28 avril 2007

L’observation dans les sciences

Ce thème a fait l’objet d’une série de conférences prononcées à l’Université de tous les savoirs (UTLS). Sous la direction d’Yves Michaud, des résumés et des textes intégraux de ces conférences ont été regroupés dans Le renouvellement de l’observation dans les sciences. Voici les titres de ces conférences :

Manipulation et visualisation des ondes de matière (résumé)
Les microscopies électroniques : observer et manipuler
Les accélérateurs de particules : du microcosme au macrocosme
Cartographie du cerveau et de la pensée
Forcer l’observation naturelle ?
L’apport de l’informatique dans la visualisation des observables cachés en science et en médecine
Comment la science représente le réel
Observer l’art : entre voir et savoirs
L’observation du Globe (résumé)
Le regard des satellites sur le climat
L’océan en mouvement
L’observation de la Terre par les satellites
Les observations récentes en astrophysique (résumé)
Les nouveaux regards de l’astronomie : la palette des instruments d’observation d’aujourd’hui
Observations et cosmologie : entre l’astrophysique et la physique fondamentale
Images du ciel : la quête de la finesse
Les techniques d’observation et d’exploration corporelle
La pratique de l’échographie et l’observation des patients
L’observatoire virtuel
Génomique et informatique

Dans son introduction, Yves Michaud identifie les facteurs qui ont rendu possible le renouvellement de l’observation dans les sciences : les nouvelles capacités techniques d’observation et les capacités nouvelles de calcul. Ce renouvellement a eu deux grandes conséquences : de nouveaux objets ont été découverts et des objets anciens ont été redéfinis.

J’ai particulièrement apprécié les conférences sur l’art (Daniel Arase) et sur l’Observatoire virtuel (Daniel Egret), la première pour son approche innovatrice et la seconde pour sa synthèse didactique.

Une présentation sommaire des auteurs complètent ce recueil de textes.

Référence : Michaud, Yves, dir. – Le renouvellement de l’observation dans les sciences. – Paris : Odile Jacob, 2003. – 282 p. - (Université de tous les savoirs). – ISBN 2-7381-1194-7.

Remarque : Les conférences sont disponibles en vidéo sur le site Université de tous les savoirs.

26 avril 2007

Jeux de société

Caroline Goodfellow présente un guide du collectionneur des jeux de société depuis le 18e siècle jusqu’à nos jours. Le livre est abondamment illustré : 202 reproductions commentées. Le volume contient trois parties générales et six chapitres thématiques.

L’introduction, le chapitre sur le collectionneur et l’index recouvrent l’ensemble du sujet traité. Les chapitres thématiques abordent les différents types de jeux de société : jeux de course, de morale, de stratégie, de cartes, de casse-tête et les jeux américains.

L’auteure traite des jeux de course selon la typologie suivante : le jeu de l’oie (16e siècle), jeux éducatifs, jeux historiques, jeux amusants et divertissants. Parmi les jeux de morale, on retrouve les jeux Vertu récompensée et vice puni, Serpents, échelles et petits chevaux, Pachisi et petits chevaux. Les jeux de stratégie se déclinent ainsi : jeux d’échecs, de chasse, d’alignement, de guerre et de sports.

Les cartes et jeux de cartes sont présentés selon la classification suivante : cartes et éducation, jeux de cartes éducatifs, Les régions d’Angleterre, Les sept familles, Bataille, jeux de lettres, jeux de cartes faits maison, cartes et publicité. Parmi les casse-têtes sélectionnés, celui de William Darton de 1820 mérite d’être signalé tout comme le jeu de Monopoly présenté dans le dernier chapitre.

Ici et là, l’auteure insère des encadrés sur les sujets et personnages suivants : Pions et jetons, John Wallis, Papiers et impressions, Éditeurs et imprimeurs, Laurie et Whittle, John Harris, Elizabeth Newbery, Parker Brothers, John Betts, William Darton, W. & S. B. Ives, Milton Bradley.

Référence : Goodfellow, Caroline. - Jeux de société. – [Caen] : Carrousel MS, 2001. – 128 p. – ISBN 2-84584-046-2. – Cote BAnQ : 793.075 G651je 2001.

22 avril 2007

Centenaire de l’Atlas Pinsoneault

Au début du 20e siècle, Alphonse R. Pinsoneault publie un atlas qui fera date dans l’histoire de Montréal. À l’occasion du centenaire de la publication de cet ouvrage, je vous présente l’auteur et son milieu urbain, une description de l’atlas et des exemples typiques de relevés géographiques. Les versions numérisées de cet atlas et du Lovell's Montreal Directory, dont il sera aussi question, peuvent être consultées sur le portail de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Au cours de l’année 1906, l’ingénieur Pinsoneault déménage au 10, rue University, juste au nord de la rue Dorchester ouest (aujourd’hui boulevard René-Lévesque). Alfred Small et C. E. Dawson logent dans le même bâtiment. À proximité de cet édifice se trouvent les clubs privés St. James, Elks et Reform, l’imposante demeure de George W. Stephens et la bibliothèque publique Fraser Free Library. La richesse du secteur nord du quartier Saint-Antoine, surnommé le Golden Square Mile, est à l’image de la croissance de la ville. Celle-ci, au deux tiers francophone, est dirigée par une élite anglophone. La langue anglaise utilisée pour l’atlas témoigne de cette réalité sociologique.

L’Atlas of the Island and City of Montreal and Ile Bizard, A Compilation of the Most Recent Cadastral Plans from the Book of Reference a été publié en 1907 par The Atlas Publishing Co. Ltd. La page de titre a été dessinée par J. Blouin dans le style Art nouveau : les éléments bibliographiques sont entourés d’arabesques et de motifs naturels. Outre cette page initiale, l’atlas compte soixante-trois planches de 47 x 74 cm. Les planches sont partiellement coloriées, à la main. Les échelles des cartes sont variables, mais la majorité d’entre elles ont l’échelle suivante : 200 pieds = 1 pouce.

La planche Index est le point de départ de toute consultation de l’atlas. Un répertoire présente les divisions administratives : les comtés électoraux (2), les quartiers de la ville de Montréal (20), les villages et autres villes de l’île de Montréal (36). Une légende indique la signification des traits typographiques et des délimitations linéaires. Deux échelles, en miles et en arpents, complètent cette planche.

Comme le soulignent les éditeurs du Lovell's Montreal Directory, dans leur préface du 17 juillet 1906, la ville connaît une croissance démographique phénoménale. Ils estiment la population de l’île à 405 000 habitants et celle de la ville de Montréal à 352 000. Notons que la métropole n’avait que 267 730 habitants au recensement de 1901. La population de la ville s’est donc accrue de 24% en cinq ans. L’industrialisation, l’immigration, l’exode rural, le taux de natalité élevé et les annexions peuvent expliquer cet essor.

La métropole est un important centre maritime et ferroviaire en Amérique du Nord. Le premier bassin industriel du Canada s’est développé de part et d’autre du canal de Lachine, dans la seconde moitié du 19e siècle. Ce développement est bien visible sur les planches 18, 23 et 28 de l’atlas. Par exemple, on y trouve les propriétés industrielles suivantes : silos à charbon de l’Intercontinental Coal Mining, la fonderie Montreal Steel Works, la scierie Sherer Brown Will’s, la cimenterie Canadian Portland Cement, la raffinerie Canadian Sugar Refining, la minoterie Ogilvie Flour Milling, la Northern Electric et la Montreal Light Heat & Power.

Le développement industriel riverain du port de Montréal est aussi notable dans le Centre-Sud. Ainsi, on retrouve les établissements industriels suivants sur les planches 1, 2, 5 et 10 : Dominion Cotton Mills, Tobacco Factory McDonald, Montreal Light Head & Power, Canadian Rubber, Montreal Oilcloth, Chadburn Carriage Mfg, Deering McCormick, Cater White Lead, Canadian Bronze, Standard Shit Factory, Diamond Flint Glass et Molson Brewery.

Les communications ferroviaires, tout comme les transports maritimes, favorisent l’émergence et le développement des industries. Les voies ferrées parcourent l’île de Montréal et les cours de triage sont localisées à proximité des zones industrielles. Les planches 2, 3, 17, 19, 22 et 34 indiquent les installations du Grand Trunck (Pointe-Saint-Charles, pont Victoria, Bonaventure) et du Canadian Pacific (Hochelaga, Rosemont, Outremont et Westmount). Les installations du CPR dans la cour de triage Hochelaga et aux ateliers Angus sont particulièrement bien détaillées.

L’industrialisation suscite le développement domiciliaire. Prenons l’exemple du futur quartier Rosemont. Les nouveaux associés Ucal-Henri Dandurand et Herbert S. Holt achètent la terre Crawford, fondent la Rosemount Land Co. et, en 1903, subdivisent leur terre en 2 553 lots à bâtir. Ces lots sont indiqués sur la planche 4. Les ouvriers des ateliers Angus (ouverture en 1904) seront parmi les premiers acheteurs de ces lots. L’atlas permet de comparer aussi ce nouveau lotissement, pratiquement inhabité en 1907, aux anciens lotissements densément peuplés, comme par exemple celui du quartier Saint-Jacques (planche 5).

Concluons cet article en soulignant une utilité sous-jacente de cet atlas pour les recherches généalogiques. Pinsoneault indique les adresses civiques des différents lots inscrits aux cadastres de la ville. Cela permet de localiser précisément les habitants de la ville en recourant aux répertoires des noms et des rues du Lovell's Montreal Directory. Ainsi, il est possible d’identifier la demeure du compilateur de l’atlas en liant son nom, l’adresse 10, rue University et le numéro de lot 1353, ces dernières données étant indiquées sur la planche 19. Par ailleurs, il suffit de consulter le répertoire Les rues de Montréal pour trouver la correspondance entre un ancien nom de rue et son toponyme actuel.

Références

Abboud, Christiane, dir. – Les rues de Montréal : répertoire historique. – Montréal : Méridien, 1995. – 547 p. – ISBN 2-89415-139-X. – Cote BAnQ : 917.14280014 M811ru 1995.

Annuaires Lovell de Montréal et sa banlieue. – (Collection numérique de BAnQ).

Pinsoneault, Adolphe Rodrigue. – Atlas of the Island and City of Montreal and Ile Bizard : a compilation of the most recent cadastral plans from the book of reference. – [S.l.] : Atlas Publishing, [1907]. – Cote BAnQ : G/1144/M65G475/P5/1907 DCA.

Sabourin, Roger. – Rosemont : mon quartier. – [Montréal] : R. Sabourin, 2000. – 90 p. – Cote BAnQ : 971.42802 S117r 2000.

Ajout (3 juin 2021)

Petite enquête sur l’Atlas historique de Pinsoneault (Guy Gaudreau et Normand Guilbault, Carnet de la Bibliothèque nationale, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, BAnQ)

19 avril 2007

Une histoire des techniques

Bruno Jacomy nous présente une histoire singulière des techniques. Au lieu d’évoquer un nombre encyclopédique d’innovations et d’inventions au cours des siècles, il organise son ouvrage d’une façon fort originale.

L’auteur aborde chacune des sept séquences historiques suivantes en présentant un panorama, un objet matériel typique et un homme représentatif de chacune de ces périodes :

1. - Les origines
2. - L’Antiquité (l’obélisque et Héron d’Alexandrie)
3. - Au-delà de l’Europe (la noria et al-Jaziri)
4. - Le Moyen Âge et la Renaissance (le moulin à eau et Francesco di Giogio Martini)
5. - De l’âge classique à l’Encyclopédie (le métier à bas et Jacques Vaucauson)
6. - La civilisation industrielle (le rivet et Frédécic Japy)
7. - De la production de masse à la communication (le minitel et les laboratoires Bell)

Un tableau chronologique est présenté à la fin de chaque chapitre. Par ailleurs, le livre est complété par un tableau chronologique général, une bibliographie et un index.

Parmi les nombreuses illustrations figurant dans ce volume, soulignons les suivantes : fabrication d’un chopper et d’un biface, schéma d’évolution de la roue, pont de Jerwan, grue à cage d’écureuil, moulins de Barbegal, coupe d’une voie romaine, érection d’un obélisque, théâtre roulant et fontaine à vin de Héron d’Alexandrie, clepsydre de Ctésibios, soufflet hydraulique traditionnel chinois, navire à l’époque des Song, horloge astronomique de Shen Kua, tableau des différents types de norias, machines d’al-Jaziri, écluses de Léonard de Vinci, foliot et échappement, horloge de Dondi, engrenage à roue et lanterne, l’automobile de Martini, moulins, machine de Marly, machine à vapeur de Watt, métier à bas de Lee, métier de Vaucanson, schéma d’un four à puddler, fardier de Cugnot, machine à river de Fairbairn, maison Japy.

La lecture de ce livre est aussi captivante que significative !

Référence : Jacomy, Bruno. – Une histoire des techniques. – Paris : Seuil, 1990. – 375 p. – (Points Sciences). – ISBN 2-02-012405-X. – Cote BAnQ : 609 J179h 1990.

