Cartes célestes : histoire, art et cartographie
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Le livre de Nick Kanas intitulé Star Maps : History, Artistry, and Cartography présente une histoire des cartes célestes, de l’Antiquité à nos jours. Une œuvre encyclopédique !
Aperçu
Le volume compte onze chapitres. Le chapitre initial porte sur la nature et le contenu des cartes célestes. Les quatre chapitres suivants présentent les atlas et les cartes célestes depuis l’Antiquité jusqu’à la fin de la Renaissance. Les chapitres 6 et 7 sont consacrés à l’âge d’or des cartes célestes européennes, aux 17e et 18e siècles. Les chapitres suivants portent sur des thématiques particulières (globes, télescopes, cartes à jouer), la cartographie des cartes célestes aux États-Unis d’Amérique, et la transition vers la cartographie non figurative, aux 19e, 20e et 21e siècle. Chacun de ces chapitres est complété par une bibliographie. Le dernier chapitre contient les planches couleur de 91 figures insérées en noir et blanc dans les chapitres précédents.
Le corps de l’ouvrage est précédé par ces préliminaires : table des matières, préface de la seconde édition, avant-propos de la première édition par Norman J. W Thower, préface de la première édition, remerciements, liste des figures, liste des tableaux, liste des abréviations et acronymes. Cinq annexes et un index complètent ce livre de référence.
Les notions de base
From 1600 to 1800, a number of beautiful star atlases were printed that depicted the constellations according to ancient myths ans tales. […] But there was a second kind of image that was found in these celestial atlases as well. These images consisted of diagrams of heavenly bodies or of the entire solar system that reflected both comtemporaty and ancient cosmological systems.
C’est ainsi que débute le chapitre initial du livre du collectionneur américain Nick Kanas. Les thèmes suivants sont abordés dans ce chapitre : la distinction entre les cartes de constellations et les cartes cosmologiques, la définition du terme carte selon le professeur de géographie Norman J. W Thower, les cercles célestes (orientation Soleil-Terre, sphère armillaire), les systèmes de coordonnées célestes (écliptique, équatorial), les types de projections des cartes (azimutale, cylindrique, conique), les cartes manuscrites et imprimées (xylographie, gravure en taille-douce, planographie).
Histoire des cartes célestes
Première étape
Le chapitre 2 présente une rétrospective des représentations du ciel en Chine, en Mésopotamie, en Égypte et en Inde.
Les chapitres 3 et 4 portent sur les conceptions cosmologiques en Europe et l’évolution des représentations des constellations. Ces chapitres contiennent plusieurs biographies de savants, dont celles de Pythagore, Platon, Eudoxus, Aristote, Ératosthène, Appolinius, Hipparque, Claudius Ptolémée, Sacrobosco, Gutenberg, Peurbch, Regiomontanus, Scheldel, Apian, Copernic, Brahe, Galilée, Descartes, Kepler. Les grandes productions de l’époque sont aussi étudiées, dont celles d’Aratus, Ératosthène, Hipparque, Geminos, Pythagore, Hyginus, Al-Sufi, Vespucci, Corsali, Planius, Keyser, De Houtman, Halley, Lacaille, Herrschel, Vopel, Hevetius.
Le chapitre 5 est dédié aux cartes du 16e siècle illustrant les constellations, dont les productions d’Aratus, Dürer, Honter, Piccolomini, Gallucci, Hood.
Dans l’ensemble, ces chapitres traitent de l’évolution des conceptions cosmologiques, depuis les conceptions mythiques et géocentriques du monde jusqu’à la conception héliocentrique du monde. Les apports des civilisations grecque et islamique sont particulièrement soulignés.
Deuxième étape
Les chapitres 6 et 7 sont consacrés à l’âge d’or des cartes célestes européennes, aux 17e et 18e siècles. Au début du chapitre 6, l’auteur détaille les informations descriptives des cartes reproduites dans cette partie et les parties suivantes de l’ouvrage : source, édition, titre, année, espace, orientation, projection, dimensions et autres informations.
Au chapitre 6, la vie, l’époque et les œuvres de quatre grands cartographes sont présentées, suivies des œuvres dérivées par d’autres auteurs : Uranometria de Johann Bayer (œuvres dérivées par Julius Schiller, Aegidius Strauch, Ignace-Gaston Pardies, Augustin Royer, John Bevis, Philippe de La Hire); Selenographia, Machinae Coelestis, et Prodomus Astronomiae de Johannes Hevelius (œuvres dérivées par Johann Zahn, Petrus Schenck, Georg Christoph Eimmart, Johann Leonhard Rost, Mattheus Seutter, Christoph Semler, Tobias Conrad Lotter, Johann Doppelmayr et Antonio Zatta); Historiae Coelestis Britannicae et Atlas Coelestis de John Flamsteed (œuvres dérivées par John Hill, Jean Fortin, Johann Bode, Maximilian Hell, Kornelius Reissig, Society for the Diffusion of Useful Knowledge); Astronomical Year Book, Instruction for the Knowledge of the Starry Heavens et Uranographia de Johann Bode (œuvres dérivées par Christian Friedrich Goldbach, Alexander Jamieson, Elijah H. Burritt, M.C.G. Riedig, Joseph J. von Littrow, G. Rubie, Kornelius Reissig, Karl Friedrich Vollrath Hoffmann).
