20 octobre 2017

Le Passager / Patrick Senécal


Le trajet Drummondville-Montréal sur l’autoroute vingt mériterait de figurer en première place sur la liste des parcours les plus soporifiques de la planète: presque toujours en ligne droite, entouré de champs plats, de boisés quelconques, coupé d’une multitude de sorties menant à de petites villes sans intérêt.

La page initiale du roman est imprimée en italique. Un homme parcourt un sentier forestier à la recherche de son fils. D’abord inquiet, puis en colère, il devient subitement stupéfait. Que s’est-il donc passé pendant ce court laps de temps?

L’action commence au cégep de Drummondville. Le narrateur, Étienne, âgé de vingt-huit ans, rencontre Paul, son ancien professeur de littérature âgé d’un peu plus de soixante ans. Comme celui-ci doit prendre un congé de maladie, c’est son ancien élève qui va le remplacer pour donner le cours de littérature fantastique.

Rapidement, le lecteur fait la connaissance des parents d’Étienne. Il apprend aussi que le protagoniste vit seul depuis quelques mois, après avoir vécu pendant six ans avec sa conjointe Manon. Il demeure à Montréal, dans le quartier Rosemont, et fréquente quelques amis.

Étienne prépare fébrilement ses cours devant débuter quelques jours après sa rencontre avec Paul. Pendant cette fin de semaine préparatoire, un incident avec un enfant cycliste survient au moment où Étienne s’en va manger au restaurant.

Le premier cours se déroule bien. Après avoir soupé chez ses parents, Étienne emprunte l’autoroute pour son retour dans la métropole. La thématique de la peur et de l’horreur est de nouveau abordée par le narrateur à l’occasion d’un incident de parcours, tout particulièrement au sujet de l’enfance. Le déroulement des cours suivants est assez similaire, tandis que les rêves de l’auteur sont de plus en plus fantastiques.

Au cours d’un aller-retour Montréal-Drummondville, le narrateur prend un passager. De fil en aiguille, le lecteur anticipe la suite du récit, surtout après une révélation d’Étienne sur un événement marquant de son enfance. Mais la suite s’avère surprenante… Des liens se tissent, les contrastes s’amplifient, l’histoire se resserre. Le fantastique se développe, s’intensifie. Et le lecteur, captivé et intrigué, se dépêche de lire les pages de plus en plus vite jusqu’au dénouement.

Le roman n’est pas divisé en chapitre, mais chaque séquence est séparée par un petit losange noir. Au lecteur de découvrir et de qualifier chaque épisode.

L'auteur est passé maître dans le processus de création de la peur et de l’horreur.

Référence

Senécal, Patrick. - Le Passager. - 2e éd. (version définitive). - Lévis (Québec): Alire, 2003. - 216p. - ISBN 978-2-922-14573-1. - [Citation, p. 12].

Médaille de l'Assemblée nationale

Gabriel Nadeau-Dubois, député de Gouin, a remis une médaille de l'Assemblée nationale à l'auteur Patrick Senécal, le 26 novembre 2017, à la Librairie Pauline (2653, rue Masson, Montréal):

« Le talent de M. Senécal n'est un secret pour personne, de nombreux prix en font foi. Ce résident de Gouin n'a vendu rien de moins qu'un million d'exemplaires de ses romans et ses publications sont toujours attendues avec grande impatience. C'est tout le Québec que Patrick Senécal fait lire. Avec intelligence et doigté, il maîtrise l'art de cultiver l'horreur dans des lieux et des espaces du Québec commun, qu'on parle du Centre-Sud à Montréal ou de la municipalité de Drummondville. Ce sont des gens de chez nous qu'il met en scène et en action au cœur de ses captivantes intrigues. On sent le Québec partout dans la trame narrative de Patrick Senécal. C'est un honneur pour moi de souligner son travail et son talent en lui décernant une médaille de l'Assemblée nationale .» (Gabriel Nadeau-Dubois)

Image

Montréal et sa région (OpenStreetMap)

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