28 juillet 2013

Polar | Un moine trop bavard

Découverte

J’ai déniché ce polar grâce à une ressource de géolocalisation proposée par une librairie en ligne, le 26 juillet 2013, sur le serveur Twitter :


353 Sur la carte interactive, le toponyme Chesterville a retenu mon attention. Comment cette charmante municipalité des Bois-Francs pouvait-elle servir de cadre à un roman?

Après avoir parcouru la présentation du livre de Claude Forand, je me suis demandé comment un meurtre pouvait survenir dans un endroit aussi paisible et pittoresque.

Lecture

Le polar met en scène le sergent Roméo Dubuc et son collègue Lucien Langlois. Le récit est captivant, le style alerte. L’intrigue est ficelée avec habileté. Les péripéties se multiplient tout au long de l’histoire. Les lieux sont décrits avec précision. Les personnages sont diversifiés et bien campés.

Le dénouement est surprenant…

Appréciation

Un roman jeunesse d’une lecture fort agréable.

Référence

Forand, Claude. – Un moine trop bavard : polar. – Ottawa (Ontario, Canada) : Les Éditions David, 2011. – 298p. – (Collection 14/18). – ISBN 978-2-89597-201-3 (papier) et 978-2-89597-239-6 (epub). – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : Forand F6825m.

Pour ce roman, l’auteur a remporté le prestigieux Prix du livre d’enfant Trillium 2013 décerné par le gouvernement de l’Ontario.

Sur la Toile

Chesterville (Site officiel de la municipalité)
Feedbooks (Librairie numérique)
Géolocalisez la littérature franco-canadienne (Feedbooks)
Prêts numériques (Bibliothèques publiques du Québec)
Twitter (Claude Trudel)

21 juillet 2013

Les données de masse

Le jeune américain Edward Snowden a dévoilé l’espionnage systématique des communications numériques personnelles par le gouvernement américain avec la complicité des autres gouvernements anglo-saxons.

Au-delà de l’espionnage d’État, dont la pratique remonte aux origines des sociétés historiques, cette information met en relief une nouvelle facette de l’ère informatique : la cueillette, l’entreposage et le traitement des données de masse.

Le Monde diplomatique vient de publier un article tiré d’un livre récemment édité aux États-Unis d’Amérique : Big Data : A Revolution That Will Transform How We Live, Work and Think, par Viktor Mayer-Schönberger et Kenneth Cukier.

Dans l’introduction, les auteurs soulignent l’ampleur du phénomène : « L’hyperinflation des données est un phénomène relativement nouveau. En 2000, un quart seulement des informations consignées dans le monde existaient au format numérique. […] En 2013, le numérique représente plus de 98% du total.»

Plus que ces statistiques, la nouvelle situation révèle « la capacité à paramétrer des aspects du monde et de la vie humaine qui n’avaient encore jamais été quantifiés. » Cela implique des changements majeurs dans la cueillette et le traitement des données : recueillir le plus grand nombre possible d’informations, sans opérer un tri sélectif d’échantillons, sans égard à leur qualité, en cherchant simplement des corrélations plutôt que des causes. « L’objectif n’est plus de comprendre les choses, mais d’obtenir une efficacité maximale »

Les auteurs poursuivent leur exposé en citant plusieurs exemples illustrant l’utilisation de données de masse dans différentes sphères de la société :

- prévenir les problèmes de surchauffe ou de vibration dans des véhicules de transport;
- localiser les infections chez les bébés prématurés avant l’apparition des symptômes;
- repérer les foyers de grippe saisonniers à partir de données recueillies par Internet;
- identifier le chauffeur d’une voiture par les données de capteurs fessiers;
- prévenir des incendies en croisant diverses données municipales.

Les problèmes liés aux données de masses ont des implications démocratiques et politiques majeures. Dans la dernière partie, les auteurs traitent de l’ouverture des données publiques, de la régulation du marché des données de masse, des risques de totalitarisme, etc.

Un article instructif et captivant qui incite à lire l’ouvrage au complet.

