16 décembre 2016

Tout peut changer / Naomi Klein

Seuls les mouvements sociaux d’envergure pourront sauver l’humanité.

Dans son nouveau livre, la célèbre activiste canadienne démontre l’urgence d’une révolution (pacifique) afin de résoudre les crises de l’humanité, celle des inégalités et celle du climat.

La première partie comprend la liste des signes et acronymes, ainsi que l’avant-propos de l’auteure. Le corps de l’ouvrage compte trois sections: Deux solitudes (5 chapitres), La pensée magique (3 chapitres) et Parce qu’il faut bien commencer quelque part (5 chapitres). La dernière partie du livre contient la conclusion, les remerciements, les notes et références.

Avant-propos

Plutôt que de présenter un aperçu de chaque chapitre, je vais m’attarder à l’avant-propos intitulé D’une manière ou d’une autre, tout est en train de changer (35 pages). Comme les autres parties de l’ouvrage, celle-ci débute par des citations: deux textes exprimant des points de vue diamétralement opposés.

La partie initiale compte plus de 8 pages. La mise en situation est amenée d’une façon fort habile. À partir d’une anecdote, l’auteure nous met en face d’un paradoxe: Confrontés à une crise qui menace notre survie en tant qu’espèce, nous persistons avec zèle dans les activités mêmes qui l’ont provoquée.

Naomi Klein évoque les différentes attitudes face aux enjeux climatiques: le déni pur et simple, la minimalisation du problème, la priorité accordée au développement économique, la situation critique envisagée comme étant une abstraction lointaine, la modification de notre mode de vie, la concentration éphémère ou sporadique sur la crise actuelle.

L’auteure évoque ensuite les moyens dont nous disposons pour atténuer le caractère funeste de la crise du climat. Après avoir cité les propos d’Angela Navarro Llanos (ambassadrice bolivienne), elle rappelle le récent sauvetage des banques (2008) et l’implacable logique de l’austérité (depuis cette date). Sa réflexion l’amène à lier les enjeux climatiques à ceux des inégalités sociales.

Dans la deuxième partie intitulée Un sursaut citoyen (10 pages), Naomi Klein rappelle la réussite des affairistes qui tirent profit des crises économiques, des catastrophes naturelles, des conflits armés et des changements climatiques: Le système actuel est conçu pour inventer de nouvelles façons de privatiser les biens communs et de mettre les catastrophes au service du profit.

Face à cette situation, l’auteure souligne la nécessité d’un sursaut citoyen: Le dérèglement climatique est devenu une crise existentielle pour l’humanité. En toile de fond, elle relate les conférences mondiales et les divers scénarios envisagés en vue de réduire le réchauffement climatique.

Dans la troisième partie intitulée Au mauvais moment (10 pages), Naomi Klein traite de plusieurs solutions réalistes à la crise du climat, dont la concertation possible entre les nations, le développement de technologies adéquates, la nature humaine capable de grands sacrifices (en dénonçant ceux imposés par l’austérité). En parallèle, elle attribue la persistance et l’amplification de la crise au capitalisme dérèglementé, au sabotage systématique pratiqué par les fondamentalistes du marché.

L’auteure énonce ensuite un impératif: Pour que le moindre changement puisse se produire, une nouvelle vision du monde devra s’imposer, en vertu de laquelle la nature et les autres peuples ne seront plus considérés comme des adversaires, mais comme les partenaires d’un grand projet de réinvention collective.

Dans les deux dernières parties de l’avant-propos intitulées Au-delà de la technique: un enjeu politique et En finir avec le déni (plus de 5 pages), Naomi Klein préconise résolument une mutation fondamentale pour résoudre la crise climatique: rompre l’équilibre du pouvoir, passer des milieux d’affaires aux milieux de vie.

Appréciation

Un ouvrage volumineux de 700 pages, fruit de cinq années d’investigation, de lecture, de réflexion et de rédaction. Une somme admirable pour la richesse et la variété de sa documentation. Un livre captivant et convaincant, d’une lecture conviviale et passionnante.

Référence

Klein, Naomi. - Tout peut changer. Capitalisme et changement climatique. - Montréal: Lux, 2016 ©2015. - 696p. - (Pollux). - ISBN 978-2-89596-238-0. - [Citations, p. 522, 577, 16, 26, 33, 43, 45]. - Bibliothèques de Montréal et BAnQ: 363.73874 K644t 2016.

Aucun commentaire: