La course aux épices
Personne ne se souvient de ces événements vieux de trois siècles. Le récit qu’on va en lire n’est pas toujours édifiant car, bien que les capitaines et les chefs d’expédition aient toujours prétendu être des «hommes de qualité», ils n’en avaient pas moins recours aux tortures les plus brutales, ne s’en battaient pas moins pour les motifs les plus injustifiés. [ 1 ]
L’écrivain et journaliste anglais Giles Milton nous raconte la course des épices dans l’archipel des Moluques d’une façon captivante. Chacun de ses chapitres est centré sur un personnage ou un élément particulier. Cela facilite la compréhension des enjeux du commerce des épices dans le contexte des rivalités intercoloniales européennes à la fin du 16e siècle et au cours du 17e siècle.
L’auteur cite souvent des documents de première source, ce qui le rend encore plus fascinant. Citons trois exemples : la torture d’un prisonnier javanais par l’Anglais Edmund Scott, au tout début du 17e siècle [ 2 ], la planification du génocide des habitants de Banda par les dirigeants de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, à la même époque [ 3 ], et le massacre d’Amboine, en 1621 [ 4 ].
Le livre est agrémenté de nombreuses illustrations et de cinq cartes. Il est complété par une bibliographie, un index, une liste des illustrations et des cartes, et une table des matières.
Les tortures infligées par des Européens à d’autres Européens et à des autochtones sont similaires à celles pratiquées par les Amérindiens, à la même époque. Par ailleurs, les motivations et les actions des capitalistes n’ont guère changé depuis cette époque, comme les conflits contemporains le démontrent.
Notes
[ 1 ] P. 17
[ 2 ] P. 220-221
[ 3 ] P. 251
[ 4 ] p. 296-312
Référence
Milton, Giles. – La guerre de la noix muscade. – Traduit de l’anglais par Anne-Marie Hussein avec la collaboration de Sylvie Menny. – Montricher (Suisse) : Noir sur Blanc, 2000. – 367 p. – ISBN 2-88250-094-7. – Cote BAnQ : 338.17383 M6622g 2000.
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