24 avril 2020

L’Agent secret / Joseph Conrad


Le roman

Synopsis. - Londres, à la fin du 19e siècle. Verloc est le chef d’un petit groupe d’anarchistes. Il entraîne le jeune frère de sa femme Winnie à commettre un attentat à la bombe. Suite au décès de Stevie au cours de l’attentat manqué, Verloc est tué par Winnie qui se suicide peu de temps après.

Le roman compte treize chapitres que l’on pourrait ainsi intituler:

1. - Verloc et sa famille
2. - L’entrevue avec l’ambassadeur russe
3. - Les camarades de Veloc
4. - L’attentat contre l’observatoire de Greenwich
5. - L’enquête de l’inspecteur principal Heat
6. - Les révélations de Heat au préfet adjoint
7. - La rencontre du préfet adjoint avec le secrétaire d’État
8. - Le départ de la mère de Winnie
9. - L’identité de l’auteur de l’attentat dévoilée
10. - La rencontre entre le préfet adjoint et l’ambassadeur
11. - Le meurtre de Verloc
12. - La fuite de Winnie
13. - Le suicide de Winnie

La Notice de Sylvère Monod

« L’Agent secret est […] considéré comme l’un des sommets – sinon le sommet – de la carrière de l’écrivain. » (Sylvère Monod)

C’est dans ces termes dithyrambiques que Sylvère Monod commence sa Notice de quarante pages sur le plus grand roman du célèbre écrivain Joseph Conrad (1857-1924).

Après avoir retracé la genèse du roman, le traducteur relate les comptes rendus contemporains à sa publication (1907). Il commente ensuite les représentations inspirées du roman: la pièce de théâtre (1922), le film d’Alfred Hitchcock (1936) et l’adaptation télévisuelle (1982).

Dans un deuxième temps, Monod présente les sources historiques du roman, dont celles portant sur l’événement central du roman: un attentat à la bombe contre l’observatoire de Greenwich survenu le 15 février 1894.

Dans un troisième temps, Monod analyse l’œuvre d’un point de vue politique: « […] le cœur du roman est l’anarchisme ». En citant Conrad et plusieurs critiques, il passe en revue trois personnages en fonction de ce thème dominant: Verloc, l’ambassadeur russe et l’anarchiste fabricant des bombes. Monod conclut ainsi son analyse: « Cette œuvre illustre donc de façon discrète les idées politiques de Conrad. Certes, on a des raisons de voir en lui un conservateur, ou un réactionnaire. »

Les qualités et caractéristiques littéraires du roman sont ensuite mises en évidence, en citant plusieurs critiques comme dans toute la Notice: la technique narrative, l’écriture soutenue, les effets de couleur, l’ironie constante, le pessimisme dominant, le décor londonien.

Monod complète son exposé par l’examen de trois personnages: la mère de Winnie, Winnie et Stevie qui lui inspire cette conclusion: « Un idiot parmi des imbéciles. Telle est un peu l’impression accablante que laisse l’ensemble des personnages de L’Agent secret, roman de la médiocrité universelle. »

Cette Notice est passionnante, tout particulièrement pour le segment portant sur les qualités et les caractéristiques littéraires du roman, car la structure narrative, les portraits et les descriptions sont assurément exemplaires. Par ailleurs, cette Notice est une riche historiographie présentant une grande diversité de points de vue.

Références

Conrad, Joseph. - Œuvres. - Tome III. - Édition publiée sous la direction de Sylvère Monod avec, pour ce volume, la collaboration de Pierre Coustillas, Jean Deurbergue et Roger Hibon. - Paris: Gallimard, 1987. - xlii-1505p. - (Bibliothèque de La Pléiade, n° 343). - ISBN 2-07-011128-8. - « L’Agent secret », Traduction p. 1-274, Notice, p. 1215-1255, et Notes, p. 1255-1280, par Sylvère Monod. - [Citations: p. 1215, 1237, 1242, 1254]. - BAnQ: Conrad C7543o.

Versions numériques / L’Agent secret - The Secret Agent

Versions sonores / L’Agent secret - The Secret Agent

Lecture complémentaire

Berthoud, Jacques. - Joseph Conrad: au cœur de l’œuvre. - Essai traduit de l’anglais par Michel Desforges. - Paris: Criterion, 1992. - 279p. - ISBN 2-7413-0014-3. - « Agent secret », p. 191-229. - [Cet ouvrage est cité à plusieurs reprises dans la Notice de Sylvère Monod]. - BAnQ: 823.914 C7543 1991.

