27 octobre 2017

Le cosmos de Chandra


Le livre

Dans l’introduction de son nouveau livre Chandra’s Cosmos, Wallace H. Tucker nous donne un aperçu de la contribution de l’Observatoire de rayons X Chandra à la connaissance de l’univers:

Since its launch, Chandra has given us a view of the universe that is largely hidden from telescopes sensitive only to visible light. It is a universe of violent and extreme environments, such as intense gravitational and magnetic fields around black holes, supernova shock waves, and titanic collisions between clusters of galaxies.

L’ouvrage de vulgarisation compte trois parties: The Big, The Bad, The Beautiful. La partie initiale porte notamment sur les amas de galaxies, la matière noire, l’énergie noire et les superamas de galaxies. La partie suivante traite principalement des trous noirs. La dernière partie est surtout consacrée à la vie des étoiles, y compris les phases extrêmement violentes de leur évolution, ainsi qu'au rayonnement cosmique et à la formation des éléments.

Les chapitres sont abondamment illustrés par des photos et des schémas légendés. Les 84 figures sont d’ailleurs au coeur des exposés. Ainsi, chaque composante du livre débute par une figure commentée. Citons les figures affichées sur la couverture du livre (Galaxie du Cigare ou M82, reproduite et légendée aux pages 220-221), les pages de garde (Galaxie Cygnus A, reproduite en couleurs et légendée aux pages 100-101), la page de titre du livre (Nébuleuse de la Tarentule, reproduite et légendée aux pages 234-235), les pages de titre des trois parties (Toile cosmique, Trou noir, Cassiopée A), et les pages de titre des 21 chapitres.

Les explications de l’auteur sont limpides. Les analogies sont ingénieuses. Par exemple, la comparaison entre le code-barre et le spectre électromagnétique, ou la comparaison entre la circulation automobile sur une autoroute à l’heure de pointe et une onde de choc inversée lors de l’expansion d’une supernova.

Le télescope spatial Chandra a été ainsi dénommé en hommage à Subrahmanyan Chandrasekhar (1910-1995), un astrophysicien américain d’origine indienne, prix Nobel de physique de 1983. [Voir p. 168]

L’ouvrage est complété par les références regroupées par chapitres, les remerciements, un index et les crédits iconographiques.

Un livre de référence pour les amateurs d’astronomie, d’astrophysique et de cosmologie.

Le site

Au cours de sa lecture, le lecteur a tout intérêt à consulter l’Album photo du site Chandra X-ray Center Observatory. Les couleurs des photos sont beaucoup plus vives que celles reproduites dans le livre et certaines d’entre elles sont interactives. Par exemple, la Nébuleuse de la Tarentule est ainsi présentée: image composite (page de titre du livre); en bleu, la nébuleuse détectée par le télescope Chandra (rayons X); en rouge, la nébuleuse détectée par le télescope Spitzer (infrarouge); en vert, la nébuleuse détectée par Hubble (optique).


Les fiches de l’Album photo contiennent les éléments suivants: titre, photo, sommaire, exposé, données techniques (crédit, date de publication, échelle, catégorie, coordonnées, constellation, dates et durée de l’observation, numéros d’identification, instrument, code des couleurs, distance approximative), commentaires des visiteurs.

Outre l’Album photo, le site propose plusieurs autres ressources éducatives et documentaires. Par ailleurs, des passages du livre sont extraits de chroniques du site; exemples: The Discovery of Cygnus A (p. 102-104), Stellar Evolution (p. 164).

Référence

Tucker, Wallace H. - Chandra’s Cosmos: Dark Matter, Black Holes, and Other Wonders revealed by NASA’s Premier X-Ray Observatory. - Washington: Smithsonian Books, 2017. - 266p. - ISBN 978-1-588-34587-5. - [Citation, p. 2]. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ: 523.1 T895c et 500 T.

Images

Chandra (Chandra Images in 4K JPG Format, Photo Album) / Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics (HSCA)

A New View of the Tarantula Nebula (Chandra X-ray Center Observatory) / Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics (HSCA)

Sur la Toile

Cosmos (California Institute of Technology) (CIT) (Caltech)

Illustris (The Illustris project is a large cosmological simulation of galaxy formation)

Illustris TNG (The Illustris TNG project is an ongoing series of large, cosmological magnetohydrodynamical simulations of galaxy formation)

Subrahmanyan Chandrasekhar (Wikipédia)

Articles connexes

Le spectre électromagnétique
Une histoire des découvertes scientifiques

20 octobre 2017

Le Passager / Patrick Senécal


Le trajet Drummondville-Montréal sur l’autoroute vingt mériterait de figurer en première place sur la liste des parcours les plus soporifiques de la planète: presque toujours en ligne droite, entouré de champs plats, de boisés quelconques, coupé d’une multitude de sorties menant à de petites villes sans intérêt.

La page initiale du roman est imprimée en italique. Un homme parcourt un sentier forestier à la recherche de son fils. D’abord inquiet, puis en colère, il devient subitement stupéfait. Que s’est-il donc passé pendant ce court laps de temps?

L’action commence au cégep de Drummondville. Le narrateur, Étienne, âgé de vingt-huit ans, rencontre Paul, son ancien professeur de littérature âgé d’un peu plus de soixante ans. Comme celui-ci doit prendre un congé de maladie, c’est son ancien élève qui va le remplacer pour donner le cours de littérature fantastique.

Rapidement, le lecteur fait la connaissance des parents d’Étienne. Il apprend aussi que le protagoniste vit seul depuis quelques mois, après avoir vécu pendant six ans avec sa conjointe Manon. Il demeure à Montréal, dans le quartier Rosemont, et fréquente quelques amis.

Étienne prépare fébrilement ses cours devant débuter quelques jours après sa rencontre avec Paul. Pendant cette fin de semaine préparatoire, un incident avec un enfant cycliste survient au moment où Étienne s’en va manger au restaurant.

Le premier cours se déroule bien. Après avoir soupé chez ses parents, Étienne emprunte l’autoroute pour son retour dans la métropole. La thématique de la peur et de l’horreur est de nouveau abordée par le narrateur à l’occasion d’un incident de parcours, tout particulièrement au sujet de l’enfance. Le déroulement des cours suivants est assez similaire, tandis que les rêves de l’auteur sont de plus en plus fantastiques.

Au cours d’un aller-retour Montréal-Drummondville, le narrateur prend un passager. De fil en aiguille, le lecteur anticipe la suite du récit, surtout après une révélation d’Étienne sur un événement marquant de son enfance. Mais la suite s’avère surprenante… Des liens se tissent, les contrastes s’amplifient, l’histoire se resserre. Le fantastique se développe, s’intensifie. Et le lecteur, captivé et intrigué, se dépêche de lire les pages de plus en plus vite jusqu’au dénouement.

Le roman n’est pas divisé en chapitre, mais chaque séquence est séparée par un petit losange noir. Au lecteur de découvrir et de qualifier chaque épisode.

L'auteur est passé maître dans le processus de création de la peur et de l’horreur.

Référence

Senécal, Patrick. - Le Passager. - 2e éd. (version définitive). - Lévis (Québec): Alire, 2003. - 216p. - ISBN 978-2-922-14573-1. - [Citation, p. 12].

Médaille de l'Assemblée nationale

Gabriel Nadeau-Dubois, député de Gouin, a remis une médaille de l'Assemblée nationale à l'auteur Patrick Senécal, le 26 novembre 2017, à la Librairie Pauline (2653, rue Masson, Montréal):

« Le talent de M. Senécal n'est un secret pour personne, de nombreux prix en font foi. Ce résident de Gouin n'a vendu rien de moins qu'un million d'exemplaires de ses romans et ses publications sont toujours attendues avec grande impatience. C'est tout le Québec que Patrick Senécal fait lire. Avec intelligence et doigté, il maîtrise l'art de cultiver l'horreur dans des lieux et des espaces du Québec commun, qu'on parle du Centre-Sud à Montréal ou de la municipalité de Drummondville. Ce sont des gens de chez nous qu'il met en scène et en action au cœur de ses captivantes intrigues. On sent le Québec partout dans la trame narrative de Patrick Senécal. C'est un honneur pour moi de souligner son travail et son talent en lui décernant une médaille de l'Assemblée nationale .» (Gabriel Nadeau-Dubois)

Image

Montréal et sa région (OpenStreetMap)

14 octobre 2017

Le dragon des Amériques

La serre des plantes des régions arides du Jardin botanique de Montréal contient une collection fascinante et diversifiée d’espèces provenant d’Amérique et d’Afrique. À titre d’exemple, voyons le dragon des Amériques présenté par Valérain Mazataud dans la revue Quatre-Temps.


«Ce cactus semi-épiphyte possède deux types de racines. Les principales s’ancrent dans le sol pour alimenter la plante en eau et en nutriments. Les racines aériennes, elles, lui permettent de s’accrocher à tous les types de supports. […] Ses fruits se récoltent de juin à décembre.»


L’article présente aussi les témoignages d’un anthropologue du Guatemala, Ronaldo Lec Ajcot, et du président de l’Association des producteurs de pitaya du Nicaragua, Sebastian Tanda, sur la culture de cette plante en zone aride.

Un article fort intéressant qui m’a incité à aller observer la fructification de cette plante au Jardin botanique de Montréal.

Référence

Mazataud, Valérian. - «Le dragon des Amériques». - Dans Quatre-Temps, la revue des Amis du Jardin botanique de Montréal, Automne 2017, Vol. 41, N° 3, P. 13. - ISSN 0820-5515. - Article au format PDF.

Images

Pitaya (Night-blooming Cereus), Hylocereus undatus, Cactaceae, Origine naturelle inconnue, Jardin botanique de Montréal. - Photos / Le monde en images © Claude Trudel 2017

Sur la Toile

Quatre-temps (AJBM)
Amis du Jardin botanique de Montréal (AJBM)
Jardin botanique de Montréal (JBM)
Serre des régions arides (JBM)

Articles connexes

Botanique et horticulture / Références
Flore du Jardin botanique de Montréal (Plus de 2 600 photos)

13 octobre 2017

Fleury Mesplet, l'imprimeur des Libertés

- Le changement dérange et sème la crainte à cause de l’inconnu

Jean-Paul de Lagrave et Jacques G. Ruelland ont rédigé une biographie du premier imprimeur francophone du Québec sous forme de roman historique en 2001. Cette œuvre de fiction est basée sur la thèse de doctorat de Jean-Paul de Lagrave présentée à l’Université de Montréal en 1985.

Une Déclaration liminaire, par Fleury Mesplet (1734-1794), est affichée sur la première page du roman. On y trouve les appartenances et espoirs de son auteur: amours et amis, péripéties en France, en Angleterre, aux États-Unis d’Amérique et au Québec, postérité souhaitée.

Complété par un épilogue, le récit compte trente-sept courts chapitres. Chacun de ceux-ci débute par une citation de penseurs célèbres: Babeuf, Bayle, Beauharnais, Beccaria, Buffon, Burns, Byron, Cicéron, Condorcet, D’Alembert, D’Holbach, de Lespinasse, Diderot, Helvétius, Horace, Laclos, Locke, Mably, Marc-Antoine, Montesquieu, Morelly, Naigeon, Raynald, Sénèque, Voltaire, Wordsworth.

Le récit est mené tambour battant. Il permet au lecteur de s’imprégner des idées valorisées au siècle des Lumières, dans le contexte tumultueux de la Guerre d’indépendance des États-Unis d’Amérique et de la Révolution française. Les ouvrages novateurs des grands intellectuels du 18e siècle sont évoqués, notamment ceux de Condorcet, Diderot et Voltaire. Plusieurs extraits d’œuvres sont même insérés dans le récit.

Le monde de l’imprimerie, aussi bien en Europe qu’en Amérique du Nord, est bien décrit: imprimeurs et collaborateurs, formation, presses et papiers, marchés ecclésiastiques et civils, publications, contexte politique, etc.

Dans l’ensemble, ce livre présente une fresque historique de la seconde moitié du 18e siècle, notamment au Québec, tout en mettant en jeu de fortes personnalités aux destins contrariés, contrastés et opposés. Outre Fleury Mesplet, soulignons entre autres les rôles joués par plusieurs personnages historiques (dont ses trois épouses): Pierre du Calvet, Guy Carleton (Dorchester), Benjamin Franklin, Frédéric Haldimand, Valentin Jautard, Marie de Marivaux, Henri Mézière, Étienne Mongolfier, Thomas Paine, Marie Marguerite Piérard, René-Ovide Hertel de Rouville, Marie-Anne Tison.

