30 septembre 2014

À la découverte du Nord


Les régions éloignées ont toujours fasciné l’imagination et attiré l’attention, particulièrement le Nord.

C’est ainsi que débute le livre exceptionnel de Jacques Cayouette, botaniste et conservateur adjoint (Herbier DAO), au ministère Agriculture et agroalimentaire Canada. L’introduction spécifie le territoire étudié, soit le nord du 54e parallèle, et souligne la profondeur de la monographie : « Le présent travail est le fruit de décennies de compilation d’informations historiques et scientifiques. »

Aperçu

L’ouvrage est ainsi structuré : table des matières détaillée, carte du territoire étudié, introduction, vingt-sept chapitres regroupés en sept parties, conclusion, sources, bibliographie, remerciements et index. Chaque chapitre débute par un résumé illustré.

La première partie contient un seul chapitre portant sur les sciences naturelles à la baie d’Hudson du 17e au 19e siècle. Les initiatives de la Société royale de Londres et de la Compagnie de la baie d’Hudon sont relevées. Dès ce chapitre initial, le lecteur est en mesure d’apprécier le style de Jacques Cayouette et la diversité des documents illustrant l’exposé.

Les sept chapitres de la deuxième partie porte sur les missionnaires moraves, des pionniers de la flore du Labrador. Les exposés successifs sont centrés sur une personnalité marquante : Joseph Banks, Benjamin Gottlieb Kohlmeister, Robert Morrison et Mary E. Brenton. Un tableau fournit une synthèse sur les activités botaniques des missionnaires et le sort de leurs récoltes dans des herbiers.

C’est fascinant de voir comment Jacques Cayouette procède avec méthode et minutie pour établir l’origine et la répartition des récoltes (spécimens) dans différents herbiers européens et américains : « Le travail d’un botaniste ressemble parfois à celui d’un détective.» Les trois parties suivantes portent sur les premières contributions canadiennes, l’apport majeur des Américains et des Européens, et des figures québécoises majeures.

La troisième partie est constituée de deux chapitres, le premier est consacré aux récoltes à proximité des postes de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson, le second aux explorations de la Commission géologique du Canada. Elle couvre la période allant de 1860 à 1915. Le récit est centré surtout sur les contributeurs Augustin Christophe Lamare-Picquot, Emily Moore, Charles Arnaud, Robert Bell, Albert Peter Low, John Macoun et son fils James Melville Macoun. Trois cartes géographiques sont insérées dans cette partie : Map showing the limits of various trees in Canada (Robert Bell, 1897), Voyages d’exploration par Albert Peter Low dans la péninsule Québec-Labrador 1884-1905 (Fabien Caron, 1965), Northeastern portion of Labrador and New Quebec (Arthur Philemon Coleman, 1922).

La quatrième partie dédiée aux Américains et Européens compte trois chapitres couvrant la période 1860-1960. Les explorations américaines sont d’abord présentées, en particulier celle menée en 1891 par le Collège Bowdoin (Brunswick, Maine) et celles entreprises en 1892 et 1897 par Jewell David Sornborger (Université Harvard). Les contributions de cinq Européens sont ensuite signalées : Carl Emil Hansen Ostenfled, Frits Johansen, Malte Oskar Malte; Nicholas Polunin, Ilmari Hustich. Ces ceux derniers ont herborisé au Canada pendant trente ans.

La cinquième partie contient quatre chapitres présentant des figures québécoises majeures: Gérard Gardner, Anthème Dutilly, Ernest Lepage, Jacques Rousseau et Marcel Raymond. Les carrières, herborisations et publications de ces pionniers contemporains sont illustrées et détaillées d’une façon captivante. Les expéditions initiées et réalisées par Jacques Rousseau sont particulièrement captivantes. Par exemple, celle de 1948 est relatée dans un court métrage : À travers l’Ungava (Office national du film du Canada, Jacques Bobet, 1949, 19:07 min). Une carte dressée par Rousseau est reproduite dans le chapitre qui lui est dédié : Les zones bioclimatiques de la péninsule Québec-Labrador (1968). L’auteur souligne la collaboration entre l’herboriste Jacques Rousseau et le botaniste Marcel Raymond. Une carte du spécialiste des Cypéracées sur la répartition arctique du Carex stylosa (Marcel Raymond, 1949) figure dans le dernier chapitre.

Les sept chapitres de la sixième partie présentent des projets nordiques gouvernementaux et universitaires, des années 1920 à nos jours. Ainsi cette partie de l’ouvrage est centrée sur des institutions. Les contributions de plusieurs naturalistes du Musée canadien de la nature sont d’abord signalées, dont celles d’Alf Erling Porsild et plusieurs autres chercheurs qui ont produit la Flore de l’Archipel arctique canadien. Viennent ensuite la présentation des contributions universitaires : Université McGill (Frederick Kenneth Hare), Université de Sherbrooke (Albert Legault, Samuel Brisson) Université Laval (Centre d’études nordiques fondé par Louis-Edmond Hamelin, Herbier Louis-Marie, Marcel Blondeau, Jean Deshaye, Jacques Cayouette, Serge Payette et la mise en œuvre de la Flore nordique du Québec et du Labrador), Université de Montréal (Ernest Rouleau et la mise à jour de la flore de Marie-Victorin, André Bernard Bouchard, Alain Cuerrier). Cette partie se termine par les contributions reliées à l’Herbier du Museum de Terre-Neuve et du Labrador (John E. Maunder et autres chercheurs de l’herbier du musée) et à l’Université Memorial (Hans Rollmann).