Musée des arts et métiers (CNAM)

15 avril 2007

Accueil, montres et nouveautés

L’accueil et les documents sont au cœur de la Grande Bibliothèque du Québec. Outre le comptoir d’accueil situé à l’entrée principale de l’édifice, un comptoir de services est installé au centre de chaque étage. Les montres et leurs nouveautés sont situées auprès ou tout près de ces pivots d’information et de référence. Cet agencement permet aux usagers de communiquer avec une personne-ressource, ainsi que de découvrir en quelques coups d’œil une foule de livres.

Au rez-de-chaussée, des milliers de nouveautés prennent place sur les rayonnages du secteur Actualités et nouveautés. Ces livres exposés peuvent être empruntés pour trois semaines sans possibilité de prolongement.

Sur chacun des autres étages, selon différentes modalités, les nouveautés sont exposés au comptoir de services, dans des vitrines et sur une longue étagère. D’une façon générale, les livres exposés dans les vitrines peuvent être réservés pour un emprunt ultérieur, ceux qui sont exposés sur les tablettes du comptoir peuvent être empruntés pour trois semaines, avec la possibilité d’un renouvellement, et les nouveaux livres déposés sur la longue étagère peuvent être empruntés pour trois semaines sans possibilité d’un prolongement.

Les livres sont exposés pour des durées variables, selon l’endroit où ils sont montrés au public. Les thèmes couvrant ces expositions sont en lien avec le regroupement des documents par classe Dewey : Arts et littérature (niveau 1), Économie, affaires, sciences et technologies (niveau 2), Histoire, sciences humaines et sociales (niveau 3). La présentation des nouveautés est différente au niveau M (Espace Jeunes) et au niveau 4 (Musique et films), ainsi que dans la Collection patrimoniale québécoise.

Voyons les thèmes des expositions visitées lors d’un jour donné. Un thème commun est présenté dans les vitrines verticales de trois étages, selon des orientations spécifiques aux domaines respectifs de chaque niveau : Nouvelles technologies (niveau 1), L’innovation, moteur des développements technologiques (niveau 2), Nouvelles technologie, une approche par les sciences humaines et les sciences sociales (niveau 3).

Dans la vitrine verticale du niveau 4, les sujets suivants sont proposés : Le cinéma numérique ou les nouveaux maîtres de l’illusion ; L’enregistrement sonore : quatre périodes / quatre techniques ; La musique populaire rétrofuturiste ; La musique concrète.

Par contre, les thèmes des vitrines horizontales sont particuliers à chaque comptoir : Livres et écriture (niveau M), La calligraphie (niveau 1), Semaine minière du Québec (niveau 2), Journée mondiale du livre et du droit d’auteur (niveau 3), Expo 67 en images et en musique (niveau 4). Enfin, les livres exposés sur les comptoirs et les longues étagères ont trait aux diverses classes afférentes aux collections de chaque niveau.

Le renouvellement périodique des montres, parfois même dans de brefs délais, permet aux usagers de découvrir de nouveaux livres à chaque visite. En grande partie, ces documents sont de nouvelles acquisitions. Comme les autres services offerts à la Grande Bibliothèque, ces montres illustrent une gestion axée sur les usagers.

Concluons cet article par ces propos de Lise Bissonnette sur la Grande Bibliothèque : Mais ce qui compte le plus, c’est sa capacité d’accueillir l’enfant, l’adolescent, l’adulte du temps présent. […] La visiter a un sens, le lieu doit dégager un appel clair au voyage culturel, même quant on y est entré un court instant. (*)

Références :

(*) Lefebvre, Michèle ; Dubois, Martin ; Fougères, Bernard. – La Grande Bibliothèque. – Préface de Lise Bissonnette. – Québec : Les Publications du Québec, 2006. – 189 p. – Cote BAnQ : 027.5714 L489g 2006.

Tremblay, Gisèle ; Morin, Suzanne. - «Les expositions thématiques de la Grande Bibliothèque : fenêtres ouvertes sur les richesses de la Collection universelle de prêt et de référence». - À rayons ouverts. - Hiver 2006, numéro 4. - ISSN 0835-8672. - P. 30-31. - [Version électronique].

Remarque :

Les nouveautés peuvent être consultées à distance depuis le portail BAnQ : Variant selon les rubriques, la recherche parmi les nouveaux titres de livres peut être effectuée par thème, par genre, par langue ou par type de document. Par ailleurs, le périodique À rayons ouverts présente régulièrement une sélection de nouveautés commentées.

