11 novembre 2016

Comment tromper les électeurs ?

Peux-tu me dire ce que la honte, la décence, l’honnêteté, la pudeur, les bons sentiments ont à voir avec la politique ?

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Au début du siècle dernier, Roberto Arlt (1900-1942) publie la nouvelle Comment tromper les électeurs ? dans le quotidien El Mundo.

C’est l’histoire d’un gars qui en rencontre un autre. Le premier est candidat, le second journaliste.

Le candidat sollicite l’aide du journaliste pour dénicher une sottise qui va épater les imbéciles qui croient à la démocratie.

Le journaliste lui reproche son cynisme. Le candidat se fâche, donne un coup de poing sur la table et se justifie par divers arguments.

En conclusion, le célèbre auteur argentin laisse la parole au candidat:

« […] il nous manque un grand mensonge capable de faire bouger la masse citoyenne. Celui qui le trouvera, croyez-moi, celui qui trouvera ce grand mensonge pourrait même être président de la République. »

Référence

Arlt, Roberto. - Dernières nouvelles de Buenos Aires. - Présenté et traduit par Antonia Garcia Castro, avec une postface de Ricardo Piglia. - Paris: Asphalte, 2015 © 1928-1942. - 196p. - ISBN 978-2-91867-57-2. - [Chronique Comment tromper les électeurs?, p. 37-40]. - [Citations, p. 39, 37-38, 39 et 40]. - BAnQ: 868.62 A725d 2015.

Version audio

Arlt, Roberto. - Comment tromper les électeurs ? (Brève présentation, 1:15 min / Texte intégral de la nouvelle lue par Antoine Vincenot et Chloé Lasne, 5:10 min).

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Actualité

Dans une entrevue accordée au quotidien Le Devoir, le célèbre auteur québécois Michel Tremblay tient ces propos au sujet des politiciens:

« Ce qui m'insulte le plus, c'est qu'ils nous mentent en plein face. Et ils savent qu'on sait qu'ils nous mentent en pleine face, mais ils continuent quand même. Ce cynisme de la politique me démolit. Je suis maintenant complètement apolitique à cause de ça. [...] On élit un gouvernement parce qu'on veut se débarrasser de celui qui était là avant. Il n'y a plus de héros. Quand est-ce qu'est arrivé un grand personnage, avec du charisme, qu'on a voulu suivre? C'est tellement évident pour tout le monde que ce ne sont plus les gouvernements qui mènent mais les grosses compagnies. » (Entrevue avec Danielle Laurin, 19-20 novembre 2016, cahier F, page 1)

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