Tentation de saint Antoine (Bosch)
La revue FMR* présente un article captivant sur une des plus célèbres peintures de Jérôme Bosch, la Tentation de saint Antoine (vers 1495). Le texte est de Laurinda Dixon et les superbes photos sont de Massimo Listri.
L’auteur réinterprète le thème général du triptyque en expliquant la résurgence de la terrible maladie de l’ergotisme à l’époque de Bosch. Ainsi, en plus de la vie de saint Antoine, l’œuvre illustrerait à la fois les symptômes et les traitements du mal des ardents. La gangrène des extrémités avec dessèchement et chute des membres affectés, les hallucinations, les brûlures et douleurs insupportables sont parmi les symptômes de cette maladie.
Les hospices traitaient les patients au moyen d’une bonne hygiène, de bains froids, d’une saine alimentation, d’anesthésiants et de mandragore. Ce dernier médicament soulageait les symptômes, mais il aggravait la souffrance mentale (hallucinations dont certaines procuraient l’impression de voler). De plus, une fois par année, les pèlerins les plus affectés pouvaient recevoir le millésime sacré.
L’auteur conclu ainsi son article : À la lumière de la cérémonie du millésime, les êtres monstrueux et anormaux qui se pressent autour du saint dans le panneau central ne célèbrent sans doute pas une messe noire, et ne se moquent pas du Seigneur, comme d’aucuns l’ont suggéré ; la scène évoque plutôt le rituel thérapeutique du millésime sacré tel qu’il était vécu par les victimes du mal des Ardents, fiévreuses et désespérées.
(*) FMR, Édition française, 9 (octobre-novembre 2005) : 1-24.
Triptyque de la Tentation de saint Antoine
Aucun commentaire:
Publier un commentaire