Référence

Mise en données du monde, le déluge numérique (Au-delà de l’espionnage technologique) (Viktor Mayer-Schönberger et Kenneth Cukier, Le Monde diplomatique, n° 712, juillet 2013, p. 1 et 20-21. – [Le mensuel Le Monde diplomatique peut être consulté dans les Bibliothèques de Montréal et à la Grande Bibliothèque].

Cet article est tiré du livre suivant :

Mayer-Schönberger; Viktor; Cukier, Kenneth. – Big Data : A Revolution That Will Transform How We Live, Work and Think. – Boston : Houghton Mifflin Harcourt, 2013. – 256p. – ISBN 978-0-5440-0269-2 – BAnQ: 006.312 M4686b 2014.

Mayer-Schönberger, Viktor; Kenneth Cukier. - Big Data: la révolution des données est en marche. - Traduit de l'anglais par Hayet Dhifallah. - Paris: Robert Laffont, 2014. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ: 306.46 M4686b 2014.

Sur la Toile

Québec

Données ouvertes (Gouvernement du Québec)
Données ouvertes (Portail de la ville de Montréal)
Données ouvertes (Portail de la ville de Québec)
Données ouvertes (Portail de la ville de Gatineau)

Autres portails de données ouvertes

Belgique - Données ouvertes (Gouvernement fédéral)
Canada - Données ouvertes (Gouvernement fédéral)
États-Unis d’Amérique - Data (Gouvernement fédéral)
France - Données publiques (Gouvernement)

Le site du gouvernement américain contient un répertoire de portails internationaux : Open Data Sites.

L'outil de recherche Google propose un répertoire de ressources internationales : Public Data.

Wikidata (Base de connaissance libre)

14 juillet 2013

Les sables bitumineux

L’enjeu de l’exploitation des sables bitumineux albertains est tel que son étude s’avère un impératif individuel et collectif, ici comme ailleurs. La réceptivité étonnante du gouvernement québécois envers l’inversion de l’oléoduc n° 9 rend même urgent un débat citoyen sur la situation.

À cet égard, le livre du journaliste spécialisé Andrew Nikiforuk constitue une introduction pertinente à cette étude : Les sables bitumineux : la honte du Canada, aux Éditions Écosociété. Ce volume est préfacé par le politicien québécois Thomas Mulcair. Une bibliographie exhaustive pourra être consultée et utilisée par les lecteurs désireux d’approfondir encore davantage le sujet.

Dans ce billet : Analyse de la situation, Contexte et débat, Référence, Sur la Toile.

Analyse de la situation

Le journaliste canadien débute son ouvrage par la Proclamation d’un état d’urgence politique en vingt-deux points. Il développe ensuite ses arguments au cours de quinze chapitres. Enfin, Nikiforuk complète son analyse par une postface, une bibliographie et des sources complémentaires, trois annexes, ses remerciements et un index.

Le chapitre initial à caractère historique est bref. Il raconte les explorations et les initiatives de l’Ontarien Charles Mair (1838-1927) dans le bassin du fleuve Mackenzie à la fin du 19e siècle. Une facette méconnue de l’histoire canadienne intéressante à découvrir.

Le chapitre suivant porte sur la terminologie relative aux sables bitumineux, ainsi que sur les deux méthodes d’extraction : 20% du bitume est exploité à ciel ouvert et 80% avec la technique de drainage par gravité au moyen de vapeur (DGMV).

Le chapitre 3 présente l’intérêt des affairistes et politiciens américains envers les sables bitumineux albertains. Quelques aspects sont abordés en détail : les ambitions de l’Américain Herman Kahn dans les années 1960 et 1970, l’exploration gigantesque depuis les années 2000, la Déclaration d’opportunité de 1996, la complaisance de la Commission chargée de l’économie des ressources énergétiques (CERE), le Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité (PSP).

La croissance exponentielle de Fort McMurray, et ses conséquences sociales désastreuses, sont détaillées au chapitre 4 : carnage routier, population en transit, alcool et drogue, crise du logement, crimes contre la personne, inflation et endettement public, détérioration des services, vie de camp, déficience des soins médicaux et suicides, pauvreté et itinérance, etc. L’auteur illustre ses propos par de nombreuses anecdotes, dans le plus pur style journalistique.