Image

Brouillard londonien © 1979, Rémy Knafou, Département de géographie de l'Université Laval, Le monde en images, CCDMD.

« La journée avait été très pénible, suffoquée tout d’abord par un âpre brouillard et maintenant noyée de pluie froide. » (L’Agent secret, p. 94)

Sur la Toile

The real story of The Secret Agent and the Greenwich Observatory bombing (Rebekah Higgitt, The Guardian, 5 août 2016)

Why Conrad’s The Secret Agent is the perfect novel for our time (Will Self, Prospect Magazine, 10 mai 2019)

Article connexe

L’Hôte secret / Joseph Conrad

17 avril 2020

Carte des États-Unis d’Amérique (1862)


Du premier coup d’œil, on constate la nature encyclopédique de cette carte: un titre en gros caractères, un contour décoratif, des illustrations remarquables, de nombreux tableaux et plusieurs cartons.

La carte porte sur les États-Unis d’Amérique, mais ses éléments sont tellement considérables que le cartographe a représenté aussi le Mexique, une partie de l’Amérique centrale, des Antilles et de l’Amérique du Nord britannique, afin d’afficher toute cette documentation. D’une dimension de 59 x 86 cm, la carte en couleur est constituée de six feuilles dont les plis sont bien visibles.

L’analyse sommaire de cette carte est présentée en deux parties: Les éléments de la carte et Le but de la carte. Elle est complétée par des citations et des références.

Le décryptage des dessous de cette carte va probablement vous étonner !

Partie 1 - Les éléments de la carte

Les éléments contenus sur la carte sont ainsi regroupés: Cartouche de titre, Contour, Coordonnées géographiques, Échelles, Légende, Cartouches et tableaux, Illustrations, Cartons.

[ 1 ] - Cartouche de titre

Le cartouche de titre correspond à une notice bibliographique:
- titre / The Washington map of the United States
- dédicataire : George Washington [dont la gravure est ornementée]
- cartographe / Superintendent U.S. National Observatory
- imprimeurs / S. Taintor & Co. (517, 519 & 521 Minor St., Philadelphia) - Holmes, Harrison & Co. (London)
- ville et année de publication / Washington, D.C., 1862.
Plusieurs polices et tailles de caractères, en plus de fioritures, sont utilisées dans la composition du cartouche.


[ 2 ] - Contour

Des tiges et feuilles de vigne à raisins bordent trois côtés de la carte. Les figures des 16 présidents (1789-1862) y sont insérées d’une façon symétrique sur les côtés latéraux: George Washington, John Adams, Thomas Jefferson, James Madison, James Monroe, John Quincy Adams, Andrew Jackson, Martin Van Buren, William Henry Harrison, John Tyler, James K. Polk, Zachary Taylor, Millard Fillmore, Franklin Pierce, James Buchanan, Abraham Lincoln. Des plantes sont illustrées sur la bordure supérieure, ainsi qu’aux extrémités des bordures.


[ 3 ] - Coordonnées géographiques

La méridienne origine des longitudes est le méridien de Greenwich. Par ailleurs, les coordonnées des longitudes et latitudes figurent sur la carte. Le tropique du Cancer est aussi indiqué, à la droite de la légende. La carte est quadrillée en fonction de ces coordonnées géographiques.


[ 4 ] - Échelles

Les échelles sont situées sous le cartouche de titre: une numérique et deux graphiques. L’échelle numérique est de 1 : 3 400 000. Les distances des échelles graphiques sont exprimées en milles terrestres et en milles marins.


[ 5 ] - Légende

La légende est située sous les échelles. On y trouve les symboles des centres urbains (capitale d’État, ville rurale, ville, village), des communications (chemin, voie ferrée, canal), des frontières (pays, État, comté) et la date d’entrée dans la fédération en italique.


[ 6 ] - Cartouches et tableaux

Les éléments présentés sont ainsi regroupés: fuseaux horaires, recensement, religions, États esclavagistes, ports d’entrée, distances maritimes, États et territoires, distances entre les villes, reliefs, cours d’eau, chutes d’eau, bassins hydrologiques, côtes maritimes, montagnes, coupes géologiques.

( A ) - Le cartouche sur les fuseaux horaires est constitué de trois cercles concentriques:

- au centre / une illustration de l’Observatoire national de Washington
- au milieu / les heures dans différentes villes en fonction de l’heure dans la capitale
- en bordure / un enchevêtrement végétal avec des plantes épineuses, un réseau télégraphique et plusieurs instruments scientifiques de mesure (dont horloge, boussole, cadran solaire, sextant, télescope).


