16 février 2025

Montréal au milieu du 19e siècle / Pierre-Louis Morin

Une description de Montréal au milieu du 19e siècle est présentée sur cette carte composite dressée par Pierre-Louis Morin (1811-1886) : Carte d’un Voyage de Paris à Montréal. Ce document cartographique est affiché sur le site BnF/Gallica, depuis le 9 février 2025.


Description de Montréal

« Montréal, sur la côte méridionale de l’île de Montréal, au pied d’une petite montagne qui lui a valu son nom, est la ville la plus riche et la plus peuplée de l’Amérique Anglaise, le principal dépôt des marchandises importées de la Grande Bretagne, le centre du commerce intérieur des Canada. Ces avantages, elle les doit à la facilité des communications avec le lac Ontario, l’Outaouais, le lac Champlain et toutes les parties d’un grand et fertile district agricole – plus encore, peut-être, au zèle et à l’activité de ses citoyens et au progrès toujours croissants de son industrie. Il y a une foule de puissantes compagnies commerciales et de fondations charitables, des Sociétés de littérature, d’histoire naturelle, d’agriculture, d’arts mécaniques, d’éducation, etc. Les édifices publics, les quais, l’entrée du beau canal de la chine et la plupart des maisons, sont en pierres de taille tirées des superbes carrières de la montagne.

Les principaux édifices publics sont l’Église paroissiale Notre-Dame, la plus grande qui existe en deçà du Mexique, longueur 256 pieds, largeur 133 et la hauteur des tours 202 pieds, La vaste et belle église de St.Patrice, la Halle du marché Bonsecours le plus vaste et le plus bel édifice, dans son genre, qu’il y ait en Amérique, le nouveau palais de Justice, le Grand Séminaire St.Sulpice, la banque de Montréal, celle de la Cité et celle de l’Amér.-Brit. du Nord, l’école des frères de la Doctrine Chrétienne, etc.

12 bateaux à vapeur, Diligences, Omnibus, éclairage au gaz, télégraphe électrique qui communique avec toutes les Villes du Canada, et des États-Unis – Population en 1850 52,000 habitants, dont 20,000 d’origine Française, 12,500 Irlandais, 9,000 Anglais, 6,000 Écossais, et le reste Allemands Américains etc. etc. – 34,000 catholiques – »

Remarque

Datant de 1836-1837 ou du milieu du 19e siècle, des données statistiques et des descriptions de plusieurs autres régions et lieux font l’objet de nombreuses observations. Le phénomène des aurores boréales fait l’objet d’une explication distincte. Une note manuscrite de George Simpson, gouverneur de la Compagnie de la Baie d’Hudson (1821-1860), atteste que Pierre-Louis Morin a effectivement fait un voyage dans les Prairies (Manitoba) au cours de l’hiver 1836-1837.

Source

Carte d’un Voyage de Paris à Montréal (1851) dressée par Pierre-Louis Morin. – BnF/Gallica.

Complément

Environs de Montréal (1864) : l’analyse de cette carte dressée par Pierre-Louis Morin est présentée dans l’Atlas du Québec en Amérique et du monde.

Biographies et autres documents

L'artiste québécois méconnu Pierre-Louis Morin, 1811-1886 (Robert Derome).
Morin, Pierre Louis (Biographical Dictionary of Archtects in Canada, 1800-1950).
Pierre-Louis Morin (1811-1886), créateur d'images archéologiques mythiques (Robert Derome).
Pierre-Louis Morin (Wikipédia).

Collection Pierre-Louis Morin [documents textuels, dessins, gravures] – (BAC)
Mémoire faisant état du coût d'un voyage en France et des travaux faits à Paris pour la bibliothèque de la Chambre d'assemblée du Bas-Canada, 14 juin 1853 – BAnQ.
Pierre Louis Morin (1811-1886) – BnF.
Le véritable plan de Québec fait en 1663 [document cartographique] Jean Bourdon [Pierre-Louis Morin]. – BAC.

George Simpson – John S. Galbraith (Dictionnaire biographique du Canada).

06 février 2025

On tue… / Jean-Jacques Pelletier


Dédicace : « À tout ce qui s’efforce de survire… »

Comme dans ses polars précédents, Jean-Jacques Pelletier situe son récit dans le contexte de la société actuelle et celui des technologies contemporaines. La structure du roman On tue... est canonique, avec des épisodes numérotés en continu : un prologue; deux parties, la première subdivisée en trois chapitres, la seconde subdivisée en quatre chapitres; un épilogue. Cette construction explicite est présentée dans la Table des matières, au début du livre.

Un Avertissement au lecteur et quatre citations (de Lili Graves, Romain Gary, The Sex Pistols et William Shakespeare) sont insérés entre la Table des matières et le Prologue. Les Personnages principaux et secondaires, les Remerciements et une notice biographique de l’auteur sont affichés à la fin du livre.

Prologue

C’est bien connu, l’écrivain québécois ne fait pas dans la dentelle. Ainsi en va-t-il dès les épisodes 1 à 7 du Prologue. Sur la Toile, des vidéos d’un adolescent agonisant sont diffusés pendant plusieurs jours. Averti par texto, le père de la victime découvre le cadavre de son fils dans un appartement de la Petite-Bourgogne. Au cours de l’interrogatoire d’un suspect, une altercation surgit entre celui-ci et le père du jeune assassiné.

Alors que le Prologue est daté de 2017, les événements des parties suivantes se déroulent en 2019 : Cruautés éparpillées, Les meurtres pédagogiques.

