03 mars 2017

L’hiver du commissaire Ricciardi

Au début du 18e siècle, Antonio Vivaldi compose les Quatre saisons. Trois siècles plus tard, Maurizio de Giovanni écrit les quatre saisons du commissaire Ricciardi. J’ai lu la première, l’Hiver.


Naples, le 25 mars 1931, en la neuvième année de l’ère fasciste. Le célèbre chanteur Arnaldo Vezzi est assassiné au Théâtre royal San Carlo. Le commissaire Luigi Alfredo Ricciardi, secondé par le brigadier Raffaele Maione, se rend sur le lieu du crime. L’enquête commence.

Le plan de Naples (1930) ci-dessus permet de localiser les lieux figurant dans le roman, dont le Theatro San Carlo en D5.

L’incipit commence par un monologue surprenant, intrigant, énigmatique. Son sens se révélera au cours du récit, à la lumière de quelques autres monologues similaires.

Dans les quatre premiers chapitres, l’auteur nous fait découvrir la ville de Naples pendant l’entre-deux-guerres. Une ville divisée en deux par une frontière invisible, la via Toledo: d’un côté, les quartiers riches des nobles et des bourgeois et, de l’autre, les quartiers populaires. «La ville rassasiée et la ville affamée, la ville des fêtes et celle du désespoir.» C’est aussi dans ces chapitres que le lecteur apprend à découvrir l’histoire personnelle et professionnelle du protagoniste, depuis son enfance jusqu’à sa nomination de commissaire. L’attachement mutuel entre celui-ci et son subalterne Maione est aussi mis en perspective.

Les chapitres suivants sont consacrés à la scène du crime, à l’interrogatoire rapide du personnel et à l’enregistrement des noms des spectateurs. Le lieu du meurtre et certains membres du personnel, ainsi qu’un spectateur singulier, sont décrits avec beaucoup de minutie. Le lecteur peut alors observer et noter les traits de personnalité et la méthode de travail de Ricciardi.

À partir du chapitre 12, soit au lendemain de l’assassinat du ténor, l’enquête s’approfondit dans un contexte particulier. Le style d’écriture est alerte et les dialogues savoureux. Par ailleurs, les commentaires du narrateur soutiennent le déroulement des actions. Mais n’en disons pas davantage. Laissons au lecteur le plaisir de découvrir par lui-même intrigues, péripéties et dénouement poignant.

Au plaisir de lire la prochaine saison, celle du Printemps

Référence

De Giovanni, Maurizio. - L’Hiver du commissaire Ricciardi. - Traduit de l’italien par Odile Rousseau. - Paris: Payot & Rivages, 2011 © 2007. - 269p. - (Rivages/noir, n° 831). - ISBN 978-2-7436-2255-8. - [Citation, p. 27]. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ: DEG et De Giovanni D3179h.

Carte

1930 - Plan de Naples - Pianta di Napoli / Istituto geografico De Agostini (Novara). - [Ce plan permet de localiser les lieux figurant dans le polar, dont le Théâtre San Carlo en D5]. - Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.

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