La dernière partie porte sur la thématique de la protection de la flore dans le contexte du développement nordique. Elle contient trois chapitres portant sur l’exploitation des ressources nordiques, notamment par Hydro-Québec et les minières. Ces développements sont l’occasion de nouvelles herborisations, d’ajouts à la Flore nordique du Québec et du Labrador et de créations de parcs immenses. L’exposé se termine par la présentation d’inventaires récents.

Dans sa conclusion, l’auteur rappelle l’ampleur des contributions à l’exploration botanique du Grand Nord (au moins 420 personnes), leurs étapes historiques (depuis 1670 jusqu’à nos jours) et les nombreuses récoltes effectuées (92 000 spécimens). L’auteur évoque enfin les perspectives d’avenir et la singularité de son ouvrage : « Ce travail demeure un abrégé de l’histoire de l’exploration botanique nordique de l’est de l’Amérique. Espérons que d’autres prendront la relève pour aller plus loin en approfondissant certains aspects, certaines périodes ou en découvrant d’autres sources. »

Iconographie

La richesse iconographique de cet ouvrage est incomparable : photos, images et cartes illustrent les exposés de l’auteur. Énumérons quelques exemples.

Les chapitres étant souvent centrés sur des personnages émérites, les photos de portraits sont innombrables, telles celles de William MacGregor, Emma Moore, Robert Bell, Albert Peter Low, William Spreadborough, John et James Melville Macoun, Jewell David Sornborger, David Potter, Margaret Oldenburg, Jacques Rousseau, Gérard Gardner, Arthème Dutilly, Louis-Marie, Marcel Raymond, Dominique Doyon, Albert Legault, Yves Cartier, Samuel Brisson, Louis-Edmond Hamelin, Gilles Lemieux, Louise Filion, Pierre Morisset, Serge Payette, Jean Deshaye, Pierre Dansereau, Ernest Rouleau, Marie-Victorin, André B. Bouchard, Alain Cuerrier, Susie Morgan, Hél`rnr Gilbert, Benoît Tremblay, Derek Lynch, Norman Dignard. Des gravures et peintures sont aussi présentées, dont celles de Johann Reihold, Johann Georg Adam, Joseph Barks, Benjamin Gottlieb Kohlmeister, Lewis David de Schweinitz, William Jackson Hooker, Francis Wolfe, Christian Schmitt, Auguste Christophe Lamare-Picquot.

Plusieurs photos ont trait aux plantes, évidemment, mais un bon nombre nous font aussi découvrir des paysages spectaculaires : vallée de la rivière George, côte de la baie Fisher, havre Douglas, détroit de Manitounuk, cuesta au nord de la Petite rivière de la Baleine, mont Pyramide, rivière Koroc, vallée de la rivière André-Grenier, rivière de Troyes, rivière Foucault, rivière aux Feuilles, fosse de l’Ungava. En plus des photos de plantes, plusieurs spécimens, de différents herbiers sont inclus tout au long de l’ouvrage.

Outre les cartes contemporaines, plusieurs anciennes cartes géographiques sont reproduites dans l’ouvrage : Carte du golfe de Richmond (lac Guillaume-Delisle, 1750), Carte du nord du Labrador et d’une partie de la baie d’Ungava (1811), Carte du nord du Labrador (1868), Carte de la limite nordique des arbres (1897), Carte des explorations de Low (1884-1905), Carte du nord du Labrador (1922), Carte de l’île d’Akpatok, Carte d’une expédition au Nunavut (1946), Carte florale du centre du Labrador (1965), Carte des récoltes de l’équipe Dutilly (1961), Carte des zones bioclimatiques (1968), etc.

Documentation

Les outils de repérage et de recherche sont exhaustifs. Tous les documents reproduits dans le livre sont légendés. Les sources sont commentées et présentées dans une section spécifique. Une bibliographie recensant près de mille titres et un index complètent l’ouvrage.

Fruit de toute une vie de recherche, ce livre de Jacques Cayouette est assurément hors du commun. Quel ouvrage de référence admirable et exemplaire!

Référence

Cayouette, Jacques. – À la découverte du Nord. Deux siècles et demi d’exploration de la flore nordique du Québec et du Labrador. – Québec: MultiMondes, 2014. – xiv, 363p. – ISBN 978-2-8954-4471-8. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ: 581.97141 C385a 2014. – [Citations, p. 1, 2, 50, 289].

Image

Photo prise au Jardin botanique de Montréal, dans la zone arctique du Jardin alpin (26 09 2014).

Cartographie

« Le Québec a toujours été intégré dans des ensembles politiques débordant ses frontières: l’Empire français, l’Empire britannique et la fédération canadienne. Au cours de l’histoire, ses frontières ont fluctué selon des décisions prises à l’extérieur de son territoire. Pendant le régime français, le Québec est intégré à la Nouvelle-France sous le nom de Canada: époques des Découvertes (1492-1608), des Compagnies (1608-1663) et de la Colonie royale (1663-1763). Au cours du régime britannique, le Québec devient la Province de Québec (Province of Quebec, 1763-1791), puis le Bas-Canada (Lower Canada, 1791-1840) et le Canada-Est (Canada East, 1840-1867). Depuis l’instauration du régime canadien (British North America Act, 1867), la Province de Québec (Province of Quebec) est une partie constitutive de la fédération canadienne (Dominion of Canada): le territoire initial (1867-1898), puis le territoire contemporain (1898 à nos jours). » (Claude Trudel, Atlas du Québec, 2014).

