24 juin 2008

Les Iroquoiens du Saint-Laurent

Aujourd’hui encore, le mystère du peuple iroquoien reste entier. À Gaspé, le 16 juillet 1534, Jacques Cartier rencontre des Iroquoiens pour la première fois. Quelques décennies plus tard, en 1603, lors de son premier voyage dans la vallée laurentienne, Samuel de Champlain constate la disparition des Iroquoiens. Que s’est-il donc passé entre ces deux dates?

L’étude de l’archéologue Roland Tremblay sur ce peuple mystérieux est fascinante. Dans son premier chapitre, il retrace la préhistoire de chacun des grands peuples amérindiens de l’Amérique du Nord. Il raconte aussi comment les nations iroquoiennes sont devenues sédentaires, tout en gardant certains traits de leur nomadisme ancestral (cueillette, chasse et pêche).

Le chapitre suivant est entièrement consacré à la culture du maïs, ainsi qu'à celle du haricot, de la courge et du tabac. Un récit aussi palpitant qu’instructif. Au chapitre trois, le chercheur présente les structures sociales des Iroquoiens, en particulier la division du travail entre les femmes et les hommes.

Le dernier chapitre cerne le mystère de la disparition soudaine des Iroquoiens à la fin du 16e siècle. Trois aspects sont abordés successivement : les rencontres de Jacques Cartier et de Jean-François de La Rocque de Roberval avec les Iroquoiens, l’échiquier complexe des relations entre les différents groupes iroquoiens, les hypothèses susceptibles d’expliquer la disparition des Iroquoiens de la vallée du Saint-Laurent en l’espace de quelques dizaines d’années.

Plusieurs encadrés, par différents spécialistes, abordent plus en profondeur les sujets suivants : étymologie du mot Iroquois, mythe de la création, site de la Pointe-du-Buisson, sources historiques, site de Stadaconé, lexiques de Cartier, données ostéologiques, variétés de maïs, histoire européenne du maïs, site de Saint-Anicet, soupe de poisson et farine de phoque, habillement, vase de l’île d’Aloigny, réactions des Iroquoiens face aux Français, Iroquoiens amenés en France, site de Cap-Rouge, peuples de l’Outaouais, contexte des premiers contacts euro-amérindiens, liens historiques entres les Iroquoiens et les Hurons-Wendats, savoirs horticoles retrouvés.

De nombreuses cartes géographiques et historiques illustrent le texte : Nations algonquiennes et iroquoiennes dans le nord-est de l’Amérique du Nord vers l’an 1500, Iroquoianie du Nord au moment du contact, carte de Nicolas Vallard (1547), carte de Pierre Descelliers (1550), carte de Gerard Mercator (1569), Territoire des Iroquoiens du Saint-Laurent, Routes du maïs, Organisation politique des Iroquoiens, Mouvements de populations survenus au 16e siècle, carte de Marc Lescarbot (1609).

De première et de seconde source, les illustrations (photos, schémas, tableaux, dessins) sont abondantes. Elles complètent et enrichissent les explications.

Le livre est complété par un glossaire, une bibliographie sélective, les crédits iconographiques et des remerciements.

Un récit captivant, un livre de référence incomparable, un outil de recherche exemplaire.

Référence

Tremblay, Roland. - Les Iroquoiens du Saint-Laurent, peuple du maïs. – Montréal : Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal et Les Éditions de l’Homme, 2006. – 139 p. – ISBN 978-2-7619-2326-2. – Cote RBM [ Bibliothèque de Rosemont, partenaire de la Grande Bibliothèque ] : 971.40049 T.

Sur la Toile

Le chantier archéologique Cartier-Roberval
(Gouvernement du Québec)

Les Iroquoiens de la vallée du Saint-Laurent vers 1500
(Musée McCord)

Les Iroquoiens du Saint-Laurent (Terres en vue)

Les Iroquoiens du Saint-Laurent, peuple du maïs
(Musée de la civilisation)

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