Première partie / Cruautés éparpillées

Dans le chapitre initial, intitulé L’élevage des vieux, le titre du roman et celui du chapitre sont contextualisés. Au cours des 8 à 53 épisodes, le lecteur découvre l’équipe d’enquêteurs affectée à élucider plusieurs meurtres survenus à Verdun. D’un épisode à l’autre, l’intrigue se complexifie. Par ailleurs, plusieurs épisodes ont trait à la politisation de l’enquête, à une intervention diplomatique énigmatique et à des contrats commandités par des personnages anonymes. Les dialogues sont prédominants, ce qui rend l’écriture dynamique. La typographie est variée : récit continu, monologues intérieurs, manuscrits, textos, émissions télévisées, billets de réseaux sociaux.

Amorcé en quelque sorte dans l’épisode 48, le chapitre L’abattoir est beaucoup plus court. Il comprend les épisodes 54 à 79 centrés sur une carcasse humaine découverte dans la chambre froide d’une boucherie de Montréal-Nord. En parallèle, de nouvelles révélations concernent les meurtres antérieurs survenus à Verdun. Un incident dramatique impliquant le protagoniste surgit au cours des enquêtes criminelles. Comme au chapitre précédent, et concernant le même personnage, le lecteur peut déceler quelques incongruités dans le récit. Par ailleurs, dans le dernier épisode, l’instigateur des meurtres indique son but et évoque les phases de son plan correspondant aux titres des deux parties du roman.

Le cobaye humain, tel est le titre du troisième chapitre dans lequel se déroulent les épisodes 80 à 120. Le premier épisode se déroule au cimetière Mont-Royal : des individus déterrent un cercueil et lui substituent une carcasse de porc. Puis le seul survivant des victimes de Verdun est assassiné dans son lit d’hôpital. Puis une nouvelle victime est trouvée dans un condo de Griffintown. Puis un meurtre est commis dans un restaurant. Les enquêtes policières, comme les interventions politiques, s’imbriquent. Les indices sur les possibles motifs des crimes se précisent, mais ils restent diffus. En fin de chapitre, le lecteur prend connaissance du manifeste (en cours de rédaction) de l’instigateur des assassinats.

Deuxième partie / Les meurtres pédagogiques

Un chasseur est trouvé décapité dans son immense résidence située sur le flanc du mont Royal. À juste titre, le quatrième chapitre s’intitule Le trophée de chasse. C’est le début d’une nouvelle enquête qui se déroule au cours des épisodes 121 à 174. D’une façon fracassante, les photos des victimes antérieures et le manifeste sont diffusés par un quotidien montréalais. Par ailleurs, le lecteur découvre encore de nouveaux personnages, en plus de l’identité du mercenaire au service de l’instigateur des meurtres. Aussi, trois autres meurtres, dont le dernier a de fortes implications politiques.

Les épisodes 175 à 220 sont relatés au long du chapitre Gaver ou être gavé. De nouvelles scènes de crime, tout aussi sanguinaires, sont découvertes à l’extérieur de la métropole, à Drummondville et Sherbrooke, en relation avec l’élevage industriel des porcs et des poulets. Sur ces nouveaux meurtres et les précédents, les enquêtes progressent. Des suspects, commanditaires et exécutants, sont identifiés et le lecteur en apprend davantage que les policiers sur le ou les instigateurs des assassinats. La prochaine leçon est annoncée à la fin du chapitre.

Des cadavres commis à Rimouski et Gatineau, meurtris d’une façon aussi ahurissante que les précédents, font l’objet du chapitre Trafic d’espèces menacées, comprenant les épisodes 221 à 247. Les rebondissements sont aussi multiples qu’étonnants. Par exemple, le lecteur prend connaissance de révélations sensationnelles sur plusieurs personnages principaux. Il peut dès lors anticiper la fin de l’histoire.

Tout aussi bref, le dernier chapitre comprend les épisodes 248 à 260 : La dernière leçon. Les ultimes assassinats projetés sont déjoués par les policiers, dans un contexte politique rendu avec beaucoup d’acuité.

Épilogue

Les derniers épisodes 261 à 269 donnent lieu à une rétrospective sur les événements et des propos sur la politique, la science, l’humanité, l’environnement et une potentielle suite de l’histoire.

Les derniers mots font échos à ceux de la Dédicace : « Vivre. Quoi d’autre ? »

Quelques citations

– Le premier ministre lui-même suit l’affaire de près. Il paraît qu’il est très sensible au sort des personnes âgées !
– Première nouvelle qu’il est sensible à quelque chose d’autre qu’à son image. Et accessoirement, à celle du parti…

À la radio, après la lecture du message, c’est maintenant le défilé des experts et des micros-trottoirs qui s’amorce.

Quand on regarde les caricatures de guerre, au cours de l’histoire, les ennemis sont toujours animalisés.

Avec l’argent, on peut s’acheter un gouvernement, ou même la présidence des États-Unis.

Sur la scène, le résultat de la loterie électorale de l’année précédente [2018] continue de rassurer ses électeurs potentiels.

Pages 055, 316, 442, 609 et 628.

Référence

Pelletier, Jean-Jacques. – On tue… – Lévis (Québec) : Les Éditions Alire, 2024 © 2019. – 655 p. – ISBN 978-2-8983-5056-6. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : PEL Jea on ; Pelletier P3885o.

Image

Centre-ville de Montréal © Claude Trudel, 2019, Le monde en images, CCDMD.

Au centre de la photo : le 1000 De La Gauchetière. À droite : la tour de la Bourse. – Photo prise à proximité de la galerie 1700 La Poste située à l’angle des rues Notre-Dame Ouest et Guy, dans le quartier Petite-Bourgogne.