Le chapitre 5 traite de la problématique de l’eau, de l’utilisation croissante du gaz naturel, de l’entreposage des déchets toxiques, et des pluies acides, tout particulièrement à cause de la production par DGMV. Les rapports du Programme régional de surveillances des milieux aquatiques (RAMP) sont décortiqués et critiqués.

Le chapitre 6 décrit les bassins de résidus toxiques et leurs effets cumulatifs nocifs, souvent même mortels, sur la faune et les humains. La condition dramatique des Amérindiens est bien caractérisée.

Le chapitre suivant porte sur les prétentions illusoires des entreprises de sable bitumineux à régénérer les sites dévastés par leurs exploitations. Les propos de l’auteur sont fondés sur l’analyse d’un grand nombre d’études scientifiques indépendantes.

Le chapitre 8 donne la mesure de la pollution atmosphérique dans les zones d’usines de valorisation du bitume en Alberta. Les thèmes connexes des ressources aquatiques requises par ces usines, la multiplication des oléoducs et l’expansion des usines de valorisation du bitume ailleurs en Amérique du Nord sont également abordés.

L’ampleur des émissions de gaz à effet de serre (GES) est démontrée dans le chapitre 9. On y parle aussi du postulat de Khazzoom-Brookes, du Protocole de Kyoto, de la problématique du captage du carbone (CSC).

Le chapitre 10 révèle un projet ahurissant : l’utilisation de l’énergie nucléaire au lieu de celle du gaz nucléaire pour l’exploitation des sables bitumineux. Incroyable, mais vrai, des affairistes, des universitaires et des politiciens ont préconisé cette « solution» le plus sérieuse ment du monde…

La question des redevances de l’industrie des sables bitumineux envers les gouvernements fédéral et albertain est soulevée au chapitre 11. La situation est scandaleuse, car les contribuables n’obtiennent qu’une part ridicule du revenu pétrolier. Ce constat a fait l’objet d’une commission d’enquête. Son rapport porte un titre bien évocateur dans le contexte du néolibéralisme : Notre juste part. Suite au chantage de l’industrie pétrolière, ce rapport n’a pas donné lieu à des changements significatifs.

Le chapitre 12 démontre comment le développement exponentiel de l’industrie pétrolière corrompt les politiciens et favorise l’autoritarisme aux dépens de la démocratie et du bien commun. Les nombreux exemples cités sont malheureusement toujours d’actualité. Le Canada est maintenant un État pétrolier, avec tout ce que cela implique, à l’image autres pays pétroliers.

Le chapitre suivant dénude les jovialistes de l’exploitation des sables bitumineux, en contredisant leurs arguments par des faits et en étayant l’inéluctable épuisement des ressources fossiles.

Le chapitre 14 met en scène les protagonistes du débat sur les sables bitumineux. Les réalistes d’un côté : les lucides regroupant surtout des écologistes et des géologues. Les illusionnistes de l’autre côté : les libéraux regroupant notamment des économistes, des hauts fonctionnaires, des politiciens et des industriels.

Le dernier chapitre distingue douze étapes susceptibles de nous diriger dans la bonne direction, celle de la salubrité énergétique. Toutes requièrent une action collective, sauf la onzième qui est déjà à notre portée : Défiez l’État pétrolier. Comment : « Éteignez les machines. Mangez local. Marchez plus. Voyagez moins.»