Le style d’écriture des auteurs rend agréable la lecture du récit, nous incitant ainsi à consulter des ouvrages historiques pour mieux connaître cette époque charnière de notre histoire nationale.

Référence

Lagrave, Jean-Paul de; Ruelland, Jacques G. - L’imprimeur des Libertés: Fleury Mesplet (1734-1794). Roman historique. - Montréal: Les Éditions du Point de Fuite, 2001. - 391p. - ISBN 978-2-89553-019-X. - [Citation, Fleury Mesplet, p. 146]. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ: LAG et Lagrave L178i.

Référence connexe

Lagrave, Jean-Paul de. - Fleury Mesplet, 1734-1794: diffuseur des Lumières au Québec. - Montréal: Patenaude, 1985. - xv, 501p. - ISBN 2-9800-4500-4. - [Présenté à l'origine comme thèse de doctorat de l'auteur, Université de Montréal, 1985]. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ: 070.50924 M582l et 920.4 M582La 1985.

Sur la Toile

Fleury Mesplet (Claude Galarneau, 1980) (Dictionnaire biographique du Canada)
La Gazette littéraire (1778-1779): notre première œuvre de fiction? (Pierre Hébert et Jacques Cotnam, Voix et Images, n° 202 (1995): 294–313. - Érudit.
Fleury Mesplet, 1734-1794 (Dictionnaire des journalistes, Jean-Paul de Lagrave)

Maisonnée Mesplet-Mirabeau en 1785 (Ville de Montréal)
Montreal Gazette / La Gazette de Montréal en 1785 (Ville de Montréal)
Parc Fleury-Mesplet (Ville de Montréal)

1764 - Île de Montréal et ses environs - Un extrait de cette carte attribuée à Jacques-Nicolas Bellin figure sur la couverture de L’imprimeur des Libertés: Fleury Mesplet (1734-1794).

Encyclopédie de Diderot (1751)

08 octobre 2017

Portail des jeunes


À l’occasion de la rentrée scolaire 2017-2018, le Portail des jeunes a été enrichi et mis à jour.

Les ressources répertoriées sont regroupées par domaines d’études: Généralités, Langues, Arts et musique, Éducation physique et sports, Éthique et culture religieuse, Sciences humaines, Sciences et mathématiques.

La rubrique Généralités propose un grand nombre de sites usuels: Bibliothèques, Dictionnaires, Encyclopédies générales, Banques d’images, Devoirs et travaux scolaires.

La rubrique Langues récence des ressources linguistiques en français, en anglais et en espagnol.

La rubrique Art et musique liste plusieurs sites nationaux et internationaux dans le domaine artistique.

La rubrique Éducation physique et sports contient un site gouvernemental sur l’activité physique.

La rubrique Éthique et culture religieuse cite quelques ressources.

La rubrique Sciences humaines propose un grand nombre de sites sous les thèmes Histoire, Géographie, Cartographie, Éducation à la citoyenneté.

La rubrique Sciences et mathématiques liste un grand nombre de sites sous les thèmes Actualités, Astronomie, Biologie, Chimie, Environnement, Génie, Géologie, Mathématiques, Physique, Santé et médecine, Sciences naturelles.

La plupart des sites sélectionnés sont produits par des gouvernements (ministères, municipalités) et des organismes (agences, bibliothèques, centres de recherche, commissions scolaires, musées, universités).

Le portail est complété par la rubrique Remarques portant sur la recherche documentaire, la prudence et le droit d’auteur lors de l’utilisation de ressources offertes sur la Toile.

Sur la Toile

Portail des jeunes (Formatic 2000)

06 octobre 2017

Carte française des Indes britanniques (1838)


Dans un article paru dans la revue Carto, le spécialiste Jean-Yves Sarazin présente ainsi cette carte dressée par le colonel d’État-major Pierre Lapie et son fils, le capitaine Alexandre-Émile Lapie: «Au XIXe siècle, rares étaient les documents accessibles sur les Indes britanniques sur le marché français. Publiée en 1838, cette carte était alors la seule.»

Laissons aux historiens de la cartographie le soin d’établir les sources documentaires et la genèse de cette carte remarquable. Attardons-nous plutôt à dégager quelques caractéristiques de cette carte du sous-continent asiatique figurant dans l’Atlas universel de géographie ancienne et moderne (Pierre Lapie, Paris, 1838).

