23 juillet 2008

Homme invisible à la fenêtre (Monique Proulx)

C’est un tableau impressionnant.

Par les titres du livre et des chapitres, l’auteure du roman nous laisse entrevoir un récit statique. Le personnage principal incarne d’ailleurs cette immobilité par son impotence. Il s’agit donc d’un récit centré sur les sentiments, sur la vie intérieure des protagonistes.

Dans les premiers chapitres, Monique Proulx s’attarde au monde et à l’histoire de la peinture occidentale. Elle évoque les œuvres de peintres célèbres : Caravage, Botticelli, Toulouse-Lautrec, Tiepolo, Dürer, Cézanne, Vélasquez, Goya, Rembrandt, Van Gogh, Holder, Beckmann, Munch, Schiele, Manet, Delacroix, Ingres…

Dans les chapitres subséquents, la romancière accorde une place de plus en plus significative aux retrouvailles entre Max et Lady, ainsi qu’aux réminiscences de leur ancienne relation amoureuse. Le récit prend dès lors une toute autre tournure. Une intensité dramatique émerge, se développe, s’amplifie. Et un dénouement tout aussi poignant qu’imprévu conclut l’histoire…

La structure générale du récit est simple et transparente : une quinzaine de chapitres dont les titres sont indiqués dans la Table [des portraits]. Le chapitre initial constitue le prologue : Portrait d’un vernissage. Le chapitre quinze, l’épilogue, lui fait écho : Autoportrait en homme invisible. Ces deux chapitres débutent par la même phrase qui résume l’œuvre entière : C’est un tableau impressionnant.

Les chapitres contiennent plusieurs parties constituées de récits parallèles ou entremêlés. Les dialogues sont nombreux, mais ils ne constituent pas la majeure partie du texte; certains monologues sont très longs. Les uns et les autres sont différentiés en fonction des locuteurs, tant par leur niveau de langage que par leur vocabulaire. Les phrases ont souvent une longueur considérable. Les figures de style sont abondantes et variées. Les personnages sont bien campés. Les lieux sont décrits avec précision.

Une première lecture de ce roman permet d’en apprécier l’écriture. Une relecture permettra d’en approfondir le meccano et ses clés.

Plusieurs prix littéraires ont été attribués à Monique Proulx pour ce roman fascinant : le Prix Québec-Paris (1993), le Prix des libraires du Québec et le Prix littéraire Desjardins (1994).

Référence

Proulx, Monique. – Homme invisible à la fenêtre. – Montréal : Boréal, 2003 © 1993. – 243 p. – (Boréal Compact). – ISBN 2-7646-0111-5. – Cote BAnQ : Proulx P9686h.

Études du roman

Bernard, Michèle. - «Pour une lecture incandescente». - Tangence, n° 44 (1994), p. 125-128. - [Article consulté en ligne le 21 juillet 2008].

Rochat, Denise. – «Corps dérobé: handicap et condition postmoderne dans Homme invisible à la fenêtre de Monique Proulx.». – Quebec Studies (22 mars 2001). – [Article consulté en ligne le 21 juillet 2008].

Cinéma

Le film Souvenirs intimes (1999), du réalisateur Jean Beaudin, est une adaptation au cinéma du roman Homme invisible à la fenêtre de Monique Proulx. – [DVD disponible à la Grande Bibliothèque, sous la cote DRA B3734s].

Critiques du film

Brouillard, Marc-André. – «Souvenirs intimes. La marche du pèlerin». – Séquences, N° 205 (novembre/décembre 1999). – ISSN 0037-2412. – P. 35-36. – [Numéro disponible à la Grande Bibliothèque].

Coulombe, Michel. - «Entretien avec Jean Beaudin». – Ciné-Bulles, Vol. 18, n° 1 (été 1999). – ISSN 0820-8921. – P. 16-22. – [Numéro disponible à la Grande Bibliothèque].

Lavoie, André. - »Coup de cœur : Souvenirs intimes. Leur ami Max». – Ciné-Bulles, Vol. 18, n° 1 (été 1999). – ISSN 0820-8921. – P. 14-15. – [Numéro disponible à la Grande Bibliothèque].

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