( B ) - Le tableau sur le recensement de 1860 est le plus considérable. Il occupe toute la partie inférieure de la carte. Les données préliminaires ont été compilées par Joseph C.G. Kennedy, surintendant des 7e et 8e recensements. Elles sont ainsi affichées: nom de l’État, population de chaque comté, populations des villes principales.


( C ) - Le cartouche sur les religions indique que les Américains recensés sont largement membres des religions protestantes méthodiste, baptiste, presbytérienne, congrégationaliste et épiscopale. Par ailleurs, il n’y a que 620 950 catholiques recensés (probablement arrivés récemment lors de la Grande Famine irlandaise, 1845-1852).


( D ) - Le tableau sur les États esclavagistes contient deux données: la liste des 15 États esclavagistes et, parmi eux, les 11 États sécessionnistes.


( E ) - Le tableau sur ports d’entrée aux États-Unis d’Amérique liste les ports par État, en spécifiant les ports fermés par ordre du gouvernement. Par exemple les ports de l’État sécessionniste de la Floride sont fermés.


( F ) - Les distances maritimes entre plusieurs ports américains et étrangers sont indiquées sur la carte. Elles sont exprimées en milles nautiques (exemples): Veracruz (Mexique) - La Nouvelle-Orléans (États-Unis d’Amérique) 800, La Nouvelle-Orléans - La Havane (Cuba) 630, La Nouvelle-Orléans - Liverpool (Angleterre) 4 480, Vera Cruz - La Havane 810.


( G ) - Le cartouche sur les États et territoires indique pour chacun d’entre eux, la superficie en milles carrés, la population et, pour les États, leur date respective d’entrée dans la fédération américaine. Le pays compte alors 31 483 245 habitants.


( H ) - Le tableau sur les distances entre les villes indique les distances aériennes entre 34 villes, en fonction des relevés récents des longitudes et latitudes, le nom de la capitale étant écrit en lettres majuscules.


( I ) - Le relief montagneux est figuré par des tracés linéaires plus ou moins réguliers en trois dimensions. Des lignes ondulées illustrent les régions marécageuses, comme les Everglades en Floride. D’autres éléments topographiques sont signalés par d’autres dessins ou simplement décrits (région sablonneuse ou désertique, par exemple).


( J ) - Le cartouche sur les cours d’eau indique les longueurs comparatives entre les principaux fleuves et les principales rivières du continent. Sur la ligne ondulée figurant le fleuve Saint-Laurent, sont indiquées les villes de Québec et Montréal, ainsi que les cinq Grands Lacs.


( K ) - Les principales chutes d’eau sont représentées sous une forme illustrée, les largeurs et hauteurs étant dessinées d’une façon proportionnelle.


( L ) - Les superficies des bassins hydrauliques à l’intérieur des États-Unis sont indiquées en milles carrés, le plus étendu étant le bassin de la vallée du Mississippi.


( M ) - Les longueurs des côtes maritimes sont exprimées en milles: les côtes de l’Océan Atlantique, du Golfe du Mexique et de l’Océan Pacifique.


( N ) - Les hauteurs des principales montagnes sont exprimées en pieds, le tout sous la forme illustrée de triangles (verts pour les sommets moins élevés et blancs pour les sommets enneigés).


( O ) - Trois coupes géologiques, dont une de l’Océan Atlantique Nord et deux du territoire américain.


[ 7 ] - Illustrations

Les deux gravures situées en haut de la carte illustrent les pouvoirs exécutif et légistatif des États-Unis d’Amérique: la résidente du président George Washington au mont Vernon, à proximité de la capitale; le Capitole de Washington où siègent les congressistes (représentants et sénateurs).


La troisième gravure représente une vue de la ville de Washington où l’obélisque dédié au premier président occupe la place centrale. Toutefois, ce monument est inachevé lors de la publication de la carte. Il s’agit donc d’une représentation du plan initial (1845-1848) de ce monument.


La quatrième gravure illustre les activités commerciales au port de New-York: voiliers, quais et entrepôts.


[ 8 ] - Cartons

La carte compte cinq cartons: une mappemonde et quatre cartes thématiques. Chacune de ces cartes pourrait faire l’objet d’une analyse détaillée.

( A ) - Au centre, dans la partie supérieure, une mappemonde légendée sur laquelle sont figurés les courants océaniques, les vents alizés, les moussons, les routes des navires à vapeur et les zones de Sargasses.


