Occuper le territoire
Les cartographes et les arpenteurs jouent un rôle majeur dans notre histoire nationale. Ce sont eux qui contribuent à structurer le territoire en délimitant les lots, rangs, seigneuries et districts. Sur leurs cartes, on trouve également une foule d’autres éléments géographiques : réseau hydrographique, relief, routes, villes et villages, forts, etc. Ces cartes sont utilisées principalement par les administrateurs et les militaires.
Le neuvième parcours de l’exposition Ils ont cartographié l’Amérique nous permet de découvrir et d’apprécier les œuvres des cartographes et arpenteurs suivants : Joseph Bouchette, Jean Bourdon, Gédéon de Catalogne, Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry, Jean-Baptiste de Couagne, Jean-Baptiste Franquelin, François Vachon de Belmont.
Les cartes de cette zone couvrent la fin du 17e siècle et le début du 18e siècle (1647-1727), avec une carte plus tardive (1815).
Cartes
1647 – Plan du fort Ville-Marie (plan manuscrit, Jean Bourdon) [ 1 ]
Sur ce croquis, on peut noter la présence de la maison du gouverneur, une chapelle, un magasin, divers petits bâtiments, une place d’armes et des pièces d’artillerie. Cette carte provient de la Bibliothèque de l’Université McGill. Les fouilles archéologiques présentement en cours à la pointe à Callière permettront éventuellement de confirmer l’authenticité de cette carte.
1685 – Québec et ses environs (carte manuscrite, Jean-Baptiste Franquelin) [ 2 ]
Cette vue à vol d’oiseau de la capitale de la Nouvelle-France et de ses environs est superbe. Une légende permet d’identifier les principales constructions de la ville de Québec (château Saint-Louis, évêché, bâtiments des communautés religieuses, brasserie, port), des routes (Grande-Allée, Saint-Jean), des cours d’eau (rivières Saint-Charles et Saint-François, chutes Montmorency), des pointes (Orléans et Lévis), et plusieurs villages (Ange-Gardien, Beauport, Beaupré, Sillery, Cap-Rouge). La plus grande surface du plan correspond à des champs cultivés.
1702 – Île de Montréal (carte manuscrite, François Vachon de Belmont) [ 3 ]
Cet immense plan terrier de la seigneurie de Montréal provient des Archives de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice (Paris). On y trouve les différentes côtes (ex. : Saint-Michel, Saint-Paul) avec les noms des censitaires et une trentaine de forts destinés à prévenir les attaques iroquoises. Plusieurs de ces forts seront à l’origine de villages et même de villes (ex. : Boucherville, Lachenaie, Longueuil, Pointe-Claire). On peut voir également le «chemin des Sauvages», dont une partie existe encore aujourd’hui, reliant le fort Lorette (Sault-au-Récollet) à Ville-Marie. Ce document est présenté dans une vitrine sous une image translucide de la Voie lactée.
1709 – Gouvernement des Trois-Rivières (carte manuscrite, Gédéon de Catalogne et Jean-Baptiste de Couagne) [ 4 ]
Cette carte a été dressée par Jean-Baptiste Couagne d’après les relevés effectués par Gédéon de Catalogne. Elle représente la partie ouest du lac Saint-Pierre. On y trouve les seigneuries et les noms des censitaires de cette région. Des forts sont localisés dans des lieux stratégiques, à l’embouchure des rivières Richelieu et Saint-François. La présence des Amérindiens est aussi soulignée : les Abénaquis, aux abords de la rivière Saint-François. Notons enfin le célèbre site de la baie du Febvre.
1727 – Plan de la ville de Québec (carte manuscrite, Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry) [ 5 ]
Deux projets originaux attirent l’attention : la construction d’une digue pour désengorger la basse ville de Québec et la construction d’une citadelle sur le cap Diamant. Cette carte provient du Centre d’archives de Québec (BAnQ) [ D942-Québec-1727 ].
1815 – Bas-Canada (feuillet est, Joseph Bouchette)
Cette carte du plus célèbre arpenteur québécois est une pièce maîtresse de la production cartographique du 19e siècle. Elle a été éditée à Londres par William Faden. Elle est divisée en trois sections. La partie supérieure illustre le fleuve Saint-Laurent avec des parties du district de Northerbeland, au Nord, et du district de Cornwall, au Sud. Cinq illustrations sont insérées dans cette partie de la carte. La partie médiane illustre la ville de Québec. La ville de Montréal est illustrée dans la partie inférieure, avec le cartouche du titre de la carte. La profusion et la précision des éléments représentés sur cette carte sont digne d’admiration. Cette carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ G 3450 1815 D68.1 ].
Notes
Les cartes reproduites dans La mesure d’un continent sont décrites par Jean-François Palomino, aux pages suivantes :
[ 1 ] 184, [ 2 ] 128-129, 232, [ 3 ] 130-132, [ 4 ] 134-135, [ 5 ] 186.
Références
[ 1° ] Boudreau, Claude. – La cartographie au Québec, 1760-1840. – Québec : PUL, 1994. – xii, 270 p. – ISBN 2-7637-7350-8. – Cote BAnQ : 526.09714 B756ca 1994.
[ 2° ] Lambert, Phyllis ; Stewart, Alan ; dir. – Montréal, ville fortifiée au XVIIIe siècle. – Montréal : Centre canadien d’architecture, 1992. – 95 p. – ISBN 0-920785-29-8. – Cote BAnQ : 971.428014074 M811mo 1992.
[ 3° ] Litalien, Raymonde ; Palomino, Jean-François ; Vaugeois, Denis. – La mesure d’un continent : atlas historique de l’Amérique du Nord, 1492-1814. – Québec : Septentrion, 2007. – 300 p. – ISBN 978-2-89448-519-4. – Cote BAnQ : 911.7 L775m 2007.
Occupation ou cohabitation dans la vallée du Saint-Laurent (Denis Vaugeois, p. 128-135), Villes et postes fortifiés en Nouvelle-France (Jean-François Palomino, p. 184-189).
[ 4° ] Robert, Jean-Claude. – Atlas de Montréal. – Montréal : Art Global, 1994. – 167 p. – ISBN 2-920718-48-7. – Cote BAnQ : 911.71428 R641at 1994.
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