Dans sa postface, Andrew Nikiforuk rappelle le but de son livre et l’urgence d’agir :

« Avec ce livre, je souhaite lancer un débat éclairé à partir de faits bruts sur l’échelle et le rythme de ce phénomène qui transforme le continent tout entier; j’appelle aussi à mettre dès aujourd’hui un vrai coup de frein au développement. Je sais que le remplacement des combustibles fossiles par d’autres sources d’énergie peu carbonique ne se fera pas en un jour. Il faudra du pétrole et du temps pour bâtir une économie vraiment verte, mais le mastodonte bitumineux ne devrait pas pouvoir détourner la politique publique à son profit ni servir d’excuse pour reporter une réforme urgente du secteur énergétique. »

Outre la table des matières et l’index, plusieurs illustrations servent de repérages : carte de l’Alberta avec la localisation des sables bitumineux de l’Athabasca, de Cold Lake et Peace River (p. 27); carte du bassin du fleuve Mackenzie (p. 86); tableau sur le pourcentage du revenu de l’industrie pétrolière perçu par l’État sous forme de redevances (p. 193); carte du réseau des oléoducs en Amérique du Nord (p. 288); tableau sur les émissions de gaz à effet de serre (p. 290); tableau sur les émissions de GES issues de la production de pétrole (p. 293); tableau sur la production de bitume par projet (p. 299).

Un excellent livre! Une source documentaire de premier plan pour alimenter le débat citoyen sur les sables bitumineux.

Contexte et débat

J’ai lu ce livre après avoir assisté à la conférence inaugurale du Festival des solidarités 2013 : Contrer le modèle extractiviste canadien, avec Melissa Mollen Dupuis (Idle no More Québec), Jean Léger (Coalition Vigilance Oléoducs), Carlos Torres (Chili) et Patrick Bonin (Greenpeace Québec). Animée avec brio par Gabriel Nadeau-Dubois, étudiant en philosophie, cette conférence captivante s’est déroulée à l’Usine C, le 15 juin 2013.

Contrer le modèle extractiviste canadien (YouTube) : Partie 1Partie 2Partie 3Partie 4.

Peu de temps après, les 5 et 6 juillet 2013, une délégation québécoise se rendait à Fort McMurray (Alberta), le centre névralgique mondial de la production des sables bitumineux :

1° - Partenaires dans la catastrophe? Le ministre Blanchet doit entrer dans le 21e siècle (Gabriel Nadeau-Dubois, Le Devoir, 23 juin 2013)

2° - Un œil sur les sables bitumineux (Alexandre Shields, Le Devoir, 30 juin 2013)

3° - Les sables bitumineux – La marche de la guérison (Gabriel Nadeau-Dubois en entrevue radiophonique avec Cybelle Morin, Le café show, Radio-Canada Edmonton, 3 juillet 2013)

4° - L'entrevue avec Gabriel Nadeau-Dubois sur les sables bitumineux (Benjamin Hogue, Radio CIBL 101,5 - Étés généraux, YouTube, 9 juillet 2013)

5° - Une première réflexion à mon retour de Fort McMurray (Éric Pineault, IRIS, 10 juillet 2013)

6° - What I Learned at the Tar Sands (Ethan Cox, The Tyee, 10 juillet 2013)

7° - Une carte postale des sables bitumineux : de la glaise et des sanglots (Arij Riahi, Alternatives, 10 juillet 2013)

8° - Se sortir la tête des sables (Collectif, Le Devoir, 11 juillet 2013) | Time to take our head out of the tar sands (Traduction par Ethan Cox, Rabble.ca, 18 juillet 2013

9° - Drogué au bitume : la face cachée de la prospérité albertaine (1/3) (Gabriel Nadeau-Dubois, Le Huffington Post Québec, 11 juillet 2013) | Addicted to bitumen: The hidden face of the Alberta oil boom (Traduction par Ethan Cox, Rabble.ca, 15 juillet 2013)

10° - La peau prend le goût du soufre (2/3) (Gabriel Nadeau-Dubois, Le Huffington Post Québec, 15 juillet 2013)

11° - D'un pays dévasté à un pays en deuil (3/3) (Gabriel Nadeau-Dubois, Le Huffington Post Québec, 19 juillet 2013)

12° - Le train fantôme du Lac-Mégantic: une métaphore bien réelle (Arnaud Theurillat-Cloutier et Louis Marion, Le Devoir, 15 juillet 2013)

