12 juin 2006

Les Innus de Uepishtikueiau

Un opuscule de Sylvie Vincent nous présente l’arrivée des Français à Québec, au début du 17e siècle, selon la tradition orale des Innus. Ceux-ci ont une interprétation différent de l’histoire officielle des Blancs.

Comme les autres nations algonquiennes, les Innus sont des nomades vivant la plus grande partie du temps de chasse au gros gibier, à l’intérieur des terres. Toutefois, le printemps arrivé, ils se regroupent à l’embouchure des rivières. Ils s’adonnent alors à la chasse aux oiseaux migrateurs et à la pêche. Leur principal lieu de rassemblement estival est Uepishtikueiau. Ce site est giboyeux et contient de nombreux bouleaux dont l’écorce sert à fabriquer des canots.

Lors de l’arrivée des Français à Québec, nom donné par ces Européens au site de Uepishtikueiau, les Innus se montrent méfiants et hésitants. Les uns et les autres ne se comprennent pas et doivent échanger par des gestes. Finalement, ils conviennent d’une entente. Les Français sont autorisés à cultiver la terre sur la côte, mais pas à l’intérieur des terres. En retour, ils donneront une part des récoltes aux Innus et à leurs descendants.

Avec le temps, les Innus constatent qu’ils ont été dupés. Les dons de nourriture (farine de blé) et les fusils de chasse deviennent des marchandises, tandis que les Français agrandissent sans cesse la zone cultivée. Une seconde tradition orale explique cette dépossession de Uepishtikueiau par une guerre d’usure des Français. Ceux-ci tuent les Innus qui reviennent à Québec et prennent leurs femmes pour épouses.

Affaiblis par la diminution de leur population et la supériorité militaire des Français, les Innus cessent de fréquenter leur lieu estival de prédilection. Ils se réfugient sur la Côte-Nord. Aujourd’hui, leurs descendants sont encore au prise avec une tentative de dépossession de leur territoire intérieur. Tout comme leurs ancêtres, ils sont confrontés à des étrangers visant à s’approprier leur terre ancestrale.

Référence : Vincent, Sylvie ; Bacon, Joséphine. – Le récit de Uepishtikueiau : l’arrivée des Français à Québec selon la tradition orale innue. – [Sept-îles] : [Institut culturel et éducatif montagnais – ICEM], 2003. – vi, 44 p. – ISBN 2-9808047-0-3. – Cote BAnQ : 971.40049732 V774r 2003.

Exposition : BAnQ présente, jusqu’au 1er octobre 2006, l’exposition Le patrimoine des Premières Nations : explorer, annoter, révéler. À cette occasion, plusieurs livres sont proposés aux visiteurs, dont celui de Sylvie Vincent.

Innu Aitun (La culture innue)

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