( B) - Les cartes thématiques portent sur les sujets suivants:

- géologie (Edward Hitchcock, Amherst College)
- météorologie (Lorin Blodget, auteur de Climatology in the United States, et J.H. Coffin, Lafayette College de Pennsylvanie)
- zoologie (Traill Green, Lafayette College de Pennsylvanie)
- agriculture et botanique (J.B. De Bow, superintendant du dernier recensement, et Traill Green).

Outre leur contenu spécifique, ces cartes ont des éléments communs, dont un cartouche de titre, les coordonnées géographiques, une échelle et une légende.


Partie 2 - Le but de la carte

Le document cartographique The Washington map of the United States a édité en 1862 par l’Observatoire national de Washington, une institution fédérale, dans le contexte du début de la Guerre de Sécession (1861-1865). Cette donnée historique doit être retenue pour comprendre le but de sa publication.

Le but de cette carte est éminemment politique. La carte vise la promotion de l’unité de la République des États-Unis d’Amérique face au défi des États sécessionnistes. Plusieurs éléments le démontrent, par exemple:

- le titre de la carte portant le nom du premier président de la fédération
- les deux illustrations supérieures illustrant les pouvoirs exécutif et législatif du pays
- les «deux yeux» englobant la totalité du pays: le cartouche de l’observatoire national de Washington, à gauche, et le portrait de Washington, à droite
- le tableau sur le recensement inclut les États sécessionnistes
- des villes des États sécessionnistes sont incluses dans le tableau des distances entre les villes
- les cartes des cartons représentant des données thématiques globales (géologiques, météorologiques, zoologiques et botaniques).

À cet égard, le cartouche sur les fuseaux horaires au centre duquel se trouve la gravure de l’Observatoire national de Washington est éminemment révélateur. Les heures sont présentées d’une façon concentrique et non d’une façon spatiale, donc à l’intérieur d’un tout clos et unificateur. L’enchevêtrement végétal avec des plantes épineuses illustre la marche victorieuse du pays vers la conquête des nouveaux territoires à l’ouest des treize États initiaux, malgré les difficultés rencontrées. Les instruments scientifiques évoquent le siècle des Lumières, celui de la raison dominant la nature sauvage et dépassant l'obscurantisme du passé. Le réseau télégraphique illustre l’unification des communications à travers le territoire, en conformité avec l’idéologie messianique de la Destinée manifeste (1842).

Bien plus, le sommet de ce cartouche est triplement symbolique: la lettre U fleurie (représente l’harmonie bienfaisante de l’Union fédérale), les deux pointes supérieures du U sont reliées par des lignes télégraphiques (représentent l’Union du pays), l’heure repère (commune à tous) est celle de l’Observatoire national de Washington (The National Observatory, Washington). Ce cartouche est en quelque sorte la signature du cartographe (collectif): tous ses éléments et l’agencement de ceux-ci sont symboliques.


Dans ce contexte de valorisation de l’Union fédérale, plusieurs éléments de la carte évoquent tout de même la défection des États sécessionnistes, par exemple:

- le tableau sur les États esclavagistes inclut aussi les États sécessionnistes
- le tableau sur les ports d’entrée aux États-Unis d’Amérique liste les ports par État, en spécifiant les ports fermés dans les États sécessionnistes par ordre du gouvernement fédéral
- en contraste, la gravure du port actif de New-York est placée dans la partie méridionale de la carte et non à proximité de sa localisation sur la côte atlantique.

Par ailleurs, l’unité territoriale du pays est affirmée d’une façon non équivoque, la délimitation des frontières des États de la Confédération étant absente de la carte.

Tout en étant de nature encyclopédique, avec une multitude de données scientifiques et statistiques, cette carte a une visée manifestement politique: E pluribus unum.

Citations

Maps are a graphic language to be decoded. They are construction of reality, images laden with intentions and consequences that can be studied in the societies of their time. Like books, they are also the products of both individual minds and the wider cultural values in particular societies. (John Brian Harley, Text and Contexts in the Interpretation of Early Maps (1990)

La carte est un instrument de communication. (Christian Jacob, L’empire des cartes, 1992)

À l’instar de tout autre produit culturel, la carte est sensible à son contexte de production. […] Construction sociale, la carte renferme, dans ses tracés et ses décorations, les relations de pouvoir, les pratiques culturelles, les impératifs et les priorités sociales dominants dans la société. (Nelson-Martin Dawson, L’Atelier Delisle, 2000)

The map is not a picture. It is an argument. (Denis Wood et John Fels, The Natures of Maps, 2008)

Carte

1862 - États-Unis d’Amérique - The Washington map of the United States / Matthew Fontaine Maury (1806-1873), contributeur / S. Taintor & Co., imprimeur, Philadelphie (Pennsylvanie). - Bibliothèque du Congrès.

Pour apprécier les détails de cette carte, vous pouvez la consulter / télécharger au format JPEG 2635 x 2599 pixels.

Remarque

Après avoir complété la rédaction de ce billet, j’ai écrit au service Poser une question (Ask a Librarian) de la Bibliothèque du Congrès au sujet de Matthew Fontaine Maury. Voici ma question et la réponse obtenue:

Question

SUBJECT : The Washington map of the United States (1862)

I did not find the name of Matthew Fontaine Maury (1806-1873) on the map, although his contribution is indicated on the Library of Congress bibliographic record. Could you please tell me the documentary source for this contribution?

Réponse

This message responds to your recent inquiry concerning Matthew Fontaine Maury's series of maps entitled "The Washington Map of the United States."

The collections of the Library of Congress include several editions of the title published between 1860 and 1868 - see citations below. With regard to your query, the map was published under the auspices of Maury during his tenure as Superintendent of the US Naval Observatory.

At the outbreak of the Civil War, Maury choose to leave the employment of the Federal Government in favor of the Confederacy. Consequently his name was removed from the cartouche of the later editions.

We hope this information assists your research.

Sincerely,

Ed Redmond
Geography & Map Reference Specialist
Library of Congress
Geography & Map Division

Cette réponse est suivie des notices bibliographiques des documents de la série de cartes intitulées The Washington map of the United States [ 1860 - 1861 - 1861 - 1862 - 1863 - 1864 - 1865 - 1868 ].

Références

A - Cartographie (livres numériques gratuits)

Grammaire de la carte
Atlas du Québec (voir B - Guide d’interprétation d’anciennes cartes géographiques)
Anciennes cartes géographiques (voir 7 - Interprétations)

B - Guerre de Sécession

The Civil War (LC)
US Civil War: Selected Resources (LC)

Articles connexes

La nouvelle nature des cartes [John Brian Harley]
Carte des États-Unis d’Amérique (1784)
Atlas des États-Unis d’Amérique

12 avril 2020

Les animaux de Pâques

Tout spécialement pour les bambins et les enfants

À défaut de pouvoir s’enjouer aujourd’hui à la vue des animaux familiers de Pâques, voici quelques photos souvenirs prises à la Place Versailles.


Images

Photos © Claude Trudel 2018

Autres photos nature

La Collection de Claude Trudel compte plusieurs milliers de photos prises au Jardin botanique de Montréal. Les photos originales ont une résolution de 2048 x 1152 pixels, mais elles sont aussi disponibles aux formats 320 x 180 pixels, 800 x 450 pixels, 1024 x 576 pixels et 1920 x 1080 pixels. Les photos peuvent être vues individuellement ou en diaporama. Elles peuvent aussi être envoyées au format carte postale virtuelle. Sous une licence CC BY-NC-SA, les photos peuvent être utilisées gratuitement à des fins éducatives non commerciales.

Les fleurs de Pâques

En hommage à toutes les victimes
d'ici et d'ailleurs


Le lys blanc est l’emblème traditionnel de la fête de Pâques. C’est aussi le symbole de la royauté française que l’on retrouve d’une façon stylisée sur le drapeau québécois.

Les fleurs suivantes sont associées à la fête de Pâques dans d’autres pays et traditions :

Argentine et Chili

France

Irlande

Allemagne

Angleterre

Grèce

Brésil

Pays baltes

Tropiques

Références

Photos © Claude Trudel 2020, Le monde en images, CCDMD :

Québec / Lis blanc [Lilium] - Argentine et Chili / Poinsettia [Euphorbia pulcherrima 'Luv U Pink Hot'] - France / Pulsatille [Pulsatilla subslavica] - Irlande / Lys Calla [Lys Calla] - Allemagne / Tulipe hybride de Darwin [Tulipa 'Fosteny King'] - Angleterre / Anémone pulsatille [Pulsatilla vulgaris 'Papageno'] - Grèce / Narcisse de Constantinople [Narcissus 'Minnow'] - Brésil / Tibouchina [Tibouchina urvilleana] - Pays basques / Saule marsault [Salix caprea] - Tropiques / Orchidée [Cattleya mossiae 'Reineckiana Rita'].

La Collection de Claude Trudel compte plusieurs milliers de photos prises au Jardin botanique de Montréal. Les photos originales ont une résolution de 2048 x 1152 pixels, mais elles sont aussi disponibles aux formats 320 x 180 pixels, 800 x 450 pixels, 1024 x 576 pixels et 1920 x 1080 pixels. Les photos peuvent être vues individuellement ou en diaporama. Elles peuvent aussi être envoyées au format carte postale virtuelle. Sous une licence CC BY-NC-SA, les photos peuvent être utilisées gratuitement à des fins éducatives non commerciales.

