18 novembre 2007

Le lied romantique

Dans le cadre de l’activité Club d’écoute, le musicologue François de Médicis a animé un atelier intitulé Le lied romantique, véhicule d’expression privilégiée de la sensibilité germanique.

L’animateur a présenté une trentaine de diapositives, la première indiquant le titre de la rencontre avec un extrait de la partition de La Truite de Schubert. La rencontre s’est déroulée en quatre temps : introduction au lied, Beethoven, Schubert et Schumann. Neuf extraits musicaux de ces trois compositeurs ont été commentés.

Le musicologue a souligné le caractère personnel du lied qui exprime des sentiments intimes à partir de poèmes de grande qualité. Il a présenté et commenté les photos des grands compositeurs romantiques allemands du 19e siècle tout en esquissant le programme de la soirée.

Ludwig van Beethoven (1790-1827) réalise la transition entre le classicisme et le romantisme. Avec le cycle An die Geliebte (À ma bien-aimée lointaine, 1816), le compositeur rend compte du nouvel esprit manifesté par le texte du poète Jeitteles : le culte de la nature et la séparation amoureuse. Le piano joue un rôle effacé dans cette musique strophique, sauf à la dernière mélodie. Cette partie de l’atelier a été complétée par la présentation du Testament d’Heiligenstadt et de photos illustrant le rayonnement ultérieur de Beethoven.

Franz Schubert (1797-1828) peut être considéré comme un antihéros. Il admire Beethoven avec une grande ferveur, mais sa musique lui est complètement indépendante. Âgé d’à peine 17 ans, le jeune viennois compose le chef-d’œuvre Gretchen am Spinnrade (Marguerite au rouet, 1814). Le compositeur accorde une nouvelle importance au piano dans cette pièce qui affirme le désir physique d’une femme : «Le repos m’a quitté, mon cœur est lourd». Dans Erlkönig (Le roi des Aulnes, 1815), Schubert procède par questions et réponses. Illustrant le génie dramatique du compositeur, cette pièce met en scène quatre protagonistes : le fils, le père, le roi des Aulnes et le narrateur. Le thème du voyageur dans le cycle Der Winterreise (Le voyage d’hiver, 1827) est une figure majeure du romantisme après la Révolution française. Cette composition suit la mort de Beethoven qui a beaucoup affecté Schubert, celui-ci sachant sa mort imminente. Cette partie de l’atelier s’est terminée par l’écoute du motif de la marche militaire au début de la première section des Impromptus (1827).

Le destin de Robert Schumann (1810-1856) est intimement lié à celui de sa femme Clara. Composé en seulement huit jours, le cycle Dichterliebe (Les amours du poète, 1840) évoque l’idée de l’éternel retour sur des poèmes de Heine. Dans la conclusion du cycle, le piano a le dernier mot.

Les participants ont reçu un feuillet d’information comprenant trois parties : Principaux compositeurs du lied germanique romantique au 19e siècle, Programme (compositeurs, pièces, interprètes, références et cotes), Bibliographie suggérée (enregistrements sonores et ouvrages). L’illustration de la page frontispice évoque des ruines antiques si prisées par les romantiques.

La bibliothécaire Paulina Gomez a présenté et remercié le spécialiste invité. De plus, elle a assumé la présentation audiovisuelle tout au long de la rencontre.

Cette activité passionnante s’est déroulée à la Grande Bibliothèque, le 15 novembre 2007, dans la salle d'écoute 4.130.

Référence

Parmi les ouvrages proposés dans le feuillet d’information, on trouve le guide suivant :

François-Sappey, Brigitte ; Cantagruel, Gilles ; dir. – Guide de la mélodie et du lied. – Paris : Fayard, 1994. – 917 p. – (Les indispensables de la musique). – ISBN 2-213-59210-1. – Cote BAnQ : 781.24 G946gu 1994.

Ressources en ligne

Les abonnés de BAnQ ont accès gratuitement à la Discothèque Naxos où l’on retrouve les pièces présentées par François de Médicis : Portail de BAnQ > Mon dossier > Ressources en ligne > Revues, journaux et bases de données > De A à Z > Naxos Music Library > Onglet French : Discothèque Naxos.

Dans son site The Lied and Art Song Texts Page, Emily Ezust affiche les textes de plus de 24 000 lieder et autres mélodies. Plusieurs milliers de ces documents sont traduits en français et dans d’autres langues.

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