11 avril 2007

Découvrir Google Earth

Le gratuiciel Google Earth est bien connu, mais toutes ses ressources ne le sont peut-être pas. Olivier Abou nous communique toutes les possibilités de cette application dédiée à l’imagerie satellitaire.

Comme tous les guides Microapp, celui-ci est abondamment illustré. Et voici les titres des chapitres de ce livre pratique :

Introduction
Démarrer avec Google Earth
Les techniques de navigation
Personnaliser le programme
Explorer les fonctions avancées
Initiation au langage KML
Fiches pratiques
Index

Référence : Abou, Olivier. – Google Earth. – Paris : Micro Application, 2006. – 189 p. – (Guide Microapp). – ISBN 2-7429-6726-5. – Cote BAnQ : 025.06912 A155g 2006.

Google Earth (Version française)

08 avril 2007

Introduction au catéchisme

En ce jour de Pâques, un sujet de circonstance…

Un petit volume présentant le volumineux Catéchisme de l’Église catholique. Le premier chapitre a été rédigé par Joseph Ratzinger, futur pape Benoît XVI, et les deux autres par Christoph Schönborn.

Chapitre I

La décision de rédiger un nouveau catéchisme universel a été prise vingt-cinq ans après la clôture du concile Vatican II, soit en 1985. Une telle entreprise n’avait pas vue le jour depuis le Catéchisme romain de 1566 consécutif au concile de Trente. Précisant la genèse de cette mise à jour, Ratzinger écrit :

Un catéchisme, pense-t-on communément, est un manuel sous forme de questions-réponses. Il est surprenant que cette idée reçue ait fait école, attendu que ni le catéchisme tridentin ni le Grand Catéchisme de Luther ne présentent cette structure. Doutant fort, d’autre part, que ce fût la bonne, nous l’éliminâmes d’emblée. (p. 13-14)

En abordant le thème de l’auteur du catéchisme et de son autorité, Ratzinger indique que le français a été retenu comme langue de rédaction. L’auteur évoque ensuite l’Islam pour présenter la structure et le contenu du catéchisme :

Les musulmans savent que l’entière adhésion à leur religion est impérativement liée à la croyance en leur Dieu, leur prophète, au Coran, au jeûne et au pèlerinage à La Mecque. Mais qu’est-ce qui caractérise un chrétien ? Le catéchuménat de l’Église ancienne, fondé sur l’Écriture, définit la chrétienté comme étant principalement sous-tendue par la foi, les sacrements, les commandements, le Notre-Père […]. Ces traits forment, tous quatre, intérieurement un tout. (p. 25)

Chapitres II et III

Ces chapitres présentent les idées principales et les thèmes centraux du catéchisme, ainsi qu’une description de chacune de ses quatre parties. La répartition du texte des catéchismes 1566 et de 1992 est fort différente :

Crédo : 22 % vs 39 %
Sacrements : 37 % vs 23 %
Commandements : 21 % vs 27 %
Prière : 20 % vs 11 %

De cette comparaison, Schönborn conclut :

Quelque soit la méthode catéchétique employée - aucun des deux catéchisme n’en impose une -, le thème prioritaire demeure Dieu et ses œuvres. (p. 44)

L’auteur présente ensuite les caractéristiques typographiques du livre : renvois en marge du texte, notes en bas de page, index, textes en petits caractères, paroles des saints et des saintes, résumés. Schönborn complète sa présentation par une description détaillée de chacune des quatre parties de l’ouvrage.

Une phrase lapidaire conclue cette brève introduction au nouveau Catéchisme de l’Église catholique :

C’est un livre de la foi pour ceux qui la transmettent, une aide à la foi pour quiconque entend en pénétrer la connaissance. (p. 90)

Référence : Ratzinger, Joseph ; Schönborn, Christoph. – Petite introduction au "Catéchisme de l’Église catholique". – Traduction de l’allemand par Élise Bloch. - Paris : Cerf, 1995. – 92 p. – ISBN 2-204-05150-0. – Cote BAnQ : 238.2 E313c 1995.

Remarque : le Catéchisme de l’Église catholique peut être emprunté à la Grande Bibliothèque, sous la cote 238.2 E31ca 1992.