Plusieurs cartes sur le « territoire à l’étude » dans le livre À la découverte du Nord sont référencées (avec des hyperliens) dans l’Atlas du Québec, un livre numérique gratuit, dont celle-ci :


Source | Collection numérique de cartes et plans / Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) : Map of Labrador Peninsula (1920).

26 septembre 2014

Carte idéale du globe terrestre (1760)


Quelle belle carte! Elle est l’œuvre des Français Louis Claude de Vezou, cartographe, et Jean Lattré, graveur, éditeur et marchand de cartes.

Cette mappemonde (49,5 x 74,5 cm) est à la fois politique, didactique, astronomique et géographique. C’est en quelque sorte un document encyclopédique.

Politique

Le cartouche du titre est surmonté d’une inscription en latin et d’une médaille à l’effigie du roi Louis XV (1710-1774). L’inscription peut se traduire ainsi : «L’art est comme le Soleil ». Elle surmonte une figure royale rayonnante. C’est un double hommage envers le roi, le dédicataire de la mappemonde, au cours du Siècle des Lumières.

Didactique

Le but éducatif du document est spécifié dans le cartouche du titre : « Mappe-Monde géo-sphérique ou nouvelle carte idéale du globe terrestre pour servir d'introduction à la géographie, l'hydrographie et à la sphère armillaire dans laquelle on voit le rapport que toutes ces sciences ont entre elles ou avec les cieux par le moyen des cercles, des lignes et des points qui y sont imaginés ». Au-dessous du cartouche, une petite gravure illustre la visée didactique du cartographe : un angle dévoile un globe terrestre à un enfant; ce globe repose sur un livre adjacent à un compas.

Astronomique

Le cartographe illustre d’une façon schématique les systèmes du monde de Ptolémée (90-168), Copernic (1473-1543), Tycho Brahé (1546-1601) et Descartes (1596-1650). Cette présentation parallèle favorise la comparaison et l’évaluation scientifique de ces conceptions successives des observations et conceptions astronomiques. D’autres figures accompagnent ces schémas : les horizons droit, parallèle et oblique; les éclipses du Soleil et de la Lune. Par ailleurs, le zodiaque ou écliptique et les axes ou essieux du zodiaque sont tracés dans les hémisphères.

Géographique

Les indications et commentaires sont répartis autour et à l’intérieur des hémisphères, dont les vents imagés et les rhums, les saisons, les longitudes et latitudes, les zones climatiques et les peuples selon les zones habitées. Soulignons que les contours des continents sont approximatifs. Manifestement, le cartographe s’intéresse davantage aux faits astronomiques marquants qu’aux détails géographiques des terres émergées.

Une œuvre de synthèse remarquable reflétant bien l’esprit scientifique de son époque, celui des Lumières.

Image

Mappemonde (Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)

Mappe-Monde géo-sphérique ou nouvelle carte idéale du globe terrestre pour servir d'introduction à la géographie, l'hydrographie et à la sphère armillaire dans laquelle on voit le rapport que toutes ces sciences ont entre elles ou avec les cieux par le moyen des cercles, des lignes et des points qui y sont imaginés / Louis Claude de Vézoue [Vezou], Jean Lattré. – [Document mis en ligne le 31 juillet 2013].

Référence

Séguin, Marc; Villeneuve, Benoît. – Astronomie et astrophysique. – 2e édition. – Montréal : ERPI, 2002. – xxiii, 618p. + cédérom Voyage au bout de l’Univers. – ISBN 978-2-7613-1184-7. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 523.1 S456a et 520 S4563a 2002. – [Voir en particulier : L’astronomie à l’œil nu, p. 13-31, Le système du monde, p. 54-68, La profondeur du ciel, p. 80-85, Les observations de Tycho Brahé, p. 108-109, La physique des orbites, p. 112-113].

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Livre numérique gratuit


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22 septembre 2014

Sémantique conceptuelle du français

Cet essai d’analyse de la sémantique conceptuelle du français propose des définitions explicites d’une série limitée de notions, de relations et de paradigmes qui fondent l’appréhension de l’expérience du français. Il présente également sur cette base une description de la structuration grammaticale de chacune des parties du discours ainsi que la valeur des relations grammaticales qui les associent pour structurer des phrases.

Le nouveau livre de grammaire et lexicologie de Jacques Ouellet, professeur en linguistique française à l’Université Laval, est ainsi structuré:

Table des matières
Remerciements
Introduction (citation ci-dessus)
Généralités (chapitres 1, 2, 3)
Paradigmatique (4, 7)
Syntagmatique (5, 6, 8)
Syntaxe (9, 10, 11)
Catégories : nom (12, 13, 14, 15), participe (16), pronom (17, 18, 19, 20, 21, 22), verbe infinitif (23), verbe personnel (24), syntaxe verbale (25).

Dans son introduction, l’auteur situe son analyse de la sémantique conceptuelle du français dans le prolongement de l’étude qui en a été faite par Gustave Guillaume (1883-1960).

Le livre est aéré. Les exposés sont bien hiérarchisés. Les tableaux sont nombreux. Les exemples sont numérotés de 1 à 2235.

Les chapitres initiaux portent sur le langage, la sémiologie et les notions lexicales. Le premier étudie la fonction du langage (mots et concepts), la phrase (séquence de concepts), le système de la langue et les parties du discours. Le mot (signe d’un concept) fait l’objet du deuxième chapitre: le système de conceptualisation (sémiologie orale et sémiologie graphique), la fonction sémiologique, l’homonymie (grammaticale, lexicale), la polynomie, les onomatopées et interjections. Le troisième chapitre aborde les notions lexicales: les composantes d’un concept (lexèmes, morphèmes lexicaux, morphèmes grammaticaux), l’article et le numéral.

Les chapitres sur la paradigmatique expliquent la morphologie grammaticale (nom, article, pronom) et les notions grammaticales d’intension (verbe et participe). Les chapitres sur la syntagmatique abordent la formation d’un concept (composante grammaticale et composante lexicale) et les rapports syntagmatiques (fonctions de support et d’apport). Les chapitres sur la syntaxe examinent les séquences syntaxiques, les rapports grammaticaux et les relations logiques.

Les chapitres suivants ont trait aux parties du discours: le nom, les modalités de genre et de nombre, les notions grammaticales de genre et de nombre, le participe, le pronom (prédication, qualificateurs, personnels, relatifs et conjonctifs, localisateurs spatiaux et temporels, comparatifs), le verbe (infinitifs, personnels, syntaxe verbale).

Un livre de référence novateur fort intéressant!

Référence

Ouellet, Jacques. - Sémantique conceptuelle du français. Grammaire et lexicologie. - Québec: Les Presses de l’Université Laval (PUL), 2014. - xiv, 490p. - ISBN 978-2-7637-2157-6. - BAnQ: 440.14 O932s 2014. - [Citations: Introduction, p. 7, 3].

Remarque

À la page 32, dans la note 14, l’auteur explique sa préférence pour l’utilisation du mot polynomie au lieu du mot polysémie.

18 septembre 2014

Le mois le plus cruel | Louise Penny

Un dimanche de Pâques, dans le paisible village de Three Pines, se déroule la traditionnelle chasse aux œufs de bois. Les villageois de ce village des Cantons-de-l’Est se réunissent au bistro pour préparer cette fête champêtre. Tel est le décor initial du nouveau polar de Louise Penny.

Les personnages sont multiples, mais leur description est bien détaillée. Leurs traits respectifs sont décrits avec humour. Les lieux sont dépeints avec précision. Les faits cocasses sont parfois relatés comme des événements majeurs, par exemple une séance étonnante de spiritisme.

En soirée, en guise de défi, des villageois plus ou moins anxieux se dirigent vers la vielle maison des Hadley. Que va-t-il se passer dans cette demeure abandonnée? Pourquoi le célèbre inspecteur-chef Armand Gamache sera-t-il appelé à s’y rendre? Et c’est à partir d’ici que le récit prend une tout autre tournure…

Le titre du roman vous intrigue? Une citation. Vous en connaîtrez l’auteur dans l’un des derniers chapitres. Dans ce même chapitre, une coquille cocasse: canard du lac Brume. Un peu plus loin, dans un autre chapitre, une référence à Matthieu 10, 36: Les ennemis de l’homme sont les gens de sa maison.

Lire un roman de Louise Penny, c’est explorer des paysages enchanteurs de l’Estrie. C’est retrouver des jalons historiques du Québec. C’est savourer des plaisirs de la vie, comme fêter et déguster des plats délicieux. C’est aussi reconnaître certaines faiblesses de l’humanité.

Référence

Penny, Louise. - Le mois le plus cruel. - Traduit de l’anglais par Michel Saint-Germain avec la collaboration de Louise Chabalier. - Montréal: Flammarion Québec, 2014 © 2011. - 431p. - ISBN 978-2-89077-391-2. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ: C PEN et Penny P416m.

Articles connexes

En plein cœur | Louise Penny
Enterrez vos morts | Louise Penny

14 septembre 2014

L’Iran : des Perses à nos jours

Ce recueil inédit d’articles publiés dans L’Histoire et mis à jour présente l’histoire de la Perse selon des points de vue occidentaux d’autrefois et d’aujourd’hui.

L’ouvrage collectif est divisé en quatre sections :

1. – Quand l’Iran s’appelait la Perse…
2. – La Perse ancienne, rivale de la Grèce et de Rome
3. – L’Iran, un grand empire musulman
4. – Les voies de la modernisation

Le livre est complété par une chronologie, un lexique, une bibliographie et des notices sur les seize auteurs.

La première partie est constituée de quatre articles. Le premier est des plus intéressants, car il s’attarde aux sources documentaires relatives aux origines de la Perse. Le deuxième établit la genèse des préjugés traditionnels envers le peuple perse, depuis les Grecs de l’Antiquité jusqu’aux Occidentaux contemporains. Le troisième texte décrit les structures administratives de l’Empire achéménide et plus spécifiquement la monarchie perse. Le dernier article traite du mazdéisme sous forme d’une entrevue.

La deuxième partie compte six articles. Le premier analyse l’Anabase, récit de Xénophon sur la célèbre armée des Dix-Mille mercenaires grecs. Le deuxième porte sur la conquête de l’Empire achéménide par Alexandre, un empire conquis habilement de l’intérieur. Le troisième formule une hypothèse sur les motivations politiques de la destruction méthodique de Persépolis par Alexandre. Le quatrième article parle de l’Empire sassanide sous forme d’entrevue : sources, relations internationales, administration, religion et réformes de Chosroès. Le texte suivant évoque les échanges culturels entre les Perses et leurs sujets juifs, notamment les influences iraniennes sur la société juive et dans plusieurs livres du Talmud et de la Bible. Le dernier article raconte la fin de l’Antiquité en Orient par la prise de Jérusalem par les Perses en 614, une conquête suivie de l’offensive d’Héraclius (630) qui a donné naissance à la Légende dorée.

La troisième partie est contient quatre articles. Sous forme d’entretien, le premier article porte sur les vicissitudes de l’implantation de l’islam dans l’Empire sassanide, des élites et de la langue persane, et de l’imposition du chiisme comme religion d’État par les Safavides (1501). L’article suivant raconte les circonstances du massacre d’Ispahan par Tamerlan en 1387. Le troisième article décrit les réalisations prestigieuses de Shah Abbas Ier, le plus grand souverain de la dynastie des Safavides (1501-1722). Très bref, le dernier article traite de la langue persane, une langue-poème.

La quatrième partie compile six articles. Le premier raconte la révolte du peuple en 1890-1892, sous l’influence déterminante du clergé chiite, contre l’exploitation étrangère, notamment la concession du tabac. Le deuxième article décrit les tentatives éphémères de mouvements constitutionnalistes, puis l’avènement de la dynastie dictatoriale des Pahlavi, à l’instigation des Britanniques, au début du 20e siècle. L’article exhaustif suivant explique le contexte historique menant à la prise du pouvoir par Khomeyni, en 1979, après le départ définitif de Mohamed Reza Shah, un despote inféodé aux États-Unis d’Amérique. La guerre Irak-Iran (1980-1988), qui a renforcé le nouveau régime, fait l’objet du quatrième article. Les enjeux géostratégiques liés à la puissance iranienne sont abordés dans le cinquième article, sous forme d’entrevue. Le dernier article recense d’importantes avancées pour les femmes depuis la Révolution islamique : l'accès massif à l’éducation, le mariage plus tardif, le libre choix de l’époux, les relations sexuelles prénuptiales, la baisse du taux de natalité, la remise en cause du patriarcat, la participation active à la vie culturelle, le travail rémunéré, le droit à l’héritage de la terre, la participation (variable selon le niveau administratif) à la vie politique, la liberté d’exercer le métier de leur choix. Par contre, elles subissent encore le port obligatoire du voile et les plus activistes sont brimées dans leurs droits.

Tous les articles de ce recueil sont intéressants, mais certains ont un contenu documentaire plus dense, dont ceux portant sur l’Anabase de Xénophon et la Révolution islamique de 1979. Certains articles sont plutôt factuels, alors que d’autres sont plus engagés tels les deux derniers. Bien que les points de vue exprimés soient occidentaux, leur diversité les rend quand même instructifs.

À l’automne 2014, un atelier du Club de lecture - histoire des Amis de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (ABAnQ) portera sur cet ouvrage collectif.

Références

Rowley, Anthony, dir. – L’Iran. Des Perses à nos jours. – Recueil inédit d’articles publiés dans L’Histoire et mis à jour. – Paris : Fayard, 2012. – 256p. – (Pluriels). –ISBN 978-2-8185-0222-8. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 955 IRA et 955 A6371i 2012.

Cet ouvrage ne contient pas de carte. Par contre, le livre Anciennes cartes géographiques, annoncé ci-dessous, contient un grand nombre de liens pointant vers d’anciennes cartes géographiques de la Perse (Iran), dans le chapitre intitulé Documents cartographiques.

Les personnes intéressées par la langue persane pourront lire cet excellent recueil :

Anthologie de la poésie persane (XIe - XXe siècle). – Introduction par Z. Safâ. Textes choisis par Z. Safâ, traduits par G. Lazard, R. Lescot et H. Massé. – Paris : Gallimard / Unesco, 1987 ©1964. – 422p. – (Connaissance de l’Orient). – ISBN 978-2-07-071168-4. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 891.551008 A6281 1987.

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10 septembre 2014

Plaidoyers pour la gratuité scolaire

Libres d’apprendre

Sous la direction de Gabriel Nadeau-Dubois, les Éditions Écosociété viennent de publier l’ouvrage collectif Libres d’apprendre : plaidoyers pour la gratuité scolaire. Le livre est préfacé par le conteur, chanteur et écrivain Fred Pellerin.

Gabriel Nadeau-Dubois a entrepris ce brillant projet dans la foulée du Sommet sur l’éducation supérieure où la discussion sur la gratuité scolaire avait été proscrite par le gouvernement.

Libres d’apprendre revivifie le débat sur l’éducation universitaire dans le contexte ambiant du néolibéralisme.

Introduction

L’introduction est rédigée par Gabriel Nadeau-Dubois, candidat à la maîtrise en sociologie à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) : La petite histoire d’un projet oublié. Elle contient deux sections. La première rappelle les grands jalons de l’histoire de l’éducation et du mouvement étudiant depuis Duplessis jusqu’à nos jours. La seconde présente avec autant de brio les trois parties du livre : La gratuité, comment?, L’école pour tout le monde, Le savoir gratuit.

La gratuité, comment?

Philippe Hurteau et Simon Tremblay-Pepin, chercheurs à l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), brossent un tableau sur le financement de l’éducation supérieure au Québec, en comparaison avec d’autres pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans le contexte actuel du néolibéralisme.

Michel Seymour, professeur de philosophie à l’Université de Montréal (UdeM), souligne les contradictions des partisans de la hausse des frais de scolarité, l’impact des coupures dans les transferts en éducation du gouvernement fédéral en 1995, l’incurie de plusieurs administrateurs universitaires, l’injustice causée par l’abolition de paliers d’imposition, les effets pernicieux de l’individualisme, le maintien de stratégies gouvernementales néolibérales.

Ces deux études démontrent d’une façon limpide la faisabilité de la gratuité scolaire dans les institutions universitaires du Québec. Le contexte historique, évoqué dans l’introduction, et le contexte économique, décortiqué dans cette première partie du livre, ouvrent la voie à de nouvelles visions favorables à la gratuité scolaire.

L’école pour tout le monde

La journaliste Lise Payette raconte sa vie d’écolière et d’élève avec passion. Son témoignage est très émouvant et révélateur sur les convictions qui seront siennes tout au long de sa vie. Sa vision et son implication envers les étudiants lors du Printemps québécois le sont également : « Sous la gouverne de Jean Charest, j’ai vu de mes yeux vu ce que je ne pensais jamais voir de mon vivant : des policiers québécois frappant des enfants québécois, parce qu’ils rappelaient aux plus vieux d’entre nous une promesse non tenue. […] Moi, comme citoyenne, j’ai choisi d’investir dans les carrés rouges parce qu’ils sont l’avenir. »

La journaliste Francine Pelletier revient sur les grands événements des dernières décennies dans une perspective féministe : la Révolution tranquille, le mouvement féministe, la tuerie de l’École Polytechnique, le débat sur la charte des valeurs et les droits fondamentaux. Elle conclut en énonçant les conditions d’une nouvelle émergence de l’idée de gratuité scolaire.

Julia Posca, chercheuse à l’IRIS, retrace les grandes étapes de la classe moyenne : ses racines dans les années 1940, son émergence dans les années 1960, son apogée dans les années 1980 et son déclin ultérieur. À titre d’exemple, elle cite le cas de Line Beauchamp. Son questionnement sur le devenir de l’éducation et de la classe moyenne suscite une profonde réflexion sur notre société. Cet exposé est factuel. Il est basé sur plusieurs études exhaustives.

Anne-Marie Boucher, coordinatrice du Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec (RSIQ), et Marie-Claude Goulet, médecin auprès de populations défavorisées de Montréal, abordent la question de la gratuité scolaire dans la perspective de la justice et de l’égalité sociales. La réalité pérenne de la ségrégation scolaire est étayée. La conclusion des auteures est éloquente : « La gratuité est pour nous une condition essentielle afin de permettre un accès égalitaire à l’éducation, mais nous aurons besoin de beaucoup plus. Il nous faudra remettre l’éducation au cœur de notre société, avec une philosophie du bien commun, du vivre ensemble, du partage. » Les personnes intéressées plus particulièrement à cette facette du débat sur la gratuité scolaire pourront consulter L’école au service de la classe dominante (Montréal, M éditeur, 2012), le manifeste de la Centrale de l’enseignement du Québec (CEQ) publié en 1972.

Les auteurs de cette deuxième partie du livre sont des auteures. Cette participation féminine au cœur du livre, comme dans la partie suivante, fait écho au célèbre discours de Gabriel Nadeau-Dubois à l’Olympia, le 10 août 2012 : « Nous en avons marre de l’inégalité entre les hommes et les femmes. » Ce cri du cœur était aussi présent dans Nous sommes avenir, le fameux manifeste publié par de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), le 13 juillet 2012.

Le savoir gratuit

Normand Baillargeon, professeur de philosophie à l’UQÀM, note que l’université est traversée par un principe interne (enseignement et recherche) et un principe externe (adaptation au monde). La redéfinition de l’université au cours des trente dernières années est explicitée. L’auteur réaffirme le bienfondé d’une université publique ayant trois caractéristiques fondamentales : la multiplicité des relations, la compossibilité et la liberté académique. Il développe ensuite cinq arguments favorables à la gratuité scolaire, « un moyen privilégié de réaliser un principe de justice sociale et de préserver le modèle d’université publique ».

Madeleine Lanctôt, actrice, cinéaste, réalisatrice et productrice, aborde la gratuité scolaire sous l’angle de la culture générale et du nationalisme québécois. Dans ce contexte, elle insiste sur l’importance de la formation des maîtres, ainsi que sur la double mission des professeurs : transmettre des connaissances et favoriser l’ouverture à l’altérité. Au cours de son bref exposé, l’auteure définit l’éducation comme « un tremplin vers la liberté ».

Widia Larivière, coordonnatrice jeunesse au sein de l’organisme Femmes autochtones du Québec (FAQ), et Melissa Mollen Dupuis, animatrice au Jardin botanique de Montréal et comédienne dans des séries télévisées, témoignent de l’éducation primaire, secondaire et postsecondaire chez les peuples autochtones du Canada et du Québec. Leur contribution est structurée en plusieurs volets. Depuis 1867, l’éducation primaire et secondaire des Autochtones relève du gouvernement fédéral. Celui-ci a mis en place des politiques éducatives favorisant le génocide culturel et linguistique des Autochtones. Ainsi, des dizaines de milliers d’enfants ont été délocalisés de leur milieu familial et environ 4 000 d’entre eux ont perdu la vie dans ce contexte. Depuis peu, la Cour suprême du Canada rend des jugements reconnaissant les droits ancestraux des Autochtones, même si ceux-ci ne sont pas reconnus dans des traités. Les auteures dénoncent le sous-financement de l’éducation autochtone, une des causes majeures de la fréquentation universitaire marginale chez les jeunes autochtones. Elles vilipendent également la plus récente tentative d’apprivoisement du gouvernement fédéral, le projet C-33 (2014). Trois initiatives initiées au Québec sont soulignées : Collège Manitou (La Macaza), Kahnawake Survival School, Institution Kiuna (Odanak). Ces exemples de décolonisation éducative sont suivis d’un vibrant plaidoyer pour de la gratuité scolaire, dans la foulée du Printemps québécois auquel des étudiants, groupes et organismes autochtones ont milité. Le témoignage informatif de ces auteures est dramatique, émouvant et engageant!

Yvon Rivard, écrivain et ancien professeur de littérature à l’Université McGill, exprime son point de vue en trois phases : les motifs de son implication pendant le Printemps québécois (Je suis descendu dans la rue…), les valeurs des parents et professeurs depuis la Révolution tranquille (le développement personnel, la recherche du bonheur), le but de l’enseignement (aider l’élève à s’émanciper). L’auteur cite notamment les écrits de Jean-Pierre Issenhuth, pédagogue, et de Pierre Vadeboncoeur, syndicaliste et écrivain décédé récemment.

Eric Morin, professeur de philosophie au Collège Édouard-Montpetit, traite des finalités de l’enseignement et du rôle de l’éducation dans la société. S’appuyant sur La Barbarie de Michel Henry, il explique comment le savoir est devenu un moyen au service du système technico-économique. Évoquant Günther Andres, il exemplifie l’inversion fin-moyen dans le contexte de la marchandisation des universités en citant l’ancien recteur Robert Lacroix (UdeM). Reprenant Michel Freitag (Le naufrage de l’université), il démontre que les universités ont cessé d’être des institutions pour devenir de simples organisations, la culture commune en étant évacuée. L’auteur cite le cas du recteur Guy Breton (UdeM). Il conclue son exposé par un plaidoyer pour la gratuité scolaire et le vivre ensemble au Québec.

Cette troisième partie de Libres d’apprendre est donc consacrée à la raison d’être de l’université.

Épilogue

Noam Chomsky a donné une conférence à l’Université de Montréal, le 26 octobre 2013. À cette occasion, dans la salle Claude-Champagne bondée, Gabriel Nadeau-Dubois a présenté à l’auditoire le célèbre linguiste et philosophe politique américain. À l’occasion de cette visite, Gabriel Nadeau-Dubois a également mené un entretien personnel avec l’intellectuel américain. Les questions et réponses de cette rencontre sont rapportées dans l’épilogue de Libres d’apprendre.

Avec son style franc que nous connaissons bien depuis la grève étudiante de 2012, Gabriel Nadeau-Dubois pose des questions percutantes. Les réponses du professeur émérite sont limpides. Les notes en bas de page constituent des informations complémentaires essentielles.

L’entretien porte principalement sur les sujets suivants : le système universitaire américain, l’impact de l’augmentation des frais de scolarité, la mobilité sociale, la bureaucratisation des universités américaines, la marchandisation des universités selon un modèle entrepreneurial, l’excellence académique, le financement de la recherche universitaire, la mobilisation étudiante au Mexique et au Québec, les prochaines luttes à mener pour inverser les politiques épeurantes et destructrices du gouvernement fédéral du Canada.

Le titre de l’épilogue est une phrase exprimée par Noam Chomsky au cours de cet entretien mémorable : « L’université est en train de devenir un Walmart ». J’aimerais terminer la recension de Libres d’apprendre en citant cette autre pensée de Chomsky : « Les étudiants américains ressortent des universités blessés pour le reste de leur vie. »

Notices

Le livre est complété par des notices biographiques sur les auteurs et auteures du collectif Libres d’apprendre. Ces personnes, de différentes générations, proviennent de milieux variés. C’est tout à l’honneur de Gabriel Nadeau-Dubois d’avoir sollicité et réuni leurs témoignages édifiants.

Référence

Nadeau-Dubois, Gabriel, dir. – Libres d’apprendre. Plaidoyers pour la gratuité scolaire. – Préface de Fred Pellerin. – Montréal : Écosociété, 2014. – 200p. – ISBN 978-2-89719-150-4 (papier), 978-2-89719-151-1 (ePub) et 978-2-89719-152-8 (PDF). – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : à venir.

Avec des textes de Normand Baillargeon, Anne-Marie Boucher, Noam Chomsky, Marie-Claude Goulet, Philippe Hurteau, Micheline Lanctôt, Widia Larivière, Eric Martin, Melissa Mollen Dupuis, Lise Payette, Francine Pelletier, Julia Posca, Yvon Rivard, Michel Seymour et Simon Tremblay-Pepin.

Articles connexes

Gabriel Nadeau-Dubois | Libres d’apprendre

Gabriel Nadeau-Dubois | Tenir tête

06 septembre 2014

Origines de la grève étudiante de 2012

Arnaud Theurillat-Cloutier et Alexandre Leduc, étudiants à l’UQÀM, et Benoît Lacoursière, enseignant au Collège de Maisonneuve, viennent de publier une étude sur les racines historiques de la grève étudiante de 2012 dans l’ouvrage collectif Un Printemps rouge et noir, aux Éditions Écosociété, sous la direction de Marcos Ancelovici et Francis Dupuis-Déri, professeurs à l’UQÀM.

Dans l’introduction, les auteurs soulignent l’importance de la grève générale étudiante de 2012: «La neuvième grève générale étudiante de l’histoire du Québec se distingue à plusieurs égards de toutes celles qui l’ont précédée. […] Nous devons tirer les leçons de la récente mobilisation étudiante à l’aune de l’histoire du mouvement étudiant pour être en mesure d’en apprécier toute la singularité.»

Les auteurs divisent leur étude en deux grandes parties pour favoriser la compréhension des caractéristiques spécifiques à la grève de 2012: les éléments théoriques propres au mouvement étudiant et l’évolution historique des grandes organisations étudiantes.

L’étude est bien structurée et rédigée dans un style limpide.

Référence

Theurillat-Cloutier, Arnaud; Leduc, Alexandre; Lacoursière, Benoît. - «Les racines historiques du Printemps érable». - Ancelovici, Marcos; Dupuis-Déri, Francis. - Un Printemps rouge et noir. Regards croisés sur la grève étudiante de 2012. - Montréal: Écosociété, 2014. - 375p. - ISBN 978-2-89719-110-8. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 371.8109 U58 2014. - P. 37-58.

Remarque: Arnaud Theurillat-Cloutier prépare un livre sur le mouvement étudiant. À surveiller…

01 septembre 2014

Gabriel Nadeau-Dubois | Libres d’apprendre

Plaidoyers pour la gratuité scolaire

01 | Prochaine parution : Libres d’apprendre, plaidoyer pour la gratuité scolaire (Élodie Comtois, Écosociété, 19 août 2014)

02 | Content d'annoncer la publication de mon 2e livre, un collectif préfacé par @fredpellerin ! Merci à @Ecosociete ! http://ecosociete.org/livres/libres-d-apprendre… (Microblogue de Gabriel Nadeau-Dubois, Twitter, 28 août 2014, 18 h 58)

03 | Libres d'apprendre / Plaidoyers pour la gratuité scolaire - Sous la direction de Gabriel Nadeau-Dubois (Écosociété)

04 | Libres d'apprendre : plaidoyers pour la gratuité scolaire (Franco Nuevo, Dessine-moi un dimanche, Radio-Canada, 31 août 2014) (Audio, 17:45 min : Discussion sur la gratuité scolaire avec Micheline Lanctôt, Gabriel Nadeau-Dubois et Normand Baillargeon)

05 | Les essentiels de la rentrée / Libres d’apprendre (Daniel Lemay, La Presse, 31 août 2014)

06 | Le manifeste pour une éducation gratuite de Gabriel Nadeau-Dubois (Entrevue de Gabriel Nadeau-Dubois avec Jeff Yates, Métro, 2 septembre 2014)

07 | Le projet oublié (Gabriel Nadeau-Dubois) (Extrait de Libres d'apprendre, La Presse, 2 septembre 2014)

08 | Libres d'apprendre»: Gabriel Nadeau-Dubois discute de gratuité scolaire dans son deuxième livre (Catherine Lévesque, Huffington Post Québec, 2 septembre 2014)

09 | Plaidoyer pour un système d’éducation plus juste (Gabriel Nadeau-Dubois et dix-sept intellectuels appellent à un débat majeur) (Jean-François Nadeau, Le Devoir, 3 septembre 2014)

10 | Double lancement (L’équipe de l’UPop Montréal, UPop Montréal, 3 septembre 2014)

11 | Réfléchir aux défis d'une génération (Entrevue de Gabriel Nadeau-Dubois avec Marie-Claude Lortie, La Presse, 7 septembre 2014)

12 | Libres d’apprendre (Entrevue de Gabriel Nadeau-Dubois avec Jean-Philippe Wauthier, La soirée est encore jeune, 15:56 min, Radio-Canada, 14 septembre 2014)

13 | Gabriel Nadeau-Dubois : Libres d’apprendre (Manouane, Le lecteur, 17 septembre 2014)

14 | Quinze idées pour la gratuité (Olivier Béland-Coté, Quartier Libre, 17 septembre 2014)

Référence

Nadeau-Dubois, Gabriel, dir. – Libres d’apprendre. Plaidoyers pour la gratuité scolaire. – Préface de Fred Pellerin. – Montréal : Écosociété, 2014. – 200p. – ISBN 978-2-89719-150-4 (papier), 978-2-89719-151-1 (ePub) et 978-2-89719-152-8 (PDF). – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 379.122409714 L6978 2014.

Avec des textes de Normand Baillargeon, Anne-Marie Boucher, Noam Chomsky, Marie-Claude Goulet, Philippe Hurteau, Micheline Lanctôt, Widia Larivière, Eric Martin, Melissa Mollen Dupuis, Lise Payette, Francine Pelletier, Julia Posca, Yvon Rivard, Michel Seymour et Simon Tremblay-Pepin.

Ces vibrants plaidoyers pour la gratuité scolaire constituent un formidable antidote aux discours d’austérité ambiants. Un pavé dans la mare qui nous invite à aller à contre-courant du « chacun pour soi », en faisant le choix d’une éducation émancipatrice et démocratique. (Écosociété)

Compte rendu

Plaidoyers pour la gratuité scolaire (Libres d'apprendre)

Gabriel Nadeau-Dubois


Image : Antoine Letarte, CC BY 3.0 | Gabriel Nadeau-Dubois pendant un point de presse à la manifestation nationale du 22 juin 2012 à Québec.

Articles connexes

Gabriel Nadeau-Dubois | Tenir tête
Gabriel Nadeau-Dubois | Références

Sur la Toile

Une étude donne raison aux carrés rouges (Des droits élevés réduisent l’accès à l’université) (Lisa-Marie Gervais, Le Devoir, 2 septembre 2014)