31 juillet 2011

La nouvelle Carthage | Georges Eekhoud


J’ai découvert ce roman par hasard, en parcourant la liste des auteurs de livres numérisés disponibles dans Feedbooks. Sa description détonante a piqué ma curiosité. La Collection nationale de BAnQ possède un exemplaire presque centenaire de ce roman publié en 1888.

Un roman coup-de-poing

La nouvelle Carthage peut faire l’objet d’une triple interprétation : un roman à thèse, un roman social, un roman d’une ville.

Le roman est d’abord et avant tout une dénonciation de la bourgeoisie toute puissante. C’est la grande ligne de force du récit.

Le roman est aussi un témoignage sur la société belge de la fin du 19e siècle. Plusieurs thèmes sont abordés : la famille et l’éducation, l’industrie et le commerce, la ville et la banlieue, la finance et l’économie, les classes sociales, la vie des riches et des pauvres, la crise économique et les défavorisés, les associations patronales et ouvrières, la prostitution et l’homosexualité, le système électoral et la politique, l’émigration en Argentine, la police et l’armée, les moyens de transport, la pauvreté et la délinquance.

La plupart des chapitres sont consacrés à un thème particulier tels Le port, L’élection, La bourse, Les émigrants, Le Riet-Dijk.

Tout comme on peut découvrir Barcelone en lisant À l’ombre du vent, de Carlos Ruiz Zafón, on peut découvrir Angers en parcourant La nouvelle Carthage. Le livre de Georges Eekhoud est donc aussi le roman d’une ville, d’une ville millénaire en cours de profonde mutation.

Le roman se caractérise par la diversité et la multiplicité des portraits et des descriptions, ainsi que par la richesse du vocabulaire et la fluidité du style.

Référence

Eekhoud, Georges. – La nouvelle Carthage. – Prix de l’Académie de Belgique. – Édition définitive. – Paris : Mercure de France, 1914. – Cote BAnQ : 843.99 E19no 1914. – [Plusieurs sites de livres numériques diffusent ce roman, dont Feedbooks et Gallica (BnF)].

Commentaire

Ce que vous dites n'est pas tout à fait exact.

NC première édition= 1888 (chez Kistemaeckers) NC édition définitive = 1893 Lacomblez que reprend ensuite celle du Mercure. Pour info quelques lignes de mon livre: Eekhoud le Rauque.

La fin de cette décennie est dominée, pour Georges Eekhoud, par La Nouvelle Carthage, ou mieux les Nouvelle Carthage. La première version sort chez Kistemaeckers en 1888, et l'édition dite définitive, cinq ans plus tard, en 1893, chez Paul Lacomblez [i].

Entre ces deux dates, Eekhoud n'a pas seulement étoffé un ouvrage qui aurait trouvé dès le départ son plan d'ensemble. La fin de la version de 1893 est très différente de celle de 1888. Le sort final du héros n'est pas le même. On peut considérer qu'on est en présence de deux ouvrages différents. Entre les deux versions, des chapitres ont été publiés séparément puis retravaillés avant d'être introduits dans la version dite définitive.

[i] Eekhoud a publié en 1889, toujours chez Kistemaeckers, deux chapitres complémentaires : Les Émigrants et Contumace et en 1891, cette fois chez la Vve Monnom, trois autres chapitres : La Bourse, Le Carnaval et La Cartoucherie
.

(Courriel de Mirande Lucien, 31 07 2011)

Référence

Lucien, Mirande. - Eekhoud le Rauque. – Lille : Presses universitaires du Septentrion, 1999. - 317 p. – ISBN 978-2-8593-9572-8. – [P. 214-215]. – [Extraits sur Google Livres].

Image

Market Day (Antwerp, 1823) – Samuel Prout, 1783-1852 (Wikipédia)

Carte et plan

La consultation de deux documents cartographiques interactifs favorise une meilleure compréhension du contexte dans lequel se déroule le récit de Georges Eekhoud.


Cette carte d’Anvers a été dressée en 1888, l’année même de la publication du roman La nouvelle Carthage. Un plan antérieur de la ville permet de localiser les rues, les lieux et les édifices selon leurs dénominations en français :


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