Au chapitre 7, la vie, l’époque et les œuvres de plusieurs autres cartographes sont présentées : Andreas Cellarius, Athanasius Kircher, Alain Maneson Mallet, Vincenzo Maria Coronelli, John Seller, John Senex, Corbinianus Thomas, Johann Gabriel Doppelmayr, Antonio Zatta, Samuel Dunn, Antoine et Nicolas de Fer, Philippe de La Hire, Pierre-Charles Le Monnier, famille Cassini (Jean Dominique, Jacques, César François, Jean Dominique), Giovani Maria Cassini. À cet égard, les commentaires de l’auteur sont dithyrambiques envers l’atlas Harmonia Macrocosmica d’Andreas Cellarius (p. 191-194).
La troisième étape
Le chapitre 8 relate l’histoire et les usages de plusieurs outils : 1° les globes célestes (exemples; fuseaux, principaux producteurs, volvelles, planisphères portatifs); 2° les instruments précédant l’invention du télescope : machine d’Anticythère, astrolabe, nocturlabe, arbalestrille, octant, sextant, quadrant; publications : Astronomiae Instauratae Mechanica de Tycho Brahe, Machinae Coelestris de Johannes Hevelius; 3° les télescopes. Les sujets suivants sont abordés dans la seconde partie du chapitre : objets non stellaires, cartes à jouer, frontispices et pages de titre des livres astronomiques.
Le chapitre 9 présente des œuvres astronomiques produites aux États-Unis d’Amérique avant 1800. Les biographies et contributions de Elijah H. Burritt, Ormbsy MacKnight Mitchel et Hannah Mary Bouvier sont mises en évidence.
Le chapitre 10 porte sur la période transitoire allant de la cartographie figurative à la cartographie non figurative, du 19e au 21e siècle. L’auteur cite quatre facteurs favorisant cette transition : des télescopes plus grands et plus précis, des outils de mesure plus perfectionnés, le développement de l’astrophysique et le rejet des anciennes représentations symboliques non scientifiques.
19e siècle. – Les atlas et cartes célestes populaires des auteurs suivants, avec des allusions plus ou moins prononcées aux constellations, sont décrits : Francis Wollaston, Adolf Stieler, Joseph Johann von Littrow, Charles Diem, Nicolas Camille Flammarion, Richard Antony Proctor et Robert Stawell Ball. Les productions suivantes sont ensuite décrites : New General Catalog de John Louis Emil Dreyer, et le projet international Carte du Ciel (1885-1970).
20e siècle. – Après avoir souligné la classification des étoiles par Annie Jump Cannon [1911] et les nouvelles dénominations et nombre de constellations par l’Union internationale d’astronomie, en 1922, les principaux atlas de ces auteurs sont présentés : Arthur Philip Norton, Antonin Becvar, Wil Tirion, Roger W. Sinnott et Michael A.C. Perryman.
21e siècle. – Les deux derniers paragraphes du chapitre évoquent les bases de données et les applications disponibles pour les télescopes amateurs et les appareils mobiles (cellulaires, tablettes).
Annexes
Les annexes sont particulièrement destinées aux collectionneurs, sauf le glossaire pouvant être utile à toutes les lectrices et tous les lecteurs de l’ouvrage.
Référence
Kanas, Nick. – Star Maps. History, Artistry, and Cartography. – 2e édition. – New York : Springer, 2012. – xxxvi, 528 p. – ISBN 978-1-4614-0916-8. – [Citations : p. xx, 1]. – [3e édition en 2019]. – BAnQ : 523.8 K1617s 2012.
Cette recension est affichée dans le livre numérique Astronomie et astrophysique.
Image
1742 – Systema solare et planetarium / Atlas coelestis (Johann Gabriel Doppelmayr) – Source : Courtesy of The Linda Hall Library of Science, Engineering & Technology.
Sur la Toile
Atlas céleste de Flamsteed (2e édition par Jean-Baptiste Fortin, 1776) (Gallica / BnF)
Carte du Ciel (PSL)
The History of Cartography (Collectif, University of Chicago Press)
Le monde en sphères (BnF)
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