Plusieurs éléments mettent en évidence la nature prestigieuse de la carte, à commencer par son contour: un double trait noir, une large bande lignée contenant les degrés des coordonnées géographiques et une bande plus mince indiquant les sous-degrés de ces coordonnées. Le méridien d’origine est celui de Paris. La France vit alors sous la Monarchie de juillet (1830-1848), le régime qui a déclenché la conquête de l’Algérie.

Le cartouche de titre est élégant. Sous des tailles et des polices de caractères différentes, il contient le titre et le sous-titre de la carte, les noms et fonctions des cartographes, ainsi que le nom et les coordonnées de l’éditeur (ville, année, adresse). Le sous-titre met l’emphase sur la représentation complète du territoire indien. L’indication des titres militaires des cartographes donne un cachet d’autorité à la carte et souligne la validité de son contenu.

La carte affiche six échelles: myriamètres ou lieues nouvelles, lieues communes de France, lieues marines, milles anglais, milles géographiques et cos indiens. Cette diversité témoigne de la multiplicité des systèmes de mesure à cette époque, ainsi que des diverses autorités politiques sur l’espace cartographié.

Les toponymes ont des tailles et polices de caractères très variés. Ils illustrent la hiérarchie des espaces représentés (exemples): espaces nationaux (Hindoustan, Empire chinois, Empire d’Annam), régions (Bengale, Thibet du milieu, Tonkin), villes (noms en italiques), etc.

Plusieurs signes conventionnels sont utilisés, mais ils ne font pas l’objet d’une légende (exemples): relief (traits hachurés des montagnes), cours d’eau (traits continus; fleuves, rivières), basses terres (petits traits horizontaux, regroupés et légèrement distancés), rivages maritimes (minces traits horizontaux), atolls (petits ronds), établissements (cercles simples ou doubles, avec ou sans point central; villages, villes, chefs-lieux, capitales), routes (traits d’union), régions (traits pointillés colorés), etc.

L’expansion britannique sur la plus grande partie de l’Asie méridionale est un processus toujours en cours en 1838, mais d’autres pays européens possèdent tout de même des comptoirs maritimes (exemples): Pondichéry (France), Tranquebar (Danemark), Negapatam (Pays-Bas) et Goa (Portugal). Toutefois, la carte fait l’impasse sur le marquage des possessions coloniales européennes.

Cette carte a été dressée dans le contexte de la grande triangulation du territoire indien par la Grande-Bretagne, travail gigantesque d’arpentage commencé par William Lambton (1802-1823) et poursuivi ensuite par George Everest (1823-1843). Dès lors, comment expliquer le silence des Lapie, père et fils, sur la colonisation européenne dans le sous-continent asiatique? Formulons une hypothèse: face à l’hégémonie grandissante de la Grande-Bretagne, ces cartographes français ont voulu escamoter l’élimination presque complète de leur pays dans cette région du monde.

Références

Sarazin, Jean-Yves. - «De l’usage de la carte pour voyager entre le XVIe et le XIXe siècles». - Carto, le monde en cartes. - N° 29, mai-juin 2015. - ISSN 2112-6720. - P. 66-73. - Revue française disponible à la Grande Bibliothèque (BAnQ).

Lapie, Pierre (1779-1850) - Catalogue de la Bibliothèque nationale de France (BnF)

Lapie, Pierre; Lapie, Alexandre-Émile. - Atlas universel de géographie ancienne et moderne: précédé d'un abrégé de géographie physique et historique. - Paris: P-C Lehuby, 1838. - WorldCat (OCLC). - [Livre non consulté].

Schwartzberg, Joseph E., dir. - A Historical Atlas of South Asia. - 2e édition. - New-York et Oxford: Oxford University Press, 1992. - xxxix, 378p + documents mobiles (tableau, chronologie, cartes plastifiées). - ISBN 0-19-506869-6. - [Voir The Expansion of British Power, 1766-1857, p. 55-56]. - BAnQ: 911.54 H673hi 1992.

Carte

1838 - Indes britanniques - Carte de l'Inde en deça et au delà du Gange / dressée par M. Lapie, Colonel, ... et M. Lapie fils, ... | Pierre Lapie et Alexandre Émile Lapie, auteurs du texte; P. C. Lehuby, éditeur (Paris). - Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.

Article connexe

Atlas historique de l’Asie méridionale