04 avril 2007

L’esclavage en Nouvelle-France

Ce sujet méconnu de l’historiographie québécoise fait l’objet d’une exposition au Centre d’archives de Montréal. L’esclavage, pratiqué aussi bien par les Amérindiens que par les Européens, est présenté sur de grandes affiches thématiques :

- L’esclavage en Nouvelle-France
- L’esclavage amérindien domestique
- L’esclavage amérindien marchand
- Les Panis
- Les esclaves noirs
- La réglementation de l’esclavage
- Les esclaves et leurs propriétaires
- Portraits d’esclaves panis
- Portrait d’esclaves noirs
- Affranchissement et abolition

Outre les livres innovateurs de l’historien Marcel Trudel (*), l’exposition présente de nombreuses reproductions de documents de première source. L’esclavage fut pratiqué de façon différente dans la vallée du Saint-Laurent et dans la Louisiane. Par exemple, dans cette dernière colonie, le Code noir (1685 - cote 326.973/C648no RES) fut appliqué à partir de 1724. Plusieurs reproductions de cartes sont aussi exposées dont celles d’Henri Châtelain (1719 – cote G3400 1719 C4), de Guillaume Delisle (1722 – cote G 3290 1763 L4) et de Pierre van der Aa (1729 – cote P527).

Pour trouver des documents sur l’esclavage en Nouvelle-France, il suffit de lancer une requête [ esclave ] avec l’outil de recherche Pistard. Par exemple, les documents du procès contre l'esclave Jean-Baptiste Thomas (1735 - cote TL4, D4251) peuvent être consultés sous forme numérique (431 images).

Cette exposition évocatrice nous révèle une face cachée de notre histoire nationale. À ce titre, elle mérite toute notre attention.

Références :

Trudel, Marcel. - L'Esclavage au Canada français : histoire et conditions de l'esclavage. – 432 p. - Québec : PUL, 1960. – Cote BAnQ : 306.36209714 T8662e 1960.

Trudel, Marcel. - Deux siècles d'esclavage au Québec ; suivi du Dictionnaire des esclaves et de leurs propriétaires au Canada français sur CD-ROM. – Montréal : Hurtubise HMH, 2004. - 405 p. + cédérom. – ISBN 2-89428-742-9. – Cote BAnQ : 306.36209714 T8662e 2004.

Remarque :

Denyse Beaugrand-Champagne, historienne et archiviste de référence, est la commissaire de cette exposition en cours jusqu’au 24 juin 2007.

01 avril 2007

Toussaint-Xénophon Renaud

Le décorateur d’églises et artiste peintre T.-X. Renaud (1860-1946) fut un élève de Napoléon Bourassa (1827-1916) et un disciple d’Édouard Meloche (1855-1914). Il a décoré plus de 200 églises au Québec, en Ontario, dans les Maritimes et aux États-Unis d’Amérique.

Ce livre richement illustré constitue un document important et unique puisque pour la première fois dans l’histoire de l’art au Québec, un ouvrage rend compte du parcours d’un décorateur d’églises tout en nous faisant découvrir comment étaient formés les artistes de l’époque, comment ils travaillaient sur leurs chantiers, de quoi étaient composées leurs techniques et leurs méthodes de travail.

L’ouvrage dédié à T.-X. Renaud est d’autant plus attachant qu’il a été composé par son petit-fils Marc Renaud (né en 1928). Cet auteur présente la vie et l’œuvre de son grand-père d’une façon chronologique :

- Les année d’apprentissage (1860-1896)
- L’autonomie (1896-1914)
- Guerre et crise (1914-1918 et 1929-1939)
- Le rêve de l’artiste (1930-1946)

Parmi les nombreuses illustrations accompagnant le texte, soulignons les photos de certains réalisations exemplaires : Saint-Louis-de-France (Terrebonne), Saint-Charles-Borromée (Joliette), Saint-Isidore (Laprairie), Saint-Faustin, chapelle du collège Saint-Sacrement (Terrebonne), Très-Saint-Nom-de-Jésus (Montréal), Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement (Montréal), Sainte-Brigide (Montréal), Saint-Joseph de Saint-Henri (Montréal), Saint-Irénée (Montréal), chapelle de l’Hôpital de la Miséricorde (Montréal).

Le livre contient plusieurs instruments de recherche : Lieux de culte par année de décoration, Lieux de culte par diocèse, Chronologie de T.-X. Renaud, Biographie et Index des noms propres.

Un livre remarquable sur une figure marquante de l’histoire de l’art religieux au Québec.

Référence : Renaud, Marc. - Toussaint-Xénophon Renaud : décorateur d’églises et artiste peintre, élève de Napoléon Bourassa, disciple d’Édouard Meloche. – Montréal : Carte blanche, 2006. – 215 p. – ISBN 2-89590-075-2. – Cote BAnQ : 726.5109714 R395t 2006.