26 janvier 2009

Un empire très céleste

Isabelle Sourbès-Verger et Denis Borel nous présentent un ouvrage passionnant sur La Chine à la conquête de l’espace. Ils abordent ce dossier fascinant sous les angles scientifique, politique, militaire et économique. Leur approche est strictement factuelle, évitant toute emphase idéologique propre aux médias et politiciens américains.

Les deux premiers chapitres retracent les grands jalons historiques du spatial chinois (1956-2002). Plusieurs encadrés complètent ces chapitres : la biographie exemplaire de Qian Xuesen (1911-2008), la base de lancement de Jiuquan (Mongolie intérieure), la base de lancement de Xichang (Sichuan), le Centre de télémesure, télécommande et contrôle de Xi’an (Shaanxi).

Le chapitre 3 est consacré à l’évolution de la politique spatiale chinoise depuis l’an 2000. Les auteurs présentent d’une façon objective les diverses perceptions du spatial chinois par les Américains, les Russes, les Japonais et les Européens. Ils traitent ensuite du budget spatial chinois. La dernière partie du chapitre porte sur l’organisation du spatial chinois. Les encadrés de ce chapitre présentent les groupes CASTC et CASIC, ainsi que certaines sociétés privées

Des cartes remarquables illustrent le chapitre 3 : Satellites mis en orbite au 1er janvier 2008 (par ordre d’importance : Russie, États-Unis d’Amérique, Chine), Les organisation régionales de coopération (districts de Shanghai et de Pékin en tête), Les budgets spatiaux dans le monde en 2007 (plus de 4% du PNB : États-Unis d’Amérique; entre 0,5 et 4% : Europe, Japon, Russie, Chine, Inde; moins de 0,5% : Canada, Brésil), Localisation des industries spatiales chinoises (les districts de Shanghai et de Pékin comptent le plus d’emplois).

Le volumineux chapitre 4 a un caractère technique. Les livres blancs de 2000 et 2006 sur les activités spatiales chinoises sont d’abord présentés. Les parties suivantes de ce chapitre découlent du contenu de ces documents officiels : les vols habités, l’exploration de la Lune, la famille de lanceurs Longue Marche, les télécommunications, l’observation de la Terre, la navigation par satellites, la science spatiale, la coopération internationale, le volet militaire. Sur chacun de ces aspects, les auteurs font le point en comparant la situation chinoise à celle des autres puissances spatiales. Plusieurs illustrations et encadrés accompagnent l’exposé.

Les caractéristiques de la politique spatiale chinoise font l’objet du dernier chapitre : «La Chine possède un programme spatial précisément défini aux visées raisonnablement ambitieuses. Il est destiné à satisfaire ses objectifs propres, dont le renforcement de la fierté nationale et la confirmation de la reconnaissance internationale, mais il ne possède pas une priorité exceptionnelle.» (p. 226)

Dans leur conclusion, les auteurs formulent des hypothèses sur le devenir du spatial chinois dans le contexte du développement général de la Chine.

L’ouvrage est complété par une table des matières, des annexes (principaux types d’orbites, calendrier des lancements chinois, acronymes), une bibliographie, un index, la table des figures et la table des encadrés.

Auteurs

Denis Borel – Ingénieur consultant, ancien responsable du dossier Chine à la Direction des relations internationales du CNES

Isabelle Sourbès-Verger – Chercheuse au CNRS, géographe et spécialiste des politiques spatiales

Référence

Sourbès-Verger, Isabelle; Borel, Denis. - Un empire très céleste : la Chine à la conquête de l’espace. – Paris : Dunod, 2008. – 276 p. – ISBN 978-2-10-051729-9. – Cote BAnQ : 629.40951 S7243e 2008.

Sur la Toile

Astronomie et espace (Formatic 2000) (Répertoire de sites)
国家航天局 (China National Space Administration) (CNSA)

Aucun commentaire: