Les murales de Cacaxtla
The Cacaxtla paintings invite us to interrogate the very nature of the shared Mesoamerican heritage.
Les Presses de l’Université du Texas ont publié récemment un livre magnifique sur les murales de Cacaxtla, un site archéologique situé au sud-est de Mexico. Son auteure, Claudia Brittenham, est professeure d’histoire de l’art à l’Université de Chicago.
La première découverte des superbes peintures mésoaméricaines est survenue en septembre 1975. Depuis cette date, environ le tiers de l’acropole de la cité amérindienne a été fouillée par des archéologues de l’Institut national d’archéologie et d’histoire (INAH) du Mexique.
La première partie du livre contient la table des matières détaillée, la liste des illustrations, l’avant-propos de Maria Teresa Uriarte Castaneda, les remerciements de l’auteure et l’introduction. La deuxième partie de l’ouvrage contient sept chapitres. La troisième partie contient la conclusion, des annexes, les notes, la bibliographie et un index. Le livre est abondamment illustré par de superbes photos légendées et des schémas explicatifs.
L’introduction retrace d’abord les jalons des fouilles archéologiques sur l’acropole de Cacaxtla. Les divers chapitres sont ensuite présentés. L’auteure souligne aussi l’une des grandes particularités de son livre: l’exploration des murales suit la séquence chronologique de leur création et non l’ordre de leur découverte. Cette dimension favorise la compréhension de l’évolution et de la complexité de la création artistique chez les peintres autochtones.
Le premier chapitre présente le contexte général Cacaxtla. Le schéma de l’acropole est particulièrement utile pour suivre les explications de l’auteure. Le site est divisé en trois grandes zones (sud, centre, nord), chacune ayant une place centrale située à des niveaux différents. Le schéma rend bien compte de cette complexité en présentant à la fois le plan de l’acropole et trois coupes du site.
Trois cartes sont également insérées dans l’introduction: 1° la vallée Puebla-Tlaxcala (premier millénaire avant Jésus-Christ), avec deux cartons sur les routes commerciales (au cours de l’empire de Teotihuacan et après l’effondrement de cet empire), 2° l’itinéraire suivi par le peuple Olmeca Xicalanca dans la vallée de Puebla-Tlaxcala, selon Diego Munoz Camargo (v. 1585), 3° la Méso-Amérique, avec le relief de cette région et la localisation des principaux sites mentionnés dans l’exposé de l’auteure.
Les relations entre l’acropole de Cacaxtla et la colline sacrée de Xochitécatl, distante d’un kilomètre, sont ensuite expliquées à l’aide de photos, de photos satellite et d’une carte de Xochitécatl de 1632. Après le 11e siècle, les deux sites sont abandonnés et tombent dans l’oubli.
La deuxième partie de l’introduction traite de la problématique des sources documentaires (objets et écrits) sur Cacaxtla, puis relate l’histoire de cette acropole dans le contexte global du monde mésoaméricain de l’époque. L’auteure décrit les productions artistiques distinctes de Teotihuacan et Cholula, cités rivales entre lesquelles est située Cacaxtla. Les murales de Cacaxtla datent de la période consécutive à la chute de Teotihuacan, un événement majeur pour toute la Méso-Amérique survenu vers 650. L’art cosmopolite de Xochicalco est illustré. Cet art se développe dans le contexte général de l’innovation et de la diversité à travers toute la Méso-Amérique, du 7e au 10e siècle. Dans ce nouveau contexte chaotique et novateur, Cacaxtla décide alors de réinterpréter son histoire en transformant son art public à des fins identitaires et politiques.
Le très court chapitre 2 porte sur les matériaux et les techniques, les artistes et la chronologie. Les chapitres suivants sont dédiés à l’analyse détaillée de six murales de Cacaxtla: le Corridor du serpent et l’Escalier aux esclaves (chapitre 3); le Temple de Vénus (chapitre 4); la murale de la Bataille (chapitre 5); le Temple rouge (chapitre 6); la Structure A: la Montagne de la subsistance (chapitre 7). Les descriptions minutieuses de chacune de ces murales, avec leurs diverses interprétations, sont fascinantes. Par ailleurs des plans détaillés accompagnent les exposés, notamment ceux des pages 143, 148 et 184.
Dans la conclusion, l’auteure souligne le nombre restreint des œuvres étudiées. Elle rappelle ensuite les caractéristiques de la tradition picturale des artistes de Cacaxtla, une tradition sans cesse renouvelée au fil du temps et des créations résultantes.
La lecture de ce livre de référence est instructive et captivante!
Référence
Brittenham, Claudia. - The Murals of Cacaxtla. The Power of Painting in Ancient Central Mexico. - Avant-propos de Maria Teresa Uriarte Castaneda. - Austin: University of Texas Press, 2015. - xx, 295p. - ISBN 978-0-292-76089-9. - BAnQ: 972.47 B8629m 2015. - [Citation, p. 220].
Sur la Toile
Cacaxtla (George Kubler, Marta Foncerrada de Molina, Donald Roberston, Merle Greene Robertson) (Mesoweb)
Instituto Nacional de Antropología e Historia (INAH)
Mexican murals reveal art’s power (Susie Allen, The University of Chicago, 5 janvier 2015)
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