26 octobre 2025

Le secret de Van Gogh / Éric Mercier


Dans la librairie Jasmin, située sur la ligne verte du métro, à la station Berri-UQÀM, la couverture du roman policier attire mon attention. Le portrait de Vincent Van Gogh. Le titre du livre. Le petit collant publicitaire : Prix des lecteurs, sélection 2025. Je lis la quatrième page de couverture, qui est captivante. Enfin, je lis une note au début de l’ouvrage : « À propos de l’auteur ». J’achète.



Le roman porte sur deux enquêtes reliées, mais parallèles : l’enquête sur le meurtre d’un riche homme d’affaires à la retraite et la recherche des propriétaires successifs de la peinture des Arlésiennes en promenade, un tableau peint à quatre mains par Paul Gauguin (1848-1903) et Vincent Van Gogh (1853-1890).

L’ouvrage compte plusieurs personnages, dont les deux principaux sont le commandant Frédéric Vicaux, qui fait partie de la Brigade criminelle de Paris, et sa compagne, l’historienne de l’art Anne Naudin.

Le roman est encadré par deux textes originaux : une lettre de Van Gogh à Gauguin, en date du 3 octobre 1888; un extrait du Registre des patients, rédigé par le Dr Théophile Peyron, daté du 9 mai 1889. Le premier texte constitue le prologue, le second suit l’épilogue.

Les 80 chapitres sont répartis en trois parties : L’oreille tranchée (1-25), La tuerie de Vitrolles (26-44) et John May (45-80). Une vingtaine de chapitres sont titrés Anne : 10, 14, 18, 24, 28, 32, 34, 36, 41, 43, 47, 49, 51, 59, 61, 63, 65, 67, 69, 70, 73. Cette distinction souligne les enquêtes parallèles des deux protagonistes.



Le premier chapitre se concentre sur l’assassinat d’un tueur à gages lors d’une opération policière. Les trois chapitres suivants relatent les rebondissements de cette affaire. La dernière ligne du chapitre 80 fait écho à ce fait divers.

L’enquête sur l’assassinat d’un riche homme d’affaires, commis dans le 17e arrondissement de Paris, débute au chapitre 5. Citons la scène de crime décrite par Vicaux : «Autour de nous, des flashs crépitent. Des techniciens glanent des indices – poils, peau, cheveux, terre, fibres textiles – et les glissent dans de petits sacs de plastique numérotés. Sans oublier bien évidemment la quête d’empreintes digitales à l’aide de poudre dactyloscopique et celle d’ADN. La routine.»

C’est un exemple représentatif des descriptions concises et précises qui fourmillent dans le récit.  Les brefs et colorés portraits sont aussi un des traits caractéristiques du roman : «L’homme qui vient de nous ouvrir semble avoir autour de quarante-cinq ans. Maigre comme un danseur anorexique, il se tient légèrement voûté. Le fardeau de son existence serait-il si lourd à porter ? Pour le reste, des cheveux brun foncé, gras et bouchés. Des yeux bleu vif évoquant ceux d’un husky, seule concession aux lois de l’hérédité. Des lèvres fines. Une dentition crénelée. Une cicatrice ancienne sur un menton carré comme une boîte de chaussures. Le tout logé sur un visage au teint crayeux typique des gens qui fument trop.»

Les dialogues sont vifs, quelques fois tranchants lors d’interrogatoires serrés. Ils dynamisent le récit, tout en révélant la personnalité des personnages. Bien sûr, ils sont essentiels au processus d’écriture, au déroulement de l’histoire.



Outre l’intrigue policière, le roman plonge la lectrice ou le lecteur dans le monde de l’art. Le lien entre le meurtre et l’implication de Anne, au sujet des Arlésiennes en promenade, se noue d’ailleurs dès le chapitre 9. Les informations sur les artistes, les œuvres marquantes, la peinture, les matériaux et les styles, entre autres, sont étayées avec minutie. De plus, les méandres du commerce des œuvres artistiques, en France comme à l’étranger, sont dévoilés au fur et à mesure de l’évolution de l’histoire.

La vie des couples et des familles, des protagonistes comme d’autres personnages, occupe une place significative tout au long du roman. La lectrice ou le lecteur qui aime connaître les sentiments des personnages sauront apprécier cette dimension du roman.

Référence

Mercier, Éric. – Le secret de Van Gogh. – Paris : Les Éditions de La Martinière (EDLM) / HarperCollins, 2025 © 2024. – 347 p. – (HarperCollins Poche, n° 705 Noir). – [Citations : p. 33, 60-61]. – Prix des lecteurs, sélection 2025. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : Nouveauté ; Mercier M5552s.

Image

Portrait de l’artiste (Van Gogh) – (Wikipédia)

Aucun commentaire: