25 juin 2021

Chasseur au harpon, un long récit de Markoosie


Il se tourne sur le dos et voit les étoiles dans la nuit tombée. Il y a de si belles choses à voir en ce monde, se dit-il, mais c’est un monde de froid glacial et de famine.

Le roman de Markoosie Patsauq (1941-2020) débute par une imposante tempête de neige qui empêche Salluq d’aller chasser. Aidé de son fils Kamik, âgé de 16 ans, il en profite pour affûter ses harpons et démêler les cordes d’attelage de ses chiens. Pour sa part, Ujamik, la mère de Kamik, coud des bottes et fabrique des vêtements pour ses hommes en prévision de leur chasse à l’ours blanc.

Après plusieurs jours d’immobilité surgit un terrible événement: Cette nuit-là, quelque chose d’effrayant leur arrive. L’irruption soudaine d’un ours blanc. Cinq chiens tués. Blessé par Salluq, l’animal sauvage s’enfuit. C’est l’élément déclencheur qui va paralyser Kamik et mobiliser le groupe d’Inuits sous la conduite de Salluq. Neuf hommes et une soixantaine de chiens. Ils partent à la recherche de l’ours qui a attrapé des vers qui rendent fou. C’est la quête initiale.

Les péripéties du roman se succèdent à un rythme soutenu. La tension devient de plus en plus intense tout au long du récit. Confrontés au froid, à la faim et à la mort, les personnages sont touchants, héroïques et tragiques.

Paratextes

Alors que le roman compte soixante-quatorze pages, les paratextes en comptent trente et une.

Préface (4 pages) ○ Mary Simon rappelle comment Markoosie Patsauq a vaillamment défendu son peuple devant la Commission royale sur les peuples autochtones (1991), les gens d’Inukjuak [Port Harrison] ayant été exilés par le gouvernement fédéral du Canada dans le Haut-Arctique en 1953. Elle complète son texte en soulignant la singularité et l’importance de Chasseur au harpon.

Postface de l’auteur (7 pages) ○ Markoosie Patsauq raconte d’abord ses 21 ans d’exil à Qausuittuq [Resolute Bay]. Il relate ensuite la genèse de son roman rédigé en inuktitut, puis la composition de son roman en anglais.

Post-scriptum des traducteurs (2 pages) ○Témoignage de Valérie Henitiuk et Marie-Antoine Mathieu suite au décès de Markoosie Patsauq survenu peu de temps après la rédaction de sa postface.

Note des traducteurs (18 pages) ○ Valérie Henitiuk et Marie-Antoine Mathieu retrace l’historique de la publication de Chasseur au harpon en inuktitut syllabique, en anglais et en français. Leur traduction française, basée sur le texte original en inuktitut, a bénéficié de précisions et d’explications personnelles de l’auteur Markoosie Patsauq. Plus spécifiquement, les traducteurs abordent les sujets suivants: la publication et la réception de Harpoon of the Hunter (1970), le choix de revenir au texte original en inuktitut pour une nouvelle édition en français, traduction du titre du roman, du nom de l’auteur et des personnages du roman, l’exil familial et collectif dans le Haut-Arctique, sa convalescence comme tuberculeux et son apprentissage de l’anglais, ses nombreuses publications, la structure narrative, la genèse du roman et l’autotraduction du roman, les premières traductions en langue française (Claire Montreuil en1971, Catherine Ego en 2011) produites de l’adaptation en anglais, les lacunes et travers de l’adaptation anglaise, originalité et authenticité de la nouvelle traduction du texte original inuktitut en langue française, invitation aux lecteurs à s’ouvrir à une vision inuite du monde.

Une citation des traducteurs pour conclure cette présentation: «L’histoire de Kamik ne peut et ne saurait être envisagée avec justesse qu’à la lumière de l’extraordinaire ténacité de l’auteur face aux nombreux défis qu’il a connu.»

Références

Patsauq, Markoosie. - Chasseur au harpon. Un long récit de Markoosie. - Préface de Mary Simon. - Traduit de l’inuktitut (Canada) par Valérie Henitiuk et Marie-Antoine Mathieu. - Montréal: Boréal, 2021. - 119p. - (Roman). - ISBN 978-2-7646-2656-6. - [Citations, p. 36, 15, 16, 117, 106]. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ: PAT Mar ch 03.2021.

Patsauq, Markoosie. - Uumajursiutik unaatuinnamut / Hunter with Harpoon / Chasseur au harpon. - Traduit de l’inuktitut (Canada) par Valérie Henitiuk et Marie-Antoine Mathieu. - Montréal: McGill Queen University Press, 2021. - 408p. - (McGill-Queen's Indigenous and Northern Studies, n° 99). - ISBN 978-0-2280-0358-8. - [Édition trilingue non consultée].

Image

Le chasseur au harpon (Robert J. Flaherty, 1920-1929; de M. Serge Vaisman, MP-0000.596.1 © Musée McCord, CC BY-NC-ND).

Document complémentaire

La réinstallation dans l’Extrême-Arctique: résumé de la documentation (Commission royale sur les peuples autochtones, Ministre des Approvisionnements et Services Canada, Gouvernement fédéral du Canada, 1994). - Témoignage de Markoosie Patsauq, p. 104-107.

Recensions

[1] - Voyage au bout d’un enfer de glace (Caroline Montpetit, Le Devoir, 13 mai 2014)
[2] - Nunavik: écrire pour perpétuer la tradition orale (Caroline Montpetit, Le Devoir, 19 avril 2018)
[3] - Première «vraie» traduction française du Chasseur au harpon, de Markoosie Patsauq (Matisse Harvey, Société Radio-Canada, 20 février 2021)
[4] - Chasseur au harpon: retour aux racines inuites (Marie Tison, La Presse, 21 février 2021)
[5] - «Halfbreed» et «Chasseur au harpon»: traduire le monde autochtone (Caroline Montpetit, Le Devoir, 20 mars 2021)
[6] - Histoire de traductions: Chasseur au harpon (Juliana Léveillé-Trudel, Les libraires, 1er juin 2021)

19 juin 2021

L’étang de la Maison de l’arbre Frédéric-Back


Dans son article institué Des plantes pour éliminer les indésirables, la journaliste Pauline Gravel, présente la nouvelle station de phytotechnologie du Jardin botanique de Montréal (Le Devoir, 19 juin 2021).

Pour accompagner la lecture de cet article scientifique, un diaporama illustrant la reconstruction de l’étang de la Maison de l’arbre Frédéric-Back et des photos de plantes citées dans l’article. Ces photos ont été prises au Jardin botanique de Montréal.

Diaporama


Photos de plantes

Plante envahissante

Roseau commun (Phragmites australis)

Plantes indigènes sur les berges

Acore d’Amérique (Acorus americanus)
Scirpe des étangs (Schoenoplectus lacustris)
Jonc épars (Juncus effusus)
Grande lobélie (Lobelia siphilitica)
Lobélie cardinale (Lobelia cardinalis)
Pesse vulgaire (Hippuris vulgaris)
Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata)
Eupatoire maculée (Eutrochium maculatum)
Sanguisorbe du Canada (Sanguisorba canadensis)

Plantes indigènes sur les radeaux et les îlots flottants

Iris versicolore (Iris versicolore)
Carex de Gray (Carex grayi)

Photos et livres botaniques

© 2021, Claude Trudel, Le monde en images, CCDMD.

A - Photos

La Collection de Claude Trudel compte plusieurs milliers de photos botaniques. Les photos originales ont une résolution de 2048 x 1152 pixels, mais elles sont aussi disponibles aux formats 320 x 180 pixels, 800 x 450 pixels, 1024 x 576 pixels et 1920 x 1080 pixels. Les photos peuvent être vues individuellement ou en diaporama. Elles peuvent aussi être envoyées au format carte postale virtuelle. Sous une licence CC BY-NC-SA, les photos peuvent être utilisées gratuitement à des fins éducatives non commerciales.

B - Livres numériques

Familles botaniques
Orchidées en fleurs
Plantes à fleurs
Plantes alimentaires
Plantes ornementales
Plantes tropicales

Ces livres numériques gratuits peuvent être reproduits d’une façon identique à des fins non commerciales.

11 juin 2021

Un petit boulot à côté / P.D. James


Lorsque vous lirez ces mots, je serai mort. Depuis combien de temps, ça je ne peux pas le dire.

Une nouvelle posthume de la célèbre écrivaine anglaise Phyllis Dorothy James. Un récit de 17 pages.

L’auteure divise son texte en deux parties : 16 pages pour la planification du meurtre et la dernière page pour l’exécution fatale. Le titre de la nouvelle trouve sa justification à la dernière page. L’image de la page de titre révèle deux indices : des bâtons de golf, dont un ensanglanté, et une clef.

Les deux premières phrases de l’incipit, citées ci-dessus, annoncent la dimension marquante du récit : la temporalité. Les préparatifs du meurtre se déroulent au cours de plusieurs années. Ils sont détaillés. Par contre, le dénouement est très bref. L’assassin tient à révéler les motifs et sa détermination à tuer sa victime, mais il tient tout autant à cacher ces faits de son vivant. Le récit est donc un long monologue, une introspection jubilatoire.

Voyons comment le narrateur relate les préparatifs de son assassinat, l’essentiel de la nouvelle y étant consacré.

Au point de départ, la présentation des protagonistes: deux élèves fréquentant le même internat. Le premier est fils unique d’un riche homme d’affaires, le second d’origines beaucoup plus modestes. La terreur de l’école Keith Manston-Green, et le narrateur, son souffre-douleur. Le 15 février 1938 à 18 heures, celui-ci décide de tuer le caïd : Je n’étais pas pressé, mais je devais le faire.

Une phase transitoire : le narrateur, devenu adulte, hérite de la serrurerie de son père et d’un petit boulot qu’il avait à côté.

Le récit se poursuit avec moult détails sur les recherches et les suivis de la prochaine victime: emploi, domicile, crainte au cours de la Seconde Guerre mondiale. Puis arrive l’année décisive : En 1953, je décidais qu’il était temps de mettre en place des mesures décisives pour l’éliminer. Les péripéties suivantes sont au cœur du récit (10 pages). Laissons aux lecteurs le plaisir de les découvrir, étape par étape, en suivant les raisonnements successifs du narrateur.

Le polar est assurément une grande réussite littéraire. La révélation finale du petit boulot du narrateur est particulièrement bien réussie.

Une nouvelle saisissante !

Compléments

La nouvelle Un petit boulot à côté est suivie de l’essai posthume de P.D. James intitulé Le plus noir des crimes.

Le livre est complété par une rétrospective des œuvres de l’auteure sous ces rubriques:

- Découvrez l’œuvre magistrale de P.D. James (critiques)
- Le cycle Adam Dalgiesh (résumés)
- Le cycle Cordelia Gray (résumés)
- Autres romans et recueils de nouvelles (résumés).

Référence

James, Phyllis Dorothy. - Le plus noir des crimes. Inédit. - Traduit de l’anglais par Anne Durban. - Paris: Fayar, 2020. - 71p. - (Fayard noir). - Citations, p. 11, 13, 14, 16. - ISBN 978-2-21371-751-7. - Bibliothèques de Montréal: JAM PD pl 02.2021.

Image

Photo © Claude Trudel, 2021.

05 juin 2021

Familles botaniques / Album photo


Nouvelle publication > Familles botaniques


Présentation

Cet album présente une sélection de photos de plus de deux cents familles botaniques. Les familles sont affichées par ordre alphabétique, selon leurs noms inscrits sur les étiquettes des plantes photographiées au Jardin botanique de Montréal. Une liste des familles botaniques précède les pages photo.

Chaque plante photographiée est ainsi identifiée : nom commun en français, nom commun en anglais, nom scientifique en latin (genre et épithète spécifique), une ou plusieurs épithètes de rang infraspécifique ajoutées pour certaines plantes, nom du cultivar entre guillemets simples s’il s’agit d’une plante cultivée, nom scientifique de sa famille en latin, origine horticole ou géographique. Les noms scientifiques sont écrits en italiques.

Les liens pointent sur les photos affichées en haute résolution sur Le monde en images. L’album est complété par une liste des noms traditionnels de huit familles botaniques, des références, un index des plantes et une notice sur le droit d’auteur.

Exemples

Apocynacées
Asclépiade commune (Common Milkweed)
Asclepias syriaca, Apocynaceae
Centre et Est de l’Amérique du Nord

Pinacées
Pin blanc (Eastern White Pine)
Pinus strobus, Pinaceae
Nord-est de l’Amérique du Nord

Thélyptéridacées
Phégoptère du hêtre (Beech Fern)
Phegopteris connectilis, Thelypteridaceae
Nord de l’Amérique du Nord, Eurasie

Documentation

A - Citation

La photo du magnolia affichée sur la page de titre rend hommage à Pierre Magnol (1638-1715), le botaniste français à qui l’on doit l’idée du classement des plantes par familles*.

Magnolia (Magnolia)
Magnolia ‘Butterflies’, Magnoliaceae
Origine horticole

* Mollaret, Guillaume. - « Le père du magnolia, cet inconnu des jardins. » - Le Figaro, 19 juin 2015.

B - Livres

Ambrose, Jamie et al. - Flora. Un fascinant voyage au coeur du monde végétal. - Avant-propos de Barbara W. Faust, directrice des Smithsonian Gardens de Washington. - Traduction par Valérie Feugeaset et Marie-Noëllle Pichard. - Montréal : MultiMondes, 2019. - 440 p. - ISBN 978-2-8977-3125-0.

Dupont, Frédéric ; Guignard, Jean-Louis. - Botanique. Les familles de plantes. - 16e édition. - Présentation par Yves Cohen. - Préface par Jean-Marie Pelt. - Paris : Elsevier / Masson, 2015. - xvi, 388p. - (Abrégés de pharmacie). - ISBN 978-2-294-74117-3.

Marie-Victorin, frère. - Flore laurentienne. - Illustrée par frère Alexandre. - 3e édition mise à jour et annotée par Luc Brouillet et Isabelle Goulet (1995). - Boucherville : Gaëtan Morin, 2002. - xvi, 1093 p. - ISBN 978- 2-8910-5817-8. - La première édition (1935) est en libre accès sur BAnQ numérique et Gallica / BnF.

Spichiger, Rodolphe-Édouard et al. - Botanique systématique avec une introduction aux grands groupes de champignons. - 4e édition entièrement revue et augmentée. - Lausanne : Presses polytechniques et universitaires romanes (PPUR), 2016. - x, 448p. - ISBN 978-2-88915-134-9.

C - Bases de données

eFlore (Tela Botanica)
Families of Flowering Plants (L. Watson et M.J. Dallwitz)
Flora of North America (FNA)
Missouri Botanical Garden (MBG)
Plants of the World Online (POWO)
Pteridophyte Collections Consortium (PCC)
World Flora Online (WFO)

Droit d’auteur

Ce livre numérique gratuit peut être reproduit d’une façon identique à des fins non commerciales.