Pour un tour d’horizon sur les fleurs de Pâques : Fleurs de Pâques autour du monde (Larry Hodgson, Le Soleil, 27 avril 2019).

10 avril 2020

L’Art de l’enquête criminelle


Les fraudeurs le moindrement intelligents qui apprennent qu’ils sont visés par une enquête tenteront de la déjouer par des falsifications, dissimulations et manœuvres dilatoires.

Ce constat formulé par Maurice Cusson et Guillaume Louis est bien connu par la population, car il a été mis en lumière à maintes reprises depuis plusieurs décennies. Il préoccupe au plus haut point les gens soucieux de sécurité, d’équité et de justice.

Le livre des deux professeurs de l’Université de Montréal compte trois parties: Science et temps (6 chapitres), Séries et stratégies (5 chapitres), Droit, justice et juste milieu (1 chapitre). Les parties préliminaires sont constituées par l’avant-propos, l’introduction et les remerciements des auteurs. L’ouvrage est complété par une bibliographie de onze pages en petits caractères.

Science et temps

Le chapitre initial est consacré à l’enquête éclair se déroulant au cours des 24 heures suivant la perpétration d’un crime. L’importance de cette phase préliminaire de l’enquête est primordiale, étant donné que l’enquête est soumise à la dictature du facteur temps. Après une rétrospective sur le fonctionnement quotidien des services d’enquête américains entre 1950 et 1980, les auteurs traitent des nouvelles avancées technico-scientifiques, dont les traces numériques, les bases de données informatisées et le système d’urgence unique 911. Le contre-exemple de l’affaire Norbourg est détaillé à la fin du chapitre.

Le chapitre 2 porte sur les enquêtes complémentaires, beaucoup plus longues et difficiles. Comme il n’y a qu’un très faible pourcentage d’enquêtes menant à une comparution, un tri s’impose entre les cas résolus, résolubles et insolubles. Ceux-ci étant majoritaires, les enquêteurs vont concentrer leur temps sur certains cas majeurs susceptibles d’être résolus. Dans ce contexte, un filtrage systématique est utilisé en fonction des quatre types de criminels (opportuniste, routinier, grand fraudeur, dangereux violent) et des facteurs de gravité, de sérialité et d’élucidation du crime. La description de sept cas de figure complète ce chapitre.

La méthode scientifique appliquée à l’enquête criminelle est abordée au chapitre 3. Les auteurs distinguent les causes matérielles du crime (appréhendées par la criminalistique) et les raisons et passions du criminel (appréhendées par la criminologie). Ils décrivent ensuite les douze postulats devant guider une enquête criminelle. Par exemple, l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien d’Istanbul illustre le septième postulat relatif aux images.

Le chapitre 4 traite des moyens utilisés par les enquêteurs et analystes pour recueillir des leurs informations et obtenir des données. Chacun de ces moyens fait l’objet de longues explications, exemples à l’appui: écouter et questionner; observer; consulter les bases de données policières et civiles; espionner. L’analyse des traces d’ADN, l’exploitation des bases de données et des mégadonnées numériques sont particulièrement détaillées.

Le chapitre 5 porte sur l’interrogatoire du criminel et ses modalités de déroulement. Les auteurs détaillent et caractérisent deux types d’interrogatoires, l’une coercitive et l’autre cognitive. La première est généralisée aux États-Unis d’Amérique et en France, mais très rare au Canada. La seconde est plus efficace pour obtenir l’aveu du crime si elle est menée dans les règles de l’art. Enfin, une entrevue peut donner lieu à une entente donnant-donnant.

Le chapitre 6 énumère et souligne l’importance de la typologie indicative de délits, crimes et problèmes criminels en vue de formuler des hypothèses pertinentes. Par ailleurs, la collaboration entre l’enquêteur et l’analyste est mise en relief dans le contexte des informations massives contenues dans les bases de données et les mégadonnées numériques. Un encadré de quelques pages complète la partie initiale du volume: La police scientifique de R.A. Reiss opérait la synthèse entre la criminologie et la criminalistique. Pionnier de la police scientifique en Suisse, Rodolphe Archibald Reiss (1875-1929) est souvent cité dans le livre.

