27), zatony, zatoni (1352, Compte d'Étienne de La Fontaine ds Id., Comptes de l'argenterie des Rois de France, p. 142: Édouart Thadelin, marchant de Lucques et bourgois de Paris, pour 2 pièces de camoquas et 1 pièce de zatoni; p. 144: zatony), satonny (1353, Invent. du garde meuble de l'argenterie ds Id., ibid., p. 328), satanin (1367, B. Prost, op. cit., t. 1, n o 713), zatanin (1367-70, E. Izarn, Recettes et dépenses du roi de Navarre, p. 181 ds Gdf.). Ces formes semblent empr. à l'ital. (cf. en lat. médiév. de domaine ital., de la fin du xive s. au xvie s., les formes suiv. mentionnées ds Du Cange: cet(h)oninum, zettaninum, setoninum, cetaninum, zethonium, zetoninum), qui a lui-même empr. le mot à l'ar. zaitūnῑ, d'où proviennent également l'esp. aceituni (déb. xive s. ds Cor.-Pasc.) et le cat. atzaytonin (1366 ds Alc.-Moll.), asceytoni (1379, ibid.), zetoni (1385, ibid.). La forme fr. zatouin de 1350 mentionnée ds Mén. 1964 et ds Du Cange, s.v. zatouy est tirée des Comptes d'É. de La Fontaine; il faut prob. y voir une erreur de lecture pour zatonin (cf. supra: zatony, zatoni).