13° - Gabriel Nadeau-Dubois, de retour d'une mission d'observation à Fort McMurray (Entrevue avec Philippe Marcoux, C'est bien meilleur le matin, Radio-Canada, 22 juillet 2013)

14° - Bloquons les sables bitumineux (Vidéo et photos de la délégation québécoise au Fort McMurray, Mario Jean, MADOC, 23 juillet 2013)

15° Avec Idle No More contre les hydrocarbures (Vidéo de Gabriel Nadeau-Dubois, Trois-Pistoles, Écofête, 13 août 2013)

Référence

Nikiforuk, Andrew. – Les sables bitumineux : la honte du Canada. Comment le pétrole sale détruit la planète. – Préface de Thomas Mulcair. – Traduit de l’anglais par Marianne Champagne. – Montréal : Écosociété, 2010. – 312p. – ISBN 978-2-923165-68-4. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 363.73820971 N692s 2010. – [Citation, p. 246-247].

Sur la Toile

Alternatives (Facebook) (Twitter)
Andrew Nikiforuk (Site de l’auteur)
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Gabriel Nadeau-Dubois (Twitter)
Greenpeace Québec (Facebook)
Idle No More Québec (Facebook) (Twitter)
Non aux sables bitumineux au Québec (Équiterre)
Oil Sands (Gouvernement de l’Alberta)
Sables bitumineux (Gouvernement fédéral du Canada)

07 juillet 2013

Projets carré rouge


Le Musée des maîtres et artisans du Québec présente une exposition captivante d’artefacts du Printemps québécois illustrant la créativité des étudiants et l’effervescence de cette période mémorable et singulière de notre histoire.

Un superbe catalogue accompagne cette exposition qui se déroule du 27 juin au 13 octobre 2013. La genèse de cette exposition est racontée dans la préface par Pierre Wilson, directeur - conservateur du MMAQ.

Produit par la jeune commissaire Éveline Martin-Archambault, le catalogue contient quatre parties : Introduction, L’atelier, La rue, Conclusion. De nombreuses illustrations accompagnent l’exposé. La mise en page aérée favorise une lecture conviviale et enrichissante.

Trois volets sont abordés dans l’introduction. Les mots-clés du mouvement étudiant sont accompagnés d’œuvres de Camille Robert, Coralie Lemieux-Sabourin et Thien V. Le volet Épinglez! porte sur les fameux carrés rouges : œuvres de Geneviève Godin, Claudia B., Nathalie Antoine, Brasseurs Illimités et Ève Lafontaine. Le volet Communiquez! présente le travail de La Boîte Rouge, les logos de plusieurs organismes et sites, ainsi qu’un tableau d’Olivier H. Beauchesne.

Le premier chapitre est consacré au travail de préparation des actions étudiantes, d’où son titre : L’atelier. Le premier volet s’intitule Concrétisez! Les modalités de communication sont multiples et diversifiées. Plusieurs illustrations de différents groupes témoignent de leur ingéniosité : Archicontre, Cohors naturae, LégionD, Hose contre la hausse, Collectif de tricot-graffiti Maille à parc, École de la Montagne Rouge. Plusieurs thèmes sont mis en reliefs : bateaux en papier, laine et aiguilles, carrés rouges lumineux, craies, ballons, fleurs de papier, souliers, peinture, bois, bijoux et flûtes, encre.

Les reproductions illustrant ce volet proviennent de Philippe Côté, Olivier Guertin, Pierre-Charles Gauthier, Laurence Crouzet, Camille Ménard, LégionD, Thien V., Sarah-Ève Tousignant, Katzecat, Véronique Turnbull, Ève Lafontaine, Josée Bergeron-Proulx, Charles Bélisle, Mathieu Jacques et Clément de Gaulejac. De courts textes sont aussi reproduits, dont ceux de Philippe Côté, Viviane Tougas et Benoît Jodoin.

Le second volet du chapitre initial est intitulé Participez! Les aspects rassemblement et apprentissage sont évoqués sous les thèmes de la danse et du chant, avec les groupes Danse ta grève et Chorale des grévistes. Les photos accompagnant cette présentation proviennent de Marie-Ève Dion, Thien V. et Laurent-Dominic Chantal-Fortin. La chanson Le Gréviste, une adaptation du Déserteur de Boris Vian, par Daria Mailfait, est reproduite.

Le chapitre deux porte sur l’appropriation de l’espace public par les manifestants, sous les volets Circulez! Performez! Détournez! et Casserolez!

La rue est envahie et utilisée de plusieurs façons ainsi illustrées : Bâton dans les roues, Les cubes lourds, Université en construction, Cube de l’injonction, Installation 1 + 1 = 1, Planche à roulette de la grève, Tour de l’île en vélo, La manifestation générale illimitée, Pirates vs Ninjas, La grande migration des oiseaux rouges, Feux rouges, La grande mascarade, Manifestation de droite.

Les auteurs des photos sur ce thème sont Archicontre et Laurence Crouzet. Les courts textes cités ont été composés par Pascal Henrard et Archicontre. L’installation 1 + 1 = 1, d’une profonde richesse réflexive, est une création de Laurence Boutin-Laperrière, Camille Gagnier, Charlotte Hoffman, Marie-Audrey Jacques, Claire Renaud, Jonathan Léo Saucier, et Alexis Lafleur (textes).

Le thème Performez! souligne la diversité et l’originalité des costumes mis de l’avant par les étudiants pour intriguer leurs concitoyens, valoriser leurs revendications et ridiculiser leurs adversaires. Une illustration tirée d’un numéro spécial d’Urbania (Vincent Tourigny) montre La Banane Rebelle, Tinky Winky, Rabbit Crew et Anarchopanda.

Le rayonnement du carré rouge sur le mobilier urbain est développé sous le thème Détournez! Plusieurs groupes et manifestations rendent compte de cette dimension éclatée des actions étudiantes : Mouvement d’action et de mobilisation en réaction à l’obésité tarifaire (MARROT), Maille à part, Artung, BixiPoésie, Nous sommes tous art. Des photos de Thien V., AGEUR, Toma Iczcovits, Xavier Havitov (Boîte rouge), Maille à part et Nous sommes tous art illustrent ces réalisations.

Le dernier volet est dédié au vaste mouvement populaire de désobéissance civile en opposition à la loi 78 (loi 12) : Casserolez! Des images de Chloé Germain-Thérien relatives à L’oie spéciale illustrent cette lutte désormais sociale.

La conclusion rappelle les huit volets de l’exposé, tous axés sur l’action : Épinglez! Communiquez! Concrétisez! Participez! Circulez! Performez! Détournez! Casserolez! Elle se termine par ces mots sur les créations exposées :

Elles témoignent de moments de solidarité citoyenne et elles saluent l’investissement des manifestants grâce auxquels, l’espace d’un printemps, la rue et les places publiques du Québec sont devenues des lieux où se pense et se transforme la société.

Appréciation

La lecture de ce catalogue rend encore plus significative et mémorable l’exposition Projets carré rouge et sa scénographie exemplaire. Félicitations et merci à l’auteure - commissaire du catalogue, ainsi qu’aux contributeurs et artisans de cette exposition historique.

Référence

Martin-Archambault, Éveline. – Projets carré rouge. Savoir-faire un printemps. – Préface de Pierre Wilson. – Montréal : Musée des maîtres et artisans du Québec, 2013. – 57p. – ISBN 978-2-920237-54-4. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : à venir.

Éveline Martin-Archambault détient une Maîtrise en muséologie de l'Université du Québec à Montréal (UQÀM). Intitulé Le musée ventriloque (11 mars 2011), son mémoire de maîtrise peut être consulté à la Bibliothèque des arts de l’UQÀM, sous la cote AC 20 U5527 [N299 (collection spéciale).

Image

Une partie de l’œuvre La lutte commence produite par le collectif à tricot-graffiti Maille à part (Photo : Claude Trudel, 2013).

Sur la Toile

Projets carré rouge (MMAQ)
Musée des maîtres et artisans du Québec (MMAQ)

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