Séries et stratégies

Les premiers chapitres de cette deuxième partie portent sur la description de différents types de crimes en série et les modalités d’enquête propices à les résoudre: les vols dans les entreprises et les organisations (chapitre 7), les introductions par effraction en série (chapitre 8), les infractions sexuelles (chapitre 9). De nombreux cas font l’objet de descriptions détaillées, tant pour les perpétrations de ces crimes que pour les enquêtes menant à l’arrestation des criminels.

Le chapitre 10 envisage et décrit l’enquête comme une démarche relevant de la stratégie, celle-ci visant d’abord et avant tout la sécurité. Dans ce contexte, neuf paradoxes classiques sont démontrés. Un passage crucial mérite d’être cité: «[…] la sévérité, notamment une longue peine de prison ou la peine de mort, ne dissuade pas. […] C’est plutôt la certitude de la peine – plus précisément, la probabilité élevée d’être puni – qui produit un effet intimidant. Et, pour cela, une peine modérée suffit.» Les auteurs concluent ce chapitre en listant les choix stratégiques de l’enquêteur.

Dans le chapitre suivant, les auteurs évaluent l’impact de l’enquête en fonction de la réduction du taux de criminalité. L’impact est d’autant plus marqué qu’il porte sur les crimes les plus graves, dont les hominines et les crimes en série. Ce chapitre présente aussi les statistiques portant sur l’évolution des crimes commis au Québec de 1962 à 2017.

Droit, justice et juste milieu

Le chapitre conclusif est présenté sous la forme d’un dialogue entre les penseurs Socrate et Protagoras. Certes un dialogue didactique, mais tout de même un dialogue anachronique (comme le soulignent les auteurs) puisque la conversation porte sur le rôle de l’avocat et le droit à l’enquête au 21e siècle.

Appréciation

Le livre sera sûrement utile aux étudiants visant une carrière dans un corps policier, aux policiers, enquêteurs et analystes œuvrant dans un service de police, ainsi qu’aux responsables de la sécurité travaillant dans une entreprise privée. Ces personnes pourront parfaire leur formation et approfondir leurs connaissances en se référant aux ressources de la bibliographie.

En parcourant ce livre, le grand public comprendra mieux le travail de l’enquêteur criminel et le contexte dans lequel il travaille. À cet égard, citons deux passages:

Les fins limiers comme Sherlock Holmes qui réussissent à tous les coups n’existent que dans les romans. […] Dans le monde réel, l’enquêteur se heurte quotidiennement à l’impossibilité de découvrir le coupable ou de prouver sa culpabilité.

Si nous convenons que 5% des jeunes gens membres d’une génération sont responsables de 50% de la délinquance et de pourcentages encore plus élevés de crimes graves, la mise hors jeu d’un bon nombre de gens appartenant à cette minorité de 5% grâce aux enquêtes peut produire des effets dissuasifs et neutralisants non négligeables.

Référence

Cusson, Maurice; Louis, Guillaume. - L’Art de l’enquête criminelle. À la recherche de la vérité, de la sécurité et de la justice. - Québec: Septentrion, 2019. - 220p. - ISBN 978-2-89791-111-9. - [Citations: p. 30-31, 20, 43, 180]. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ: 363.25 C986a 2019.

Sur le site des Éditions du Septentrion, ce livre est proposé aux formats papier, PDF et ePub.

Image

Un médecin légiste utilise un écouvillon pour récupérer une preuve d’ADN (Daekow, Wikipédia, 9 mai 2014, sous licence CC BY SA).

Les auteurs traitent de la découverte et de l’utilisation de l’ADN dans deux longs passages, car il joue un rôle majeur dans l’enquête criminelle. Voir: p. 40-41 et 68-71.

Sur la Toile

École de criminologie (Université de Montréal)
École nationale de police du Québec (ENPQ)
Éditions du Septentrion
Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale (LSJML)

03 avril 2020

Les plantes étranges de Mme Z

L’exposition Les plantes étranges de Mme Z est dédiées aux jeunes. Elle est présentée dans la Grande serre d’exposition du Jardin botanique de Montréal, du 26 février au 26 avril 2020. Par mesure préventive, dans le contexte de la COVID-19, elle est présentement inaccessible.

Vous pourrez toutefois avoir un aperçu de quelques plantes exposées en observant les photos ci-dessous prises avant la fermeture du Jardin botanique de Montréal, le 12 mars dernier.

Les notices explicatives sont tirées de l’encyclopédie Wikipédia. En cliquant sur les liens, vous pourrez accéder aux photos originales accompagnées de leurs descriptions scientifiques.

Hublot, Mousse et Taro / La Mousse espagnole est une espèce de plantes épiphytes de la famille des Broméliacées. Elle se développe sur le continent américain où elle pend aux branches d'arbres, aux fils téléphoniques et à tout autre support aérien où elle capte l'humidité de l'air et les éléments nutritifs sous forme de poussières. / Le Taro géant est une espèce de plantes de la famille des Aracées originaire de l'Asie du Sud-est.


Albuca spiralée / Une espèce de plante à fleurs de la famille des Asparagacées. Elle est originaire de l’Afrique du Sud. Surnommée tire-bouchon, elle est reconnaissable à ses feuilles distinctives, étroites, en spirale et munies de poils glandulaires.


Scirpe incliné / Une espèce de plante à fleurs de la famille des Cypéracées connue sous le nom commun herbe à fibres optiques. Elle est très répandue, étant originaire de nombreuses régions du monde, y compris de certaines parties de l'Australasie, de l'Eurasie, de l'Afrique et de l'Amérique du Nord et du Sud.


Plante caillou / Des plantes vivaces, succulentes, acaules, membres de la famille des Aizoacées. Ces plantes sont répandues dans les zones désertiques et semi-désertiques d'Afrique du Sud et de Namibie, uniquement. Les paires de feuilles charnues, dressées, de forme générale tronconique, pratiquement sans tige, constituent une réserve d'eau.


Célosie crête de coq / Une espèce de plantes de la famille des Amaranthacées. Cette espèce est naturalisée dans toutes les régions tropicales du globe. Ces plantes sont cultivées comme plantes ornementales pour leurs fleurs très colorées.


Troène du Japon / Il s'agit d'un arbuste l'écorce gris-beige. Ses feuilles coriaces persistantes sont opposées. Les fleurs de couleur blanche poussent en grappes au début de l'été. Elles ont un parfum souvent peu apprécié et produisent de grandes quantités de pollen. Le fruit est une drupe ovale, d'abord verte puis virant au noir violet avec une pruine cireuse au début de l'hiver.


Népenthès / Une espèce de plantes carnivores originaire des Philippines, où elle pousse entre 1200 m et 1500 m d'altitude. La taille de ce népenthès est relativement modeste au regard d'autres espèces. Les urnes qui peuvent être très nombreuses présentent une forme caractéristique.


Drosère / Une espèce de plante de la famille des Droséracées. Elle est commune sur la côte orientale de l'Australie et en Nouvelle-Zélande. Cette plante pousse en tourbières ou dans des landes humides et en général dans un climat subtropical. La plante se divise en deux parties donnant à la feuille la forme d'un Y. Le limbe porte des poils munis de glandes qui produisent des gouttelettes gluantes.


Appréciation

La brièveté de l’accès à l’exposition Les plantes étranges de Mme Z ne doit pas nous faire oublier tout le travail méticuleux des mois de sa préparation.

Si brève fût-elle, rendons hommage à tous les artisans de cette exposition didactique exceptionnelle, responsables, concepteurs, horticulteurs, jardiniers et autres employés du Jardin botanique de Montréal.

Aux internautes qui suivent le blogue Trouvailles, ainsi qu’à l’ensemble des gens affectés par la crise humanitaire, je vous souhaite patience, détermination, courage et espoir.

Photos

Photos © Claude Trudel 2020, Le monde en images, CCDMD.

La Collection de Claude Trudel compte plusieurs milliers de photos prises au Jardin botanique de Montréal. Les photos originales ont une résolution de 2048 x 1152 pixels, mais elles sont aussi disponibles aux formats 320 x 180 pixels, 800 x 450 pixels, 1024 x 576 pixels et 1920 x 1080 pixels. Les photos peuvent être vues individuellement ou en diaporama. Elles peuvent aussi être envoyées au format carte postale virtuelle.

Sous une licence CC BY-NC-SA, les photos peuvent être utilisées gratuitement à des fins éducatives non commerciales.

Référence

Pour explorer davantage les caractéristiques fascinantes de ces plantes, vous pourrez consulter le nouveau volume Flora produit par les jardins botaniques Kew (Londres) et Smithsonian (Washington). Des exemplaires sont [seront] disponibles dans les Bibliothèques de Montréal et à la Grande Bibliothèque:

Fewster, Helen, dir. - Flora. Un fascinant voyage au cœur du monde végétal. - Traduction par Valérie Feugeas et Marie-Noëllle Pichard. - Montréal: MultiMondes, 2019. - 440p. - ISBN 978-2-8977-3125-0. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ: 580 F632 2019 et 580 F6321 2019.

Sur la Toile

Les plantes étranges de Mme Z (JBM)
Jardin botanique de Montréal (JBM)
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